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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

1 novembre 2006 3 01 /11 /novembre /2006 15:53

 

Dans un ouvrage récent, Michel Winock[1] rappelle les circonstances du compromis qui aboutit à la rédaction de la Constitution actuelle de la France : l’essentiel étant acquis, un exécutif fort, le « bicéphalisme gouvernemental » que représente la présence aux côtés d’un Président de la République, élu au suffrage universel, d’un Premier ministre chargé de conduire la politique du pays en s’appuyant sur une majorité parlementaire, fut géré en fonction des circonstances… et de la qualité des protagonistes. Pour De Gaulle, « le Président est évidemment seul à détenir et à déléguer l’autorité de l’Etat ». Jacques Chaban-Delmas, remercié par Pompidou après un vote de confiance de l’Assemblée, expérimenta à plein l’idée que le Président se faisait du rôle de chacun dans la dyarchie.  

La cohabitation, inconcevable pour De Gaulle, a été mise en œuvre deux fois par Mitterrand comme Président (1986-88 et 1993-95) et deux fois par Jacques Chirac (comme Premier ministre en 1986-88 puis comme Président entre 1997 et 2002). Cela a permis de mettre en évidence la plasticité de la Constitution. Même si une mauvaise appréciation de l’équilibre institutionnel a conduit à raccourcir le mandat présidentiel de deux ans, en laissant au Président le pouvoir de dissolution de l’Assemblée pour obtenir, à la suite d’une nouvelle élection présidentielle, une majorité conforme à ses orientations. C’est ce que les Français ont fait en 2002, malgré le caractère quasi ubuesque d’une situation qui aboutit à élire, avec 82% des suffrages exprimés, un Président à la suite d’une campagne pendant laquelle aucun débat crédible n’avait été conduit sur le projet de société à proposer aux citoyens : une élection par défaut pour celui qui malgré un pourcentage étonnant fut en définitive le plus mal élu des Présidents de la Ve République.  

L’élection présidentielle est donc depuis 1965 le moment décisif de la vie politique française et, en l’état actuel des débats politiques dans notre pays, le parti pris des auteurs est de penser que c’est dommageable pour quelques notions de fond comme la citoyenneté, la proposition de choix réels de société, la nature de l’exercice de la souveraineté nationale et donc le principe de légitimité des élus du peuple.  

 

L’élection du Président de la République au suffrage universel a changé de fait le rôle des partis politiques. L’obsession de l’élection présidentielle, dont dépend et découle presque totalement la vie politique du pays, dans laquelle se cristallisent toutes les ambitions, stérilise l’action des partis. De laboratoires d’idées qu’ils ne furent pas toujours, de syndicats d’élus qu’ils ont eu tendance à demeurer, ils sont devenus machines à collecter des fonds, et la loi leur a fourni les moyens et la caution d’une moralisation difficile mais progressive pour ce faire. Ils sont devenus « star académies » de futurs candidats pour tout type d’élection ou écuries de présidentiables, dans un contexte où l’absence de débats sur l’idée de transformation des rapports sociaux renvoie systématiquement à des formes d’Etat-spectacle et accentue le poids des médias. Médias dont le degré d’indépendance voire de déontologie est inversement proportionnel à leur diffusion et fait du passage au JT une action politique aussi bien pour un ministre que pour les jeunes maltraités des banlieues. Et c’est ainsi qu’on a pu faire, en 2002, une campagne présidentielle sur la peur, le sentiment d’insécurité, en l’absence de tout référentiel politique donnant aux citoyens une grille de lecture de la réalité, une perspective de progrès pour tous, un projet commun voire une utopie fondatrice.  

Le blocage de notre société doit beaucoup non pas à la médiocrité personnelle de tel ou tel personnage public, encore que cela puisse jouer dans l’exercice de fonctions à hautes responsabilités, mais à la médiocrité politique banale et collective, au consentement à un inévitable dépourvu de sens, au refus de la critique, au refus de mettre en cause des mots et des concepts captés et détournés de leur sens comme réforme, progrès, intérêt général, loi ...  

 

La majorité UMP représente 27 % du corps électoral : est-il légitime que la seule expression d’environ un citoyen sur quatre permette à des élus si peu représentatifs de la nation, de bouleverser les fondements du pacte social construits en plusieurs décennies, les principes de la solidarité collective et toutes les conditions d’une vie sociale harmonieuse ? Or cette critique là est fort peu audible, comme si des réformes nécessaires ne pouvaient s’effectuer que d’une seule manière et dans un seul sens : s’il en était ainsi, le débat politique serait effectivement mort et les élections deviendraient au mieux un jeu, chacun son tour, au pire un exercice de casting.  

Cela ne paraît guère raisonnable et en tout cas ne s’inscrit pas dans les plus hautes traditions de la patrie des droits de l’homme, de la République, de la laïcité et de la devise du fronton de nos mairies inscrite dans la Constitution. Il faut repartir de l’essentiel dans ce débat et pour la campagne qui est déjà ouverte : qu’est-ce qu’un Président ?  

 

La place du Président dans la Constitution  

 

Il n’est pas inutile aujourd’hui de rappeler que c’est par dérogation à la Constitution de 1946 que fut votée le 3 juin 1958 une loi organique confiant au gouvernement, investi le 1er juin, le soin d’établir un projet de loi constitutionnelle. Le titre XI de la Constitution de la IVe République détaillait en six articles (90 à 95) la procédure de révision de la Constitution : résolution adoptée à la majorité absolue des députés, précision de l’objet de la révision, deuxième lecture après un délai minimum de trois mois sauf si le Conseil de la République (Sénat) a adopté à la majorité absolue la même résolution, projet de loi portant révision élaborée par l’Assemblée Nationale, soumission au Parlement, majorité des deux tiers requise en seconde lecture dans les deux assemblées ou référendum (art.90).  

La loi constitutionnelle du 3 juin 1958 précisait que le gouvernement (présidé par le général De Gaulle) mettrait en œuvre les principes ci-après : 

« 1° Seul le suffrage universel est la source du pouvoir. C’est du suffrage universel ou des instances élues par lui que dérivent le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif ;

2° Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif doivent être effectivement séparés de façon que le gouvernement et le Parlement assument chacun pour sa part et sous sa responsabilité la plénitude de leurs attributions ;

3° Le Gouvernement doit être responsable devant le Parlement ;

4° L’autorité judiciaire doit demeurer indépendante pour être à même d’assurer les libertés essentielles telles qu’elles sont définies par le préambule de la Constitution de 1946 et par la Déclaration des droits de l’homme à laquelle il se réfère ; 

5° La Constitution doit permettre d’organiser les rapports de la République avec les peuples qui lui sont associés. » 

 

Un comité consultatif composé notamment d’élus des deux chambres, le passage en Conseil d’Etat pour avis, le recours au référendum pour adopter le projet de loi constitutionnelle étaient également prévus.  

 

Dans la Constitution de la Ve République le titre II est consacré au  Président de la République ; pour mémoire le titre I est logiquement dédié à la souveraineté. Les articles 5 à 19 définissent sa mission, les modalités de son élection, ses pouvoirs ; le titre III porte sur Le Gouvernement (art. 20 : « le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. »; art. 21 : « Le Premier Ministre dirige l’action du gouvernement »…). La place du Président dans l’ordre des titres de la Constitution montrait clairement que la prééminence passait à l’exécutif : dans la Constitution du 27 octobre 1946, titre I : de la souveraineté, titre II : du Parlement, titre III : du conseil économique, titre IV : des traités diplomatiques, titre V : du Président de la République, titre VI : du conseil des ministres ; dans la Constitution du 4 octobre 1958, titre I : de la souveraineté, titre II : du Président de la République, titre III : du Gouvernement, titre IV : Le Parlement, etc…  

Les choses sont claires, il y eut bien en 1958 un changement de régime dans des proportions que les opposants avaient certes pressenti ou dont ils avaient lu l’importance, mais dont les conséquences sur le principe même de la souveraineté populaire n’avaient pas, tant s’en faut, été relevées par tout le monde à l’époque. Ceux qui ont dès 1958 condamné le régime et la dérive présidentialiste que l’élection au suffrage universel allait enraciner, avaient une approche fondée davantage sur un respect strict de la légalité, qui dans les circonstances de l’investiture de De Gaulle pouvait à juste titre être discutable, ou sur le caractère parlementaire du régime républicain que sur ce principe de la souveraineté populaire ; la république par le parlementarisme…telle était leur certitude. Avaient-ils si tort ? La pratique de De Gaulle une fois au pouvoir, allant bien au-delà dans le sens du renforcement de la présidence, que ne le permettait « sa » constitution, leur a sans doute donné raison : par exemple, De Gaulle a imposé l’idée d’un « domaine réservé » au chef de l’Etat (la politique extérieure et la défense), dont on ne trouvera pas une mention dans la Constitution de 1958.  

 

Dans le cadre d’une République, la question fondamentale est toujours celle du respect de la souveraineté populaire, autrement dit la recherche d’un système de délégation du pouvoir qui ne donne pas au mandataire une situation de trop grande sûreté par rapport à ceux qui l’ont élu. C’est cela qui fait qu’un républicain devrait être par principe plus favorable à un régime d’assemblée ou parlementaire ( la Convention , mutatis mutandis la Chambre des Communes...) qu’à un régime présidentiel qui renforce l’exécutif et a fortiori à tout système qui permet l’élection au suffrage universel direct du chef de l’Etat. 

En effet, un président élu dans la circonscription unique qu’est le pays tout entier devient un personnage littéralement hors du commun, puisqu’il est la seule personne physique élue dans de telles conditions. Cela lui confère immédiatement une espèce d’onction « populaire » qui remplace avantageusement l’onction de la Sainte Ampoule de Reims pour les Rois, d’autant qu’il n’existe pas de contrepoids aux pouvoirs du président dans la constitution de la Ve République. C’est si vrai, que hormis le cas unique du général De Gaulle lui-même en 1969, plusieurs présidents ont refusé de se sentir désavoués par un vote ultérieur des électeurs (François Mitterrand en 1986 et en 1993, Jacques Chirac en 1997, en 2004 et en 2005) ; Valéry Giscard d’Estaing avait même théorisé sur ce point en expliquant que la législature irait à son terme...  Sans doute avait-il en tête le modèle américain d’un Président indéboulonnable sauf par la lourde procédure de l’impeachment, face à une assemblée de représentants du peuple qui ne peut être dissoute ; autrement dit ce que certains qualifieraient de séparation parfaite des pouvoirs.  

On se retrouve donc en France avec un Président, mis hors de portée par son « sacre » populaire, qui peut ignorer le peuple et tenir le gouvernement en dehors de la réalité politique : les attentes de la majorité et les revendications du mouvement social, quelles que soient la force et les formes de leur expression. A la longue la Ve République rend le pouvoir exécutif, et on pourrait dire le pouvoir tout court (étant donné le poids de l’exécutif dans les institutions) indépendant de la volonté générale, à l’abri derrière une personne, un président inatteignable (politiquement comme judiciairement d’ailleurs). Dans la Cité, le système politique fonctionne à part : le fonctionnement de la démocratie représentative est remis en cause et la transformation sociale devient une tâche de plus en plus insurmontable. On a vu depuis 2003, après le mouvement concernant les retraites et la décentralisation, puis les défaites électorales et successives de la droite (défaite historique dans le cas des élections régionales de 2004), comment les gouvernements UMP (Raffarin puis De Villepin) pouvaient agir systématiquement et durablement contre la majorité des Français.

 

Les républicains, dès la période révolutionnaire, ont toujours été conscients du danger de la personnalisation du pouvoir et ont cherché pour cela à limiter le poids de l’exécutif, naturellement détenu par un petit nombre de personnes. C’est en ces mots que Robespierre exprimait ce danger (lors d’une intervention le 10 mai 1793, à la Convention) : «  Le gouvernement est institué pour faire respecter la volonté générale ; mais les hommes ont une volonté individuelle, et toute volonté cherche à dominer. »[2] Que dire de plus aujourd’hui, quand on voit, en particulier avec « l’affaire Clearstream », deux ministres, protégés par le laisser-faire du président, l’un (le premier d’entre eux, Dominique De Villepin) utiliser les moyens de l’Etat pour nuire à l’autre, et l’autre (Nicolas Sarkozy), prendre le ministère de l’intérieur pour se « protéger ». Tout cela pour justement se placer dans la course à la présidence.  

On peut certes expliquer qu’aujourd’hui il faut tenir compte de l’état moyen de l’opinion qui peut croire qu’en élisant son maître, elle fait un choix démocratique ; qu’il serait difficile de dessaisir les électeurs d’un droit qu’ils exercent depuis 40 ans passés ; qu’un exécutif mis à l’abri d’un changement soudain de majorité peut entreprendre une action dans la durée, quitte à devoir composer dans une «  cohabitation ».  

C’est oublier cependant que par les pouvoirs dont il dispose, le Président de la Ve République est un véritable monarque, au sens étymologique du terme. Le raccourcissement  à cinq ans de la durée du mandat ne change rien au fond de l’affaire. C’est oublier aussi que les partis concourent à l’expression des suffrages et que la liste des signatures nécessaires pour le dépôt d’une candidature ne permet pas à une concurrence non faussée de jouer dans l’égalité d’accès au statut même de candidat. C’est oublier enfin que les rassemblements nécessaires au second tour, voire le principe d’une union négociée dès le premier tour reviennent à mettre sous le coude un élément clé du respect de la souveraineté nationale entre deux élections.  

 

Le rôle du président : chef de l’exécutif ou référent de tous les Français ? 

 

La véritable ambiguïté dans les systèmes politiques qui prévoient l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel est précisément dans cette question. Si le chef de l’Etat est le chef réel de l’exécutif, il est nécessairement le représentant d’une partie seulement des citoyens, ceux qui ont voté pour lui et, le cas échéant dans la foulée, pour des députés se réclamant du même parti ou de la même coalition. S’il est en même temps le chef de l’Etat, il ne peut alors jouer la moindre fonction d’arbitre, ni attendre de la totalité des citoyens électeurs un consentement à son action par principe, sauf à considérer que les minorités entre deux élections n’ont plus voix au chapitre, ni droit au respect de leur prérogative de citoyens, source pourtant pour chacun et à partir de chacun de la légitimité de la représentation nationale. L’exemple américain du patriotisme viscéral ou supposé acquis dès lors que le Président a été élu, repose d’abord sur une vision complaisamment entretenue du principe « right or wrong, my country ». Il repose ensuite sur l’oubli que si le Président est en quelque sorte sélectionné dans chaque Etat de l’Union par un vote direct, ce sont en fait les représentants des Etats, sur cette base du suffrage certes mais comme représentants d’un Etat, qui l’élisent, afin de tenir compte du caractère fédéral de la Constitution américaine. Nul n’ignore d’ailleurs le refus obstiné  d’obéissance aux « fédéraux » de toute espèce que professent un certain nombre d’Etats-uniens attachés à leur Etat, à leur comté, voire au souvenir de la Confédération sudiste.  

La Constitution de la Ve République fait explicitement du Président  le garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que de la continuité de l’Etat, de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire etc (titre II, art.5), alors que la constitution de la IVe République se contentait d’énumérer la nature des pouvoirs qu’il devait exercer (titre V, art. 29 à 38). Autrement dit le président de la IVe République, du fait de son mode d’élection (par le Parlement) et de la place que lui assignait la constitution, n’exerçait pas la fonction de chef de l’exécutif mais une magistrature morale qui pouvait à bon droit en faire le Président de tous les Français. Ainsi, par exemple, le nombre de tours requis pour l’élection de René Coty en 1953 n’a rien enlevé à l’autorité dont il sut faire preuve, y compris dans la procédure de rappel au pouvoir de Charles De Gaulle[3] 

La dimension « historique » exceptionnelle de celui-ci n’a en revanche jamais pu faire que le chef de l’Etat fût considéré par une partie non négligeable de citoyens comme quelqu’un d’autre que le chef d’un exécutif dans lequel ils ne se reconnaissaient pas ; a fortiori ses successeurs. Cela n’empêche pas le système institutionnel de fonctionner. Mais cela confirme que la démocratie représentative ne donne pas à la question de la légitimité des élus une réponse parfaitement satisfaisante d’un point de vue conceptuel.  

 

Le maintien de l’élection du Président au suffrage universel direct exige, nous semble-t-il, une remise à plat et une réécriture des pouvoirs de celui-ci ; il convient donc aussi de réexaminer les rapports entre l’exécutif et le législatif. La condition sine qua non de la réhabilitation du politique passe par une reprise en mains de ses pouvoirs propres par chaque citoyen. Certains ont proposé la « démocratie participative » : celle-ci n’a de sens que par la mise en place d’une possibilité effective de contrôle des élus par les citoyens de manière permanente et non pas simplement à l’issue d’une mandature, ces rouages de contrôle restant à inventer. Et il  paraît difficile de réclamer, comme le fait une partie du mouvement syndical, une démocratisation du mode de gestion des entreprises et de ne pas s’interroger sur la prééminence absolue du Président de la Cinquième République, qui n’est liée à aucune sanction particulière de ses errements possibles, notamment à l’encontre de notre « modèle social », alors que l’histoire immédiate et l’histoire récente des deux dernières présidences en offrent de multiples exemples. 

Sans entrer dans un débat qui n’est pas le propos de ce livre, la faiblesse de l’Etat - et il faut entendre par-là, la faiblesse de l’exécutif - sous la IVe République, est liée, entre autres raisons, à la difficulté d’établir des majorités stables du fait de la stérilisation d’une partie de la représentation nationale avec en particulier la Guerre froide. Il n’y eut pas d’union de la gauche tout entière sous la Quatrième du fait de la mise hors-jeu du Parti communiste (y compris en partie par lui-même). Autrement dit le renforcement de l’exécutif que Charles De Gaulle avait voulu n’aurait pu être qu’une réponse de circonstances à une conjoncture momentanée de la vie politique française, la sortie de crise que requérait la guerre d’Algérie.  

L’exemple de la fonction présidentielle italienne, quelle que soit l’image que les institutions de ce pays peuvent avoir dans le nôtre, montre qu’un Président, chef de l’Etat, élu par les Chambres et depuis quelques années par des représentants des régions, peut parfaitement incarner la continuité de l’Etat, disposer de l’autorité suffisante pour le faire, voire contrecarrer si nécessaire les vues d’un gouvernement qui pourrait avoir la tentation de dénaturer les institutions et leur équilibre. A l’occasion de son départ le Président Azeglio Campi a donné une salutaire leçon en refusant d’être le premier président de la République italienne à renouveler son mandat. Cette question du renouvellement sans limitation n’est-elle pas l’une des anomalies d’un régime vraiment républicain ?  

 

L’élection du Président par un collège de grands électeurs passe par la nécessité d’une entente consensuelle sur le nom d’un candidat ; la majorité qualifiée requise, s’il était jugé utile d’en instaurer le principe, à 66 ou 70% par exemple, rendrait la légitimité d’un tel chef de l’Etat peu contestable, sauf à dénier toute légitimité aux élus du peuple. La nature du rôle du Président éclaire celui du Premier ministre : fusible ou doublon si le chef de l’Etat est le chef de l’exécutif, ou chef de la majorité parlementaire si celui-ci est le référent national.  

Il est clair en tout cas que, si le mode d’élection ne devait pas être touché, soit parce que l’opinion ne serait pas en mesure d’analyser une réalité institutionnelle et d’en tirer des conséquences pratiques, soit parce que la pensée unique continuerait d’avoir seule droit de cité dans les médias et ne contribuerait pas à éclairer les Français, soit parce que certains acteurs (individus ou partis) de la vie politique conçue comme une carrière ne le souhaitaient pas, la question des pouvoirs du président serait tout de même posée et ceux-ci ne sauraient rester en l’état : l’exemple funeste de la dernière présidence  manifeste clairement que l’absence de contre-pouvoirs est néfaste à un fonctionnement harmonieux de la démocratie. Et à une image crédible de la France à l’extérieur.  

 

Il va de soi que toute modification des pouvoirs du Président entraînerait celle des pouvoirs du Premier ministre et des relations entre l’exécutif et le Parlement. Il est évident également que la construction européenne dans sa phase actuelle, avant que se poursuive ou pas la sanctuarisation constitutionnalisée de pratiques politiques qui précisément ne relèvent pas de la nature d’une Constitution, doit être intégrée à la réflexion collective qui devrait s’ouvrir. C’est aussi le moyen démocratique et républicain de reparler de l’Europe, car en l’absence de peuple européen, ce dont chacun convient, la question est bien celle du cadre pertinent d’octroi de la légitimité élective que des citoyens, dont la nationalité est une composante réelle et forte, peuvent donner à des élus. Pour l’heure la Nation et donc la République française sont en cette matière des cadres indépassables.   

Il est évident enfin qu’il est question d’un changement de constitution, pas de sa réforme, et d’une nouvelle République, qui regagne le terrain perdu de la démocratie après le trop long épisode de la « monarchie républicaine » instaurée par De Gaulle, ridiculisée aujourd’hui par un Président incapable de maîtriser des ministres issus de son propre parti. Car la personnalisation du pouvoir entrave l’émergence de véritables choix de société, phénomène par essence collectif, à partir desquels les citoyens pourraient prendre parti, lors des élections d’abord.  

La personnalisation favorise finalement la privatisation du pouvoir. En effet, trop de candidats ou de candidates à la magistrature suprême ne cherchent plus qu’à se donner une « image » de présidentiables, relevant de caractères de la personne privée et non publique. Un tel ou une telle montrera sa sincérité, sa franchise et son énergie (s’il le faut en médiatisant une baignade, un jogging ou même un accouchement). Sinon, il ou elle mettra en avant la probité de ses valeurs morales par le biais des « questions de société ». Le reste est de l’habillage programmatique plus ou moins bâclé. Où sont les repères politiques, identifiables par tous, là-dedans ? Jusqu’où cela est-il encore de la politique ? C’est à un candidat de la gauche de gouvernement, qui a vocation à agir par et pour le peuple, de proposer une autre voie que celle-là. La volonté déclarée ou non de changer de République permet d’ailleurs de distinguer ceux qui misent sur le système politique actuel et sur la personnalisation, pour pallier leur faiblesse idéologique et programmatique, de ceux qui veulent vraiment le changer sans doute parce qu’au moins, ils y ont réfléchi à partir des références doctrinales de la gauche : la souveraineté populaire, la citoyenneté éclairée et le sens du Progrès.

 



[1] WINOCK Michel, L’agonie de la IVe République, Paris, Gallimard, 2006.

[2] Robespierre, Pour le bonheur et pour la liberté, discours, Paris, La fabrique, 2000, p 242.

[3] Winock, op. cit.

 

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