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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

1 septembre 2015 2 01 /09 /septembre /2015 18:18

Beaucoup plus que de regagner le pouvoir gouvernemental pour sortir de l’euro, le challenge pour la gauche grecque est de construire le pouvoir social susceptible d’appuyer une rupture radicale.

Maintenant qu’Alexis Tsipras a démissionné, que SYRIZA a éclaté et que le premier gouvernement de gauche radicale en Europe a été mis à genoux en moins de 6 mois, vient le temps de la réflexion. Quels enseignements pouvons-nous tirer des expériences de ces six derniers mois ? Et comment se présente la lutte aujourd’hui ?

La première leçon, et la plus évidente, c’est qu’à l’intérieur de la zone euro, il n’y a pas de place pour la démocratie, et encore moins pour une alternative de progrès social. Bien entendu, ceci était clair bien avant que SYRIZA n’arrive au pouvoir, mais il y avait encore beaucoup de membres des partis de la gauche européenne — dont surtout Tsipras et son entourage — qui paraissaient se réfugier dans la croyance naïve que l’union monétaire pourrait d’une façon ou d’une autre être rendue un peu plus humaine.

L’échec dramatique de la stratégie de négociation de Tsipras a démontré de façon limpide que ce n’étaient, malheureusement, que chimères. La nature anti-démocratique et antisociale de l’Eurozone est profondément imbriquée dans son tissu institutionnel ; les contraintes structurelles pesant sur l’action gouvernementale sont simplement beaucoup trop fortes — en particulier pour un petit pays annexe comme la Grèce, de surcroît lourdement endetté.

La seule façon de démocratiser l’euro est de le broyer.

La deuxième leçon, et la plus troublante, est qu’on ne peut pas broyer l’euro simplement. En ce sens, les événements de juillet n’ont pas incriminé seulement Tsipras, qui a fini par trahir sa promesse de mettre fin à l’austérité ; ils ont incriminé également l’Aile Gauche de SYRIZA, qui, bien qu’elle soit restée « fidèle » à son mandat, n’a en réalité absolument aucun plan. Et même si elle avait eu un plan, elle n’a eu ni le soutien populaire, ni la capacité institutionnelle, ni le soutien des autres partis, nécessaires pour revendiquer une alternative significative.

La vérité, c’est que l’Eurozone est devenue une prison. La solution maintenant n’est pas de désespérer en se tapant la tête contre les murs, ni de rédiger des plans géniaux, mais bien de commencer à rassembler les camarades d’infortune pour organiser une révolte coordonnée de prisonniers. Ceci exige un puissant rassemblement social, à une échelle bien plus grande que ce que l’Aile Gauche, terne et dépassée, de SYRIZA a pu mobiliser.

Ceci nous amène à la troisième leçon : le problème n’est pas seulement Tsipras, c’est surtout le parti. Si votre projet politique est complètement démantelé en l’espace de six mois seulement et que vous êtes incapable de vous adapter à la réalité en changeant de stratégie, peut-être serait-il sage de procéder à un examen de conscience avant de réessayer exactement la même approche, celle qui avait échoué.

Les raisons de l’échec de SYRIZA ne sont pas que le seul résultat d’une « mauvaise stratégie ». C’est-à-dire que le point de vue de l’Aile Gauche/Union Populaire affiche une volonté politique dangereuse, qui ignore complètement la raison fondamentale de l’implosion de SYRIZA, à savoir que le parti dans son ensemble n’a justement pas de base dans la société ni les contre-pouvoirs internes qui lui auraient été nécessaires pour lui demander des comptes dans les moments importants.

En ce sens, le problème ne résidait pas que dans le naïf européanisme de gauche de l’entourage « pragmatique » de Tsipras, mais dans la déconnexion-même entre la direction de ce parti d’une autonomie incroyable et ses militants les plus actifs.

Autrement dit, le problème ne résidait pas seulement dans le fait que Tsipras a été « égaré » par la voix des sirènes des partis modérés, telle que celle du Premier Ministre Adjoint Dragasakis, mais dans le fait que le parti-même n’avait pas le pouvoir de marginaliser Dragasakis et de ramener Tsipras dans le droit chemin après son abandon de la ligne directrice anti-austérité de SYRIZA. La base populaire du parti, qui ne faisait pas partie des instances gouvernementales et parlementaires, s’est retrouvée impuissante.

En bref, le problème ne résidait pas seulement dans le manque de volonté politique, mais dans le manque de démocratie. Et ceci, bien sûr, est la caractéristique générale d’un parti à l’organisation verticale, où la délégation de pouvoir à sa direction est censée accroître l’efficacité en politique, alors qu’en réalité elle éloigne l’encadrement de sa base populaire qu’il est censé représenter.

C’est pour toutes ces raisons que l’implosion du premier parti gouvernemental issu de la gauche radicale ne devrait pas être seulement l’occasion d’un changement de stratégie ou d’objectifs politiques ; la seule réclamation à cor et à cri du Grexit comme le but suprême d’une politique de gauche radicale n’impressionnera vraisemblablement pas les électeurs de toute façon. Au lieu de cela, ce que les puissantes mobilisations autour du référendum ont démontré, c’est que la société grecque est impatiente de se débarrasser non seulement de l’austérité, mais surtout de la pratique traditionnelle de la politique dans son ensemble.

S’il y a quoi que ce soit à retenir, c’est que le référendum a révélé de la part de la population grecque un profond désir de participer activement à la vie politique du pays — prise de parole, rejet des exigences insensées des créditeurs, récupération de sa dignité et de la reconnaissance de sa valeur, reprise en mains de sa destinée. Ces mobilisations portaient en elles un vivier d’émancipation, de participation et de libération qui a besoin d’être entretenu et développé. Ces énergies en puissance, débordantes de créativité sociale, ne peuvent simplement pas être « sublimées » dans un simple appel au Grexit.

Le problème, c’est que les partis politiques, aux pratiques anciennes, du moins en général, enferment le désir de participation populaire en canalisant cette vitalité sociale dans un cadre de promesses électorales … qui pourront ensuite être trahies sans véritables conséquences politiques, puisque les organes du pouvoir populaire qui seraient potentiellement en mesure de demander des comptes à leur direction, demeurent en marge à la fois du parti et de la société.

Le véritable enjeu n’est donc pas seulement de récupérer le pouvoir en proposant le Grexit comme solution alternative venant d’en-haut à la crise économique, mais plutôt de commencer à organiser des formes de pouvoir social qui soient capables de revendiquer en première ligne une véritable transformation du système politique à partir de la base, ainsi que de créer une capacité collective à soutenir la continuité dans le progrès social malgré les sérieuses difficultés à court terme que la rupture radicale d’un éventuel Grexit entraînerait.

Il faut donc mobiliser la société dans les rues, les lieux de travail et les quartiers ; il faut bâtir des organes démocratiques de pouvoir populaire à partir de la base ; il faut se débarrasser des structures de parti verticales, encourager activement la participation populaire à la vie politique, organiser institutionnellement la subordination des dirigeants au mouvement. Mais avant tout, il faut créer les conditions sociales pour empêcher tout dirigeant politique de gauche de jamais seulement avoir à l’idée la possibilité d’une trahison de son mandat démocratique.

Sans cela, les appels renouvelés au Grexit ne resteront qu’un slogan de campagne vide et inefficace.

Jérôme ROOS,

Chercheur à L’IEP de l’Institut Universitaire Européen

Editeur fondateur du magazine ROAR

Article publié par TELESUR "http://www.telesurtv.net/english/opinion/Lessons-from-Syrizas-Defeat-20150827-0014.html".

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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 13:05



23 août 2015

Pour permettre un panorama détaillé des forces se réclamant de la transformation sociale...


Pour permettre un panorama détaillé des forces se réclamant de la transformation sociale, il me semble aussi, outre l’aspect que chaque groupe exprime et représente, que ce qui fait la différence essentielle à l’intérieur la de la gauche, de la gauche social-démocrate devenue social-ultralibérale à la gauche radicale et à l’intérieur même de la gauche radicale et des opposants internes à la social-démocratie, ce sont des différences nombreuses dont une essentielle de conception de l’économie politique, c'est-à-dire de l’analyse des gestions politiques des productions et échanges nécessaires à la vie humaine, et de l’organisation du travail en découlant

Il fut un temps où les communistes (pas Marx lui-même) concevaient la société humaine et toutes ses activités, dans leurs caractéristiques historiques du moment comme conséquence automatique d’un type et état des forces productives du moment.

Ils ont redécouvert la variabilité des sociétés et des individus dans des contextes divers et infinis.

Cependant ce retour au marxisme, à un néo-marxisme intégrant les transformations du monde depuis Marx, et la continuation vivante de ses observations, de ses analyses, de ses concepts et des choix en découlant en matière de production des biens nécessaires à la vie et à la multitude et la diversité des activités humaines en mouvement, font des communistes, en général, à la fois des réalistes partant de l’état des choses existant et des possibilités en découlant et des ingénieurs-transformateurs potentiel de société au service de tout un chacun, et avec tout un chacun…

De ces différences de concepts découlent en partie les concepts des possibles et donc des choix à effectuer et des mobilisations nécessaires à les mettre en œuvre.

L’économie marxiste met en avant les lois-tendance du capital, ses capacité de développement de la production, ses limites de développement de la production, ses maladies de développement d’une production en santé, et la suraccumulation-dévalorisation progressive bloquante du capital inhérente à ce type d’échange A-M-A’, n’existant pas ou que sous forme de prémices dans la société ante-marchande et devant être régulée pour accéder à un processus post-capitaliste guérissant cette maladie de ce type d’échange.

La formule « suraccumulation-dévalorisation progressive bloquante du capital inhérente à ce type d’échange A-M-A’ » n’est pas qu’une formule, c’est la représentation mentale et verbale d’une réalité malade à laquelle il faut remédier et à laquelle les économistes communistes proposent des remèdes que l’on peut évaluer concrètement à condition d’en prendre connaissance, pour le moins.

S'ils se trompent peu ou prou, ce n’est pas faute de rechercher et d’agir, ni de faire appel à une mobilisation populaire et du salariat ici et dans le monde pour des actes réparateurs du processus social en crise de croissance et de système social. Par exemple en matière d’Europe, de FMI, de droit du travail etc…


*


Pierre Assante, 23 août 2015.

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11 août 2015 2 11 /08 /août /2015 10:26

Au moment où un nième "accord" s'annonce entre la Grèce et ses "créanciers", lesquels mélangent allègrement monnaie virtuelle qui ne leur coûte rien et contraintes artificielles de comptabilité, il apparu utile de donner à lire quelques rappels, y compris sur les responsabilités françaises.

Wilfried Kühn kuhn2@vjf.cnrs.fr pcc P.B/
Section de Paris 19ème

Réponse à Paul Berger « Grèce : la Ldh et la Fidh sont concernés »

En tant qu’’Allemand, hélas, et membre du GT Europe je suis très content
d’entendre le cri d’indignation qu’a poussé Paul Berger. Et je partage sa
consternation face au silence de la Ligue.

En effet, il est évident que les droits économiques, sociaux et culturels
— y compris le droit à la santé — de bien des Grecs sont violés depuis
plusieurs années. Désormais, comme le dit Paul Berger, c’’est aussi le
droit politique des peuples à disposer d’eux-mêmes, revendiqué par les
Grecs dans le référendum, qui se trouve enfreint par le Conseil européen,
sous la pression de l’'Allemagne avant tout.

Il y a plus d'’un an, le juriste allemand Andreas Fischer-Lescano
(Université de Brême) a expliqué dans un article de la revue "Kritische
Justiz" que la façon dont la "Troïka" traitait la Grèce était incompatible
avec
les Droits de l’'homme.

Je crois avoir mis au courant de cet article> le GT Europe. Quoi qu’il en soit, force est de constater que le dernier > communiqué de la Ligue concernant la Grèce date de 2012.

Il me semble être > grand temps de rattraper ce retard. Et je suis favorable à l'’idée que, > même en ces temps de vacances, les ligueurs qui souhaitent que la Ligue
s’'engage en faveur des droits des Grecs se rassemblent pour formuler un point de
vœu.

Je ne me souviens pas d'’avoir jamais vécu en Europe un tel conflit entre
Droits de l’'homme et intérêts économiques et politi
ques.

Malheureusement, ces intérêts ont également été codifiés en droit, notamment dans le traité de Lisbonne.

Et ce traité évite expressément de donner une priorité juridique à la Charte des droits fondamentaux par rapport aux libertés économiques et aux autres dispositions — dont l’interdiction faite à la Banque centrale européenne d’'acheter directement la dette des Etats membres.

Etant donné que cette interdiction, unique au monde, était la condition que posait l'’Allemagne pour consentir à l’'Euro, il n’'est pas étonnant de voir l’'Allemagne exclure d’'entrée de jeu cette solution qui n’'est même pas évoquée.

Sans être économiste, je me suis rendu compte que d’'autres solutions sont
raisonnablement envisageables, comme un moratoire ou un rééchelonnement de
la dette ( en 2013 l'’Irlande a considérablement allégé sa dette — un
dixième de la dette grecque, il faut l’'admettre — en la transformant en
actifs de sa Banque nation
ale).

Pourquoi le gouvernement allemand n’'en veut-il pas ? Je dispose d’'un témoignage publié dans l’hebdomadaire allemand "Der Freitag" du 3 juillet et qui laisse penser avec un haut degré de vraisemblance que le gouvernement se préparait concrètement à un effacement partiel de la dette au cas où le "oui" l’'aurait emporté et Tsipras aurait dû démissionner.

S’'il en est ainsi, on peut conclure — comme l’ont soutenu les opposants au "Traité constitutionnel" de 2005 — que, d’'abord, l’'oligarchie allemande et l'’UE ont élevé au rang de constitution politique une certaine politique économique, celle qu'’on
appelle par le terme "politique de l’'offre" et qui interdit de relancer
l'’activité économique par la demande, comme l’'a fait Roosevelt dans les
années 30, — la politique de Syriza dont aurait besoin la Grèce sur le fond
du recul de son activité économique de 25% depuis 2
010.

Et ensuite, l'’Allemagne et les pouvoirs européens qui la suivent mettent tout en œoeuvre pour faire capoter un gouvernement qui a été élu et mandaté en plus par un
référendum pour infléchir l’'austérité qui découle de la politique de l'’offre et de la tendance à faire reculer l'’Etat au profit des investisseurs privés.

Voilà où nous en sommes. Heureusement, la Ligue a plus de liberté pour
s'’opposer sans ambages à la politique allemande, plus de liberté que
l'’Etat français et la majorité parlemen
taire.

Car on est fondé à craindre que, en soutenant le gouvernement grec, ces derniers n’'exposeraient la France à une augmentation des taux d'’intérêt auxquels elle emprunte aux marchés financiers pour rembourser périodiquement sa dette.
Pour une solidarité européenne

Wilfried Kühn

kuhn2@vjf.c
nrs.fr

Grèce : la LDH et la FIDH sont concernées

De Paul Berger de Metz

Il est bien certain que la LDH ne peut pas s'occuper de toutes les misères du monde. Je note cependant que sous la présidence de Michel Tubiana la LDH s'occupe des affaires méditerranéennes. Elle s'occupe aussi des affaires européennes Dès lors comment comprendre son silence et celui de la FIDH devant la gravité des problèmes qui sont venus sur la table avec la crise grecque ?

Qu'on n'attende pas de moi que je risque la moindre analyse de l'accord du 15 juillet. Jamais je n'ai senti comme en ce moment mon incompétence totale en matière d’Economie. Mais quelques idées simples s’imposent à tous. Et d’abord la mise sous tutelle d'un pays, l’aliénation de son indépendance sans précédent dans l’histoire.

Il faut aider la Grèce à se libérer des griffes de l'empire allemand

La caricature qui sied le mieux à Mme Merkle est celle qui l'affuble du casque à pointe de Bismarck.

Je constate avec consternation que l'esprit prussien impitoyable qui s'est déployé en Belgique en 1914 refait surface.

Et la banque Golden Sachs qui a conduit en toute impunité la Grèce dans ce gouffre

savoure le silence des médias à son sujet et se lave les mains.

J’invite les ligueurs à s’informer sur les moteurs sur l'ampleur des crapuleries de cette banque qui ont ruiné sciemment la Grèce dans les années 90.

Je suis révolté devant de si énormes problèmes d'éthique politique. Comment peut-on se taire devant un tel gangstérisme international ?

Il ne faut pas sous-estimer l'importance qu’aurait une prise de position stigmatisant le comportement de Mme Merkle et celui de son ministre des finances. Ceux-ci sont très sensibles à leur image ignorant France.

Ceci n'est qu'un cri d'indignation sans développement . Je veux pouvoir espérer que cet appel sera entendu.

Paul Berger polberger@orange.fr

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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 08:29

Sortie le 20 août 2015
ABC de la Laïcité
Editions DEMOPOLIS
225 pages illustrées avec tableaux et dessins
Format 26x20 - 27€

Le mot laïcité a été élu mot de l’année 2015 par un jury de spécialistes lors du Festival du mot, à la Charité-sur-Loire dans la Nièvre. Pour autant, ses interprétations sont multiples et sa définition l’enjeu de querelles politiques. Si la notion est intelligible, elle n’exclut pas cepen­dant des interprétations divergentes ayant pour but d’infléchir le principe. Cette entreprise de récupération du mot laïcité participe d’une volonté de dénaturation du concept dans des traductions très diverses et parfois antinomiques.


Cet abc de la laïcité est un manuel illustré destiné à tous les citoyens : communauté édu­cative, parents, personnels d’éducation, élèves… pour comprendre, s’approprier et vivre la laïcité.


Le lien consubstantiel entre l’École et la République structure la « charte de la laïcité » affiché dans les écoles, collèges et lycées. Ce livre s’attache à définir le principe de laïcité dans les lois qui établissent les divers stades de la séparation des Eglises et de l’Etat. Il égrène chacun des quinze articles de la charte, les commente et fournit si besoin un lexique des mots et expressions et des documents annexes pour approfondir.

La notion de laïcité est complexe moins au regard des principes qu’elle illustre : liberté de conscience, séparation des Eglises et de l’Etat, séparation du religieux et du politique, anticléricalisme, neutralité de l’Etat que par ses querelles d’interprétations auxquelles elle donne de plus en plus lieu.


Eddy KHALDI, militant de la laïcité, a publié nombre d’écrits et animé de très nombreux débats sur ce sujet.


Alain FAILLAT est enseignant et dessinateur. Il a essentiellement publié dans la presse associative et syndicale. Depuis 1980, il signe sous le pseudo de ALF.


« Charte de la laïcité à l’Ecole commentée par : Marie Françoise Bechtel, Frédérique De La Morena, Gérard Delfau, Caroline Fourest, Daniel Foulon, Jean Glavany, Sihem Habchi, Patrick Kessel, Catherine Kintzler, Henri Penã Ruiz, Patrick Roumagnac Jean Paul Scot, Rémy Schwartz, Alain Seksig, Philippe Tournier.
Contact : eddy.khaldi@wanadoo.fr

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 19:11

vu sur :
http://www.greekcrisis.fr/2015/07/Fr0453.html#deb
De son côté, Míkis Theodorákis, vient de publier un nouveau manifeste, aussitôt approuvé par de nombreuses autres personnalités en Grèce. Les mots sont bien pesés. Par son appel, il demande à “faire respecter toute la volonté du peuple grec, comme il s'est exprimé lors du référendum du 5 Juillet et ainsi, stopper l'avancée du mémorandum qui conduira à la destruction et à l'esclavage”.


Parmi les premiers signataires du texte, et à part Geórgios Kasimatis, professeur de droit constitutionnel à l’Université d'Athènes, se sont joint à l’appel, Yórgos Vichas, cardiologue membre du conseil de l'Ordre des Médecins d'Athènes et initiateur du Centre médical solidaire d’Ellinikón (candidat non élu SYRIZA aux élections de janvier 2015), Státhis Kouvelákis, professeur au King's College de Londres (membre du Comité Central SYRIZA), Dimítris Belandís avocat (membre du Comité Central SYRIZA), Katerina Thanopoúlou (Comité central SYRIZA et Vice-présidente de la Région d’Attique), le caricaturiste Státhis, l’Ambassadeur Thémos Stoforopoulos et le journaliste Mihális Stylianou, directeur de la Radiodiffusion française en langue grecque pendant la dictature des Colonels.


L'appel a fait valoir que “le programme des memoranda, mis en place depuis 2010, viole ouvertement la Constitution, tout comme il viole le droit européen et international. Il a également déjà causé le plus grand désastre économique et social en Europe (occidentale) depuis 1945. La Grèce, est ainsi utilisée comme un ‘ras de laboratoire’ pour tester en avant-première, les méthodes de destruction de l'État social et de la démocratie en Europe”.
“Pour maintenir alors les conditions morales et matérielles les plus élémentaires, nécessaires à la survie du peuple grec, ce programme doit être interrompu, de préférence en accord avec les autres pays de l'UE, ou, si cela est impossible, de façon unilatérale. Il n'y a pas d'autre moyen pour sauver la Grèce et le peuple grec. Ce nouvel accord lequel a été signé sous l’effet de l’humiliation et en usant de moyens illégaux, se traduira par l'accaparement des biens publics et privés des Grecs, y compris, leurs résidences principales, leurs terres agricoles ainsi que les banques du pays.”


Míkis Theodorakis (et les autres signataires du texte) critiquent le gouvernement “pour avoir agi après le référendum comme si les Grecs avaient voté ‘OUI’, car, au lieu d'organiser la défense du pays, le gouvernement a au contraire, propagé au sein de la population le découragement, la peur et la panique. D’ailleurs, les deux partis qui gouvernent après avoir incarné la lutte contre le mémorandum pendant trois ans et cela jusqu'à la dernière minute, (ils) n’ont pas été préparés et ils n’ont pas préparé le peuple grec et le pays non plus, devant la possibilité très probable de la rupture (vis-à-vis de la Troïka)”.


Les signataires exhortent “le peuple grec, dans l'un des moments les plus dramatiques de son histoire: il ne faut pas perdre son courage car il faut se souvenir de ce que les ancêtres des Grecs d'aujourd'hui avaient enduré, et ils ont survécu après avoir résisté et finalement vaincu, durant l'occupation allemande de 1941 à 1944 et suite à la terrible famine de 1941-1942. La fierté et le patriotisme des Grecs finiront par prévaloir face à la peur, ainsi la Grèce, la Démocratie et le l'Europe démocratique remporteront autant cette bataille.”
“Les Grecs doivent donc s’organiser pour lutter directement, en aidant les plus faibles devant le spectre de la faim, devant la maladie, face à la misère pour ainsi soutenir ces personnes dans leur dignité, puis, afin de ne pas permettre la dislocation finale de l’État et de la société, comme le prévoit ce troisième mémorandum, en préservant si possible les fonctions leurs fonctions les plus fondamentales, et donc résister face aux nouvelles mesures imposées.”


“Les Grecs doivent tirer toutes les conclusions qui s’imposent après tant d’expériences douloureuses, mais finalement nécessaires, et alors former un front de résistance enfin sérieux pour ne plus faire confiance par aveuglement, aux sauveurs improvisés, aux aventuriers ou aux opportunistes. Devant le nouveau totalitarisme des financiers, plus dangereux que les totalitarismes des années 1930 et 1940, nous n’avons guère de choix, nous devons nous unir pour combattre et nous devons le faire maintenant. Demain peut-être il sera trop tard pour toute l'Europe, pour toute l'Humanité.”
Une première mesure du 3° mémorandum :
Le ministre du Travail, Yórgos Katroúgalos, annonce déjà l’amputation des retraites de 4% à 6% (hausse des cotisations), et cela, à effet rétroactif à partir du 1er juillet, la presse économique précise qu’à titre d’exemple, pour une retraite actuelle de 486 € dite de base et en brut, à laquelle s’ajoute le montant de la retraite complémentaire de 236€, 24€ par mois seront ainsi retenus au lieu de 19€ auparavant, et 72€ retenus en septembre pour cause d’effet rétroactif de cette mesure. Astucieux!

(transmis par Michel Bonnard)

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 09:51

Un point de vue synthétique sur les problèmes soulevés par "la question grecque"... ou européenne ( par Michel Bonnard).

Les peuples européens à la croisée des chemins

Les « accords » à rebondissements qui ont eu lieu ce mois-ci entre les institutions européennes et le gouvernement grec constituent un marqueur dans la vie politique de l’Europe. La valse-hésitation du gouvernement Syriza, placé devant un dilemme imposé par les dirigeants européens, illustre le caractère contradictoire du projet de Syriza, « lutter contre l’austérité ET rester dans l’euro ». L’intransigeance des représentants de l’Eurogroupe, de la Commission européenne, de la BCE et du FMI, leur mépris affiché pour les membres du gouvernement grec et pour la volonté du peuple grec exprimée par référendum le 5 juillet, scelle les rapports de domination économique et politique qui prévalent en Europe et met en lumière le déni de démocratie porté par ces « démocrates » néolibéraux.

I Des « accords » léonins

Rappel sommaire

1)

2)

3)

4)

Les termes de l’accord

La politique des créanciers consiste à maintenir la Grèce sous la dépendance d’une dette perpétuelle et sous tutelle politique (ils exigent l’abrogation des textes votés depuis le 25 janvier et contrôleront ceux à venir), à éliminer la gauche de Syriza (ce qui semble en partie fait) et à soumettre ou démettre le gouvernement Syriza. Concrètement, la vente des biens publics se fera sous leur contrôle, les mesures en faveur des toutes petite retraites doivent être supprimées, l’âge de départ à la retraite repoussé à 67 ans, les conventions collectives supprimées, le budget de la sécurité sociale étranglé, la TVA augmentée, etc.

Il apparaît que l’objectif des créanciers, c’est-à-dire les représentants de l’Eurogroupe, de la Commission européenne et de la BCE, est de punir les Grecs et leur gouvernement de s’être opposés à la politique d’austérité qu’ils généralisent en Europe et de représenter un exemple à ne pas suivre. Pour cela, ils vont piller le pays au profit d’investisseurs en attente de bonnes affaires et mettre au pas les travailleurs par le chômage et la faim. (2)

La politique du gouvernement grec a été jusqu’ici de tenter de corriger les difficultés des plus démunis (refus d’expulser de la résidence principale, soutenir les plus pauvres par une aide, etc.). C’est remis en cause et va disparaître. La demande d’une négociation pour un accord de rééchelonnement de la dette est évoqué (comme c’était déjà le cas en 2014) sans le moindre début de discussions (les Allemands y sont totalement opposés), « l’aide » de 86 Mds promise est soumise à la condition que le FMI mette la main à la poche, ce qui est très peu probable sachant que la FMI ne peut pas prêter à un Etat qui n’est pas solvable (et il a déclaré la dette grecque insoutenable). Enfin, les 35 Mds promis pour l’investissement sont loin d’être acquis.

Alexis Tsipras, qui sait aussi bien que les créanciers que l’accord n’est pas réalisable, a déjà dit qu’il refusera de supprimer les aides aux plus démunis et que, contrairement à la volonté de l’Eurogroupe, il coupera dans les crédits d’armement et non dans les soldes. A suivre…

II Des choix politiques inconséquents

Syriza regroupe un large éventail de groupes politiques à gauche. La plate-forme de gauche a envoyé quelques députés à la vouli, Panagiotis Lafazanis ministre de l’Energie démissionné en faisait partie. Pour les élections de janvier, des transfuges du Pasok ont rejoint Syriza.

Le programme de Syriza présenté à Thessalonique en 2014 était volontariste, prônant la redistribution et la relance, tout en ouvrant un espace de souveraineté et de démocratie. Un programme antilibéral, réformiste, européiste et antiraciste.

Les difficultés pour l’appliquer ne leur ont pas échappé ; la dette confisque toutes les « aides » européennes, les gouvernements européens sont unanimement opposés à un tel programme, la mobilisation sociale en Grèce et le soutien populaire à l’extérieur sont faibles.

Yanis Varoufakis expose quel a été le choix du gouvernement : obtenir de desserrer la pression financière de la dette par des négociations serrées plutôt que de faire défaut et sortir de l’Eurogroupe.

Il constate que le gouvernement a dû capituler devant la pression des Européens. Il justifie sa démission par le choix de Tsipras de retourner négocier après le 5 juillet au lieu de prendre des mesures en vue d’une sortie de l’euro légitimée par le référendum ou, au minimum, mettre la sortie de l’euro sur la table des négociations pour créer un meilleur rapport de forces. Enfin, il pose la question du maintien au pouvoir d’un gouvernement Syriza ayant la tâche d’appliquer les accords qui sont à l’opposé du programme de Thessalonique. (3)

Cette question de la sortie ou non de l’euro se trouve dans toutes les têtes en Grèce. Jusqu’ici, presqu’unanimement, les Grecs ne voulaient pas en entendre parler. Il reste que le référendummontre que cette éventualité était présente dans la victoire du « non ». Le cheval de bataille des tenants du « oui » a été de répéter que le « non » signifiait la sortie (contrairement à la question posée), ce qui immanquablement en faisait un enjeu. Pourtant, la volte-face de Tsipras le 5 au soir semble acceptée comme un moindre mal (malgré des manifestations devant le parlement). L’incertitude semble le sentiment le plus répandu avec l’inquiétude, le tout derrière un certaine sidération.

Il reste que la Grèce va poursuivre sa descente aux enfers alors même qu’après le 5 juillet, il était possible de prendre le chemin difficile mais nécessaire de la sortie de l’euro, en débat depuis des mois dans Syriza et préparé discrètement. Paul Krugman, parmi beaucoup d’autreséconomistes et hommes politiques, le 30 juin, donne les raisons de cette possibilité ; « La première, c’est que nous savons qu’une austérité toujours plus dure est une impasse : après cinq ans ainsi, la Grèce va plus mal que jamais. La deuxième, c’est qu’une grande partie, et peut-être la partie la plus importante du chaos qui serait engendré par le Grexit s’est déjà produite. Avec la fermeture des banques et le fait que l’on impose des contrôles sur les capitaux, on ne peut pas faire beaucoup plus de dommages.

Enfin, céder à l’ultimatum de la troïka serait l’abandon ultime de toute idée d’une soi-disant indépendance de la Grèce. […] Il ne s’agit pas d’analyse mais de pouvoir – le pouvoir des créditeurs de mettre à genoux l’économie grecque, qui perdurera tant qu’une sortie de l’euro est envisagée comme impensable.

Il est donc temps de mettre un terme à cette "impensabilité". Sinon la Grèce se retrouveraface à une austérité sans fin, et une dépression infinie. » (4)

Costas Lapavitsas, député de la gauche de Syriza apportait, le 17 juillet, sa critique à la stratégie de Syriza : « Cette mauvaise stratégie a fait long feu. Quelle est-elle ? Elle est très simple, et elle a été explicitement formulée à maintes reprises. Nous réaliserons un changement radical en Grèce, un changement radical en Europe, et nous le ferons de l’intérieur de la zone euro. Voilà quelle était la stratégie. Eh bien ce n’est pas possible. Un point, c’est tout. […]Pourquoi ? Parce que l’union monétaire […] c’est un mécanisme institutionnel. Plus tôt les Grecs le comprendront, mieux ce sera pour nous tous. On a affaire à un mécanisme institutionnel, à une union monétaire, à un ensemble hiérarchique qui agit dans l’intérêt des grandes entreprises et d’un petit nombre de pays membres. Voilà la nature de l’Union économique et monétaire. » (5)

Il a poursuivi en réaffirmant la nécessité d’une réorientation de la stratégie de Syriza vers une adhésion populaire à la sortie de l’euro, condition indispensable pour tirer l’économie grecque du marasme et faire avancer la justice sociale.

Par ailleurs, Eric Toussaint (CADTM) et la Commission pour la vérité sur la dette grecquemenée par Zoé Konstantopoulou (Présidente du parlement grec) avaient clairement préconisé, fin juin, l’incontournable nécessité de se déclarer en faillite.

Le proche avenir nous dira si Syriza réussira à dépasser ses difficultés, si la pratique du gouvernement sera supportée par les Grecs, si le choix de Tsipras montrera rapidement ses limites, si la gauche de Syriza réussira à exister et à rencontrer une adhésion populaire, si les Grecs, épuisés par cinq années d’austérité comme aucun pays européen ne l’a connu en temps de paix se mobiliseront, si les nazis d’Aube dorée capteront ou non le mécontentement, si…

III L’Europe en état de décomposition

Les relations politiques et économiques telles que les décrit Costas Lapavitsas apparaissent de plus en plus clairement, en particulier à l’occasion de la crise grecque. Les réactions vis-à-vis de l’Europe et de ses relations avec les peuples sont diverses ; pour certains, c’est un boulet imposé aux contribuables, pour d’autres, c’est une atteinte insupportable à la souveraineté populaire, à la démocratie ou encore une pratique coloniale de pillage.

La défiance vis-à-vis de l’UE s’est donc renforcée, profitant majoritairement à l’extrême droite. La raison toute simple est l’impuissance de la gauche antilibérale à poser, d’un point de vue de classe, la lutte contre les politiques européennes. Elle est tétanisée devant l’Union économique et monétaire, craignant l’amalgame avec l’extrême droite et gardant la perspective de transformer la dite UEM de l’intérieur, progressivement.

L’Europe sort de ces dernières semaines affaiblie par les divisions toutes relatives entre la France et l’Allemagne, par les divergences apparues entre Merkel et Schäuble, par la prise de position du FMI et par la prééminence des chefs de gouvernements sur la Commission.« Trois questions générales figurent plus que jamais au premier plan : la dette et la politique économique, les inégalités structurelles et les nouveaux rapports de domination, la démocratie et le danger d’extrême droite. » (6) Elles étaient présentes, mais sous le contrôle de la bureaucratie européenne, elles se trouvent maintenant dans le champ politique des citoyens européens.

Ces trois questions relèvent des inégalités qui se creusent dans un territoire où la règle d’or est « la concurrence libre et non faussée », où la puissance de l’Allemagne fait de l’espace européen une zone de profitabilité au détriment de ses voisins et où la monnaie unique approfondit la différence de compétitivité entre les économies et encourage l’endettement. Enfin, le fonctionnement de l’Europe cultive le mépris de la volonté populaire. Les conséquences politiques cristallisent au profit de l’extrême droite dans tous les pays, y compris dans ceux qui ne rencontrent pas de difficultés.

Philippe Legrain, ancien conseiller économique du Président de la Commission, relève ; « En faisant passer les intérêts étroits des banques au-dessus de ceux des citoyens ordinaires, Madame Merkel et les autres décideurs de la zone euro ont dressé les Européens les uns contre les autres. […] En résumé, la zone euro sombre actuellement dans un piège à dette déflationniste avec des impacts sociaux dramatiques et des conséquences politiques imprévisibles. » (7)

La crise grecque met en lumière l’instabilité de l’Eurogroupe, l’échec des politiques d’austérité, la violence de la politique allemande et le caractère totalement antidémocratique de l’Union européenne.

IV Que devons-nous faire ? Quelles réflexions mener ?

La Grèce subit ce que Naomi Klein a appelé la stratégie du choc, qui est une stratégie du désastre. Les difficultés que traversent les Grecs sont mieux connues et un réel capital de sympathie existe. La solidarité avec le peuple grec commence à s’organiser, mais bien timidement.

Cette solidarité constitue aussi une action politique pour agir sur les rapports de forces à l’intérieur de l’UE et, déjà, en France. Les situations sont très diverses en Europe, mais partout soumises aux mêmes lois, il est donc concevable que les autres pays endettés puissent subir prochainement le même traitement.

Si la Grèce est un terrain d’expérience pour la finance, c’est aussi, pour nous, une expérience politique extrêmement intéressante. La perspective de l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche qui initie des réformes sociales, remettant en question les règlesnéolibérales, l’austérité, pourchassant la corruption et la fraude fiscale, est crédible. Ce gouvernement rencontrerait les mêmes difficultés que Syriza, même dans une situation moins défavorable. Alors, quelles seraient nos tâches ?

La prise du pouvoir par un parti ou une coalition réformiste de gauche, à la condition d’avoir un mouvement populaire qui le soutienne et le pousse, ouvrirait de grandes possibilités, mais le pouvoir réel, celui des groupes financiers, des groupes industriels et leurs alliés au niveau international et national resterait prépondérant. Syriza et les Grecs en subissent aujourd’hui la réaction.

A quelles conditions, un pouvoir peut-il réaliser son programme de réformes sociales ? Quelles sont les conditions requises pour que le mouvement dépasse les limites que le capitalisme a fixées ?

Michel Bonnard, 27 juillet 2015

1 À la question de savoir s’il faut mettre les clients des banques à contribution, comme à Chypre en 2013 (les dépôts supérieurs à 100 000 euros, à plus de 40 % détenus par des étrangers, furent alors transformés en fonds propres de la banque de Chypre, ou bien gelés), M. Noyer répond qu’il s’agit de « l’un des aspects à clarifier au plus vite, si possible au cours de l’été ». Pour sa part, il se dit « contre l’idée de solliciter les gros déposants grecs car ce sont aujourd’hui en majorité des PME. Cela reviendrait à détruire l’outil productif du pays. »


http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/24/christian-noyer-il-faut-recapitaliser-les-banques-grecques-une-premiere-fois-des-cet-ete_4696574_3234.html#qKyZ0Lq5Y314ITMo.99

2 http://www.okeanews.fr/20150717-les-termes-de-la-capitulation-grecque-par-yanis-varoufakis

3 http://www.okeanews.fr/20150720-pourquoi-jai-vote-contre-par-yanis-varoufakis?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=News+du+jour

4 http://www.rtbf.be/info/dossier/la-grece-en-pleine-tempete-financiere/detail_la-grece-au-bord-du-precipice-paul-krugman?id=9020509

5 http://www.okeanews.fr/20150719-costas-lapavitsas-la-voie-de-la-sagesse-cest-celle-de-la-sortie-de-leuro-et-du-changement-social?utm_source=wysija&utm_medium=email&utm_campaign=News+du+jour

6 http://blogs.mediapart.fr/blog/ebalibar/190715/etienne-balibar-sandro-mezzadra-frieder-otto-wolf-le-diktat-de-bruxelles-et-le-dilemme-de-syriza

7 http://opee.unistra.fr/spip.php?article323

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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 16:48



Une alternative est possible au plan négocié entre Alexis Tsipras et les créanciers à Bruxelles


13 juillet par Eric T
oussaint


Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka. C’est une splendide victoire de la démocratie.


Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel. Ce qui est en totale contradiction avec le résultat du référendum.


Cette proposition inclut l’abandon d’une série très importante d’engagements pris par Syriza lors de la campagne électorale qui lui ont permis d’obtenir une victoire d’une portée historique le 25 janvier 2015. Syriza a engagé sa responsabilité devant le peuple grec et il serait tragique qu’elle ne la respecte pas, d’autant que le peuple lui a apporté un appui très clair tant le 25 janvier que le 5 juillet 2015.


Les concessions faites aux créanciers par le gouvernement grec portent sur les retraites, avec une nouvelle diminution de leur montant (alors que Syriza s’était engagé à rétablir le 13e mois pour les retraites inférieures à 700 euros par mois) et un allongement de l’âge de départ, les salaires qui resteront comprimés, les relations de travail qui seront encore plus précarisées, l’augmentation des impôts indirects y compris ceux supportés par les bas revenus, la poursuite et l’accélération des privatisations, l’accumulation de nouvelles dettes illégitimes afin de rembourser les précédentes, le transfert des actifs grecs de valeur dans un fonds indépendant, la poursuite de l’abandon d’éléments importants du droit à l’autodétermination, la limitation du pouvoir législatif au profit de celui des créanciers...


Contrairement à ceux qui affirment qu’en échange de ces concessions néfastes, la Grèce obtiendra trois ans de répit et pourra relancer de manière importante l’activité économique, la réalité montrera qu’avec le maintien de la compression de la demande des ménages et de la dépense publique, il sera impossible de dégager l’excédent budgétaire primaire annoncé dans le plan.


Les conséquences néfastes sont inéluctables : dans quelques mois ou au début de l’année prochaine au plus tard, les créanciers attaqueront les autorités grecques pour non-respect de leurs engagements en termes d’excédent budgétaire primaire et avanceront de nouvelles exigences. Il n’y aura pas de répit pour le peuple et pour le gouvernement grecs. Les créanciers menaceront de ne pas débourser les sommes prévues si de nouvelles mesures d’austérité ne sont pas adoptées. Les autorités grecques seront prises dans l’engrenage des concessions |1|.


La Commission pour la Vérité sur la Dette publique instituée par la présidente du Parlement grec a établi dans son rapport préliminaire rendu public les 17 et 18 juin 2015 que la dette réclamée par les actuels créanciers doit être considérée comme illégitime, illégale et odieuse. La Commission a également démontré que son remboursement est insoutenable. Sur la base d’arguments fondés sur le droit international et le droit interne, le gouvernement grec peut suspendre de manière souveraine le paiement de la dette afin que l’audit des dettes soit conduit à son terme. Une telle suspension de paiement est tout à fait possible. Depuis février 2015, la Grèce a remboursé 7 milliards d’euros aux créanciers sans que ceux-ci versent les 7,2 milliards qui devaient l’être dans le cadre du programme qui a pris fin au 30 juin 2015. D’autres sommes auraient dû être versées à la Grèce et ne l’ont pas été : les intérêts perçus par la BCE sur les titres grecs, le solde prévu pour la recapitalisation des banques, etc. Si la Grèce suspend le paiement de la dette à l’égard des créanciers internationaux, elle économisera près de 12 milliards d’euros qu’elle est supposée leur rembourser d’ici la fin de l’année 2015 |2|. En suspendant le paiement de la dette, les autorités grecques amèneraient les créanciers à faire des concessions. Une réduction radicale du montant de la dette pourrait en découler soit par la voie de la négociation, soit par celle de la répudiation.


Il est possible de rester dans la zone euro tout en prenant de manière souveraine une série de mesures d’autodéfense et de relance de l’économie.


Chacun a pu faire le constat qu’il est impossible de convaincre par la simple discussion la Commission européenne, le FMI, la BCE et les gouvernements néolibéraux au pouvoir dans les autres pays européens de prendre des mesures qui respectent les droits des citoyens grecs ainsi que ceux des peuples en général. Le référendum du 5 juillet qu’ils ont combattu ne les a pas convaincus. Au contraire, bafouant les droits démocratiques fondamentaux, ils ont radicalisé leurs exigences. Sans prendre des mesures souveraines fortes d’autodéfense, les autorités et le peuple grecs ne pourront pas mettre fin à la violation des droits humains perpétrés à la demande des créanciers. Toute une série de mesures devraient être prises à l’échelle européenne pour rétablir la justice sociale et une authentique démocratie. Techniquement, il n’est pas compliqué de les prendre mais il faut bien constater que dans le contexte politique et avec les rapports de force qui prévalent dans l’Union européenne, les pays avec un gouvernement progressiste ne peuvent pas espérer être entendus ni soutenus par la Commission européenne, la BCE, le Mécanisme européen de stabilité. Au contraire, tant ces institutions que le FMI et les gouvernements néolibéraux en place dans les autres pays combattent activement l’expérience en cours en Grèce afin de démontrer à tous les peuples d’Europe qu’il n’y a pas d’alternatives au modèle néolibéral. En revanche, par des mesures fortes, les autorités grecques peuvent leur arracher de véritables concessions ou simplement les obliger à prendre acte des décisions prises. Il est fondamental également de fonder une stratégie alternative en suscitant des mobilisations populaires massives en Grèce et dans les autres pays d’Europe. Les autorités grecques pourraient s’appuyer dessus pour empêcher les tentatives d’isolement que ne manqueront pas d’organiser toutes les forces opposées aux changements en faveur de la justice sociale. En retour, une telle démarche du gouvernement grec renforcerait les mobilisations populaires et la confiance en leurs propres forces des citoyens mobilisés.


A côté de la suspension du paiement de la dette illégitime, illégale, odieuse et insoutenable, voici quelques propositions à soumettre d’urgence au débat démocratique car elles sont de nature à aider la Grèce à se relever.


1. Les pouvoirs publics grecs constituent de loin l’actionnaire majoritaire des grandes banques grecques (représentant plus de 80% du marché bancaire grec) et devraient donc exercer pleinement le contrôle des banques afin de protéger l’épargne des citoyens et relancer le crédit interne pour soutenir la consommation. D’une part, il conviendrait de tirer les conséquences de la participation majoritaire de l’Etat dans les banques en leur conférant un statut d’entreprise publique. L’Etat devrait organiser une faillite ordonnée de ces banques en veillant à protéger les petits actionnaires et les épargnants. Il s’agit de récupérer le coût de l’assainissement des banques sur le patrimoine global des gros actionnaires privés car ce sont eux qui ont provoqué la crise et ont ensuite abusé du soutien public. Une bad bank serait créée pour isoler les actifs toxiques en vue d’une gestion extinctive. Il faut une fois pour toutes faire payer les responsables de la crise bancaire, assainir en profondeur le secteur financier et le mettre au service de la population et de l’économie réelle.


2. Les autorités grecques doivent réquisitionner la banque centrale. A sa tête se trouve aujourd’hui Yannis Stournaras (placé à ce poste par le gouvernement d’Antonis Samaras) qui met toute son énergie à empêcher le changement voulu par la population. C’est un véritable cheval de Troie qui sert les intérêts des grandes banques privées et des autorités européennes néolibérales. La banque centrale de Grèce doit être mise au service des intérêts de la population grecque.


3. Les autorités grecques ont également la possibilité de créer une monnaie électronique (libellée en euro) à usage interne au pays. Les pouvoirs publics pourraient augmenter les retraites ainsi que les salaires de la fonction publique, payer les aides humanitaires aux personnes en leur ouvrant un crédit en monnaie électronique qui pourrait être utilisé pour de multiples paiements : facture d’électricité, d’eau, paiement des transports en commun, paiement des impôts, achats d’aliments et de biens de première nécessité dans les commerces, etc. Contrairement à un préjugé infondé, même les commerces privés auraient tout intérêt à accepter volontairement ce moyen de paiement électronique car cela leur permettra à la fois d’écouler leurs marchandises et de régler des paiements à l’égard des administrations publiques (paiement des impôts et de différents services publics qu’ils utilisent). La création de cette monnaie électronique complémentaire permettrait de diminuer les besoins du pays en euros. Les transactions dans cette monnaie électronique pourraient être réalisées par les téléphones portables comme c’est le cas aujourd’hui en Equateur.


Le gouvernement pourrait également émettre de titres publics en papier sous formes de IOU’s (I Owe You), équivalents à des billets d’euro : 10 euros, 20 euros,... pour faire face à la pénurie de billets en circulation. Ils présentent un avantage par rapport à la drachme car ils laissent la porte ouverte à la négociation et permettent à la Grèce de rester formellement dans la zone euro.


4. Le contrôle sur les mouvements de capitaux doit être maintenu de même que doit être mis en place un contrôle des prix à la consommation.


5. L’organisme chargé des privatisations doit être dissous et doit être remplacé par une structure publique de gestion des biens nationaux (avec arrêt immédiat des privatisations) chargée de protéger le patrimoine public tout en générant des revenus.


6. De nouvelles mesures doivent être adoptées dans un souci de justice fiscale en vue de renforcer très nettement celles déjà prises, notamment en décidant de taxer très fortement les 10 % les plus riches (et en particulier le 1% le plus riche) tant sur leurs revenus que sur leur patrimoine. De même, il convient d’augmenter fortement l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises privées et de mettre fin à l’exemption fiscale des armateurs. Il faut aussi taxer plus fortement l’Eglise orthodoxe qui n’a versé que quelques millions d’euros d’impôts en 2014.


7. Une réduction radicale des impôts sur les bas revenus et les petits patrimoines doit être décidée, ce qui bénéficierait à la majorité de la population. Les taxes sur les produits et services de première nécessité doivent baisser radicalement. Une série de services de première nécessité doivent être gratuits (électricité et eau limitées à une certaine consommation, transports publics, etc.). Ces mesures de justice sociale relanceront la consommation.


8. La lutte contre la fraude fiscale doit être intensifiée avec la mise en place de mesures très dissuasives contre la grande fraude fiscale. Des sommes importantes peuvent être récupérées.


9. Un vaste plan public de création d’emplois doit être mis en œuvre pour reconstruire des services publics dévastés par des années d’austérité (par exemple, en matière de santé et d’éducation) et pour poser les premiers jalons de la nécessaire transition écologique.


10. Ce soutien au secteur public doit être accompagné de mesures visant à apporter un soutien actif à la petite initiative privée qui joue un rôle essentiel aujourd’hui en Grèce à travers les micro-entreprises.


11. Réaliser une politique d’emprunt public interne via l’émission de titres de la dette publique à l’intérieur des frontières nationales. En effet, l’État doit pouvoir emprunter afin d’améliorer les conditions de vie des populations, par exemple en réalisant des travaux d’utilité publique. Certains de ces travaux peuvent être financés par le budget courant grâce à des choix politiques affirmés, mais des emprunts publics peuvent en rendre possibles d’autres de plus grande envergure, par exemple pour passer du « tout automobile » à un développement massif des transports collectifs, développer le recours aux énergies renouvelables respectueuses de l’environnement, créer ou rouvrir des voies ferrées de proximité sur tout le territoire en commençant par le territoire urbain et semi-urbain, ou encore rénover, réhabiliter ou construire des bâtiments publics et des logements sociaux en réduisant leur consommation d’énergie et en leur adjoignant des commodités de qualité. Il s’agit aussi de financer le vaste plan de création d’emplois proposé plus haut.


Il faut définir de toute urgence une politique transparente d’emprunt public. La proposition que nous avançons est la suivante : 1. la destination de l’emprunt public doit garantir une amélioration des conditions de vie, rompant avec la logique de destruction environnementale ; 2. le recours à l’emprunt public doit contribuer à une volonté redistributive afin de réduire les inégalités. C’est pourquoi nous proposons que les institutions financières, les grandes entreprises privées et les ménages riches soient contraints par voie légale d’acheter, pour un montant proportionnel à leur patrimoine et à leurs revenus, des obligations d’État à 0 % d’intérêt et non indexées sur l’inflation, le reste de la population pourra acquérir de manière volontaire des obligations publiques qui garantiront un rendement réel positif (par exemple, 3%) supérieur à l’inflation. Ainsi si l’inflation annuelle s’élève à 2%, le taux d’intérêt effectivement payé par l’Etat pour l’année correspondante sera de 5%. Une telle mesure de discrimination positive (comparable à celles adoptées pour lutter contre l’oppression raciale aux États-Unis, les castes en Inde ou les inégalités hommes-femmes) permettra d’avancer vers davantage de justice fiscale et vers une répartition moins inégalitaire des richesses.
Enfin, les autorités grecques doivent veiller à la poursuite du travail de la commission d’audit et des autres commissions qui travaillent sur les mémorandums et les dommages de guerre.


D’autres mesures complémentaires, discutées et décidées d’urgence démocratiquement, sont bien sûr susceptibles de venir compléter ce premier dispositif d’urgence qui peut être résumé avec les cinq piliers suivants :
- la prise de contrôle par l’Etat des banques et d’une partie de la création monétaire,
- la lutte contre la fraude fiscale et la mise en place d’une réforme fiscale juste apportant à l’Etat les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de sa politique,
- la protection du patrimoine public et sa mise au service de l’ensemble de la collectivité,
- la réhabilitation et le développement des services publics,
- le soutien à une initiative privée de proximité.


Il est également important d’engager la Grèce dans un processus constituant avec participation citoyenne active afin de permettre des changements démocratiques structurels. Pour réaliser ce processus constituant, il faut convoquer, via une consultation au suffrage universel, l’élection d’une assemblée constituante chargée d’élaborer un projet de nouvelle Constitution. Une fois le projet adopté par l’assemblée constituante qui devra fonctionner en recevant les cahiers de doléances et les propositions émanant du peuple, il sera soumis au suffrage universel.


En cas d’exclusion de la zone euro provoquée par les créanciers ou en cas de sortie volontaire de la zone euro, les mesures indiquées plus haut sont également adaptées, en particulier la socialisation des banques à l’instar de la nationalisation du système bancaire mis en France à la Libération. Ces mesures devraient être combinées avec une importante réforme monétaire redistributive pouvant s’inspirer de la réforme monétaire réalisée après la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement belge. Cette réforme vise à opérer une ponction notamment sur les revenus de ceux qui se sont enrichis sur le dos des autres. Le principe est simple : il s’agit, lors d’un changement de monnaie, de ne garantir la parité automatique entre l’ancienne et la nouvelle monnaie (un ancien euro contre une nouvelle drachme par exemple) que jusqu’à un certain plafond.


Au-dessus de ce plafond, la somme excédentaire doit être placée sur un compte bloqué, et son origine justifiée et authentifiée. En principe, ce qui excède le plafond fixé est changé à un taux moins favorable (par exemple, deux anciens euros contre une nouvelle drachme) ; en cas d’origine délictueuse avérée, la somme peut être saisie. Une telle réforme monétaire permet de répartir une partie de la richesse de manière plus juste socialement. Un autre objectif de la réforme est de diminuer la masse monétaire en circulation de manière à lutter contre des tendances inflationnistes. Pour qu’elle soit efficace, il faut avoir établi un contrôle strict sur les mouvements de capitaux et sur les changes.


Voici un exemple (bien sûr, les barèmes indiqués peuvent être modifiés après étude de la répartition de l’épargne liquide des ménages et adoption de critères rigoureux) :


1€ s’échangerait contre 1 nouvelle Drachme (n.D.) jusque 200.000 euros
1€ = 0,7 n.D. entre 200.000 et 500.000 euros
1€ = 0,4 n.D. entre 500.000 et 1 million d’euros
1€ = 0,2 n.D. au dessus de 1 million d’euros


Si un foyer a 200.000 euros en liquide, il obtient en échange 200.000 n.D.
S’il a 400.000 euros, il obtient 200.000 + 140.000 = 340.000 n.D.
S’il a 800.000 euros, il obtient 200.000 + 210.000 + 120.000 = 530.000 n.D.
S’il a 2 millions d’euros, il obtient 200.000 + 210.000 + 200.000 + 200.000 = 810.000 n.D.


Une vraie logique alternative peut être enclenchée. Et la Grèce peut enfin cesser d’être sous la coupe de ses créanciers. Les peuples d’Europe pourraient retrouver l’espoir dans le changement en faveur de la justice.



Notes


|1| L’auteur remercie Stavros Tombazos, Daniel Munevar, Patrick Saurin, Michel Husson et Damien Millet pour leurs conseils dans la rédaction de ce document. L’auteur porte néanmoins l’entière responsabilité du contenu de ce texte.


|2| 6,64 milliards d’euros et 5,25 milliards d’euros doivent être respectivement payés à la BCE et au FMI d’ici le 31 décembre 2015. Source : Wall Street Journal, http://graphics.wsj.com/greece-debt-timeline/ consulté le 12 juillet 2015.

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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 15:27

Zoé Konstantopoulou : « Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord »


jeudi 16 juillet 2015, par Zoé Konstantopoulou


Retranscription du discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec et membre de SYRIZA. Elle répond ici aux mesures proposées aux créancier le 11 juillet 2015 par le gouvernement grec.



Mesdames et messieurs, chers collègues,
En de pareils instants, nous devons agir et parler avec sincérité institutionnelle et courage politique.
Nous devons assumer chacune et chacun la responsabilité qui nous revient.
Protéger, comme notre conscience nous y oblige, les causes justes et les droits sacrés, inviolables et non négociables de notre peuple et de notre société.
Sauvegarder l’héritage de ceux qui ont donné leur vie et leur liberté pour que nous vivions aujourd’hui libres.
Préserver l’héritage des nouvelles générations et celles à venir ainsi que la civilisation humaine, de même que ces valeurs inaliénables qui caractérisent et donnent un sens à notre existence individuelle et collective.
La façon dont chacun choisit de décider et d’agir peut varier, mais personne n’a le droit de se moquer, de dégrader, de dénigrer ou d’utiliser à une fin politique les décisions qui sont issues d’un processus et d’une épreuve qui touchent au cœur de notre existence.
Nous toutes et tous sommes et serons jugés au regard de notre attitude et de nos décisions, de nos oui et de nos non, de nos actes et de nos omissions, de notre cohérence, de nos résistances, de notre abnégation et de notre désintéressement.
Depuis cinq mois, le Gouvernement, qui a comme tronc la Gauche et comme noyau les forces anti-mémorandum, livre un combat inégal dans des conditions d’asphyxie et de chantage contre une Europe qui a trahi les objectifs inscrits dans ses statuts, à savoir le bien-être des peuples et des sociétés, une Europe qui utilise la monnaie commune, l’euro, non pas comme moyen d’atteindre le bien-être social, mais comme levier et instrument d’assujettissement et d’humiliation des peuples et des gouvernements rebelles, une Europe qui est en train de se transformer en une prison cauchemardesque pour ses peuples alors qu’elle a été construite pour être leur maison hospitalière commune.
Le peuple grec a confié à ce Gouvernement la grande cause de sa libération des chaînes du mémorandum, de l’étau de la mise sous tutelle et de la mise sous surveillance qui a été imposée à la société sous le prétexte de la dette, une dette illégale, illégitime, odieuse et insoutenable, dont la nature, comme l’ont démontré les conclusions préliminaires de la Commission pour la Vérité de la Dette Publique, était déjà connue par les créanciers depuis 2010.
Une dette qui n’a pas surgi comme un phénomène météorologique, mais qui a été créée par les gouvernements précédents avec des contrats entachés de corruption, avec des commissions, des pots-de-vin, des clauses léonines et des taux d’intérêt astronomiques dont ont tiré bénéfice des banques et des compagnies étrangères.
Une dette que la Troïka, en accord avec les précédents gouvernements, a transformée frauduleusement de dette privée en dette publique, sauvant ainsi les banques françaises et allemandes mais aussi les banques privées grecques, condamnant le peuple grec à vivre dans des conditions de crise humanitaire, et en mobilisant et rétribuant pour ce faire les organes de la corruption médiatique chargés de terroriser et tromper les citoyens.
Cette dette, que ni le peuple ni le gouvernement actuel n’ont ni créée et gonflée, est utilisée depuis cinq ans comme instrument d’asservissement du peuple par des forces qui agissent à l’intérieur de l’Europe dans le cadre d’un totalitarisme économique.
Au mépris de la morale et du droit, l’Allemagne n’a pas acquitté jusqu’à aujourd’hui ses dettes à la petite Grèce résistante dont l’histoire reconnaît l’attitude héroïque. Des dettes qui dépassent la dette publique grecque et représentent un montant de 340 milliards d’euros selon les calculs modérés de la Commission de la Cour des Comptes qui a été créée par le gouvernement précédent, quand la prétendue dette publique grecque a été chiffrée à 325 milliards d’euros. L’Allemagne a bénéficié du plus grand effacement de dette après la Seconde Guerre Mondiale afin qu’elle se remette sur pied, avec le concours généreux de la Grèce. Or, c’est cette même Allemagne qui a accordé sa protection à des responsables d’entreprises coupables d’actes de corruption avec les précédents gouvernements et leurs partis politiques, comme Siemens, et elle les a protégés en les soustrayant à la justice grecque.
Pourtant, l’Allemagne se comporte comme si l’Histoire et le peuple grec avaient des dettes envers elle, comme si elle voulait prendre sa revanche historique pour ses atrocités, en appliquant et en imposant une politique qui constitue un crime non seulement envers le peuple grec, mais aussi un crime contre l’humanité, au sens pénal du terme car il s’agit ici d’une agression systématique et de grande envergure contre une population avec l’objectif bien prémédité de produire sa destruction partielle ou totale.
Et malheureusement, alors qu’ils devraient se montrer à la hauteur de leurs responsabilités et du moment historique, des gouvernements et des institutions se rendent complices de cette agression.
Mesdames et messieurs, chers collègues,
Soumettre le peuple et le gouvernement à des conditions d’asphyxie et à la menace d’une violente faillite, par la création artificielle et préméditée des conditions d’une catastrophe humanitaire, constitue une violation directe de toutes les conventions internationales qui protègent les droits de l’Homme, de la Charte de l’ONU, des Conventions européennes, mais aussi des Statuts mêmes de la Cour pénale internationale.
Le chantage n’est pas une fatalité. Et la création et la mise en place de conditions dont le but est de supprimer le libre arbitre, ne permet à personne de parler de liberté de « choix ».
Les créanciers font du chantage sur le gouvernement. Ils agissent frauduleusement alors qu’ils savaient depuis 2010 que la dette n’était pas soutenable. Ils agissent consciemment, puisqu’ils reconnaissent dans leurs déclarations la nécessité de l’octroi d’une aide humanitaire à la Grèce. Une aide humanitaire pour quelle raison ? Pour une catastrophe naturelle imprévue et inattendue ? Un séisme imprévu, une inondation, un incendie ?
Non. Une aide humanitaire qui est la conséquence de leur choix conscient et calculé de priver le peuple de ses moyens de subsistance, en fermant le robinet des liquidités, en représailles à la décision démocratique du Gouvernement et du Parlement d’organiser un référendum et donner la parole au peuple pour qu’il décide lui-même de son avenir.
Le peuple grec a honoré le Gouvernement qui lui a fait confiance ainsi que le Parlement qui lui a donné le droit de prendre sa vie et son destin entre ses mains. Il a dit un NON courageux et fier,
NON aux chantages,
NON aux ultimatums,
NON aux memoranda de l’assujettissement,
NON au paiement d’une dette qu’il n’a pas créée et dont il n’est pas responsable,
NON à des nouvelles mesures de misère et de soumission.
Ce NON, les créanciers persistent obstinément à vouloir le transformer en OUI, avec la complicité perfide de ceux qui sont responsables de ces memoranda et qui en ont tiré profit, ceux qui ont créé la dette.
Ce NON du peuple nous dépasse toutes et tous et nous oblige à défendre son droit à lutter pour sa vie, lutter pour ne pas vivre une vie à moitié ou une vie servile, pour être fier de tout ce qu’il va laisser à ses successeurs et à l’humanité.
Le Gouvernement est aujourd’hui objet d’un chantage afin de lui faire accepter tout ce qu’il ne veut pas, qui n’émane pas de lui et qu’il combat. Le Premier Ministre a parlé avec sincérité, courage, franchise et désintéressement. Il est le plus jeune Premier Ministre et il est aussi celui qui a lutté comme aucun de ses prédécesseurs pour les droits démocratiques et sociaux du peuple et des nouvelles générations, qui a représenté et représente notre génération et lui donne espoir. Je l’honore et je continuerai toujours de l’honorer pour son attitude et ses choix. Et en même temps, je considère de ma responsabilité institutionnelle, en tant que Présidente du Parlement, de ne pas fermer les yeux et feindre ne pas comprendre le chantage. Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord et je crois que la même chose vaut et vaudra pour le Premier Ministre, qui est aujourd’hui l’objet d’un chantage utilisant l’arme de la survie de ce peuple. Je crois que la même chose vaut pour le Gouvernement et les groupes parlementaires qui le soutiennent.
Ma responsabilité envers l’histoire dans cette institution, je l’assume en répondant « présente » au débat et au vote d’aujourd’hui. Je considère ainsi que je suis plus utile au peuple, au Gouvernement et au Premier Ministre, aux générations futures et aux sociétés européennes, en exposant au grand jour les véritables conditions dans lesquelles le parlement est appelé à prendre des décisions et en refusant le chantage, au nom de l’alinéa 4 de l’article 120 de la Constitution.
Le peuple grec est le deuxième à subir une telle agression à l’intérieur de la zone euro. Il a été précédé par Chypre en mars 2013.
La tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution et qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution.
Chacun et chacune a le droit et a le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir. Et sans avoir peur.

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17 juillet 2015 5 17 /07 /juillet /2015 08:06

Ci-dessous deux textes d'ATTAC France


Lettre d’information 16 juillet 2015
Sous Brejnev, les oligarques staliniens ne croyaient plus à leur système, ils se contentaient de le faire durer. Depuis, le mur de Berlin est tombé mais celui de l’argent s’est renforcé… Nos oligarques européens, les Juncker, Hollande ou Merkel, eux, semblent vraiment croire que leur système est rationnel. Pourtant, même les économistes des banques jugent l’accord du 13 juillet « délirant » et « irréaliste »[1]. L’ aveuglement volontaire des dignitaires repose sur l’imbrication puissante entre l’idéologie du marché infaillible et l’intérêt prosaïque des rentiers. L’échec actuel de la Grèce est la défaite de la raison tout autant que de la justice et de la démocratie. Mais le peuple grec a déjà montré ses capacités de rebond et d’innovation.
À Marseille, lors de la plénière d’ouverture de notre Université d’été, le 25 août, nous le constaterons nous-mêmes avec Zoé Konstantopolou, la présidente du Parlement grec, figure de la résistance au diktat européen, qui nous racontera l’épreuve de force en cours. Éric Toussaint, du CADTM, sera aussi avec nous, tout comme Juan Laborda (Podemos) et Pedro Arrojo (Attac Espagne) afin d’approfondir le débat stratégique pour des alternatives solidaires en Europe. N’oubliez pas de vous inscrire, les débats seront passionnants. Le mur de la finance va finir lui aussi par tomber !
1. « “Délirant”, “irréaliste”... Des économistes jugent le plan d’aide grec », Le Monde

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Coup de grâce au peuple grec


Au bout de six mois de pseudo-négociations, dix-huit chefs d’État ou de gouvernement, arcboutés sur les positions inflexibles des institutions créancières, ont obtenu la reddition du gouvernement grec, élu démocratiquement sur la base d’un programme souhaitant mettre un terme à l’austérité. Une austérité qui, depuis plus de cinq ans, a produit une chute du PIB de 27 %, un taux de chômage de près de 30 % et du double pour les jeunes, et la plongée de 45 % de la population en dessous du seuil de pauvreté.


Pourtant, vendredi 9 juillet, Alexis Tsipras avait présenté un programme de réformes conforme aux attentes maintes fois réitérées par l’ex-Troïka toujours à la manœuvre.

Il acceptait notamment une amplification des privatisations (les ports de Pirée et de Thessalonique, les télécommunications), le départ à la retraite à 67 ans et 62 ans pour 40 ans de cotisations en 2020, la suppression des pré-retraites, et des excédents budgétaires primaires de 1 % en 2015, 2 % en 2016, 3 % en 2017 et 3,5 % à partir de 2018. Le gouvernement entendait toutefois sauvegarder les conventions collectives, la TVA à taux réduit sur les biens de première nécessité, les médicaments et l’électricité, et amorcer l’imposition des plus riches et des entreprises bénéficiaires et à gommer les avantages fiscaux des îles.


Ce n’était pas encore assez : au cours de ce week-end, les enchères sont encore montées de plusieurs crans en contrepartie d’un nouveau plan d’aide de 86 milliards sur trois ans. Et, aujourd’hui, le prétendu « accord de compromis » se solde par de nouvelles exigences, avec en « prime » un véritable hold-up sur les quelques biens publics grecs restants, puisqu’un fonds européen va se voir attribuer 50 milliards d’euros d’actifs les représentant, de façon à prendre sur eux des hypothèques iniques garantissant leur privatisation.


L’étranglement inexorable de la Grèce va donc se poursuivre : la purge austéritaire va détruire encore plus l’économie, l’allègement de la dette ne sera pas envisagé sinon aux calendes, les investisseurs étrangers prendront le contrôle de l’économie grecque… et les financiers continueront à percevoir la rente perpétuellement.

Coup de grâce à la démocratie


Depuis le 25 janvier, les choses sont claires : la bourgeoisie financière, ses représentants politiques et leurs porte-parole médiatiques n’avaient qu’un but en tête, celui de nier le choix d’un peuple d’essayer de prendre son destin en mains, et donc de tout faire pour déstabiliser un gouvernement démocratiquement élu. C’est un véritable coup d’État. En deux temps. D’abord, pendant que s’entretenait une illusion de concertation et de négociations, en ayant préparé en coulisses une éventuelle alternance politique avec les forces conservatrices et réactionnaires désavouées le 25 janvier. Ensuite, en utilisant le référendum du 5 juillet ayant exprimé la double volonté grecque de rester dans l’euro sans l’austérité pour en faire une arme de chantage supplémentaire : on ne peut rester dans l’euro sans abdiquer et sans passer sous tutelle des créanciers. L’obligation faite au gouvernement grec de soumettre toute initiative aux institutions place le pays dans une situation de tutelle aussi grande que celle des pires heures du colonialisme.


Coup de grâce à l’infime légitimité de la construction européenne


Il apparaît à l’évidence que, telles qu’elles sont construites, l’Union et européenne et l’Union économique et monétaire ne possèdent plus aucune légitimité autre que celle de satisfaire la loi des marchés financiers. Aujourd’hui, tout va dans le même sens : refus de mettre sous contrôle les banques faiseuses de crise, refus de procéder à des réformes fiscales justes, refus de s’orienter vers des transitions soutenables.


Par son audace depuis six mois, le peuple grec s’était rendu coupable d’oser remettre en cause le mantra libéral : il n’y a pas d’alternative (TINA). Il fallait qu’il plie et que les autres peuples sachent que leur sort serait identique en cas de velléité comparable.

Les dignitaires de la finance et les technocrates de Bruxelles, de Francfort et de Washington ont raison sur un point : la confiance est définitivement rompue et leur construction est à mettre par terre.

Il faut tout rebâtir de fond en comble : l’économie, la démocratie et des projets de véritable coopération entre les peuples. La mobilisation solidaire des peuples doit être notre objectif commun pour imposer une autre Europe et ne pas laisser le champ libre à la montée des nationalismes et des forces d’extrême-droite.

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14 juillet 2015 2 14 /07 /juillet /2015 23:57



Le 13 juillet 2015 : un jour sombre pour la Grèce et l’Europe


Wolfgang Schäuble affirmait le 9 juillet, lors d’une conférence organisée par le Bundesbank à Francfort : « La soutenabilité de la dette ne peut être atteinte sans décote, le FMI a raison de le dire » avant d’ajouter : « Il ne peut y avoir de décote car cela serait contraire aux règles de l’Union européenne. » Et c’est ce dogmatique néolibéral, à la limite de la caricature, qui vient de l’emporter aux dépens du peuple grec.


Le gouvernement grec était totalement isolé dans sa lutte contre les « mesures absurdes » dénoncées par Alexis Tsipras.


Dès l’annonce des élections législatives en Grèce, le siège de la Grèce a été organisé. Le FMI et l’Eurogroupe ont suspendu immédiatement les aides prévues dans le cadre du 2ème plan d’aide. La BCE a refusé de verser les intérêts qui étaient dus sur les obligations grecques qu’elle détenait. Elle a mis fin à l’alimentation normale des banques grecques en euro. Le rôle de bras armé de l’Eurogroupe, joué par la BCE, s’est accentué avec l’annonce du référendum. D’un côté, elle orchestrait la « course aux guichets » des banques pour effrayer le peuple grec et le faire voter « oui » , de l’autre, elle refusait de relever le plafond des fonds d’urgence qu’elle accordait aux banques grecques et qui compensaient l’hémorragie de capitaux qu’elle avait sciemment provoquée.


Pendant ces six mois décisifs, François Hollande est-il venu en aide au gouvernement d’Alexis Tsipras ?


L’accord signé le 13 juillet par les 19 membres de l’Eurogroupe, dont la Grèce, est une double défaite. Une défaite pour la Grèce, une défaite pour l’Union européenne.


Une défaite pour la Grèce


Le contenu de l’accord du 13 juillet est pire que l’accord auquel le peuple grec avait répondu « non » à plus de 61 % lors du référendum du 5 juillet. Les dirigeants européens ont voulu faire payer à Alexis Tsipras son crime de lèse-majesté : ne pas respecter la diplomatie secrète et inviter le peuple grec à donner son avis.


Pour « rétablir la confiance » entre la Grèce et ses débiteurs, mise à mal par ce crime de lèse majesté, l’accord du 13 juillet impose un calendrier très précis pour la Grèce, très flou pour l’Eurogroupe.


Avant le 15 juillet : un texte de loi devra être voté par le Parlement grec, nivelant les taux de TVA vers le haut et une réforme des systèmes de retraite ainsi que l’introduction de coupes budgétaires quasi automatiques dans l’hypothèse de déviation d’objectifs d’ excédents primaires (excédents budgétaires avant le paiement des intérêts de la dette) , parfaitement irréalistes.


D’ici le 22 juillet, le Parlement grec devra voter une loi pour réformer et « dépolitiser » l’administration publique, réformer son système judiciaire civil et mettre en œuvre les règles de l’UE sur le renflouement des banques. Comme les déposants des banques chypriotes, il y a moins de trois ans, les déposants grecs vont faire la triste expérience qu’ils ne sont pas propriétaires des sommes qui figurent sur leurs comptes en banques, qu’ils ne sont que créanciers de leur banque et qu’à ce titre, ils devront participer à leur renflouement.


Il faudra, ensuite, fixer un calendrier précis pour mettre en œuvre toutes les réformes prévues par l’accord du 13 juillet : retraites, travail du dimanche (c’est une obsession !) , privatisation du réseau de distribution électrique, accélération des privatisations et mise en place d’un fonds indépendant, basé en Grèce, qui devra planifier la collecte de 50 milliards d’actifs. 25 milliards seront destinés à recapitaliser les banques grecques, 12,5 milliards à accélérer le remboursement de la dette et 12,5 milliards seulement seront destinés à l’économie grecque.


Une fois tout cela mis en place, les parlements des Etats européens qui doivent être consultés le seront. Ce sera le cas du Bundestag.


Ce n’est qu’à ce moment là que de véritables négociations pourront s’ouvrir. Il s’agira, alors, de négocier, de façon précise, le nouveau « mémorandum » imposé par l’Eurogroupe et qu’une nouveau plan d’ « aide » de 82 à 86 milliards, qui pourrait être débloqué en 3 ans par le Mécanisme européen de stabilité financière (MES) , pourra venir sur la table des négociations.


En attendant, il faudra mettre en place un « prêt relais » pour permettre à la Grèce de pouvoir rembourser la BCE en juillet et août ! Nul ne sait qui le mettra en place et quand il sera mis en place.


La restructuration de la dette publique grecque a été refusée alors que tous les économistes (y compris ceux du FMI) s’accordent pour dire qu’elle ne pourra jamais être remboursée. Alexis Tsipras n’a obtenu qu’un rééchelonnement de cette dette (allongement éventuel de la durée de remboursement, différé de paiement des intérêts) dont le calendrier n’est pas arrêté, tout en sachant que le dit rééchelonnement dépendra, selon l’accord du 13 juillet, « de l’application complète des mesures décidées dans le cadre du nouveau « mémorandum » …


Les 35 milliards du plan d’investissement ne sont qu’annoncés par Jean-Claude Juncker sans qu’aucun calendrier ait été défini. Il s’agit, de surcroît, d’un simple effet d’annonce puisqu’il ne s’agit que du regroupement de fonds structurels déjà budgétisés pour la Grèce sur la période 2014-2020.


Alexis Tsipras était arrivé à ces négociations, prêt à un « honnête compromis ». Il s’est trouvé placé devant l’exigence d’une reddition sans conditions. Il a préféré cette solution à une sortie de la Grèce de la zone euro, estimant, sans doute, qu’un « Grexit » aurait été encore pire, avec des dévaluations à répétition, une inflation importée considérable, une fuite précipitée des capitaux menacés, de perdre, en quelques mois, au moins 50 % de leur valeur…


Il reste maintenant à savoir si le Parlement grec et plus fondamentalement, le peuple grec accepteront une politique contre laquelle ils avaient voté à plus de 40 % en janvier 2015 et à plus de 60 % en juillet de la même année. Avec quelle majorité Alexis Tsipras pourrait-il gouverner ? S’il devait s’allier au Pasok, et à Nouvelle Démocratie, la victoire des néolibéraux serait complète, dans l’immédiat, du moins.


La Grèce ne sort pas de la zone euro mais c’est au prix de la poursuite de son effondrement


Les créanciers de la Grèce, l’Eurogroupe, n’ont tiré aucune leçon de l’effondrement de la Grèce. Les politiques de « réformes structurelles » et d’austérité vont écraser encore plus la demande privée et publique, alors qu’aucun plan massif d’investissement ne viendra compenser leurs effets. Le PIB de la Grèce ne pourra que continuer sa chute. Comme entre 2009 et 2014, les ressources fiscales vont diminuer même si la pression fiscale augmente. La dette publique, en proportion du PIB, va donc devenir de plus en plus lourde alors que l’Eurogroupe a refusé de restructurer la dette. La fiction bâtie en 2010, par Angela Merkel, à l’usage du « contribuable allemand » , d’une dette grecque soutenable, continue. Il s’agissait, à l’époque, de sauver les banques européennes et en premier lieu les banques allemandes et françaises. Il s’agit, aujourd’hui, de sauver Angela Merkel.


Croire que la Grèce a obtenu trois ans de répit est une illusion. La dépression économique, programmée par les mesures imposées par l’Eurogroupe, rendra impossible de dégager l’excédent primaire prévu par l’accord et il ne faudra que quelques mois pour que les créanciers refusent de débourser les sommes prévues par le plan d’aide, si de nouvelles mesures d’austérités ne sont pas adoptées. Le cercle vicieux mis en place en 2010 s’accentue.


La Grèce est mise sous tutelle par l’Eurogroupe qui devra donner son accord à toute mesure économique, sociale et financière prise par le Parlement grec. Comment, dans des circonstances aussi dramatiques, François Hollande a-t-il pu affirmer que « la souveraineté de la Grèce a été préservée » , et que « rien n’aurait été pire que de vouloir humilier la Grèce » ?


Il serait difficile de ne pas donner raison au prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, lorsqu’il affirme que « l’Allemagne a porté un coup sévère et ébranlé l’Europe » ajoutant qu’il n’est pas possible de « gérer une zone euro sans un minimum de solidarité » et jugeant « déraisonnable » d’en demander « encore davantage » à la Grèce.


Alors que le vote du peuple grec du 5 juillet est considéré comme nul et non avenu et que la décision du Conseil d’Etat grec de déclarer anticonstitutionnelle la coupe de 1,8 milliards d’euros dans le budget des retraites semble n’avoir pas existée, l’Eurogroupe est suspendu à la décision du Tribunal de Karlsruhe et au vote du Bundestag sur l’ « accord du 13 juillet ». Selon que vous serez puissants ou misérables, l’Eurogroupe respectera vos institutions, votre Constitution. Une Europe, assise sur des bases aussi arbitraires peut-elle prétendre à un quelconque avenir ?


Une défaite pour l’euro et l’UE


L’euro n’est plus irréversible. La menace du Grexit a été brandie par l’Allemagne et ses satellites. L’euro n’est plus qu’un conglomérat de monnaies différentes portant le même nom. Les Chypriotes avaient déjà fait l’expérience qu’un euro chypriote n’avait pas la même valeur qu’un euro allemand ou français, les Grecs subissent la même expérience, dans les pires conditions.


Les marchés financiers spéculeront contre les titres de la dette publique de tout pays de la zone euro qui connaîtra des difficultés à rembourser sa dette publique, sachant que l’Eurogroupe n’est pas prêt à soutenir un seul pays de la zone euro sans le soumettre à ses remèdes qui sont pires que le mal. L’Espagne, le Portugal, l’Italie sont les prochains sur la liste.


Un autre prix Nobel d’économie, Paul Krugman affirme, à juste titre : « Ce que nous avons appris, ces dernières semaines, c’est qu’être membre de la zone euro signifie que les créanciers peuvent détruire votre économie si vous sortez du rang. »


Une Union bâtie sur la coercition, le coup d’Etat financier permanent ne pourra pas durer très longtemps. En six mois de résistance acharnée, Alexis Tsipras a obtenu une sorte de victoire : il a mis en évidence pour tous les peuples européens, la nature de la zone euro, telle qu’elle est aujourd’hui.


Le rôle de la France dans ce drame


François Hollande a agi pour que la Grèce reste dans la zone euro. Il s’est opposé à Angela Merkel qui avait adopté le point de vue de son ministre des Finances et décidé d’expulser la Grèce de la zone euro. Il a, de ce point de vue, aidé Alexis Tsipras qui souhaitait rester dans cette zone.


Mais, il n’a rien fait pour permettre à la Grèce de rester dans la zone euro en rompant, en même temps, avec une austérité mortifère. Yanis Varoufakis témoigne, qu’au final, Michel Sapin s’effaçait devant les exigences du ministre allemand des Finances, dans l’Europroupe.


Garder la Grèce dans la zone euro pour la clouer au pilori afin de montrer la punition qui attend tous ceux qui voudraient déroger aux politiques d’austérités et de « réformes structurelles » , ne peut, en aucune façon, être présenté comme une victoire de la Grèce ou de la zone euro.


Le Grexit n’est d’ailleurs que différé. Le premier ministre néerlandais Mark Ruttle annonçait déjà le 13 juillet : « Le Grexit n’est pas encore exclu. » Les conditions imposées par l’Eurogroupe peuvent difficilement conduire à autre chose qu’à l’effondrement de l’économie grecque et à une nouvelle augmentation de sa dette publique qui sera un prétexte à son expulsion de la zone euro.


François Hollande avait l’occasion de se battre réellement pour réorienter l’UE comme il s’y était engagé en 2012. Au contraire, l’UE a aujourd’hui un visage encore plus menaçant qu’avant la victoire de François Holland et son acceptation, sans qu’un seul mot en ait changé, du traité Merkel-Sarkozy (le TSCG) qu’il s’était, pourtant, engagé à renégocier. Aucune solidarité n’existe dans cette Europe qui ne fonctionne plus que sous la forme d’un tableau Excel. C’est une Europe de la coercition qui ne laisse plus aucune place à la souveraineté populaire.


Les « pas en avant » dans l’intégration européenne que propose François Hollande ne pourraient, dans le contexte actuel, se faire à qu’aux conditions fixées par la droite Allemande (mais aussi malheureusement par le SPD) : toujours moins de démocratie, toujours plus de pilotage automatique, détachant toujours plus l’UE des peuples européens et la menant droit dans le mur.





Gérard Filoche & Jean-Jacques Chavigné.

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