Un texte écrit en 2007 et pas vraiment achevé mais peut-être plus ou moins d’actualité… : Capital/Travail, rapport au salariat, aux alternatives et à la transformation sociale
Précisons d’abord qui et quel espace concerne ce texte. Le « nous » qui sera utilisé se rapporte aux forces progressistes, politiques et syndicales, qui se réfèrent à l’antilibéralisme et/ou à l’anticapitalisme, issues du mouvement « ouvrier » du XIXè S, en France, comprise dans un mouvement étendu à l’Europe occidentale.
La difficulté récurrente que nous rencontrons pour créer un mouvement (politique ou social) triomphant et conquérant, qui dépasse la résistance aux politiques néolibérales, devrait nous inciter tous, à nous interroger :
- sur notre incapacité à changer l’ordre néolibéral, à mobiliser avec la force suffisante les salariés et le plus grand nombre contre lui et même à construire un projet de société clair, distinct et identifiable
- sur la pertinence de ce qui structure nos revendications, notre conception de la société et de l’économie et plus globalement, notre conception des motifs d’action des individus et des groupes
- sur notre rapport aux forces sociales, par et pour lesquelles nous prétendons agir et sur les ressorts de leur mise en mouvement
Nous ne pouvons pas seulement imputer nos limites à la force politique et sociale de l’ordre néolibéral, qui détruit le sens du collectif et « atomise » les individus et qui en outre, rencontre et utilise les dérives d’une bulle médiatique gagnée par la marchandisation, l’incompétence et le crétinisme.
Il faut voir ce qui dans notre discours aussi, ne permet plus de convaincre durablement et de mettre en marche des forces collectives organisées. Ce qui signifie qu’il nous faut trouver, ce qui ne va pas (ou plus) dans ce qui sous-tend ce discours : les analyses et les alternatives politiques, économiques et sociales que nous portons (qu’elles visent ou non au dépassement du capitalisme est secondaire ici).
La vision de la transformation sociale des authentiques progressistes, repose encore pour l’essentiel, sur l’opposition Capital/Travail, dérivée d’abord du marxisme[1], ensuite de l’héritage de la culture communiste. Elle implique deux approches :
- Les rapports de force sociaux, qui aboutissent à un certain type d’économie, changeront donc le système économique, à partir du rapport Travail/ Capital. Ce qui sous-entend par ailleurs un mouvement social fondé sur la conscience voire les luttes de classes.
- Les revendications de droits sociaux se fondent sur les droits issus du Travail.
Sans abandonner la référence à cette vision, nous pensons qu’elle n’est ni complète, ni suffisante pour appréhender efficacement le monde réel dans son ensemble, pour convaincre les individus et les organiser en forces collectives.
La conscience d’appartenir à une même classe sociale, de s’organiser et de lutter en tant que membre de cette classe, la revendication de droits issus du Travail ne sont, manifestement, plus (ou pas) suffisantes pour se reconnaître dans un projet de société et une action de transformation et d’émancipation.
L’avenir passe-t-il par leur reconstitution, leur refondation ou par autre chose, qui ne l’exclut pas mais qui n’en fait pas la priorité. Notre problème est-il vraiment dans la disparition ou la reconstitution de la conscience de classe ? Nous considérons que le problème n’est pas d’abord là, mais en en amont.
Nous voulons montrer que ce qui semble ne plus marcher de fait, renvoie en même temps à une erreur d’analyse globale. Les actes, les pensées, les sentiments, les choix, les revendications, les mobilisations, les attentes des individus ne reposent pas d’abord sur les classes sociales[2]. Il faut repartir des caractères plus fondamentaux de la constitution d’une économie et d’une société, d’une réflexion plus anthropologique sur les attitudes et les choix des individus.
- Un accord sur le constat, la critique sociale et la désignation de la classe dominante : le rapport au Capital.
Dans le cadre du capitalisme globalisé[3], le libéralisme conquérant cherche à soustraire le Capital et le marché[4] à toute réalité, condition ou contrainte sociale, environnementale, institutionnelle et même économique. En tout cas, les institutions nationales, régionales et internationales, ne seraient plus là que pour garantir cette intouchabilité du capital et du marché autorégulé.
Alors que l’économie est le fruit justement de rapports sociaux, le résultat d’ajustements à une demande sociale, à des dysfonctionnements (techniques ou autres) et le produit de phénomènes institutionnels, de comportements et d’actions individuelles et collectives.
On voit d’ailleurs comment la déconnection du Capital du processus économique global aboutit à la financiarisation de l’économie, dont les résultats financiers sont très éloignés du progrès réel de l’activité et ne permettent pas d’assurer une croissance « dure ». Les effets seraient l’installation du chômage, la précarisation du travail et de la société en général, l’accroissement des inégalités et de la pauvreté, etc…
Dans ce cadre, la classe dominante, a accru sa part de revenu et son pouvoir et cherche à les conserver, ce qui est bien la raison d’être et d’agir d’une telle classe, un minimum consciente d’elle-même.
On pourrait définir cette classe dominante comme l’ensemble des individus détenant et contrôlant une part substantielle et représentative du Capital transnationalisé, à qui l’on pourrait ajouter ceux qui leur sont liés par intérêt, avec des liens concrets familiaux ou d’interconnaissance, qui vont du monde des faiseurs d’opinion au monde des décideurs (dans les médias et le politique constitué en classe).
Les choses deviennent d’autant plus faciles pour les dominants que vers le « bas », la conscience de classe disparaît, que les luttes de classes sont affaiblies et que sont au pouvoir des néolibéraux et/ou des néoconservateurs (les deux se confondant à droite… voire au centre-gauche).
Mais le manque d’ampleur de ces luttes est-il seulement le résultat des coups de boutoirs des néolibéraux, de la crise économique et sociale, de la mondialisation, de l’accumulation des défaites syndicales et d’une spirale de l’échec des luttes, etc… ?
è En tout cas, on peut formuler une première conclusion, qui révèle autant une opportunité qu’une obligation pour le mouvement salarié. L’inefficacité économique du capital globalisé, son incapacité, non seulement à répartir mais à réaliser une croissance réelle et durable, exige que nous puissions formuler des alternatives économiques et sociales. Mais nous ne pouvons en rester à la dénonciation d’une part, du système économique actuel et à une formulation mécanique d’autre part, de revendications sociales. Ce système économique n’étant plus capable, comme il le fut pendant les Trente glorieuses, de fournir une richesse réelle contrôlable et suffisante pour son partage, nous devons montrer quelles alternatives lieront à la fois économie et société, capacité de créer des richesses et capacité de satisfaire l’intérêt général.
- Une prise en compte insuffisante de mutations idéologiquement « neutres » : rapport au Travail et au salariat
2.1. Progrès technique, politiques néolibérales et Travail
Néanmoins, arrêter l’analyse à la critique de l’ordre de la globalisation et du (néo)libéralisme, nous prive d’éléments de compréhension et d’alternatives. Des changements économiques et sociaux profonds ne sont pas imputables (ou en tout cas pas seulement) aux politiques libérales et au capitalisme globalisé.
Ainsi, une grande partie de l’évolution du Travail est liée au progrès technique et à la nouvelle forme d’industrialisation qui se développe depuis 30 ans, la troisième révolution industrielle (celle de l’ordinateur et de l’informatique).
Cette mutation correspond à la tertiarisation de la société et de l’économie, qui repose malgré tout sur la production et le modèle industriel : une grande partie des activités tertiaires dépendent de la production au sens strict (avec l’articulation productif/périproductif), ou sont incorporées dans des entreprises avec des activités que l’on classait dans le secteur secondaire ; de nombreux emploi de service, automatisées et répétitifs, sont eux-mêmes « industrialisés »…
Dans ce cadre, le travail se raréfie du fait de l’automatisation, de l’informatisation et de l’amélioration de la productivité. Il s’agit d’un mouvement historique de longue durée, porté par l’industrialisation elle-même plus que par le capitalisme en général et les politiques libérales en particulier (qui, il est vrai, empêchent les politiques conjoncturelles pour le plein-emploi).
Or, alors que la baisse tendancielle de la quantité de travail nécessaire pour produire une quantité croissante de richesse et de revenu se poursuit, sont menées des politiques qui pérennisent et fixent les inégalités d’accès au travail et au revenu : inégalités scolaires, inégalités d’accès à la formation (initiale et continue) et à la qualification, inégalités de valeur sur le marché du travail, inégalités des contrats de travail...
Ces politiques tendent également à accroître le temps de travail de ceux qui ont des contrats stables ou à contourner sa diminution, selon la maxime « travailler plus pour gagner plus ». Sinon, là où un plein-emploi est affiché (aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne), il couvre en fait la multiplication de ce qu’on aurait pas a priori considéré comme de vrais emplois (temps partiels, petits métiers sans qualification ni grande utilité économique) car leur apport à la richesse nationale est moindre et car ils ne permettent pas d’accéder à des revenus décents : les emplois des travailleurs pauvres.
La distribution du travail et l’accès à des emplois participant le plus à la croissance[5] et garantissant un niveau de revenu suffisant, se fait donc de façon inégalitaire. Le chômage prolongé, la précarité (plus ou moins institutionnalisée par les formes des contrats de travail), les petits emplois non qualifiés et peu productifs se développent et s’installent durablement. Un sous-salariat se constitue, composé de chômeurs, de travailleurs précaires et/ou de travailleurs pauvres.
Le néolibéralisme ne l’explique pas seul, car il n’a pas créé les conditions du chômage et de la précarisation. Il s’agit plutôt de la rencontre des mutations techniques, industrielles et du travail, avec les politiques néolibérales.
Ainsi, il n’est pas suffisant (bien que nécessaire) de revendiquer le droit au travail et donc le plein-emploi, ni suffisant d’appeler à des politiques de croissance, de créations d’emplois et à une hausse des salaires. Il n’est pas suffisant non plus de cibler le néolibéralisme et la précarité.
La baisse du temps de travail et la sécurisation des parcours professionnels doivent être pensées en fonction de cela : la baisse du temps de travail doit être aussi un mode de partage égalitaire de la quantité globale de travail ; la sécurité sociale professionnelle, le droit à l’éducation et à la formation seraient d’abord une sécurisation du revenu et la garantie de la possibilité réelle et choisie de l’accroître par la capacité réelle d’accès à l’emploi. Car le droit au travail est d’abord un droit au revenu, du salariat ou de ceux qui s’y destinent.
Sans être forcément choisi, le chômage ne serait plus alors subi, mais serait un non-travail. Le travail et le non-travail ne seraient plus alors un état continu, mais une situation n’empêchant pas la capacité réelle de changer de situation.
Le salariat deviendrait une position moindre de dépendance à l’égard du travail. Il serait un statut social garantissant l’accès à des revenus, permettant l’alternance non subie du travail et du non-travail, par l’emploi ou par l’indemnisation collective : émancipé de la stricte vente de la force de travail, on pourrait dire que le salariat serait d’autant moins le salariat, comme ensemble condamné par la capital, à travailler pour vivre.
Il ne s’agit pas de dire que le progrès technique détruit l’emploi car des phénomènes de compensation et de transferts entre secteurs sont en même temps créés par le progrès techniques. Mais le progrès technique fait que les nouveaux emplois remplaçant ceux détruits, et l’ensemble des emplois « anciens » ou procédant de ce transfert, n’occupent pas le même temps de travail qu’avant.
Dans les sociétés de plein-emploi du modèle anglo-saxon, la répartition d’un moindre temps de travail, non total, mais en moyenne, par emploi, ne se fait plus par le chômage, mais par la précarisation, le travail à temps partiel ou la baisse de la productivité et de l’utilité de l’emploi.
2.2. Salariat et classes dominantes
Cela dit, avec la « tertiarisation », le salariat s’est étendu et correspond, tel le Tiers Etat de l’Ancien Régime, à presque toute la population. En un sens, Marx aurait donc gagné : en admettant que si le prolétariat[6] ne structure plus la société, le salariat l’a remplacé à une échelle bien plus grande.
Mais ce salariat n’est assimilable au prolétariat de Marx. Sa forme différant, une bonne part du salariat actuel, par sa qualification intellectuelle et sa rémunération, ne peut pas se percevoir nettement comme une classe dominée. Sa diversité, du fait de son changement de forme aussi, est encore plus grande, même si le monde ouvrier lui-même était déjà très divers (quelle que soit la force de la conscience de classe). Surtout, il diffère par son ampleur quantitative et proportionnelle dans la population même, qui rend son identification comme classe particulière et la constitution de son identité plus difficile.
La dilution du salariat et de l’esprit de classe qui se produit alors, rend plus compliquée la distinction entre dominés et dominants. Certains agissent dans l’intérêt objectif des dominants, parce que leur avantage dépend effectivement du nouvel ordre établi, globalisé et néolibéral, conservateur sur le plan politique mais pas forcément sur le plan des mœurs et de la vie privée.
Ils le font sans forcément se ranger ouvertement avec les dominés ou en se sentant de leur côté. Mais au minimum, ils reconnaissant comme indépassable et souhaitable une société fondée sur le profit et le Capital, chérissent « l’entreprise » et ne contestent pas l’origine des inégalités.
Ce qui correspondrait à des catégories socio-professionnelles de cadres à revenus confortables ou élevés, peu revendicatifs sur le plan social, mais attachés à des libertés leur permettant de jouir de leurs biens et de choisir leur vie privée : une sorte de sur-salariat, dominant dans le salariat et associé à un échelon inférieur à la domination sociale, par son rôle de fait dans l’affaiblissement du mouvement salarié et dans la conservation de l’ordre établi. S’il y a une conscience de classe en gestation[7], c’est malheureusement plutôt là qu’elle se trouve.
Avec eux, on assisterait bien au triomphe, même minoritaire quantitativement, de la « liberté des modernes » de Benjamin Constant ou de la « détraditionnalisation » d’Antony Giddens : la politique ne servirait plus des projets de société émancipateurs et des causes collectives ; les institutions « traditionnelles » (gouvernements, partis, syndicats) seraient délaissées au profit des questions « de société » qui ramènent en fait à la sphère privée et familiale ; les partis de gauche devraient s’orienter vers les styles de vie (life politics). Sinon, comment expliquer, par exemple, l’attirance répétée pour la gauche conservatrice de ceux que l’on appelle les « bobos » ?
Des phénomènes culturels[8] de déconscientisation politique et sociale sont donc à l’œuvre, mais ils n’expliquent pas tout : la conscience de classe est plus difficile à atteindre que la classe est objectivement plus difficile à constituer, comme réalité intellectuelle et comme vecteur d’action.
On rejoint quelque chose qui touche à l’essence du fonctionnement d’une domination et des comportements individuels et sociaux : l’existence de cercles plus larges indispensables à l’ultra-minorité des dominants pour maintenir son assise, son emprise et son pouvoir. La Boétie, dans son Discours de la servitude volontaire l’exprimait dès le milieu du XVIè S : « C’est ainsi que le tyran asservit les sujets les uns par les autres. Il est gardé par ceux dont il devrait se garder, s’ils valaient quelque chose. […] Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu’apitoyé de leur sottise. »
Aujourd’hui, il nous faudrait remplacer les personnalités individuelles (le « tyran » et « ces gens ») par des personnalités collectives plus fortes (classes dominantes et sur-salariat), des groupes dont l’ampleur rend les choses moins palpables. Ce qui doit nous inciter à revoir nos conceptions politiques et syndicales.
è On peut proposer ici une seconde conclusion, si l’on accepte la confrontation de deux idées. D’une part, on considère que l’adaptation à la mutation, liée d’abord au progrès technique, du Travail, se fait par une sorte de sortie du salariat, car il serait fondé non sur la dépendance de la vente continue de la force de travail mais sur un droit réel, ou un « pouvoir primaire »[9] d’accès à la qualification, à l’emploi et au revenu, permettant l’alternance travail/non-travail (ou chômage non subi). Le Travail n’est plus une garantie suffisante de la satisfaction des besoins, des droits et de l’identité sociale.
D’autre part, on constate une réalité sociale d’expansion du salariat à la quasi-totalité de la population, mais aussi de dilution et de division du salariat (avec un sur-salariat relayant la domination de la classe dominante).
Alors, il faut moins penser l’émancipation du salariat, donc de la société à qui il s’identifie quasiment, par sa constitution en classe, qui est un moyen utile, que par son égalisation en fonction de ses besoins (et donc par le droit au revenu), qui est à la fois un moyen et une fin nécessaires. A condition de souligner que le financement collectif des besoins de tous, nécessite la remise en cause de l’accaparement des revenus et du pouvoir de décision par les classes dominantes relayées et soutenues par le salariat aisé. Cela revient-il pour autant à « attaquer » le « Capital » ?
[1] Qu’il ait abouti à la social-démocratie dite réformiste ou à un socialisme se voulant encore révolutionnaire.
[2] D’ailleurs, il ne faut pas oublier que les classes sociales sont des constructions intellectuelles, des concepts abstraits pour comprendre et analyser la société : les classes sociales n’ont pas d’homogénéité naturelle et doivent être utilisées comme instruments et outils d’analyse et de mise en mouvement de la société. La classe sociale n’existe que si une analyse socio-économique la présente et si une appropriation collective (plus ou moins consciente) de cette analyse se fait. De même, les classes ne luttent pas, en réalité, entre elles : ce sont des organisations qui revendiquent une référence aux classes sociales qui le font (partis ou syndicats).
[3] Qui n’est qu’une phase récente de la mondialisation.
[4] A ne pas confondre lui-même avec le Capital et le capitalisme.
[5] Ou considérés comme utiles à la croissance : les emplois de cadre dans le marketing, la communication… sont-ils vraiment utiles au développement des entreprises ?
[6] Puisqu’en un sens précis, le prolétariat est d’abord un salariat du travail, d’abord manuel, industriel et lié à l’usine et la machine.
[7] A part celle des classes dominantes !
[8] Avec le rôle des médias pour véhiculer une pensée unique et une culture dominante, l’utilisation d’un vocabulaire dénigrant implicitement les idées et les institutions du progrès social… Avec le développement d’une intelligence, fortement traduite par la compétence professionnelle, mais pas relayée par une culture politique et une culture tout court permettant de penser le monde. Les grandes ou moins grandes écoles d’ingénieurs, d’administration, de finances, de journalisme, voire se sciences politiques… transmettent-elles une culture générale, des repères culturels maîtrisés (notamment historiques et philosophiques) et pas un vernis de pensée unique ?
[9] Selon la définition de l’égalité d’Amartya Sen, comme égalité de ces pouvoirs primaires ou des « capabilités réelles ».
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