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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

26 août 2008 2 26 /08 /août /2008 11:12

 

Les universités d’été d’un certain nombre de partis, de syndicats ou d’associations se tiennent en ce moment ; l’intérêt que leur porte la presse et le nombre de lignes qu’elle leur consacre sont en général inversement proportionnels aux chances de voir ces universités produire un discours porteur d’un véritable projet de transformation sociale, favorable au moins au plus grand nombre, c’est-à-dire fondé sur une base théorique solide, porté par une structure  politique cohérente, appuyé par une force sociale convaincue. En revanche tout ce qui, de près ou de loin, pourra  renvoyer au storytelling  ou à un enchantement médiatique, y compris par un ressassement matraqueur, sera assuré d’une large publicité et de maint commentaire.

Recentrons notre propos sur quelques évidences, au moment où un organe de référence croit pouvoir peser sur le congrès à venir du PS en publiant quelques extraits des productions de clubs de réflexion ou de hiérarques pensants…

 

L’intérêt de classe, la nation, l’Etat?

 

Au fait, le patronat français a-t-il radicalement changé depuis 1940 ?

 La réponse est non ; son seul propos est d’assurer la rente la plus élevée possible aux possesseurs de patrimoines importants, et des miettes en quantité suffisante pour « fidéliser » les petits actionnaires. L’aveu de Denis Kessler sur la nécessaire liquidation de l’héritage institutionnel et social du programme du Conseil national de la Résistance vaut pour une classe sociale tout entière. L’enthousiasme devant les réformes de Sarkozy en est une preuve de plus, de même que les exagérations auxquelles peuvent se livrer, au Parlement,  des  politiciens assez domestiqués pour faire de la surenchère!

La collaboration des dirigeants du monde économique et financier avec l’occupant nazi a-t-elle permis de maintenir une activité et un niveau d’emploi convenables ?

La réponse est encore non. Outre que cette activité a souffert du manque de matières premières, de l’usure des machines, des prélèvements de l’Allemagne, du STO, des bombardements, elle a accentué le décalage entre les revenus patrimoniaux et les salaires, et la reconstruction du pays à partir de 1945 doit beaucoup à l’effort consenti par les « classes laborieuses » (comme il n’est pas encore interdit d’écrire), au compromis aujourd’hui voué aux gémonies et aux crédits du plan Marshall. Certainement pas à un outil économique préservé !

Est-ce que le patronat des grandes entreprises  a profité de la situation ?

La réponse cette fois est oui, au point que certaines nationalisations de 1945 paraissaient aller de soi ; quant à l’aide ainsi apportée à la machine de guerre allemande, financée par les prélèvements des indemnités quotidiennes d’occupation, prévus par l’armistice et donc prélevés sur la richesse nationale, elle a contribué encore à creuser les écarts, le système fiscal jouant. La guerre a eu normalement pour conséquence une certaine décapitalisation et, en même temps, une « meilleure » concentration, une espèce de rationalisation au profit des plus forts …

Est-ce que la collaboration patronale a été jugée à la Libération ?

La réponse est toujours non, même si quelques figures ont été projetées au premier plan de l’actualité à ce moment- là.

Le patronat a-t-il, à un moment quelconque depuis cette époque, manifesté la moindre velléité de regret, de remords, de repentir?

La réponse est évidemment encore et toujours non. Curieusement,  alors qu’on parle désormais de repentance à propos d’autres moments de notre histoire, personne n’a encore songé à exiger du patronat un tel retour sur soi : ni à droite, ce qui se comprend, ni à gauche, pas même chez les républicains ou les tenants de la gauche anticapitaliste!

De Gaulle a-t-il, à la Libération, sauvé la mise à une classe dirigeante, possédante, sûre d’elle et de son bon droit mais qui avait globalement trahi?

Assurément oui. D’ailleurs dès qu’elle n’eut plus besoin du grand homme et par deux fois, dès 1946 et en 1969, elle sut s’en débarrasser ; y compris avec la complicité d’une gauche depuis assez longtemps en perte de repères  ou confondant parfois l’essentiel et l’accessoire!

 Que faire donc d’un tel héritage ?

 

Un capitalisme sans bornes ou une société de la connaissance ?

Peut-on construire un avenir meilleur, pour tous, sans toucher au mode de production ?

La stratégie de Lisbonne (2000) a préconisé pour l’Europe le développement de l’économie de la connaissance. C’est aussi ce que « le Monde » retient des écrits de l’économiste Philippe Aghion, membre de la commission Attali, professeur à Harvard et expert écouté des cercles socialistes (cherchez l’erreur) : « Pour réussir, nous devons lancer toutes nos forces dans l’économie de la connaissance ».

On doit aujourd’hui cependant s’interroger à propos d’un rapprochement publié à son de trompe entre la production de valeur dans le procès économique et la production de connaissances. L’omni présence de la notion de capital cognitif, même si elle n’est pas toujours définie avec une très grande rigueur, les économistes et les décideurs intéressés sont rarement des philosophes, est une réalité dans les discours et les problématiques d’experts pour justifier des orientations qui portent sur la formation, y compris initiale, sur la recherche y compris théorique, sur l’innovation, surtout brevetable. Et sur le statut des universités et la concurrence  entre elles…

Dans un schéma d’analyse classique, le capital absorbe pour se valoriser le « travail vivant », donc les savoirs générés par sa pratique ; mais les théories de la valeur n’intègrent pas facilement la valorisation des connaissances, encore moins les connaissances virtualisées caractéristiques de notre temps : la mise en valeur des savoirs savants , non définitifs, en tout cas non fixes, immatériels mais reproductibles, échappe aux mécanismes habituels et multiplie les possibles, créant ainsi à la fois des espaces de liberté et des marges d’incertitude dont les détenteurs du « capital », le vrai, ne peuvent se satisfaire absolument.

 On trouve des philosophes pour prêcher la résignation, l’attentisme ou la docilité, mais il en faut aussi pour théoriser le futur. Le concept de capitalisme cognitif a donc pour fonction de justifier des transformations des rapports sociaux à partir de notions et de savoirs apparemment partageables, mais qui précisément, faisant ou pouvant faire l’objet d’une valorisation ne doivent pas l’être nécessairement  par tous.

La rareté fait le prix, mais en même temps le progrès des connaissances implique l’existence en nombre suffisant de créateurs potentiels et donc des systèmes de formation compétitifs. Sauf à penser comme le vieux moine du Nom de la Rose que tout est déjà créé.

Comment sortir d’une contradiction ? Sans revenir sur la distinction entre la valeur d’usage et la valeur d’échange, il faut bien admettre que le coût de production de la connaissance est aléatoire, autant que le sont les processus d’apprentissage ; son coût de reproduction en est moindre au point de tendre tendanciellement vers zéro, comme pour toute marchandise ; dans ces conditions la valeur d’échange du savoir est liée à la forme de sa diffusion : l’accès à certaines productions artistiques sur le net, et l’on peut considérer qu’une production artistique est une production de connaissance, a illustré pour le grand public pris à témoin dans des termes biaisés (la juste rémunération du créateur, indépendamment du travail incorporé dans la reproduction, la diffusion, voire les conditions de la création, la formation du créateur, l’investissement collectif que constitue un système éducatif etc) ce que pouvait être la capacité de réaction du « capital » face à la possibilité offerte de copier, reproduire, retravailler la connaissance ou dans ce cas la production d’autrui.

Pour limiter l’accès à tout savoir existant, ou virtuellement  source de valeur, il faut avoir à sa disposition des moyens « légaux », ce qui suppose un Etat ou un quelconque pouvoir légitimement fondé ou reconnu pour tel, qui permette de protéger de la curiosité générale, les connaissances : c’est à cela que servent les brevets, les droits d’auteur, les licences d‘exploitation, les contrats, toutes protections qui, pour être efficaces, ont besoin, répétons le, d’un garant qui s’impose.

La gestion de l’appareil d’état intéresse donc les patrons ; la présidente du Medef ne se prive pas de le seriner et d’intervenir dans tous les débats politiques impliquant une modalité de répartition des richesses créées, et pas seulement dans ceux-là.

La responsabilité des organisations syndicales dans la défense des « intérêts matériel et moraux, individuels et collectifs » des salariés, mais aussi de ceux des usagers et des consommateurs dans une perspective de prise en charge de l’intérêt général, implique de leur part, qu’elles se saisissent de cette réalité contemporaine dans leurs modalités et leurs formes d’intervention comme dans leurs discours  et leur politique de formation.

Le développement économique passe par des systèmes de formation efficaces et performants et par une recherche encouragée, mais la question posée est au profit de qui ?

Le service public d’éducation et de formation  de la maternelle à l’université n’est évidemment pas à l’abri, chacun le vit quotidiennement, de politiques informées par une idéologie néo-libérale triomphante et auxquelles ne s’opposent aujourd’hui aucune alternative assumée, faute sans doute de nouvelle utopie émancipatrice . Quand on lit dans une publication de l’OCDE : «Si on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de services rendus, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement  aux écoles et aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement.. » , on peut en conclure au moins que l’auteur de ces phrases s’exclut de la communauté du peuple, qu’il professe à son égard une forte dose de mépris, qu’un tel discours doit être utilisé pour montrer la réalité des politiques à l’œuvre, que le partage des richesses créées est la question centrale et que la réponse est politique.

 

Pour l’Etat-providence :

 

Le néolibéralisme n’a que faire d’un Etat qui assure à chacun , du seul fait de son appartenance à la société civile, le droit de voir ses besoins minimaux, y compris sa capacité de survie par des soins appropriés, garantis par  la solidarité nationale ; le principe d’égalité n’est pas fondateur du libéralisme encore moins quand on entend ce vocable dans sa dimension économique.

Ce qui aujourd’hui pose un réel problème à tous ceux qui ne conçoivent pas comme digne d’une société civilisée un Etat strictement gendarme, c’est la doxa qui fait croire à une crise insoluble de l’Etat-providence, sauf par sa remise en cause, ce que certains appellent la réforme.

Les trois composantes mises en avant de cette crise, sont connues et rabâchées : crise de solvabilité, crise d’efficacité, crise de légitimité.

En fait ces constats apparemment imparables sont contrefaits : la crise de solvabilité évacue généralement la croissance, à valeur constante de la monnaie, du PIB, la nature de la redistribution de la plus-value et donc le différentiel entre les revenus patrimoniaux et les revenus salariaux . Sachant que les bénéficiaires de revenus patrimoniaux bénéficient également, dans la plupart des cas et en tout cas dans une large majorité, des compléments « salariaux » que représentent les reversements de la protection sociale, puisqu’il n’est pas un héritier  qui ne soit salarié, pas un PDG qui ne soit « couvert » par la Sécurité sociale, pas une entreprise familiale qui ne puisse accomplir ce cumul bien réel, on peut douter de la solidité de l’argument. Ce n’est que dans le cas d’une régression absolue de la richesse nationale, pas seulement évaluée par le PIB, que l’on pourrait parler de crise de solvabilité.

De même mettre en avant, pour contester l’efficacité du système, que les inégalités se creusent, malgré l’effet redistributif de la protection sociale, c’est  oublier un certain nombre de données objectives. Si M.Peyrelevade est l’un des rares à contester que le partage de la plus-value désavantage les salaires et donc les ménages, il se base sur le taux de marge des entreprises non-financières : or, d’une part, les entreprises financières existent, interviennent dans l’évaluation du PIB, sont insuffisamment régulées (subprimes et autres fantaisies des traders et de leurs patrons), d’autre part les délocalisations de production cassent des emplois en France, ne sont pas suivies d’investissements dans la recherche-développement en France et ne justifient pas une politique d’allègement des charges, c’est-à-dire du coût du travail dans le salaire différé qui finance la protection sociale.

La seule raison qui pourrait fonder la continuation de cette politique d’abaissement des charges qui depuis des décennies ne s’est pas traduite par des créations massives d’emplois mais qui  a  contribué à accroître l’écart entre les revenus salariaux et les revenus patrimoniaux, ce serait une réforme fiscale. Ce que propose M. Piketty en prônant le rétablissement d’un « impôt unique » supprimé, rappelle-t-il, par le gouvernement de Vichy en 1942 car imposant « une tyrannie de la démocratie ». Las, le projet concomitant de fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, aboutirait, car c’est ce qui s’est passé depuis la création de la CSG, à faire supporter aux ménages une part plus grande du financement de la protection sociale.-( cf . étude Drees publiée cet été).

En clair quid de la transparence sur les revenus du capital, puisqu’il faut bien appeler les choses par leur nom, stock-options comprises puisque leur taxation actuelle n’est pas celle d’un salaire (cf. rapport de la Cour des Comptes) ?

 

 Possible, mais il ne manque pas de choses plus probables »

Le dernier leitmotiv de la « crise » est celui de la légitimité: les systèmes de protection collective heurteraient les états stables d’un conscience collective dominée par la montée de l’individualisme, décliné dans tous les champs de la vie sociale !  Voire …

La montée de ce que certains appellent « les valeurs » de l’individualisme, ne doit rien au hasard ni à la nature: il s’agit de l’irruption sans complexe des valeurs de la « bourgeoisie », certes au sens marxiste du terme.

Donc le résultat d’un travail idéologique, d’autant plus efficace que précisément les valeurs collectives ont été noyées avec l’épouvantail soviético-stalinien.  Les motifs invoqués à l’appui de la thèse de l’affirmation de l’individu valent leur pesant de mauvaise foi : « l’impersonnalité des mécanismes de prélèvement et de prestations sociales (…) ne satisfont plus des citoyens à la recherche de relations moins anonymes et d’une solidarité davantage basée sur des relations inter-individuelles »  ( texte extrait du site de la Documentation française, Vie Publique!). Comme si la logique de la privatisation du risque était la norme, comme si l’individu préexistait à la société, comme s’il n’était pas un « produit » ! Un contrat par individu ! A croire que les assureurs sont désormais les maîtres à penser des dirigeants politiques. En fait, simple mise en œuvre d’un mécanisme aussi vieux que nos sociétés politiques : diviser pour régner !

 La complication objective des mécanismes de protection sociale, la lourdeur de leur fonctionnement, semblent n’avoir eu pour objectif que d’en assurer plus facilement le démantèlement.

Encore heureux que la cohésion sociale, préférable en général, même pour les prédateurs de tous ordres, à la guerre civile,   soit un enjeu de gouvernement et le fondement de la légitimité politique.

 L’individualisme ressassé sur les ondes comme une aspiration naturelle au bonheur et à l’indépendance est certes un leurre, mais il pèse dans les rapports sociaux.

La question des retraites en éclaire les conséquences néfastes : alors que notre pays connaît une démographie qui permet un renouvellement des générations, le vieillissement de la population continue d’être privilégié comme motif d’une réforme continuée du financement des pensions. Rien d’autre n’est mis en examen, en particulier l’origine de nouvelles ressources possibles ou les conséquences d‘un enrichissement global à partir d’activités ou de formations ou d’équipements collectifs pris en charge en amont par la société tout entière. Qu’est-ce qui peut justifier qu’un enrichissement fondé sur la mise en œuvre de mécanismes collectifs (fiscalité, politique éducative et de recherche, services publics, communications ) soient prélevé par une minorité ? Quel est l’apport à la société des expatriés fiscaux ? Faut-il en conclure qu’un Etat qui consent à tout cela n’est pas en charge de l’intérêt général ?

La gauche a donc des propositions à faire sur les retraites,  mais lorsque, par exemple, M. Piketty en parle,  il entre de plain-pied dans la logique de l’individualisation : minimum garanti, financé par l’impôt, cotisations individuelles variables complémentaires… « Tous les droits regroupés sur un compte individuel (…) le capital-retraite. Chaque travail est comptabilisé (…) La retraite devient ainsi le patrimoine des gens sans patrimoine ».

Outre que le temps travaillé non clandestin est actuellement compté, sauf pour les précaires, les outils permettant de compter néanmoins existant, l’essentiel dans la proposition  est dans l’absence d’interrogation sur la perpétuation d’un système dans lequel certains ont un patrimoine et d’autres n’en ont pas.

Apparemment à cela, il ne convient pas de toucher ! M. Thiers aurait-il définitivement gagné ?

Comme le fait remarquer, curieusement quant on examine son but, M. Peillon, à propos des républicains qui à la suite d’historiens de la Révolution (Furet) ont donné de la République une vision caricaturale: « Ils empruntent à leurs adversaires les termes mêmes du problème auquel ils veulent apporter une solution  différente. Ce faisant, ils s’inscrivent ainsi, serait-ce malgré eux, dans la stratégie victorieuse de ceux qu’ils croyaient combattre ». Etonnant, non ?

 

Et puisqu’il faut une conclusion : 

 

« Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n’est point arrivé où les hommes de bien peuvent servir impunément la patrie ; les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera ». Ce discours dont on reconnaît sans peine l’auteur est du 8 thermidor an II.

 Il est certain que « la révolution française n’est pas terminée » ; on peut douter qu’elle le soit bientôt quand un tribunal arbitral octroie, avec la complicité de l’Etat, des dommages pour « préjudice moral » à un homme que Robespierre aurait identifié sans peine dans une cohorte qu’il combattait ou quand un oligarque achète une villa sur la Côte d’Azur au prix de l’équivalent de 14000 postes d’enseignants, soit davantage que ce que l’Etat a débloqué pour la tornade du Nord, ou qu’il s’apprête à injecter dans les communes où ils supprime des corps de troupe ! La seule chose sûre c’est que ce n’est pas le travail, l’épargne ou le mérite, ni dans ce cas l’héritage qui permettent des dépenses somptuaires de ce type !

 

 

 

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 15:08

Cardin, Sade et les J.O.

 

D’un problème local …

 

Le village de Lacoste est dominé par un château qui, héritage de la maison de Simiane, appartenait au  XVIII ème siècle à M.de Sade.

Ce château fut racheté par Pierre Cardin, couturier célèbre et homme d’affaires avisé. Non par besoin de se loger, les lieux étaient  ruines et c’est lui qui les releva en partie ; il possède d’autre part deux résidences sur la Côte…Le problème des habitants, c’est que le nouveau seigneur acheta plusieurs maisons du village, faussant ainsi légèrement les prix du marché, preuve, s’il en était besoin, que ledit marché ne se régule pas par la seule loi de l’offre et de la demande, et posant ainsi problème à d’hypothétiques habitants moins fortunés, voire à des locataires potentiels, les prix des loyers ayant tendance à suivre quelque peu la hausse des prix de vente de l’immobilier…

Clochemerle ou guerre Picrocholine, si l’on préfère, mais avec une base économique réelle!

Au demeurant Cardin n’en a cure et les habitants peuvent toujours se dire qu’il n’a pas d’héritier de sa fantaisie, ce qui laissera indécis l’avenir des animations culturelles ou de la prospérité collective des lieux.

Sade non plus d’ailleurs, n’eut pas d’héritier, au sens plein du terme, d’héritier qui assumât ce père hors norme. Le malheureux, certes  pas tout le temps mais tout de même il passa de longues années enfermé en divers lieux, eut deux fils ; l’un,  militaire, eut la délicatesse extrême de mourir au royaume de Naples attribué par Bonaparte à Murat en 1809 ; l’autre, cadet, dont descendent tous  les actuels MM. de Sade, aveuglé par l’air du temps et médiocrement instruit de la portée de l’œuvre de son père, détruisit à la mort dudit, nombre de papiers, au grand chagrin des admirateurs posthumes et tardifs du « divin » marquis.

On n’a pas toujours les rejetons qu’on mérite, encore que cela se discute ; mais la famille aurait pu se féliciter d’être ainsi entrée, pour une gloire durable, et par un mot, dans la langue des hommes.

Cela n’est pas donné à beaucoup, et dans ce cas, cela vaut mieux pour la solidité de la renommée que les quelques gouttes du sang de saint Louis, les quatre évêques fournis à l’Eglise ou le sobriquet attribué par le roi René à l’un de ses proches, de cette maison.

Quel rapport, dira un lecteur attentif, avec les J.O. ?

Nous y venons.

 

A la morale du monde

 

Sade avait reçu une éducation de haut niveau, entre un oncle, ecclésiastique mondain, qui correspondit avec Voltaire, et les  Bons Pères de Louis le Grand; éducation gâtée cependant, il l’avoue lui-même, par les privilèges de sa  caste et par le sentiment de supériorité qui l’accompagnait ; mais ce qu’il écrivit, le fut en conscience et ce n’est pas une complexion particulière ou un tempérament qui expliquent le contenu de son œuvre. Ses débordements  permettent de comprendre qu’il fût surveillé et interné plusieurs fois, mais son  enfermement, définitif sous le Consulat et l’Empire ne doit rien, sinon un prétexte, à l’obscénité de ses écrits ; c’est bien leur contenu subversif qui inquiéta les « autorités » et les amena à sévir.

Dieu et la bonté naturelle de l’homme n’ont en effet pas leur place chez Sade. Robespierre, déjà, ne s’y était pas trompé…

La question que posent aujourd’hui les circonstances du déroulement des J.O., relève de la même problématique : à quelles conditions, l’homme  peut-il être libre ?

 Certes si la dimension obscène des JO saute aux yeux, leur dimension subversive, elle, ne risque pas d’inquiéter le moindre gouvernement.

Ainsi environ 1,5 millions de pékinois ont dû quitter leur maison et, une manifestation ultraminoritaire et vite interrompue l’a montré, leur relogement n’a pas vraiment été considéré comme une urgence, pas davantage que leur consultation préalable n’avait été envisagée comme nécessaire ou une juste et préalable indemnisation prévue ; le chantage patriotard et la pression policière ont permis de faire croire à une partie de la population que les J.O. justifiaient tous les sacrifices.

 Les Chinois ne sont pas tous naïfs et ceux du moins qui protestent savent que les J.O. ont été pour une minorité d’affairistes, d’entrepreneurs, de promoteurs et pour leurs « facilitateurs » politiques une source d’enrichissement colossale : les plus grosses fortunes de Chine reposent sur le BTP et l’immobilier et, nous, lecteurs français de magazines dits d’information, nous avons tous lu des articles ou vu des émissions des chaînes de télévision sur ce milliardaire qui s’était fait construire la réplique « adaptée » du château de Maisons-Laffitte, ou sur d’autres exemples d’assez scandaleux gaspillages ; nous avons tous vu dans quelles conditions  la paysannerie chinoise était chassée par la misère vers les villes et transformée en main d’œuvre à bas prix,

Y compris pour fabriquer des produits d’exportation achetés par l’occident et pour le plus grand profit d’entreprises aux actionnaires bien français! Nous avons pu voir sur les écrans le film Still life

Nous avons même vu qu’une « classe moyenne » s’était constituée, aux contours un peu flous, il est vrai, puisque, selon les experts, cela pourrait représenter de 60 à plus de 300 millions de personnes !

Moyennant quoi, 80% des assassinats juridiques que sont les exécutions capitales se déroulent en Chine, 400 000 hommes, c’est-à-dire beaucoup plus que la totalité des trois armes de nos forces de défense y sont actuellement mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre, des milliers d’opposants, dont la liste incomplète Cohn-Bendit/ Sarkozy n’a eu aucun effet, le Tibet sous la botte et envahi de populations allogènes…

Et CNS négocie avec le CIO un horaire matinal pour les épreuves de natation afin que les téléspectateurs américains en profitent pleinement ! Pour  $ 900 millions !

L’obscénité de la violence et du pognon.

On est tout près de Sade, quand il décrit un monde sans morale universalisable…

 

On ne peut pas ignorer le quart de l’humanité ? 

 

La phrase est l’explication donnée par Sarkozy à sa présence à Pékin ! Or c’est bien lui qui s’est mis, à propos de sa présence à la cérémonie d’ouverture, tout seul dans le pétrin ; lorsque, à l’automne 2007, lors d’un voyage gros de contrats mirifiques, mais pas encore concrétisés, il a annoncé que bien sûr etc…, aucun officiel chinois ne l’avait encore sollicité ; d’ailleurs, avant lui, aucun président de la République ne s’était déplacé pour une cérémonie d’ouverture dont la dimension purement « sportive » est très secondaire… Ou alors les contrats comportaient une clause secrète ? Mais s’il s’agit de politique, autant préciser ce qu’on cherche vraiment… Puis il y eut la répression au Tibet…

Mais par ailleurs, le quart de l’humanité, c’est un peu exagéré et invérifiable (quand un pays comme le nôtre renonce à faire un recensement régulier de sa population à cause du coût , qui peut croire qu’un pays 20 fois plus peuplé et beaucoup moins riche au PIB par habitant pourrait s’y adonner ?), et surtout l’examen un peu attentif de la planète montre qu’on peut parfaitement ignorer des fractions considérables de terriens ; les centaines de millions qui ne mangent pas à leur faim, voire qui en meurent,, qui manquent d’eau, qui n’ont pas les moyens de se soigner, qui ne disposent pas d’infrastructures de transports, qui sont illettrés, qui voient leurs territoires coutumiers et ancestraux saccagés par l’appétit de lucre et la soif d’énergie des pays riches ou des pillards locaux, peuvent en témoigner sans risquer d’être démentis…

 Qu’on nous parle du marché chinois, des fonds souverains, de la difficulté à convaincre ce pays d’avoir une gestion de sa monnaie plus conforme à des normes permettant une évaluation correcte de sa valeur, des conditions de concurrence  totalement faussées dans ses coûts de production, mais « le quart (plutôt le cinquième) de l’humanité » est l’arbre qui cache la forêt : la Chine ne vit pas dans une économie de marché « libre et non faussé », comme on dit en Europe, et elle n’a pas non plus de régime démocratique dans lequel la production de normes et de règles  de droit positif correspondrait à la recherche d’un équilibre durable avec  celles du reste du monde; la Chine est un empire qui veut assurer sa puissance et pas plus que d’autres, il est vrai, elle n’est très scrupuleuse sur les moyens d’y parvenir.

Ce faisant, les maîtres politiques du pays savent ce qu’est un rapport de force et, pour être capables de le pratiquer eux-mêmes, ils savent que les pays de l’OCDE ont les moyens de peser sur leur développement, sur leurs avoirs dans le monde, sur leur approvisionnement énergétique ; la  chance des patrons chinois, financiers, industriels et politiques mêlés, n’est pas le volume d’affaires que le marché qu’ils représentent peut induire, c’est d’abord la concurrence et la division de leurs partenaires, fournisseurs et clients, plus préoccupés de profits immédiats que de régulation mondiale : les intérêts divergents qui s’expriment dans les forums internationaux aussi bien à propos du climat et du développement durable que des règles financières ou commerciales, ont en commun de ne guère se préoccuper des droits sociaux de la majorité des habitants de la planète ; cette absence de souci démocratique et social est pour la Chine actuelle, un encouragement à ne pas changer à son détriment des règles du jeu que l’Occident regrette souvent de n’avoir pu garder chez lui !

Les chinoiseries furent à la mode au XVIII ème siècle, les romans orientaux aussi, jusque dans les années 1770 ; on n’a pas de preuve d’un intérêt particulier du marquis de Sade pour cette culture ou ce qu’on en connaissait à l’époque mais  on peut raisonnablement supposer qu’il avait lu de ces romans. Etiemble, dont l’érudition est sans faille, dans son  livre, « l’Europe chinoise », ne le cite pas, mode passée peut-être.

On doit pouvoir regretter cette lacune, le marquis n’eut pas manqué d’illustrer par des exemples plus exotiques le vieux principe qui fait de l’homme un loup pour l’homme.

Tout cela, après tout, n’enlève rien aux mérites des athlètes convoqués à Pékin !  
                                                                                                                                      JPB 

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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 14:33


Nous sommes tous belges…

Cette formule souvent utilisée pour marquer une empathie ou une solidarité lors d’une catastrophe ou d’un choc médiatique s‘applique parfaitement dans le cas préoccupant de la Belgique.

Le mythe du mérite

On parle d’intérêts économiques et culturels divergents entre flamands et wallons ; cela ne résiste guère à examen.

Quant à ce qui concerne la culture, la notion même d’intérêt ne paraît reposer sur rien de sérieux, sauf si l’on considère que telle ou telle partie de la population doit bénéficier d’un droit d’expression ou de création exclusif ; mais alors est-on encore dans le domaine culturel ?

Dans le domaine économique, transferts sociaux compris, qu’en est-il au juste?

Le système fiscal belge n’est pas réputé « spoliateur », nombre de patriotes français ayant cru devoir en profiter impunément ; ce ne sont pas les impôts directs, seuls « éprouvés » par un contribuable moyen qui peuvent faire croire à un Belge du nord qu’il finance ses compatriotes du sud.

Les multinationales installées depuis assez longtemps en  Belgique n’ont pas spécialement opté pour le nord ou pour le sud ; sans parler de hasard, les infrastructures belges sont équivalentes sur tout le territoire et c’est plutôt la fermeture des industries anciennes du sud qui a créé un déséquilibre, qu’aucune politique d’aménagement du territoire n’est venue compenser à la hauteur du bouleversement provoqué par une mutation de cette ampleur; la France n’a pas fait mieux en Lorraine ou dans certains secteurs du Nord ou du Pas-de-Calais.

La prospérité relative de la Belgique du nord devrait-elle tout au seul mérite de ses habitants ?

Cela reste à démontrer car quel est l’effet d’entraînement pour des entreprises de sous-traitance ou de service, de multinationales qui précisément n’ont pas de patrie ? Cela peut se mesurer et la publication d’études sur ce point précis permettrait sans doute d’avoir une vision plus équilibrée des efforts des uns et des autres.

La majorité de la population active au nord comme au sud étant formée de salariés, la part personnelle de l’apport de chaque agent économique ne mérite aucune admiration particulière ; quant à l’esprit d’entreprise, il ne saurait être analysé en dehors du contexte économique global et local.

Mais tous les salariés de la  Belgique du nord devraient se souvenir que le principe de la redistribution par les impôts est très précisément ce que les néolibéraux souhaitent remettre en cause au maximum : quand on commence d’y toucher pour des prétextes secondaires, il ne faut pas s’étonner de le voir remis en cause de manière plus radicale. Il n’y aura plus d’assistés, mais il y aura des pauvres !

Pour le reste, il serait sans doute opportun de rappeler que la main d’œuvre immigrée, y compris sans papiers, ce phénomène n’étant pas une spécialité française, a sa part dans la création de richesses ; pourrait-on affirmer sans risques d’être démenti que leurs conditions de vie, de travail, de respect de la part  des habitants sont dignes d’éloge et peuvent être données en exemple?

Le premier dans mon village ?

Le meilleur état de santé économique du nord est surtout une réalité vécue par les détenteurs, là comme ailleurs des moyens de production ; or le patronat belge, y compris dans sa composante néerlandophone, est parfaitement conscient du fait qu’il existe une image positive de la Belgique et que rien ne prouve qu’un label Flandre serait plus porteur ; d’autant que sans être aussi intransigeant que la Grèce à propos de la Macédoine ex-yougoslave, le gouvernement français pourrait utilement rappeler qu’une province  française, depuis Louis XIV, s’appelle ainsi !

C’est votre cousin qui est flamingant ? interrogeait Jacques Brel dans une de ses chansons voici quelques décennies ; le problème de la Belgique c’est aussi l’extraordinaire facilité donnée à un mouvement extrémiste pour « occuper » l’espace public.

Et sur ce point les coupables sont connus, ce sont, non pas les hommes d’état que la Belgique a su produire, mais les politiciens locaux multipliés sur les étages d’un système plus compliqué que complexe mais peu soucieux dès l’origine, de se poser la question de l’intérêt collectif des habitants du royaume.

Si en Belgique certains ne se pensent plus belges, c’est bien parce que de compromis en compromis, la mise en avant de ce qui distingue les belges du nord des belges du sud a été idéalisée puis sectarisée pour finir sclérosée. La sanctification de l’ethnicisme n’est nulle part un gage de progrès démocratique ou social ; est-il utile de le souligner ?

Mais que de fonctions à se partager, élus ou pas ! Les élections régionales intéressent davantage que les élections nationales, mais qu’est ce qui a poussé les partis belges à se transformer en partis flamands et en partis wallons, et ainsi de limiter la capacité commune d’expression politique de tous les belges ? Par quelle aberration, un principe, celui de la langue s’est-il substitué de manière contrainte à celui de la nationalité ?

On nous dira peut-être que le cumul des mandats en France n’est sans doute pas le meilleur critère pour permettre de juger du bien et du mal chez les autres ; peut-être même que le silence assez général des politiciens français sur la situation de nos voisins et proches cousins signifie qu’ils ont eux-mêmes un peu perdu de vue les fondements de leur propre nation

 Mais que diable, Reims fut bien assez longtemps la métropole de la Gaule belgique  pour que nous sentions concernés !

Pour l’heure en tout cas, sauver l’Etat belge, c’est éviter l’apparition d’un système politique dont la dimension sociale est a priori exclue ; aucun citoyen européen n’y aurait intérêt.
JPB 


















Notre ami Pierre Assante est un militant du PCF. il contribue à la préparation du congrès de ce parti. Nous ne sommes pas de ceux qui lui feraient reproche de travailler sur la base théorique qui explique les mécanismes, les stratégies et les choix. 

 

Pour comprendre la situation politique il faut comprendre aussi la situation du capital. C’est ce que j’essaie de faire en y venant et y revenant, et m’excusant de taper sur ce clou si fréquemment. LA MESURE DE LA QUANTITE DE VALEUR est au cœur de la transformation sociale.

 

La plupart des interventions préparatoires au congrès portent sur les derniers développements politiques et sociaux en France. Elles se réfèrent aussi souvent de l’état économique et social du monde pour le mettre en parallèle à l’état politique de la France (les « difficultés italiennes » sont d’ailleurs très éclairantes pour la situation politique générale). C’est nécessaire et utile. Poursuivre l’analyse du capital est aussi nécessaire et utile.

 

Revenons-en au capital. Comme l’adulte hérite de son enfance, le capital a hérité de son développement originel, et la production de nos subsistances d’aujourd’hui qui fait appel à des techniques nouvelles, reste le corps de cet enfant-capital et non un corps d’une « espèce nouvelle ». Le capital poursuit son processus jusqu’à ce qu’il y ait pourrissement-transformation-naissance d’un nouveau mode de production. Ce nouveau mode de production est en gestation dans le processus de notre mode de production actuel.

 

Reprenons les exposés précédents, en résumé : Pour produire et échanger la production, assurer les subsistances dans un système marchand, il a fallu une mesure quantitative de la valeur des marchandises. Ne reprenons pas ici l’histoire des échanges et leur transformation jusqu’au capitalisme et jusqu’à la forme actuelle du capitalisme, avec les techniques informationnelles en rapport dialectique avec la généralisation de la mondialisation.

 

La « dissolution » de la mesure de la valeur marchande à travers les multiples distorsions qu’elle subit n’est pas une infirmation des lois tendances du capital, du concept et de la réalité de Temps de Travail Moyen Socialement Nécessaire à la production d’une marchandise (TTSN), qui ne peut pas en système capitaliste, celui où nous sommes, ne pas entrer dans la mesure de la valeur, ni une infirmation de la baisse tendancielle du taux de profit, de la suraccumulation et dévalorisation du capital. Voir http://alternativeforge.net/spip.php?article1304 : « Formation de la valeur marchande (valeur d’échange). Mesure de la quantité de valeur, mesure quantitative de la valeur.Mesure quantitative et transformation de la qualité de l’échange. Et le débat sur la situation politique et les remèdes à lui apporter. P.A., 27/O7 08 »

La distorsion de la valeur marchande (valeur marchande telle que définie par les tendances formulées par Marx) est l’indication de la crise systémique dans les bases profondes, vitales, du capital, l’indication de la nécessité de changer de mesure. C'est-à-dire qu’on ne peut résoudre cette contradiction de la mesure quantitative de la valeur que par et dans une autre mesure quantitative, dans une transformation qualitative de la mesure des échanges, les besoins et non le profit (rappel du mode de production et d’échange actuel : Argent, Marchandise, Plus d’argent, A-M-A’).

 

Cette transformation qualitative ce n’est pas la transposition dans un autre contexte de la mesure actuelle de la quantité, mesure de la valeur de la marchandise. Cela ne serait pas une transformation qualitative mais un décalque figé de l’histoire. C’est bien là la difficulté de dénormaliser et renormaliser avec et dans la « réalité matérielle et morale » opération sans laquelle il n’y a pas transformation mais fossilisation et mort d’un système et de tout ce qu’il contient.

 

Les couches dominantes sont incapables de cette dénormalisation renormalisation en mouvement parce que dans leur « fonctionnement » elles considèrent l’humain et les pratiques du moment comme un phénomène d’ordre « physique naturel ». Elles confondent science et idéologie. Leurs intérêts sont liés à cette conception et cette confusion. Elles nient la lutte de classe. Le « monde du travail », « l’homme producteur », le salariat, conserve donc toute sa responsabilité de libérer la société en se libérant.

 

Cette « dissolution » de la mesure quantitative de la valeur d’échange où le temps de travail est et n’est pas l’unité de mesure, confirme « l’aufhebung » hégélien et marxiste, le « dépassement » du capitalisme décrit par Lénine dans « Impérialisme, stade suprême du capitalisme ».

 

Engels nous rappelle  que : « La conception matérialiste de l'histoire part de la thèse que la production, et après la production, l'échange de ses produits, constitue le fondement de tout régime social, que dans toute société qui apparaît dans l'histoire, la répartition des produits, et, avec elle, l'articulation sociale en classes ou en ordres se règle sur ce qui est produit et sur la façon dont cela est produit ainsi que sur la façon dont on échange les choses produites. En conséquence, ce n'est pas dans la tête des hommes, dans leur compréhension croissante de la vérité et de la justice éternelles, mais dans les modifications du mode de production et d'échange qu'il faut chercher les causes dernières de toutes les modifications sociales et de tous les bouleversements politiques; il faut les chercher non dans la philosophie, mais dans l'économie de l'époque intéressée. Si l'on s'éveille à la compréhension que les institutions sociales existantes sont déraisonnables et injustes, que la raison est devenue sottise et le bienfait fléau, ce n'est là qu'un indice qu'il s'est opéré en secret dans les méthodes de production et les formes d'échange des transformations avec lesquelles ne cadre plus le régime social adapté à des conditions économiques plus anciennes. Cela signifie, en même temps, que les moyens d'éliminer les anomalies découvertes existent forcément, eux aussi, - à l'état plus ou moins développé, - dans les rapports de production modifiés. Il faut donc non pas inventer ces moyens dans son cerveau, mais les découvrir à l'aide de son cerveau dans les faits matériels de production qui sont là. Quelle est en conséquence la position du socialisme moderne ?....... »

 

Nous sommes dans cette phase ultime du capitalisme. Dans la forme ultime de cette phase qui passe par le CME (capitalisme monopoliste d’Etat) puis dans laquelle l’Etat se mondialisme, entre en phase de dépassement, est et n’est plus national, se renforce et se dissout à la fois.

 

Mais malgré cette phase « finale », le capitalisme détient les moyens techniques, militaires, idéologiques de répression de toute velléité de construction consciente et collective sociale. Rappelons-nous ces évènements oubliés du massacre des communistes du Soudan ou d’Indonésie, des leaders de la décolonisation comme Lumumba qui refusaient la transformation de l’indépendance en dépendance économique nouvelle et tant d’autres exemples. « Tout changer pour que rien ne change ». Cette situation de blocage relatif nous a amenés à renforcer nos propres blocages : et c’est en ça que nous devons repenser au programme de Gotha. La plupart de nos interventions, posent des questions justes, font des propositions judicieuses, mais tombent dans le même travers : l’expérience partielle des uns et des autres et une absence de synthèse découlant de connaissances partielles, limitées, des lois de notre société. Cela peut faire un bilan sur le parti, sur la société, mais pas un programme de transformation.

 

Dans une situation d’ordre « militaire » imposée par le capital, le « faible » ne peut gagner par « la force ». Sa force ne peut que se situer prioritairement dans la bataille idéologique, même si là aussi, la « force » du capital s’exerce sur les médias. C’est l’utilisation de la démocratie limitée nécessaire au marché, au capitalisme qui est l’interstice dans laquelle l’action de transformation peut s’exercer.

 

Notre presse reste encore notre réponse essentielle à notre besoin et d’information et de débat et de décision d’action dans tous les domaines qui font l’unité de l’activité du corps-soi social, travail, institutions, activités « symboliques ». Elle est cette réponse essentielle parce qu’elle peut centraliser démocratiquement les éléments essentiels d’information et de débat et de décision. Parce qu’elle est un lieu de construction de cohérence et de proposition.

A condition qu’elle le reste et renforce cette orientation fortement menacée : une agitation désordonnée n’est pas un mouvement. Un mouvement est donné par une orientation, au sens premier, physique du terme, qui dans le cas humain est bien sûr un mouvement de pensée, inséparable, en unité organique du mouvement de la vie humaine. Cela ne veut pas dire que le mouvement doit être « unique, composé d'une seule force », mais que la composante des forces infinies et infiniment diverses aboutisse à un choix de mouvement qui préserve la vie de l’espèce dans et avec  son environnement naturel. La santé du corps social dépend de la santé de son activité qui est faite d’une « orientation » constituée d’une multitude « d’orientationS ».

 

Le capital aura réussi son blocage mortel de la société s’il réussit à maîtriser totalement toute autre forme d’expression que la sienne.

 « Que faire ? », « un journal ! » disait Lénine. Dans l’atroce affrontement de la lutte de classe, la forme extrême qu’il a prise dans le conflit « Hitler-Staline », et dans laquelle les communistes ont été décimés encore plus fortement et mondialement que dans les évènement de « La commune de Paris », le marxisme n’est en rien la matrice des crimes, des violences et des répressions extrêmes. Il en est même le remède, dans cette maladie de la société qu’est le capitalisme agonisant. Se priver du remède serait dramatique pour la survie de l’espèce et son plaisir de vivre.

Dans une société divisée en classes sociales dont les intérêts sont opposés, il y a une idéologie attachée à chacune de ces classes et opposée à l’autre, entre elles. L’idéologie de la bourgeoisie, celle des pouvoirs et de la gestion des groupes financiers et industriels et l’idéologie des salariés, ne sont solubles l’une dans l’autre qu’au profit de la première et cette solution a pour conséquence le blocage de la société, relatif ou absolu. Pour qu’il y ait lutte idéologique, il faut définir l’idéologie de l’adversaire et (re)construire la notre. Une classe sans idéologie est une classe soumise. Soyons prêts pour répondre à l’aggravation de la crise et ses effets. Ce n’est pas la souhaiter mais tenir compte d’une probable éventualité. Dans une société sans classe, il n’y aura plus d’idéologie, mais des sciences et une science en mouvement. Ni plus de salariat, mais un libre échange de l’activité humaine et l’humain sera la conscience de la nature sur elle-même.

 

Dès les manuscrits de 1844, Marx souligne les effets de la dépossession de l’homme de son œuvre par le capital. La crise générale de l’économique aujourd’hui à son comble est « doublée » d’une crise morale sans précédent. La transmission générationnelle des savoirs et des comportements est en crise parce que les décisions échappent au monde du travail. Le capital prive l’humanité, la personne et le travailleur du choix de « que produire et comment produire », le travail est privé du « bout de ses actes ». C’est un droit à reconquérir. Dans le livre I du capital Marx décrit comment l’industrialisation capitaliste conquiert sa puissance de production : libération du travail de la « force biologique », de « l’adresse de l’artisan », de « l’initiative de l’opérateur exécutant », avec ce que cela induit dans l’explosion des forces productive mais aussi de l’aliénation de l’homme producteur. Evidemment il ne s’agit pas de retourner à l’artisanat pour la grande production sous prétexte de retrouver le bout de ses actes dans son travail. La libération du travail par le communisme, l’activité libre pourvoira au besoin humain de création élargie.

On ne peut penser transformation sociale sans penser TRAVAIL. Lorsqu’on veut parler TRAVAIL, penser TRAVAIL, on ne peut pas ne pas avoir en arrière-plan les notions élémentaires d’évolution de l’activité humaine, de l’HOMO HABILIS à l’industrialisation (en passant par l’invention de l’agriculture) sous la forme actuelle du capitalisme, informationnel, mondialisé. On ne peut pas ne pas faire le lien entre le travail, l’outil, les techniques et les « formes de pensée » induites. Cet arrière plan permettant d’entrer dans l’étude micro et macro du travail ne peut non plus contourner la question de la production, de la distribution, de la consommation, c'est-à-dire la production en tant qu’échange et ses diverses formes vécues et possibles.

 

Pierre Assante, le 6 août 2008. 

Le fascisme, c'est un capitalisme qui ne se contente plus des libertés que le libéralisme lui donne.

Il ne suffit pas de se déclarer antifasciste. Comme pour le racisme, le machisme, etc., il faut savoir ce que c’est. Par exemple se déclarer non macho et ne pas partager les tâches ménagères, sauf cas rare d’extrême impossibilité, est une déclaration d’anti-machisme de pure forme. De même se déclarer anti-fasciste et s’accommoder de l’emprise du capital dans tous les domaines de la vie, c’est être le voleur qui crie au voleur, le criminel qui accuse la victime. Dans cette réalité le rapport des « couches moyennes » aux « subalternes », les oppositions entre dominés résultant de la division du travail, c’est fondamental.

Jouer avec le mot fascisme c’est jouer avec le feu. Alerter d’un danger doit être à la fois un cri et une mesure à ne pas dépasser sous peine de l’effet inverse à celui recherché.

Le fascisme, c’est un capitalisme qui ne se contente plus des libertés que le libéralisme lui donne.
Qui ainsi tord ses propres lois économiques et institutionnelles. Chacun peut connaître, s’il le veut bien, les tractations qui ont eu lieu entre les N.A.Z.I. et le patronat allemand pour permettre l’accession d’Hitler au pouvoir, et sans lesquelles il n’y serait pas parvenu. Tordre ses propres lois économiques et institutionnelles, c’est une pente et un processus qui peut devenir incontrôlable et peut s’accentuer rapidement d’une façon vertigineuse.
Le Second Empire est un coup d’État qui survient dans une phase ascendante de l’accumulation capitaliste qui n’est pas encore dans une phase de crise aiguë de suraccumulation et de dévalorisation du capital.
Le coup d’État actuel utilise des formes qui évoquent ce coup d’État. Mais il a lieu dans une réorganisation non d’un marché national en processus avancé de mondialisation (celui de Napoléon III), mais d’un marché mondial en phase terminale et en crise aiguë de suraccumulation et de dévalorisation du capital.

Le fascisme, en tant que « variété » de mode de production (un sous-mode du capitalisme) dans le mode de production capitaliste et ses institutions, a des formes historiques diverses. Elles n’ont pas été les mêmes en Allemagne, en Italie ou en Argentine, etc..

Les outils de la privation des libertés, prison, torture, camps, sont les outils historiques du fascisme.
Le libéralisme qui a besoin de se dépasser ne se contente pas de rompre ses propres règles, il en crée de nouvelles qui vont s’opposer par le volontarisme à sa propre réalité. Le nazisme a régné 12 ans. C’était le temps nécessaire à la vie de cette forme de réponse du capitalisme à sa crise, et aux destructions nécessaires à ce type de réponse. Ç’aurait pu se passer de façon différente. Rien n’est pré-déterminé. Nécessité et liberté sont contenues l’une dans l’autre, ne sont pas des abstractions, mais des processus. Mais l’entrée en guerre du capital contre le nazisme, même si elle comporte aussi des éléments humains de solidarité et d’initiative populaire, comme dans tout événement humain, a été déterminée en dernière instance par les besoins propres du capital.
Lequel se serait bien accommodé, dans cette affaire, de la destruction de cette forme pervertie d’opposition à sa domination que constituait le pouvoir stalinien.
Lequel pouvoir stalinien d’une façon ambiguë et contradictoire comportait aussi une construction économique tendant à soutenir un mouvement social de remplacement de la mesure de la valeur des marchandises par la mesure des besoins. En tant qu’héritier dévoyé et criminel du mouvement « d’abolition de l’état des choses existant ». Mouvement qui pouvait se poursuivre non par l’effondrement de l’Union Soviétique, mais par sa démocratisation, n’en déplaise aux « croyants » de son impossibilité. Possibilité découlant de ses origines de départ, origines saines. Origines scientifiques et humanistes, humanistes et scientifiques.

Ainsi, l’outil de la privation des libertés (prison, torture, camps, outils historiques du fascisme) n’est indispensable qu’en tant qu’outil historique à ce type de domination dans ces conditions historiques. Ces outils historiques peuvent être substitués par d’autres outils historiques, et cela dépend essentiellement du degré historique de développement technique du capital. Et la privation de liberté peut ainsi prendre d’autres formes qui permettent au capital de créer les conditions économiques propre au fascisme, c’est-à-dire les conditions d’un capitalisme qui ne se contente plus des libertés que le libéralisme lui donne. Qui ainsi tord ses propres lois économiques et institutionnelles.

Les techniques d’étouffement des initiatives populaires sont arrivées aujourd’hui à un degré de perfectionnement inouï. D’autres ont développé la description de ces techniques, je ne le ferai pas ici.
L’opposition à « l’esprit d’entreprise » ne peut plus, en ce moment, s’exprimer que par une ghettoïsation de l’opposition soit dans des formes minoritaires de l’opposition claire, scientifique, au capital, (à l’opposé d’un « programme de Gotha » ressuscitant sans cesse), soit dans cette une « ghettoïsation majoritaire » encore plus significative de la crise, consistant en un retrait massif de la politique et une résignation aussi massive des populations qui s’expriment par le NON. Phénomène contraire à la tradition issue de la révolution française.

Ainsi vouloir répondre par le rassemblement de la gauche de la gauche et non par une vague de fond de toutes les forces populaires, avec, mais aussi au-delà des appareils, est absurde. Et une vague de fond ne peut se construire que par une réponse au capital, c’est-à-dire non par un sentiment empirique de ses effets, mais en exprimant en quoi et par quoi la crise est insoluble sans une transformation qualitative de l’organisation du travail, de la production, des institutions devant les coordonner. De la cohérence du travail au niveau de la personne et au niveau de la cohérence globale du travail, en rapport dialectique.

Ceci est le rôle d’un parti communiste, non en opposition avec les autres forces allant dans le sens de la construction de cette vague de fond, mais en complémentarité, avec son rôle spécifique indispensable. Ceci n’est pas une vision étroite « d’avant-garde » qui dirige les autres. C’est la vision de la transmission par les éléments les plus avancés de la société qui se regroupent pour assurer moyens et cohérence à cette expression. Ainsi recourir aux « fondamentaux » et les développer est essentiel, sans quoi rassembler les éléments les plus avancés ne serait qu’une formule.

Le libéralisme a besoin de se dépasser et tente de se dépasser, mais son dépassement n’est possible que dans un autre mode de production, ce que ses représentants et gestionnaires ignorent et que le salariat doit savoir.

Pierrot Assante, 8 août 2008

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 00:48
4 députés socialistes accusent leur parti d’ « antisarkozysme pavlovien » ; regret de n’avoir pas joué les Lang ? La vraie question est pourtant  celle de la démocratie, de la séparation des pouvoirs, de l’expérience tirée de 14 mois de massacre social !

Revaloriser le Parlement ?

 

Autant y regarder de plus près : il faut tenir compte d’abord de la remarque de Dominique Rousseau (professeur de Droit constitutionnel à Montpellier) qui rappelle que l’inversion du calendrier électoral pour les députés, donne la majorité au parti du président nouvellement élu: c’est la majorité du Président !
Un rééquilibrage au profit du législatif
  relève donc de l’ imagination.

La deuxième réalité, c’est le mode d’élection du Sénat, co-législateur, censé représenter les collectivités territoriales, mais  malgré les gains de 2004 et de 2008 pour la gauche ancré inébranlablement à droite. Cela ne relèverait pas de la Constitution ? On a bien prétendu  profiter de la révision constitutionnelle pour y évoquer l’équilibre financier, voire la proscription des déficits, élément qui n’a strictement rien à voir avec l’organisation des pouvoirs ! Il aurait sans doute fallu un référendum pour en venir à bout, mais consulter le peuple réserve parfois des surprises…

Dans le domaine des relations entre le Parlement et le président, il n’en va guère mieux : la majorité des 3/5 pour l’exercice d’un veto parlementaire, ne modifiera rien de fondamental dans l’encadrement du pouvoir de nomination du président; il n’est pas imaginable qu’une majorité s ‘oppose à celui qui lui a permis  d’être élue.

Comment interpréter la fixation dans le texte du nombre de députés et sénateurs sans référence à un ratio d'élus par rapport à la population? Economie ou refus d'envisager une véritable réforme démocratique en prévoyant une part de proportionnelle dans la représentation nationale, comme cela existe chez plusieurs de nos voisins? 
 

 Un vrai renforcement de l’exécutif
 

Le président gagne des pouvoirs, pas seulement symboliques par son discours sans réplique ni débat devant le Congrès ; ce symbole là  aujourd’hui fait pouvoir.

En matière de politique étrangère ou de défense, le Parlement ne serait informé, pas même consulté, que 4 mois après l’envoi de troupes à l’étranger ! Il n’existe aucune démocratie dans laquelle cela se passe ainsi. On sanctuarise le « domaine réservé ».

Le 49-3 subsiste pour l’essentiel : le budget et la loi de financement de la sécurité sociale !

Le gouvernement garde la maîtrise de la navette entre les deux assemblées, autrement dit la -clé de la possibilité du vote définitif d’un texte!

Confier au juge de cassation, après le Conseil d’Etat, le soin d’agir en matière d’inconstitutionnalité d’une loi après recours d’un citoyen, impose de tels délais que l’exécutif peut dormir tranquille.

Quant au référendum d’initiative populaire, il est solidement verrouillé… par les députés et n’ouvre aucune perspective crédible en l’état du débat public.

Enfin, les ministres remerciés issus du Parlement, retrouveront leur siège, dans la période  de la mandature tout de même ! En gros, retour, sur ce point précis, à la 4ème république, au détail près que le président pourra changer plus facilement de tête et éviter le risque d’une élection partielle! Belle promotion du rôle du Parlement que d’en faire  une caisse de retraite pour ministre déchu !

La modification constitutionnelle n’apporte vraiment aucune amélioration sérieuse  au fonctionnement démocratique des institutions qui puisse justifier son approbation.

Elle ne donne au peuple, soigneusement tenu à l'écart du débat pour ce qui fut pourtant présenté comme la plus importante réforme constitutionnelle depuis 1958 (exception faite de l'élection au suffrage universel du président!), aucune arme nouvelle pour sanctionner errements, dérapages ou vraies trahisons.

 

On se doutait bien que pour une telle majorité, la préoccupation démocratique et républicaine n’était pas le moteur des propositions de modification du pacte fondamental de la Nation.

Il est plus que gênant, pour l’avenir, que des voix dites de « gauche » aient regretté, de son sein, la tactique d’opposition du PS ; pour une fois qu’il affichait une volonté claire  de s’opposer à un président qui réclamait l’approbation du Congrès pour continuer les « réformes »… A moins qu’il faille en déduire que les mêmes pitres politiques sont prêts à accompagner la politique conduite depuis mai 2007 ! Mais alors que font-ils au PS?


  JPB

 

 

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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 18:31

La constitution comme hochet

Le premier dans l’ ordre ontologique, dans une démocratie en particulier, c’est évidemment celui d’une réforme constitutionnelle, la 24ème en 50 ans, dont l’unique objet est, en définitive, le confort personnel d’un président omniprésent et sans contrepouvoir face à lui ; tout le reste est littérature plus ou moins complaisante.

On peut trouver naturel que des juristes de « gauche » – mais l’examen minutieux de leur carrière réserverait sans doute des surprises – parfois embarqués dans la commission Balladur, aient jugé en définitive, parfois dans un journal franchement et ouvertement de droite, que ce projet marquait un mieux dans le fonctionnement de nos institutions; l’oubli de ces experts, c’est que les institutions sont utilisées non seulement par des êtres imparfaits, ce qui va de soi, mais surtout par des politiciens dont il serait abusif de croire que, touchés par la grâce, ils vont cesser d’être ce qu’ils sont.

Aucun élu n’a pu l’être sans l’apport cumulé d’un parti, d’une étiquette, d’une campagne, d’argent, d’un environnement médiatique. Aucun d’eux ne peut s’abstraire des conditions de fonctionnement de son parti, à l’échelon national, à l’échelon local. Hélas, aucun ne peut dire que le fonctionnement de son parti est un modèle de démocratie, digne de servir d’exemple dans un cours d’instruction civique : le Parlement ne peut donc sortir revalorisé d’une réforme qui continue de faire de l’exécutif le maître de sa majorité, encore moins dans un exécutif dont le chef réel est le chef de l’Etat.

On cherchera en vain l’équivalent français d’une quelconque procédure d’impeachment !

L’existence du Sénat est, dit jadis un Premier ministre, une anomalie ; c’était  en temps de cohabitation, autre anomalie, du moins dans la logique présidentialiste qui inspire notre Pacte fondamental. On cherchera tout aussi vainement une modification sérieuse du mode de désignation de ses membres ; certains appelant tout de même cela une élection ! Si Nicolas Sarkozy était l’homme des ruptures positives, il n’eût pas manqué de reprendre à son compte et par la voie référendaire le projet de 1969 ; celui-là même qui causa le départ du fondateur de la Vème.

Qui peut croire que le Sénat actuel est capable d’apparaître aux yeux du public comme le gardien des libertés, ce qu’il avait réussi à faire croire à l’opinion d’alors, trahison giscardienne incluse et succession du Commandeur réglée? Ne dit-on pas les media à la main du président actuel?

Quelques vilenies supplémentaires dans le texte soumis au congrès, sur l’Europe, sur les langues régionales qui n’ont que faire dans la Constitution ou le pseudo-referendum d’initiative populaire solidement verrouillé… par les députés, et on comprend que ce texte n’a pu être voté que par des domestiques ou des liquidateurs.

 

La justice comme bilboquet

L’autre scandale, aujourd’hui, c’est évidemment l’extraordinaire bradage de l’intérêt public pour des intérêts privés ; au point qu’on peut légitimement douter que la France connaisse  un véritable état de droit.

L’actualité a mis en avant la sentence du tribunal arbitral, «machin » privé comme n’eût pas manqué de dire le Général (la majuscule est pour éviter l’erreur sur la personne), octroyant, non sans paiement d’honoraires personnels coquets, une somme de plusieurs centaines de millions d’euros à un personnage dont on ne saurait dire sans risquer le ridicule qu’il a renouvelé l’image de l’entrepreneur en France, dont on ne trouvera aucune œuvre durable dans le paysage industriel et financier du pays, dont, en revanche, on peut dire qu’il a défrayé la chronique sportive par des moyens qui le rendent aussi honorable que les dirigeants du CIO.

Passons sur les mécanismes qui ont fait du racheteur-découpeur-liquidateur d’entreprises un nabab encouragé par des « politiques » snobés par son culot ou, qui sait, légèrement pervers, et par leur caution auprès des banques, c’est l’un de ces banquiers qui précisément est en cause dans le pactole attribué. La banque française a fait aussi bien depuis ! Quant aux banques US…

Passons sur le fait qu’une partie de la somme va retomber dans les caisses de l’Etat.

Passons sur le fait que l’organisme financier en question ait vu son passif apuré par les contribuables, curieusement d’ailleurs sans que les plus gros d’entre eux, ceux qui s’expatrient exclus bien sûr, s’en indignent vraiment. On croirait presque, mutatis mutandis, revoir le film de Jacques Rouffio, « Le sucre » ; il paraît que la libre entreprise justifie des gains élevés par la prise de risque ! Quels risques ?

Le scandale majeur, c’est qu’après un arrêt de la chambre spécialisée de la plus haute instance judiciaire du pays, la Cour de Cassation, nonobstant la curieuse mais systématique attitude d’un parquet, lié par des consignes de sa hiérarchie, un ministre de la République, Mme Lagarde ait fini par autoriser la saisine d’un tribunal arbitral, passant ainsi par-dessus toutes les instances de l’appareil judiciaire de droit commun, en quelque sorte mettant l’affaire hors d’eau, bien que les intérêts en jeu concernent au premier chef, une fois de plus les contribuables français auxquels on rabâche que les caisses sont vides et l’Etat en faillite, et qu’il ne soit pas d’usage de confier à un tel tribunal de trancher entre les intérêts publics et un particulier. Et cela après le bouclier fiscal de l’été 2007 dont personne, sauf quelques « économistes » complaisants n’a vu les effets sur l’économie française ; il est vrai que les subprimes, le pétrole, etc. fournissent des alibis …

De mauvais esprits, forcément, ont dit et écrit que le soutien du pouvoir politique en place, au plus haut niveau de l’Etat, la proximité du Congrès de Versailles, le rassemblement de voix marginales nécessaires expliquaient cette monstruosité juridico-politique.

Il serait préférable de dire clairement que le sens de l’Etat s’est perdu et que la religion officielle de la majorité sarkozyenne est l’adoration du veau d’or.

Pendant ce temps, le CSM ne trouve rien de sérieux à reprocher au procureur de Boulogne, le juge d’instruction de l’affaire d’Outreau  ne devrait pas trop pâtir non plus et c’est la faute à « Pas de chance » si des innocents ont croupi de longs mois en prison, et ont vu ainsi leur vie détruite.

On ne doit pas connaître à l’Ecole de la magistrature, ni place Vendôme, ni à l’Elysée, la phrase de Goethe : «  Je préfère l’injustice au désordre, un coupable en liberté qu’un innocent en prison ». Il est vrai que cela ne parle qu’aux citoyens et gens civilisés.

 

Les affaires comme finalité ?

Last but… Nous avons déjà parlé de l’intérêt que portent de manière non désintéressée quelques financiers, managers et politiciens amis à des rapprochements dans la filière nucléaire (Areva, Alstom ), sans tenir compte, comme l’affaire du Tricastin le démontre une fois de plus, que l’entreprise privée ne se préoccupe que sous la contrainte, de respecter normes de sécurité, normes environnementales et intérêt public.

Le rapprochement imposé, quoique souhaité une fois de plus par des managers stipendiés, de GDF et de Suez s’inscrit dans la même logique : sous prétexte d’atteindre une taille critique à l’échelle planétaire, on mélange dans un premier temps actionnariat public et actionnariat privé, on confie la gestion à un PDG issu du privé et donc réagissant d’abord en fonction des intérêts de son actionnariat, on abaisse les exigences du cahier des charges pour des productions et services d’intérêt non seulement « général », au sens abâtardi que lui donnent la commission de Bruxelles ou la cour de Luxembourg, mais proprement national et on pille ainsi le patrimoine public, on détourne les investissements financés par les contribuables pendant des décennies, et on compte sur des media contrôlés et les chiens de garde habituels pour faire croire que les services publics ne fonctionnent pas bien du fait même de leur statut de service public!

La  poste rurale et urbaine des années 30 fonctionnait à la satisfaction générale et elle ne contribuait pas au déficit public, la France était infiniment moins riche mais personne ne croyait que tout privatiser enrichirait le pays ; d’ailleurs aujourd’hui non plus, sauf quelques fanatiques abusés par leur propre discours et oublieux des conditions qui les ont mis où ils sont ; mais on triche avec l’opinion …

Le droit de propriété n’étant pas dans les traités européens, on peut légitimement s’interroger sur les motivations  de telles braderies et de telles privatisations. Le fait que le principal actionnaire de Suez soit belge (et wallon !) ne peut pas être une explication suffisante!

On se souvient peut-être qu’un ancien ministre de l’économie et des finances, de 2002 à 2004, avait brillamment inauguré ce processus de délitement des intérêts industriels et nationaux français quand il était PDG d’usinor-sacilor, privatisé par Chirac et sa majorité en 1986 ; le transfert du siège social à l’étranger à la faveur d’une absorption-fusion a permis depuis que l’avenir industriel d’un secteur qui a coûté des milliards au peuple français soit confié à M. Mittal, dont l’un des premiers gestes a été de supprimer quelques centaines d’emplois!

Et ce sont ces Français là qui font la leçon, se pavanent et n’ont aucun regret ?

 

Il y a des résistances honnêtes et des rébellions légitimes (Tocqueville)

Revenons en à l’essentiel ; quand un homme, qui fit beaucoup d’erreurs, y compris à son détriment, avait dit en substance « oui à l’économie de marché, non à la société de marché », il avait posé un principe ; une société vit grâce à son économie, elle ne vit pas pour elle ; mais cela suppose une régénération de la société politique et elle n’a pas été conduite.

Il est impossible de compter sur la bande de margoulins qui dirigent actuellement notre pays pour accomplir ce travail, de longue haleine.

Il faudrait que la gauche, le PS en première ligne, s’y attelât.

Cela ne se fera pas sans une forte poussée des citoyens de notre pays. Travaillons à la susciter. Sinon, vraiment nous irons dans le mur ou dans le pur désordre !

 

JPB

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 14:08

L’article subtil d’Arnaud Leparmentier, analysant « La rupture européenne de Nicolas Sarkozy » dans Le Monde du 2 juillet, offre l’occasion d’observer bien des traits caractéristiques d’un européisme moderne, masqués par une apparence objective et réaliste.

 

L’Europe contre la France et contre l’Etat

 

Sans se présenter comme un défenseur des éléments essentiels de cette « rupture », il semble la présenter comme une actualisation inévitable de la diplomatie française dans l’UE. Ainsi, la France, « homme malade de l’Europe », n’y jouerait plus un rôle majeur, « démonétisée par le non français de 2005 au référendum sur la Constitution ». En outre la dynamique franco-allemande serait morte en 2003, « lorsque Jacques Chirac et le chancelier Gerhard Schröder ont été mis en minorité sur la guerre en Irak ».

Sarkozy aurait tiré « les conséquences du poids réel de son pays dans l’Europe élargie et dans le monde » et choisit « de se placer dans le courant dominant ». Il balayerait ce que l’auteur appelle « certaines vieilles lunes », dont ferait partie le fait de vanter le modèle français et, plus important, le « mythe gaulliste du non-alignement de la France ». La fin de « l’axe Paris-Berlin-Moscou » permettrait de mieux séduire les pays de l’Est nouvellement entrés dans l’UE. Enfin, Sarkozy aurait accepté « la logique institutionnelle européenne », sensée rendre incontournable autant le Parlement que la Commission.

On voit comment, en utilisant au passage quelques expressions méprisantes, la caricature, le déclinisme et le fatalisme tiennent souvent lieu de démonstration, au soutien non assumé d’une politique à la fois moins sociale et plus atlantiste, moins transparente et plus imbriquée dans la « gouvernance » de l’UE – et l’entente générale et opaque pour empêcher le recours à des référendums sur le traité de Lisbonne en est une illustration.

 

Le « modèle français » est certainement une notion floue. Cela ne signifie pas qu’il ne recouvre que des rêves ou des croyances et aucune réalité, historique et philosophique. Si ses détracteurs peuvent le présenter comme une vieille lune, c’est bien parce que des gouvernements ont voulu la liquidation d’éléments fondateurs de l’Etat providence républicain. Liquidation à laquelle Sarkozy a grandement contribué et qu’il entend accélérer.

De la même façon, si De Gaulle savait manipuler les mythes – surtout ceux concernant sa propre personne – la politique d’indépendance qu’il a menée a bien eu des effets réels et engagé la France pour plusieurs décennies. Les réalités diplomatiques, géostratégiques et économiques sont incontournables. Mais la place d’une nation, en Europe et dans le monde, dépend aussi de la hauteur de vue et des projets de ceux qui la représentent et en dirigent l’Etat. Cela paraît évident.

Il en va de même pour une association de nations comme l’UE et il ne tiendrait qu’à des Etats comme la France ou l’Allemagne de se réveiller. Les réalités joueraient-elles à ce point contre eux ? Pense-t-on que c’est contre le voisin russe et en privilégiant des pays de l’Est en décalage de développement, aux fonctionnements démocratiques encore incertains, plus ou moins atlantistes, que l’on bâtira un projet proprement européen ? Le poids des principales puissances économiques, politiques et militaires de l’UE compterait-il moins que le nombre ?

Autrement dit, faire à 27 un espace sans Etat et sans indépendance affirmée, serait-il plus réaliste que relancer une construction à partir de ceux qui ont (encore) l’héritage historique et doctrinal pour cela ?

 

Au nom de la l’Europe, des choix ont été faits par les gouvernants français successifs, à l’époque de la CEE, au moment du traité de Maastricht, lors de la signature du pacte de stabilité, pendant le sommet de Barcelone en 2002, avec l’élargissement accéléré aux pays de l’Est, etc.

Etait-il juste et est-il juste de conserver cet héritage finalement récent et de poursuivre le chemin qu’il trace?

Ce sont des questions qu’il faut se poser, car ce chemin va bien vers une Europe atlantiste, trop indéfinie pour s’affirmer sur la scène internationale, ultra-orthodoxe sur le plan économique, sans Etats, ni national ni supranational, sur le plan politique.

 

Mendès et De Gaulle avaient raison, mais…

 

Pierre-Mendès France avait raison de rejeter le Traité de Rome (créant la CEE en 1957) et de dénoncer, à travers la mise en place du Marché commun, une « abdication de la démocratie ». De Gaulle, avec tout son sens de l’Etat et de l’histoire, avait raison de vouloir une Europe confédérale.

Depuis, les « autres » ont eu tort. Et c’est sans doute aussi par un manque total de clairvoyance sur les enjeux purement économiques que beaucoup à gauche, dont Mitterrand, ont pu voir dans le traité de Maastricht (transformant la CEE en l’UE, en 1992), victoire claire et nette du monétarisme, une avancée.

Pourtant il semble difficile de croire que l’on puisse effacer tout ce qui a été fait. Il semble bien qu’un grand nombre d’Européens restent attachés à l’idée d’une Europe unie et qu’une majorité, sans adhérer à l’Europe, l’accepte. A moins que…

En tout cas sont-ils nombreux ceux qui feraient passer leur identité nationale après une éventuelle identité européenne ? Sont-ils nombreux ceux qui se reconnaissent dans les grands axes de la politique économique décidés par la BCE et la Commission, comme dans l’élargissement accéléré de ces dernières années ? On se demanderait bien par quel miracle cela serait possible, tant ces institutions et ces décisions échappent à la connaissance, au contrôle et à la souveraineté des peuples.

 

Comment alors « relancer » l’Europe ? Il vaudrait mieux dire « changer » l’Europe. Car l’Europe actuelle ne doit pas être relancée ! Beaucoup insistent sur la nécessité  d’améliorations pratiques, autour de projets concrets. Encore faudrait-il que tels projets montrent la nécessité d’une action sur le cours des choses, laissé pour le moment au marché et à la concurrence, c’est-à-dire la nécessité d’une volonté et d’une souveraineté qui agisse directement sur l’économie. Laurent Fabius en a proposé quelques uns…

Il serait trompeur, à partir d’un point de vue de gauche et étant donné son état réel, d’envisager encore et d’abord la construction européenne en terme d’approfondissement. Une telle obsession amène à accepter le TCE puis le traité de Lisbonne, comme avant eux, le traité de Maastricht.

L’UE a besoin d’institutions établissant un pouvoir européen reconnu et responsable, non d’une gouvernance opaque dont le pouvoir continue de s’accroître sur les Etats, tout ayant paradoxalement évacué l’intervention du politique contre le cours naturel du Capital et pour le progrès social.

 

Si l’Europe confédérale n’est plus possible, à moins de sortir, nation par nation, du dispositif actuel, il faudra bien pour cela un Etat européen fédéral, non seulement une Europe fédérale. Jean-Luc Mélenchon continue de proposer par exemple, l’élection d’une Constituante européenne pour aller vers une vraie fédération. Si le rapport de force était si favorable à l’Europe libérale ou en tout cas à la gouvernance européiste, comme le prétendent depuis le TCE bien des responsables socialistes, pour justifier des compromis qui sont des capitulations, pourquoi ses adeptes ne sauteraient-ils pas sur l’occasion, en acceptant de telles propositions ? Sans doute savent-ils bien eux, que les nations existent toujours, les peuples n’ayant pas renoncé à leur liberté et à leur souveraineté,  ainsi qu’une volonté assez largement partagée de protection sociale et d’amélioration des conditions de l’emploi.

Si l’Europe fédérale des européistes, telle qu’elle se construit chaotiquement depuis ses origines – une Europe de la commission et maintenant de la BCE négociant avec les chefs d’Etats – n’est plus acceptable, alors il faudra savoir de quel type d’Etat fédéral il serait question.

Un Etat fédéral n’a pas forcément vocation à être fort. Un Etat fédéral faible, c’est-à-dire centré sur des projets précis et non voué à détruire les nations, mais ayant des moyens pour intervenir sur l’activité économique et des institutions identifiables et donc responsables : ne serait-ce pas dans son établissement que se trouverait une véritable rupture ?

 

SB

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 12:38

Le contexte d’une contribution au PS  ou à quoi sert un parti politique ?

Les partis concourent à l’expression du suffrage des citoyens en particulier en permettant l’élaboration de thèses sur la réalité sociale, l’approfondissement de la discussion, la formulation de propositions ou d’exigences… Les partis, comme leur nom l’indique, n’ont pas vocation à représenter chacun la totalité du corps politique ; on ne trouve dans l’histoire que des exemples déplorables de système politique à parti unique et le despotisme voire le totalitarisme, s’ils sont toujours une tentation chez certains, n’ont que d’assez lointains rapports avec la démocratie en général et nos principes républicains en particulier.

Il faut d’ailleurs se souvenir que les premiers partis politiques véritablement structurés sont des partis de « gauche », des partis « socialistes » ou « communistes », des partis contestataires, des partis qui, représentant des forces exclues du fonctionnement des institutions ou des classes et catégories sociales opprimées, avaient besoin, précisément pour porter un message combatif et faire progresser leurs idées, de disposer d’une organisation efficace. La droite classique des notables aristocrates puis bourgeois considéra longtemps cette mise en forme comme inutile en réduisant le rôle  d’un parti à celui d’un club de bonne compagnie, entre soi, pour valider les candidatures aux élections, suffrage censitaire compris.

Mais de programme, point n’était besoin d’en débattre, puisqu’il allait de soi ; il est d’ailleurs singulier que les imposteurs qui aujourd’hui abusent à contresens du mot réforme, en soient revenus à ces fondements « naturels » et ataviques : le droit de propriété, l’égalité formelle des droits, l’ordre, la hiérarchie et curieusement l’individualisme qui permet de faire passer tout le reste, comme si la liberté avait un sens quand les conditions réelles de son expression et son déploiement étaient en réalité parfaitement contraintes.

La droite sans complexes ?

L’utilisation de cette formule pour désigner le cadre « mental » du système Sarkozy, nonobstant les multiples contradictions que des  slogans attrape-tout ont pu véhiculer, a  fait oublier le contenu d’un programme de droite assumé, au point d’inciter certains commentateurs à  parler de victoire idéologique de la droite.

Or une victoire suppose un combat et, s’il est vrai que le rassemblement des droites, comme disait feu René Rémond, autour du candidat de 2007, a permis la mise en évidence et la prévalence d’un corpus idéologique dont les vrais pères spirituels s’appellent Guizot ou Thiers,voire Benjamin Constant, ce qui, mondialisation ou pas, peut difficilement passer pour moderne, rien de comparable par son ambition d’affirmation de soi, c’est-à-dire en fait d’autre chose, ne lui a été opposé de manière audible et avec un substrat construit.

 La question peut se poser de savoir si la mondialisation est une circonstance aggravée, liée aux techniques nouvelles de communication en particulier, des tendances lourdes que « le laisser-faire, laisser-passer » contient dès l’origine, ou si elle est un saut qualitatif dans le fonctionnement même du capitalisme.

Autant on peut admettre que la financiarisation sans limites a partie liée avec les TICE, autant la démonstration est moins évidente pour ce qui touche aux productions matérielles. Si l’on peut imaginer que les TICE facilitent la spéculation sur le prix de l’énergie ou des matières premières alimentaires, question redevenue visiblement cruciale en 2008, la formation des prix, la nature des choix de production ne s’effectuent pas hors d’un espace-temps parfaitement normé : tous les lieux de la planète sont régis par une autorité politique, dont les pouvoirs réels, quand bien même le PIB de tel ou tel pays serait inférieur au CA de telle ou telle multinationale, sont supérieurs à ceux de toute entreprise privée. Financiarisation sans limites n’est pas synonyme de financiarisation sans contrôle.

La leçon de choses qu’offre au monde béat devant la « victoire » du libéralisme et la fin de l’histoire, le capitalisme chinois ou russe dans sa constitution même, la part active que les gouvernements brésilien et indonésien (pour n’en citer que deux) prennent à la déforestation planétairement néfaste de l’Amazonie ou de la forêt du sud-est asiatique, quand ce serait pour soutenir des entreprises privées créatrices à court terme de richesses réelles, montre que le politique n’est supplanté, voire supplantable qu’avec la complicité des politiques eux-mêmes, autrement dit qu’il n’est pas possible de s’en passer, sauf en recréant la violence absolue et le droit du plus fort comme relation au quotidien.

 On pourrait peut-être tirer argument du ralliement général des systèmes politiques à la facilitation du fonctionnement du capitalisme financier et patrimonial, au sens où l’entendent les anglo-saxons, pour justifier que la mondialisation est un nouveau stade du capitalisme, mais il nous paraît abusif d’évoquer à ce propos un changement de nature. L’expansion ou le mûrissement ne préludent pas à une transmutation.

En revanche ce stade, comme tout événement historique est analysable dans un contexte, explicable dans un processus.

Le PS sans réflexes ?

 Alors que la droite, pour demeurer dans l’exemple français, n’a pas peur de jouer sur l’ignorance en prétendant effacer, comme Denis Kessler, le compromis issu de 1945, comme si les conditions de ce compromis n’avaient plus de sens, mais en revenant en fait à un statu quo ante dans les relations entre classes sociales, la gauche, du moins pour la partie d’elle qui aspire à la direction politique du pays, se coupe de tout référentiel philosophique et idéologique sérieux et crédible.

La référence à Vichy dans un bref et récent essai rend assez bien compte de la volonté de transformation profonde de la bande de prédateurs malencontreusement mis en place.

Pendant ce temps, la déclaration générale adoptée par le PS dans une quasi et suspecte unanimité indique, hélas, davantage le peu d’intérêt pour le travail intellectuel qui doit informer un discours offensif contre l’idéologie dominante, que la certitude de disposer d’un outil efficace pour convaincre, en raison, du bien fondé des propositions du parti socialiste.

Nous avons malheureusement connu en 2007 et depuis lors, des dirigeants ou des aspirants dirigeants du PS, au nom peut-être d’une relève générationnelle, qui considéraient comme recevables certaines  propositions de la droite et n’étaient prêts à ferrailler à fleurets mouchetés que sur la méthode de leur mise en œuvre, beaucoup plus que sur la solidité de leurs fondements. L’exemple le plus caricatural est celui du discours sur la « sécurité », comme si la France de 2008 était devenue plus dangereuse que celle de 1960, comme si les causes de la délinquance n’étaient dues qu’au libre-arbitre d’individus génétiquement programmés pour le mal, comme si les conditions sociales ne jouaient aucun rôle dans l’épanouissement de la personne, comme si la répression a parte post dispensait de toute critique sur les carences des politiques d’urbanisme menées  a parte ante depuis un demi-siècle !

Traiter le sentiment d’insécurité n’est pas traiter l’insécurité, traiter les mineurs comme des adultes n’est pas traiter l’insécurité, enfermer dans l’espace criminogène de prisons scandaleusement surpeuplées n’est pas traiter l’insécurité ; avoir des juges à la botte de l’exécutif et critiqués pour un laxisme fantasmé n’est pas plus traiter l’insécurité que de mal utiliser le taux d’encadrement policier le plus élevé d’Europe.

La multiplication de lois répressives, la défiance à l’égard de la magistrature, une remise en cause de la qualité de sa formation, un parquet  repris en main, une nouvelle carte judiciaire qui éloigne une institution, fondamentale dans un état civilisé, des justiciables, non sans d’évidentes manifestations de clientélisme et de complaisance politiques, en quoi est-ce répondre à des besoins vitaux du peuple français ?

Le pire dans l’histoire est évidemment qu’en faisant mine de toucher à ce que Gidden rangerait sans doute dans les life politics, on redéfinit réellement  aussi un modèle social sans donner ni les tenants, ni les aboutissants de tels projets. Et la gauche n’a pas cru devoir non plus en donner les clés aux Français. Que dire de recours devant le Conseil constitutionnel rédigés sans y croire ?.

 S’opposer pour proposer ?

 On ne peut combattre efficacement une politique dont on adopte les points de vue. C’est donc précisément sur les points clés du programme régressif de la droite qu’il faut porter le fer pour en démontrer l’inanité et en démonter l’imposture. Mais cela suppose effectivement qu’un autre projet de société existe dans les têtes, comme moteur d’action et comme but à atteindre.

On ne reprochera pas au PS d’avoir oublié d’enfoncer le clou du paquet fiscal et du pouvoir d’achat ; montrer que le gouvernement ne s’intéresse pas vraiment au sort de tous les citoyens mais conduit sans honte une politique généreuse pour les plus riches et dure pour pratiquement toutes les autres catégories, quitte à en conforter par une propagande habile quelques unes dans leurs illusions, c’est un minimum pour une opposition crédible.

 Mais, et c’est là que le déficit de travail de fond sur les idées se fait cruellement sentir, la critique n’est suivie ni d’une  proposition appuyée sur un projet global pour le pays, y compris dans l’UE telle qu’elle est, ni même de la menace que la gauche en ce domaine aussi déferait le hold up sur les finances de l’Etat auquel la droite s’est livrée : car enfin, assécher les ressources, dire que le  caisses sont vides, que le pays est en faillite et en profiter pour liquider des pans entiers des services publics pour confier au privé des activités qui supposent cependant une demande solvable, si ce n’est pas un détournement qu’est-ce donc?

Faut-il des périodes tragiques de l’histoire pour envisager des sanctions pénales contre de tels agissements ? Etre élu n’autorise pas  à puiser dans les fonds publics et à distribuer la manne à ses amis, ni à priver sciemment de ressources un service public, comme l’audiovisuel public !

Le PS est-il à ce point englué dans un fonctionnement institutionnel qu’à des époques plus rudes et moins gangrenées par le « politiquement correct », on aurait sans hésiter qualifié de crétinisme parlementaire ? Il est vrai qu’immédiatement après l’élection de M.Sarkozy, le déclarer « légitime », sans que personne ait sollicité une telle sacralisation augurait mal d’une capacité de contestation générale de la politique que la droite voulait mettre en œuvre.

 Or l’élection ne donne jamais qu’une légitimité partielle et n’autorise pas à brader des pans entiers de l’histoire, à casser les liens sociaux de solidarité et à faire disparaître la notion même d’intérêt général au profit d’une minorité de nantis.  C’est précisément parce que M.Sarkozy se moque de l’intérêt général qu’il ne peut se targuer, pas plus que sa majorité avec lui, d’être légitime.

Un autre sujet d’affrontement possible est le détricotage du droit social, détricotage qui peut aller au point de laisser passer au niveau de l’UE des textes sans effet en France, si l’on en croit X.Bertrand, mais comment croire un homme qui piège les deux plus importantes confédérations du pays, et en fait dangereux, vu l’extraordinaire latitude laissée par des gouvernements inattentifs ou complices, à la Cour de justice européenne,

Mais les marches et contremarches de la campagne présidentielle sur les 35 heures ont rendu le PS incapable de réagir contre l’imbécile slogan : « travailler plus, pour gagner plus » ; aucune revalorisation du travail n’est cependant à attendre d’un gouvernement qui en préparant l’appauvrissement général des futurs retraités montre clairement qu’il ne considère pas la retraite comme un salaire continué quand il s’agit d’ouvrir des droits mais qu’il la tient pour telle quand il s’agit d’abaisser le coût global du travail et d’en distraire un peu plus encore de la redistribution de plus-value.

La diminution drastique du nombre de postes à l’Education nationale s’accompagne d’une baisse concomitante de l’offre de formation ; le leurre de l’accueil des élèves les jours de grève n’est pas à même de cacher que l’Education nationale, l’élévation générale des qualifications, l’investissement pour une économie de la connaissance ne constituent pas une priorité objective pour ce gouvernement. Aucun système complexe ne fonctionne mieux avec moins de moyens ; les personnels de l’Education nationale  n’ont guère entendu le parti, qu’ils soutiennent majoritairement de leurs suffrages, dénoncer l’action dénaturée du ministre Darcos : est-ce parce que le PS a perdu le sens de la laïcité, de l’institution républicaine, de l’émancipation qu’apporte une instruction publique démocratisée ? Ou parce que le discours sur une gouvernance décentralisée, l’autonomie des établissements, qui n’est en fait qu’un renforcement d’une hiérarchie locale bien incapable de répandre partout le souffle généreux dont l’enseignement public a toujours été capable de donner maint exemple, fait tellement partie de la vulgate technocratique jamais mise en doute, que le parti n’a pas jugé bon d’en analyser les effets ?

Le combat est nécessaire, il suppose des outils

Quand on s’oppose à une politique globalement néfaste, on ne cherche pas à aider celui qui l’incarne et qui la conduit :or, sur deux points et non des moindres, le PS a manqué à cette règle simple ; sur la ratification du traité de Lisbonne, il a offert à M. Sarkozy un succès scandaleux, avec des arguments d’une pauvreté indigne d’un parti qui prétend porter une alternative et pas seulement une alternance ; les élus socialistes eussent été en accord avec l’avis majoritaire des Français et l’Europe ne s’en fût pas plus mal portée ; le deuxième point est celui de la révision constitutionnelle, pour laquelle des voix autorisées, issues de ses rangs, ont voulu faire croire que le président n’aurait aucun pouvoir de plus et que le rééquilibrage en faveur du parlement serait une chose certaine : l’examen de la pratique, avec la majorité telle qu’elle est, celle du président, montre qu’il s’agit là au mieux d’une erreur d’analyse, au pire d’une tromperie délibérée de l’opinion ; dans les deux cas, le renfort qu’apporterait l’approbation du projet gouvernemental disqualifierait le PS pour crédibiliser un futur changement !

DSK a cru devoir dire un jour qu’il n’avait plus de référence marxiste depuis longtemps ; nous ne sommes pas fétichistes, mais nous aimons savoir «  d’où parlent » nos politiciens plus ou moins talentueux ; DSK n’ayant forgé aucun corps de doctrine et ne passant pas pour un expert en philosophie politique, penserait-il cependant exclusivement par lui-même ? A moins que, sauvé par ses œuvres, il invoque le FMI ?  Mais tout l’appareil du PS ne vit pas à Washington ; alors que faire ?

N’étant, ni un pur fanatique, ni un pur satirique, contrairement à ce héros de G.K.Chesterton, qui  « dans les jours sombres et tristes », juge nécessaires ces deux caractères, et en attendant que la pensée d’un intellectuel collectif reconstruit s’affiche, le signataire de ces lignes, toujours membre du PS, a jugé convenable et possible de signer la contribution initiée par Laurent Fabius. 

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 16:41

Après le référendum irlandais et le sommet de Bruxelles très largement raté également, il semble qu’une bonne partie de la présidence tournante pour les 6 mois à venir, serait consacrée à la question institutionnelle puisque c’est le prochain sommet, en octobre, qui se penchera sur les conséquences possibles du vote populaire…

Cela pose une série de questions d’importance inégale mais toutes préoccupantes, voire inquiétantes.

 

Le programme annoncé :

Si l’on s’en tient à ce que le président de la République, le gouvernement, le débat tronqué et ridiculement court à l’Assemblée, les rapports de force politiques dans l’union ont affiché, l’Europe, c’est-à-dire les peuples d’Europe, n’ont rien de bien positif à entendre du semestre à venir.

La question de l’énergie, ou plutôt du coût des hydrocarbures et du gaz, au prix mystérieusement lié à celui du pétrole, pourrait être l’occasion d’une relance d’un programme d’équipement énergétique durable. Cependant si certains dirigeants politiques reviennent progressivement  sur leur prévention à l’égard de l’énergie nucléaire, la question immédiate des taxes sur les carburants ne suscite ni chez tous les partenaires de la France,  à la Commission une adhésion massive aux propositions d’harmonisation européenne. La question de la fiscalité fut d’ailleurs un ressort du vote irlandais.

Jacques Delors (JDD du 22/06/08) s’avoue scandalisé par le carrousel de pays autour de Poutine et Medvedev : « l’Europe se ridiculise » et il faut « bâtir d’urgence une Europe de l’énergie, à laquelle participeront les pays qui le veulent » ; c’est une bonne idée, sous réserve que l’approvisionnement énergétique et la sûreté de cet approvisionnement soient effectivement gérés d’abord dans l’intérêt des consommateurs européens et non pas comme source de profit pour fournisseurs ou distributeurs mis en concurrence, la concurrence en matière d ‘énergie restant assez peu crédible.

Il n’est pas certain, d’autre part, que les dirigeants de notre pays aient le souffle nécessaire pour mener à bien une telle entreprise, perdus qu’ils sont entre deux sondages, un coup de com et de sordides calculs électoralistes pour le redécoupage des circonscriptions ou le nouveau mode de scrutin des futures régionales !

Le contrôle des entrées de population, point fortement mis en avant par Nicolas Sarkozy, convient certes mieux à l’état d’esprit moyen des gouvernements et aux élus du Parlement européen, au point de voir celui-ci voter un projet de directive digne, disons, du gouvernement de Vichy et parfaitement déshonorant pour tous ceux qui l’ont conçu et approuvé. Curieusement il serait, dit-on, plus difficile de faire revoter le Parlement sur une proposition de directive si manifestement contraire aux droits de l’homme, que de désavouer le peuple irlandais en tenant son vote pour nul et non avenu !

Mais ce point même qui relève beaucoup plus de la monomanie idéologique que d’une prospective de développement et de progrès partagés du continent, ne répond en rien aux problèmes de l’emploi, du développement industriel, de la  recherche fondamentale et appliquée, du pouvoir d’achat des salariés, d’harmonisation positive du droit du travail, qu’a suscité une vision fanatique de « la concurrence libre et non faussée », qui devrait, si l’on en croit ses sectateurs, fonctionner sans entraves pour optimiser le bien-être de tous !

Interrogé à l’issue de la réunion des chefs d’états et de gouvernements sur la protestation de plusieurs pays d’Amérique du Sud à propos du vote du Parlement, M. Sarkozy a  répondu que cela n’avait pas été évoqué. Il est permis de douter que ce soit par attachement à la séparation des pouvoirs, notion parfaitement floue dans l’Union européenne…

 

Quelques rappels supplémentaires

Dans le programme de la présidence à venir, la question de l’énergie est couplée avec celle du climat : c’est donc fondamentalement de la politique qu’il faut faire, pour convaincre un certain nombre d’acteurs majeurs de l’économie mondiale, Australie, Brésil, Canada, Chine, Etats-Unis, Inde que leur enrichissement propre ou leur développement, ni plus, ni moins légitime, que celui des pays d’Europe, doit s’inscrire dans une approche mondialisée du développement durable de la planète ; nous avons déjà connu des rencontres internationales et de beaux discours sur le sujet, mais c’est l’OMC, la Banque Mondiale ou le FMI qui font des propositions concrètes et immédiates alors que leur point de vue n’est pas, loin s’en faut, basé sur la nécessité de sauver la Terre, parce qu’« il y a le feu à la maison ! »

L’actualisation de la politique agricole commune devrait être l’occasion, avec la crise alimentaire que connaissent  plusieurs milliards d’habitants de la planète, d’avouer que le tout marché ne répond correctement, quoique de manière inégalitaire, qu’aux besoins  des consommateurs solvables ; là non plus ce n’est pas la FAO qui a les cartes en main au plan mondial.

Ce défi de civilisation devrait être pour l’Europe la remise en cause de ses propres orientations malthusiennes en matière de productions agricoles, de la recherche de bas prix, de la trop grande latitude laissée à la grande distribution, de l’opacité financière des échanges sur les matières premières agricoles…

Enfin, mais c’est dans un combat planétaire encore que l’Europe doit s’engager, la situation financière mondiale ne saurait être laissée de côté dans les mois à venir et c’est, une fois de plus, un échelon politique, et non pas celui des banques centrales, qui doit peser dans le sens d’un assainissement nécessaire ; or, nous savons tous que beaucoup d’opérateurs financiers feront de la résistance !

Lorsque le politique oublie, dans un système d’échanges ouvert, quelques principes de l’économie de marché, il peut être conduit à des révisions déchirantes, mais lorsque le politique se laisse dicter ses orientations fondamentales par les intérêts à court terme d’une poignée de dirigeants d’entreprises et de traders, il perd toute légitimité, nonobstant le matraquage publicitaire, le contrôle des media… et le storytelling en guise de réflexion publique ou de débat collectif.

Les données économiques sont d’autant moins des prescripteurs légitimes de politiques que le capitalisme actuel dans sa dimension financière et spéculative n’a pas pour objectif principal d’investir dans la production des biens et services ou la satisfaction des besoins humains, mais dans la rémunération des actionnaires et plus encore des managers.

Stock options, parachutes en or, rémunérations exorbitantes décidées en petits cercles d’initiés, opérations hasardeuses sur des produits financiers virtuels, tout montre qu’il ne suffit pas de demander des règles éthiques pour les fonds d’investissement, mais qu’il faut  que l’impact sociétal de décisions prises par des individus à titre privé soit contrôlé par les instances responsables de l’ordre social, autrement dit les politiques élus.

Ce qui concrètement devrait signifier, pour les citoyens, pays par pays, qu’un politicien qui n’aurait pas en vue l’intérêt général mais le service de puissants « amis » doit être écarté.

On nous dira, peut-être, que l’intérêt général n’est pas compris de la même manière par tous et partout ; c’est sans doute vrai pour une minorité intéressée ou abusée, mais la majorité des composantes d’un peuple sait si une décision est destinée à améliorer son sort ou pas et les sondages, où l’on peut quelquefois trouver de bonnes questions, mettent régulièrement en évidence, que les salariés savent, par exemple, que les services publics participent de la mise en œuvre de l’intérêt général beaucoup plus fortement que les activités privées, dont ils n’ignorent pas en outre que certaines, et non des moindres, sont subventionnées par des deniers publics et pas seulement en France (éducation, santé, transports…).

Par rapport à des investissements globaux, personne de sensé ne trouve franchement normal qu’il soit impossible d’avoir en France un prix unique  du km en chemin de fer ! C’est pourtant une des conséquences des décisions  d’ouverture des réseaux imposée par l’Europe, avec le consentement des gouvernements, alors que la construction et l’entretien de ces réseaux relève de choix et de financements publics. Pour l’eau, s’il en va différemment puisqu’il n’y eut jamais de réseau « national », les consommateurs ont compris depuis longtemps que la concurrence libre et non faussée était à la fois un abus de langage et une justification d’évidentes exactions !

Mais dans nombre de pays du monde, l’eau est un enjeu de pouvoir et ce n’est pas être outrancièrement pessimiste que de penser que des guerres sont possibles à son sujet.

 

La question

Il s’agit en fait de savoir si une majorité de Français a confié les rênes du pays à un homme d’Etat, ou à un animateur de passage.

Il n’est pas certain que tous nos voisins aient pour l’homme le respect dévotieux des media français ; il n’est pas certain non plus que toutes ses prises de position apparaissent comme à l’unisson des préoccupations des dirigeants des gouvernements européens.

Si son atlantisme assumé, même s’il ne prononce pas le mot, ses gages à un président américain dévalué dans son propre pays, son activisme international ne choquent guère les gouvernements de droite ou néo-libéraux largement majoritaires en Europe, son initiative d’Union de la Méditerranée, insuffisamment étayée d’objectifs précis et d’étapes, a paru contradictoire avec ses engagements européens, pourtant confirmés par son empressement à faire ratifier par un parlement croupion le traité de Lisbonne.

Personne ne sait sur quelles orientations les questions évoquées plus haut pour les six prochains mois vont être abordées.

Le bilan d’un an de présidence et le marasme français, précisé par les prévisions de croissance, ne donnent pas  un élan porteur qui pourrait entraîner nos partenaires.

Le risque est donc grand que, la période de vacances estivales aidant et diminuant en fait de deux mois la durée d’une présidence efficace, l’épisode européen à venir s’inscrive dans une stratégie de reconstruction d’une image présidentielle, beaucoup plus que dans la mise en avant de grands projets fédérateurs pour les peuples européens et utiles pour le progrès commun.

Les sondages ne manqueront pas, sauf imprévu évidemment, de noter une remontée de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy.

Les politiques qu’il met en œuvre en France, de la RGPP à la casse du droit social, des cadeaux fiscaux pour une minorité à la pression continue sur les demandeurs  d’emploi, rien ne permet de penser que cet acteur est en mesure de réconcilier les peuples avec un projet européen devenu illisible.

Et ce n’est pas prendre un grand risque que de dire que ni l’opposition politique, ni le mouvement social en France ne sont en mesure de l’y aider, encore moins de l’y forcer. A moins que….

Tous les guitaristes ne valent pas Eric Clapton, mais on peut raisonnablement attendre d’eux quelques accords tenus. Il en est de même des présidents, des élus et des citoyens. Après tout, il faut jouer pour savoir jouer…

 

JPB

 

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 00:22

C’est ce que chante Serj Tankian… c’est ce qu’ont dit aussi les Irlandais à nos élites consternées.

Le hasard faisait que, ce vendredi 13, se tenait à Marseille une rencontre de quelques pontes eurocrates, plus ou moins capables de dissimuler leur déplaisir mais à l’unisson pour envisager tranquillement de passer outre le troisième avis négatif d’un peuple consulté. Le seul référendum positif fut celui d’Espagne, intervenu assez tôt après l’élection de Zapatero pour que les électeurs, dans une campagne fort semblable à celle que nous connûmes en France, mais plus brève, ne se sentissent pas autorisés à le désavouer.

Le souverain

De bons esprits ont défendu les procédures de ratification parlementaire arguant, non sans raison, que les traités internationaux relevaient normalement de la compétence des élus du peuple ; on peut admettre ce point de vue, à une condition cependant, c’est que le peuple précisément ne se soit pas prononcé précédemment en sens inverse de l’opinion de ses mandants ; or c’est bien la situation à laquelle furent confrontés les Français, l’élection du président de la République dont le programme évoquait un traité simplifié pour relancer l’Europe, valant d’autant moins approbation du traité de Lisbonne que celui ci était ne varietur quant au fond par rapport au TCE, de l’avis même de son auteur, et rigoureusement l’inverse d’une simplification dans son écriture.

La question qui est donc une fois de plus posée par l’issue du référendum irlandais, c’est l’exorbitante prétention des dirigeants politiques à se passer impunément de l’avis des peuples.

Les participants au colloque de Marseille ont eu, sur le coup de l’émotion, surprise ou dépit de voir confirmés des sondages convergents, des réactions plus ou moins éclairées; de l’assurance que le processus de ratification devait être poursuivi là où nécessaire, et donc qu’il fallait en attendre la fin, à une mise en cause de l’absence dans les états de l’Union d’une valorisation de l’apport positif des politiques européennes ; comme si une pédagogie plus efficace ou une communication plus insistante devaient cacher les orientations globalement libérales et leurs effets sur la vie quotidienne des salariés …

L’un de ces experts, Jean-Dominique Giuliani, prétendait rappeler aux Irlandais, pour leur demander l’usage qu’ils en avaient fait, que l’Europe leur avait apporté 58 milliards d’euros, et que s’ils mangeaient mieux c’était encore grâce à l’Europe ! Admirable façon de contribuer à l’émergence d’une conscience européenne, dans une union de peuples égaux en droit et en dignité.

Qu’avez-vous fait de mes impôts, dites merci : on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un politicien flamand s’adressant à ses compatriotes wallons ; d’ailleurs ces flamands là  doivent aussi se dire européens, malgré le peu de respect qu’ils affichent pour les textes européens sur les droits de l’homme et le respect des minorités.

Il est douteux que la dernière décision des 27 ministres du Travail sur la durée du travail hebdomadaire ait pu être de nature à convaincre les hésitants des vertus sociales de cette Europe là.

 Le résultat de la consultation populaire, est, en tout cas, peu contestable aussi bien quant à sa légitimité que quant à sa netteté. Les états européens ayant toujours  prétendu pour abuser leurs peuples que la construction de l’Union européenne se faisait par des traités signés entre des états souverains, de « principal à principal » comme on eut dit au Grand siècle, la ratification par tous les co-contractants est la règle en matière de droit international. Laisser de côté l’Irlande rebelle ou la forcer à terme à une nouvelle consultation n’est conforme à aucun usage dans les rapports entre états civilisés. Et lorsque de tels abus ont été commis, ce fut chaque fois une manifestation de mépris des élites à l’égard des peuples et une vraie trahison d’élus dignes d’Ubu.

Ceci n’a nullement empêché de prétendus socialistes en France de s’en accommoder, ni de souhaiter, comme Vincent Peillon, la victoire du Oui en Irlande, la veille du scrutin. Il est vrai que député européen, celui-ci n’eut pas à siéger à Versailles.

 

Le projet européen

Interrogé dans une émission de spectacle politique à la télévision, le Premier ministre français avait cependant affirmé que le non irlandais marquerait le fin du traité de Lisbonne ; c’est au moins une opinion conforme aux règles , mais il n’est pas  certain que le Président de la république ait en ces matières, comme en d’autres, une vision aussi stricte des suites à donner à ce qui s’apparente, il faut bien l’avouer, à la ruine de ses propres efforts.

Pourtant si le projet européen est autre chose que la mise en musique, à l’échelle d’un continent, de règles de fonctionnement utiles aux besoins actuels des grandes entreprises, et à cela essentiellement, c’est bien sur le reste du projet et non sur les moyens de contourner l’avis d’un peuple qu’un débat doit être ouvert.

Les marchands de sable ont essayé de parler de la paix : l’exemple de la Yougoslavie, volontairement assassinée, a fait litière de cette valeur là ; l’engagement aux côtés des Etats-Unis dans des guerres contraires au droit fut une faute de plus ; ils ont essayé de parler de libre circulation des personnes, pour équilibrer sans doute la libre circulation des capitaux, sans contrôle celle là depuis assez longtemps, ou des marchandises mais on a pu y voir surtout une remise en cause des droits sociaux des salariés ; en outre l’espace Schengen et les projets portés par le gouvernement français actuel sur la régularisation de nouveaux arrivants dans les pays de l’Union rappellent davantage l’Europe policière du prince de Metternich qu’une contribution éclairée à la générosité humaine ou à l’émancipation des peuples ;  l’Europe ne saurait vivre sans des apports constants de population et on ne peut à la fois faire remarquer que l’Europe ne représentera bientôt que 4% de la population du globe et  se priver d’apports des autres peuples du monde ; on a tenté de mettre en avant une Europe-puissance mais les Irlandais, attachés à leur neutralité, ont sans doute mal vu la place que le traité qu’on leur demandait d’approuver faisait à l’OTAN ; une puissance soumise de facto à une autre et dans un cadre qui suscite le mécontentement légitime de la Russie voisine ne saurait soulever l’enthousiasme ; on a même tenté la richesse et l’enrichissement des nouveaux pays membres ; mais les tribulations « Bolkestein », les délocalisations intra et extra européennes, les écarts de plus en plus grands dans toute l’Europe entre les salariés, les classes populaires et les classes moyennes d’une part, et les financiers, traders, investisseurs, trafiquants divers et blanchisseurs de capitaux d’autre part n’ont pas rendu cette thématique de propagande très crédible durablement. Les taux de croissance et les importations de Chine, d’Inde ou d’ailleurs n’aident pas non plus à croire que la commission de Bruxelles veille au bien être de tous…

 

The unthinking majority

Si donc les dirigeants des pays d’Europe, quelque légitimité qu’on veuille bien leur accorder, souhaitent réellement conduire une politique européenne satisfaisante pour les peuples et susceptible de les convaincre du bien-fondé de leurs choix, il faudra qu’ils  se décident  à mettre dans leurs discours et dans leurs actes la défense de l’intérêt général, la promotion des solidarités collectives, le développement des droits sociaux, la revalorisation des services publics, la promotion de l’éducation et de la recherche, bref tout ce qui peut renvoyer à un projet d’émancipation humaine et de progrès partagé.

Le bonheur des peuples n’a que d’assez lointains rapports avec les stock-options, les rendements exigés par les gestionnaires des fonds de pension, la titrisation et la spéculation sur des créances douteuses, les milliards recyclés de tous les trafics, les paradis fiscaux dont nul ne s’offusque sérieusement parmi les donneurs de leçon et les maîtres du moment, qui, toute honte bue, sont prêts à dire qu’ils ont aussi un cœur sensible et compatissant.

« We don’t need your democracy,

 execute them kindly for me »

 

JPB

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28 mai 2008 3 28 /05 /mai /2008 21:19

M. Montebourg, qui n'a peur de rien depuis son mois de piquet en 2007, déclare dans l'émission "Le Franc-Parler": "Si un leader s'imposait au PS, nous le connaîtrions".


Aucun des mots de cette petite phrase n'a sa place dans la bouche d'un socialiste:

-         la notion de leader dans un parti porteur d'un projet de transformations sociales, démocratiques et républicaines ne peut pas renvoyer à une personne dont le charisme, l'intellect ou la prestance le désigneraient spontanément; le leader d'un tel parti doit être la personne la  plus efficace pour porter ce projet; cela suppose d'une part, expérience et hauteur de vues et, d'autre part, capacité du parti, c'est-à-dire de ses militants d'abord, à redevenir un intellectuel collectif, à  travailler sur le fond des problèmes et pas sur des images;

-         s'imposer?  Il y a au parti socialiste aujourd'hui, un camarade et un seul, qui non seulement a toutes les qualités d'un leader, et qui, depuis l'élection présidentielle n'a commis aucune erreur; une cinquantaine de députés socialistes lui doivent même d'avoir été élus! Le syndrome de M. Perrichon ne les a pas rendus reconnaissants pour autant.

 

Tout le monde sait de qui il s'agit, mais les ambitions d'un trop grand nombre de seconds couteaux, le poids de l'idéologie dominante, la manipulation interne, les sondages externes le confinent actuellement dans la position du sage que d'aucuns accepteraient volontiers de voir pétrifié, même en statue du Commandeur!

Le vrai problème c'est précisément  qu'ils ont des yeux et qu'ils ne voient pas!

 

Quand M. Montebourg dit "nous", de qui parle-t-il? D'une camarilla d'ambitieux prêts à changer de principes en fonction de leurs intérêts propres? Des pourfendeurs passés du cumul des mandats? Des chantres d'une VI ème république, morte aux bords où elle fut laissée?  De quelques pseudo-agitateurs d'idées qui ne sortent pas de leur seul désir de  se mettre en valeur? Des liquidateurs de toute pensée alternative à l'idéologie du medef et de Sarkozy réunis? De ceux qui parlent de la gauche mais se gardent de la définir?

Personne ne croit que M.Montebourg parle des militants du PS.

Il ne faut pas qu'il oublie un détail, important pour le storytelling et la communication "politique": l'adjectif spontanément attaché à son nom, ne finit ni en -iste, ni en -ien; il n'est guère sage de songer à un courant montebourgeois!

 

JPB

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