Ah, si une première: le président sénégalais, qui n'est pas très populaire en ce moment, propose d'accueillir, comme par une sorte de loi du retour, les réfugiés qui souhaiteraient s'installer au Sénégal, en Afrique, où, dit-il, la terre ne manque pas... Faudra éviter d'en louer des morceaux aux Chinois, Coréens etc...
Mais le symbole est fort d'offrir une solution aux victimes des catastrophes naturelles... Les réfugiés climatiques n'en attendaient sans doute pas moins, encore faut-il que cette initiative fasse école...

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Appel à la solidarité avec le peuple haïtien

Envoyez vos dons à :
Secours Populaire Français
« Haïti urgence »
CCP 2333
Boite postale 3303
75123 - Paris Cedex 03
Ou faites un don en ligne sur www.secourspopulaire.fr
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Communiqué de Presse
En signe de Solidarité du Peuple Marocain avec le Peuple Haïtien
Mobilisation de la société civile marocaine pour
La construction de la première Ecole
aux normes anti- séismiques et écologique
à Port-au-Prince, Capitale de Haïti
D’abords, Nous voudrions saluer la décision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a décidé l'octroi d'une aide humanitaire d'urgence aux populations haïtiennes affectées par le séisme. Cette aide nationale d'urgence est d'une valeur d'un million de dollars.
Tenant compte de l’ampleur de cette tragédie, l’Association MJEM, a décidé de mobiliser la société civile marocaine pour venir en aide au peuple haïtien et cela en construisant une Ecole à Port-au- Prince. Pour cela, l’association MJEM,
- a pris contact avec l’Ambassadeur de Haïti en France pour faciliter le déplacement d’un membre de l’Association à Haïti pour voir avec les autorités locales les modalités et l’emplacement de cette Ecole
- a pris contact avec la Gouverneure Générale du Canada Madame Michaëlle Jean, originaire de Haïti, pour nous faciliter la contribution des marocains résidents au Canada à cet effort
Cette Ecole est d’une valeur de 2 millions de dirhams et portera le Nom de « Moroccan School ».
Plusieurs architectes et ingénieurs ont déjà proposé leur aide pour assurer le côté technique de l’édification de cette école.
Nous signalons aussi, que plus de 200 000 dirhams de promesses de dons ont été reçu par l’Association.
Omar LOUZI
Président de l’Association MJEM
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Omar Louzi a envoyé un message aux membres de Solidarité Maroc - Haïti.
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Objet : l'alliance mondiale des marocains à l'etranger section apporte son soutien
chers Ami(e)s
j'ai reçu un message signé par Monsieur Brahim Senan exprimant le soutien de L'alliance mondiale des marocains à l'étranger-section canada-
je remercie Mr Senan et tous les membres de l'alliance pou leur mobilisation.
je vous tiendrai au courant du résultat de mon contact avec les responsables de l'alliance.
vous êtes déjà plus que 500 à rejoindre ce groupe; continuer à diffuser le message
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Haïti:
http://www.leparisien.fr/seisme-haiti/un-sismologue-haitien-accuse-on-savait-que-ca-arriverait-18-01-2010-782185.php
Alors qu'Haïti continue à enterrer ses morts après le séisme de mardi dernier, la polémique commence à monter autour de la prévention de la catastrophe. Le docteur Daniel Mathurin, célèbre spécialiste en sismologie haïtien, accuse le gouvernement<
http://actualites.leparisien.fr/gouvernement.html>de son pays de ne pas avoir pris en compte les mises en garde répétées sur un risque de tremblement de terre en 2010.
http://www.liberation.fr/monde/0101614325-haiti-en-sursis-la-mobilisation-se-poursui
t Haïti n’en finissait pas de compter ses morts dimanche. Il est toujours difficile de dresser un bilan, même provisoire, mais selon le secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation, Carol Joseph, 70.000 corps de victimes du séisme 70.000 cadavres ont été ensevelis dans des fosses communes. Au moins 250.000 personnes ont été blessés et 1,5 million sont sans-abri.
SNCF:
http://www.lesechos.fr/info/transport/020315389051.html
Confrontée à la chute de la profitabilité de ses TGV, la SNCF veut revoir en profondeur ses dessertes dès la fin 2010. Certains axes sont examinés à la loupe et pourraient voir leur offre réduite, comme Paris-Arras, Lille-Strasbourg ou encore Nantes-Strasbourg et Bordeaux-Strasbourg.
http://www.leparisien.fr/economie/moins-de-tgv-sur-certaines-lignes-18-01-2010-781486.php
La SNCF <http://actualites.leparisien.fr/sncf.html> s’attend à une année difficile. La direction de l’entreprise publique, qui présente mercredi son budget pour 2010, va donc tailler dans les dépenses. Elle devrait annoncer une nouvelle réduction de ses effectifs et une révision à la baisse de ses dessertes TGV. Traditionnelles « vaches à lait » de la compagnie, les lignes à grande vitesse, pénalisées par la forte augmentation des péages versés à Réseau ferré de France
<http://actualites.leparisien.fr/france.html>(l’entreprise qui gère les voies), ont vu, en effet, leur rentabilité se réduire. Renault:
http://www.humanite.fr/Quand-l-Etat-lache-une-entreprise-de-pointe
« Le président prétend intervenir pour éviter la délocalisation de la production de Renault, pourquoi ne fait-il rien pour nous ? » La question brûle les lèvres des salariés de l’entreprise ST Ericsson. Depuis juin 2009, le site de Colombelles, près de Caen (Calvados), est sous le coup d’un plan social : 114 ingénieurs qualifiés dans la recherche et le développement (R&D) de semi-conducteurs dans la téléphonie mobile sont poussés vers la sortie.
Afghanistan:
http://www.leparisien.fr/international/kaboul-les-talibans-attaquent-le-palais-et-les-ministeres-18-01-2010-782164.php Scènes de guerre au coeur de Kaboul. Lundi matin, les talibans ont lancé une série d'attaques sur la capitale afghane peu après qu'un kamikaze se soit fait exploser près du Palais présidentiel. Les insurgés ont aussi visé le ministère de la Défense, le ministère de la Justice
<http://actualites.leparisien.fr/justice.html>et le luxueux Serena hôtel
<http://actualites.leparisien.fr/hotel.html>, qui accueille de nombreux occidentaux.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/01/18/01003-20100118ARTFIG00457-les-talibans-revendiquent-une-serie-d-attaques-a-kaboul-.php C'est une des attaques les plus audacieuses des talibans afghans. Plusieurs dizaines d'insurgés ont lancé lundi, vers 6h30 du matin heure française, une offensive coordonnée contre le quartier des ministères et du palais présidentiel, dans le centre de Kaboul. Les affrontements ont duré quatre heures entre les islamistes et l'armée afghane.
Travail:
http://www.leparisien.fr/economie/dix-ans-apres-les-gagnants-et-les-perdants-des-35-heures-18-01-2010-781526.php Dix ans déjà ! Le 19 janvier 2000, la loi dite Aubry 2, du nom de la ministre de l’Emploi de Lionel Jospin<
http://actualites.leparisien.fr/lionel+jospin.html>, est promulguée, donnant le coup d’envoi aux 35 heures, généralisées deux ans plus tard à toutes les entreprises. Depuis, la mesure est entrée dans les moeurs et le terme de RTT, dans le langage courant. Emblématique, la réforme, qui s’inscrit dans la lignée des 40 heures du Front populaire, rythme désormais la vie des entreprises et des salariés.
http://www.humanite.fr/Les-35-heures-ont-dix-ans-mais-plus-toutes-leurs-dents
« Il faut passer à la semaine de quatre jours. » Imaginez le pavé dans la mare : la crise économique cogne dur, les déficits budgétaires se creusent, les emplois perdus se ramassent à la pelle, les salaires stagnent, le chômage partiel crève les plafonds, les conditions de travail sont dégradées, le travail fait souffrir aussi…
http://www.leparisien.fr/societe/mon-patron-me-met-au-regime-18-01-2010-781704.php Et si la diététique devenait la nouvelle marotte des entreprises ? Sur le modèle anglo-saxon, les grands groupes français sont de plus en plus nombreux à se préoccuper de la forme, mais aussi des formes de leurs salariés.
Peugeot
<http://actualites.leparisien.fr/peugeot.html>, en 2002, avait ouvert le bal en proposant aux ouvriers de Rennes (lire ci-contre) une cure d’amaigrissement avec le diététicien maison.
Justice
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01/16/01016-20100116ARTFIG00689-ces-delegues-du-procureur-qui-travaillent-au-noir-.php
Pratiquée au quotidien dans les palais de justice mais mise en lumière le mois dernier par l'affaire Julien Dray<
http://www.lefigaro.fr/politique/2009/12/18/01002-20091218ARTFIG00015-le-parquet-de-paris-fait-preuve-de-clemence-.php>, la formule des rappels à la loi connaît ses succès et ses petites bizarreries. Inventée pour désengorger les tribunaux et surtout prévenir la récidive, cette option fait partie de l'éventail des «alternatives à la poursuite» que la justice peut proposer.
Droits et libertés: http://www.rue89.com/2010/01/18/act-up-rale-contre-les-medias-bensaid-est-mort-du-sida-134328 Le communiqué d'Act Up-Paris
<http://www.actupparis.org/spip.php?article3886>,
ce samedi matin, est simple et puissant, comme les meilleures actions de l'association. Il se résume à ces quelques mots : « Daniel Bensaïd est mort du sida. » Suivi du slogan fondateur d'Act Up : « Silence=Mort ». Un texte qui sanctionne le traitement médiatique autour de la mort du philosophe de gauche Daniel Bensaïd
<http://www.lemonde.fr/carnet/article/2010/01/13/daniel-bensaid-philosophe-cofondateur-de-la-ligue-communiste-revolutionnaire_1291147_3382.html>, et qui est lourd de sens. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/01
/18/01016-20100118ARTFIG00527-des-squatteurs-pries-de-quitter-la-place-des-vosges-.php
Les militants de Jeudi Noir ont une semaine pour trouver un nouveau toit. Le tribunal d'instance du Ve arrondissement de Paris a en effet ordonné lundi l'expulsion de ceux qui, depuis fin octobre, occupent un hôtel particulier de la prestigieuse place des Vosges
. Dépenses:
http://www.lesechos.fr/info/france/020312052668-depenses-publiques-bercy-prepare-de-nouvelles-regles-tous-azimuts.htm
Le gouvernement phosphore pour trouver les moyens de réduire la progression des dépenses publiques, afin d'engager la réduction des déficits sans augmenter les impôts
<http://lesechospedia.lesechos.fr/impots.htm?xtor=SEC-3167>. Eric Woerth entend défendre, la semaine prochaine, lors de la conférence nationale sur les déficits publics, la mise en place de nouvelles normes plus restrictives. http://www.lesechos.fr/info/france/020315267568-comment-aider-l-hopital-a-changer-.htm
L'hôpital souffre, l'hôpital agonise, l'hôpital se meurt ! Mais quels établissements de soins publics enterre-t-on ainsi à grand renfort de discours populistes récupérés par des médias avides de drames ? De quelle politique fait-on le procès à charge pour mieux défendre ses propres intérêts ?
http://www.lesechos.fr/info/france/020317562500-retraite-emploi-reunion-sur-l-agenda-social-le-15-fevrier.htm
<http://lesechospedia.lesechos.fr/nicolas-sarkozy.htm?xtor=SEC-3167>,
Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozya annoncé vendredi, lors de ses voeux aux partenaires sociaux, une réunion sur l'agenda social le 15 février. Outre l'emploi, qui reste la grande « priorité », et le chantier de la dépendance, le calendrier de la réforme des retraites sera au coeur de ce rendez-vous.
Clin d'oeil:
http://www.charliehebdo.fr/enkiosque/la-une --
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Note de conjoncture - Janvier 2010
Après dix-huit mois d’une récession sans précédent, l’économie mondiale semble en situation de reprise depuis le 3ème trimestre 2009 (croissance positive aux Etats-Unis et en zone euro, dynamisme des pays émergents, Chine et Inde en particulier).
La crise n’est pas pour autant terminée, du point de vue notamment de sa dimension la plus dramatique, le chômage. Selon l’OIT, 20 millions de personnes, dans le monde, ont perdu leur emploi en un an. 5 millions pourraient s’y ajouter début 2010.
De plus la reprise reste limitée et fragile. Les taux de croissance restent très inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise, insuffisants pour juguler les pertes d’emplois dans la plupart des pays et plusieurs évènements (menace de faillite de Dubaï, baisse de la notation de la Grèce, forte aggravation du chômage aux Etats-Unis en décembre) ont régulièrement relancé les spéculations sur un scénario de crise dit en « W », c’est à dire avec un 2ème pic de récession dans les prochains mois. De plus la reprise n’a pu s’ amorcer que sous l’effet d’un
traitement de choc sous forme de liquidités fournies à profusion par les banques centrale et d’argent public injecté par milliards par les Etats. Mais ce traitement, s’il était indispensable, pose aujourd’hui des problèmes redoutables : méfiance par rapport à la valeur de la monnaie et aux capacités de remboursement des Etats, surabondance des liquidités alimentant la spéculation et la formation de nouvelles bulles, explosion des dettes publiques.
La grande question reste donc aujourd’hui celle de la stratégie de sortie de crise, avec une certitude, trop de précipitation dans l’interruption du traitement provoquerait irrémédiablement un nouveau plongeon de l’économie. Avec une autre certitude aussi, tout ne dépendra pas de la plus ou moins grande pertinence des politiques publiques. L’ampleur de la crise, comme d’ailleurs la perspective de la crise écologique, imposent de revoir en profondeur les règles de fonctionnement du système. Il n’est pas sûr que Pittsburgh et Copenhague en aient
vraiment pris le chemin…
Pour les économies avancées, une reprise en ordre dispersé
L’activité des économies avancées, après s’être stabilisée au 2ème trimestre 2009 (0,0 %), a rebondi au
3ème trimestre 2009 (+0,5 %), sous l’effet principalement des plans de relance et du retour vers la
normale de la situation financière. Cette reprise de l’activité n’est pas homogène. Ainsi, si la reprise de
l’activité a été franche aux États-Unis, en Allemagne, en Italie et au Japon, elle a été plus modérée en France,
alors que l’Espagne et le Royaume-Uni ne sont toujours pas sortis de récession .
Au 2ème trimestre, le rebond de la demande des pays émergents avait entraîné une stabilisation du commerce
mondial après 2 trimestres de chute. Au 3ème trimestre, le redressement de la demande des économies avancées venant s’y ajouter, le commerce mondial a nettement progressé (+4,3 %), ce qui a notamment profité aux économies très dépendantes du commerce extérieur comme l’Allemagne et le Japon .
Les économies émergentes, et plus particulièrement, Chine et Sud-Est asiatique, ont nettement progressé
au 3ème trimestre 2009.
Les marchés interbancaires ont retrouvé un fonctionnement normal au 3ème trimestre, ce qui se
répercute progressivement sur les taux d’intérêt que les banques pratiquent vis-à-vis des ménages et des
entreprises. Ces taux ont nettement baissé depuis le point haut atteint après la faillite de Lehman Brothers.
De même, le nombre de banques déclarant durcir leurs conditions de financement a nettement diminué.
Toutefois, le coût du financement des entreprises reste supérieur à ce qu’il était début 2007. Par ailleurs, si les banques cessent de durcir les conditions d’octroi du crédit, elles ne les ont pas encore assouplies. En France, le secteur bancaire s'était engagé fin 2008 à faire progresser le montant des crédits accordés aux entreprises et aux ménages de 3 à 4% sur l'année 2009, en échange de l'injection par l'Etat de 10,5 milliards d'euros au capital des six plus grandes banques privées françaises. La promesse ne sera pas tenue. En novembre, le
montant des crédits n’avait progressé en un an que de 1% (+3,7% pour les ménages mais –2,3% pour les entreprises, -17,5% pour les crédits de trésorerie et –25% pour les nouveaux crédits).
Pour la suite, les conditions de financement des ménages et des entreprises devraient s’améliorer tout en restant plus tendues qu’avant la crise.
Dans un grand nombre de pays, les marchés immobiliers semblent se ressaisir après la violente crise
qu’ils ont traversée (prix et volumes de transactions). Ces signes d’amélioration sont encore fragiles et l’activité reste nettement inférieure à ce qu’elle était avant la crise.
Au total, le PIB des économies avancées croîtrait d’environ 0,4 % par trimestre jusqu’à mi-2010 (après +0,5 % au 3ème trimestre 2009). Cette modération de la croissance des économies avancées tient à un moindre soutien des plans de relance, dont beau coup sont arrivés à leur terme.
Cette moyenne masquerait d’importantes disparités. L’activité américaine bénéficierait encore du plan de relance, qui prévoit notamment d’importantes mesures de soutien du pouvoir d’achat des ménages au 1er semestre 2010. L’activité en Allemagne continuerait d’augmenter au 1er semestre 2010 (+0,4 % puis +0,5 %). Par contre l’Espagne serait encore durement touchée par la crise immobilière; la faiblesse de la demande intérieure italienne, qui n’a quasiment pas été soutenue par un plan de relance, pèserait sur l’activité; celle du Royaume-Uni serait pénalisée par la hausse de la TVA au 1er janvier; la demande intérieure japonaise serait toujours handicapée par la faiblesse chronique du revenu des ménages. De son côté la Chine table sur une croissance de 9,5% en 2010 !
Pour la France, une croissance qui reste anémique début 2010
Pour la France, les exportations progresseraient début 2010 sur un rythme plus modéré qu’à la fin 2009 (acquis de croissance à la mi-2010 de +4,1% après un recul de –10,8% en 2009). La hausse se ralentirait aussi pour la production industrielle (acquis de croissance à la mi-2010 de +2,8% après un recul de –11% en 2009) alors qu’elle se maintiendrait pour les services. En revanche, au 3ème trimestre 2009, la production dans le secteur de la construction s’est de nouveau nettement contractée : -2,1 % après -0,7 %
au 2ème trimestre 2009.
Selon les enquêtes, la baisse serait moins marquée début 2010 (acquis de croissance à la mi-2010 encore
fortement négatif, -3,3%, après un recul de -5,6% pour 2009).
Au total, l’activité économique s’inscrirait encore en hausse modérée
sur les trois prochains trimestres (+0,4 % environ par trimestre), le ralentissement dans l’industrie manufacturière étant compensé par la moindre baisse de l’activité dans la construction. La France se situerait ainsi dans la moyenne de l’ensemble des économies avancées.
Sur l’année 2009, le PIB serait en baisse de -2,3 % après une croissance de 0,3% en 2008. Mais l’acquis de croissance pour 2010 à l’issue du deuxième trimestre serait positif (+1,1 %)
La France a, dans un premier temps, mieux résisté que beaucoup d’autres à la crise. N. Sarkozy ne cesse de s’en attribuer le mérite, même si c’est le « modèle social français », qu’il a si violemment dénoncé pendant sa campagne, qui en est à l’origine. Mais tout semble indiquer que la reprise en France, tout en restant dans la moyenne des économies avancées, sera plus difficile qu’aux Etats-Unis ou en Allemagne.
Après une hausse d’une brutalité sans précédent, le chômage va continuer de progresser
Pôle-emploi vient d’annoncer, pour novembre 2009, 2,63 millions inscrits en catégorie A (sans emploi recherchant activement un emploi), soit +22% en un an, et un nombre total d’inscrits, toutes catégories confondues, de 4,31 millions, soit +20% en un an et 750 000 personnes de plus qu’il y a 18 mois.
Depuis le 2ème trimestre 2009, la hausse du chômage s’est modérée, la reprise de l’activité freinant le rythme des pertes d’emploi. Le taux de chômage s’établit à 9,1% au 3ème trimestre 2009 après 8,6% au1er trimestre 2009 et 7,1% en 2008 .
Depuis le retournement de conjoncture de 2008, le taux de chômage a ainsi progressé de 2 points retrouvant ainsi son niveau d’avant la baisse de 2006-2007. Le pays a déjà connu des périodes où le chômage était plus important, mais il n’avait jamais été confronté depuis la guerre à une hausse aussi
brutale et rapide.
Le choc a été particulièrement violent pour les jeunes. Ainsi le taux de chômage des jeunes actifs (23,8%) est 3 fois plus important que celui des 25-49 ans (8,2%), mais surtout se dégrade beaucoup
plus vite -4,6 pts en un an contre –1,6 pts.
La situation va continuer de s’aggraver en 2010. En effet les suppressions d’emploi, en dépit de leur ampleur, ne sont pas encore à la hauteur du recul de l’activité. La productivité du travail est l’indicateur qui mesure la quantité de richesses produites par chacun de ceux qui occupent un emploi. En temps normal, cet indicateur progresse d’environ 1,5% par an (meilleures machines, progrès d’organisation, etc.). Au 1er trimestre 2009, elle avait au contraire régressé de –2,6% en un an, ce qui signifie que les effectifs étaient alors de 2,6+1,5= 4,1%
supérieurs à la normale (soit un surplus d’1 million d’emplois). De nombreux employeurs ont en effet préférer, plutôt que de licencier, recourir aux RTT, au chômage technique ou au chômage partiel qui avec l’aide de l’Etat a concerné 320 000 salariés au 2ème trimestre 2009. Les entreprises ne vont pas à terme maintenir une situation qui pèse sur leur rentabilité, surtout dans une période où les banques sont réticentes à les financer. La part des profits dans la valeur ajoutée est en effet descendue à 30,1%, soit le niveau le plus bas depuis 1985.
C’est ce qui explique qu’en dépit d’une sortie de récession dès le 2ème trimestre 2009, les suppressions d’emplois se soient poursuivies depuis et se poursuivront encore en 2010 à un rythme élevé.
Productivité
En effet, au 3ème trimestre 2009, la productivité accusait encore une perte de 0,9% sur un an, ce qui correspond à des sureffectifs de 0,9+1,5 = 2,4%, soit 550 000 emplois. Ce qui signifie qu’il faudrait pour créer de nouveaux des emplois une croissance d’au moins 2,5%, comme l’a d’ailleurs confirmé F. Fillon. Un tel niveau de croissance semble pour l’instant inatteignable.
Fin 2009 et début 2010 le chômage va donc continuer d’augmenter, même si c’est un peu moins rapidement : 9,4% de la population active au 4ème trimestre 2009 (9,8% avec les DOM) et 9,8% au 2ème trimestre 2010 (10,2% avec les DOM), soit son plus haut niveau depuis 1999.
A noter aussi que le gouvernement après avoir considérablement réduit les contrats aidés en 2007 et 2008 au prétexte qu’ils n’étaient pas de véritables emplois a fait volte face en 2009, du moins au niveau des effets d’annonce. Dans les faits, le nombre de contrats aidés a baissé de 63 000 en 2008 et n’est finalement remonté que de 48 000 en 2009 et ne devrait pas s’accroître au 1er semestre 2010 .
Rebond « surprenant » du cours des matières premières Après leur forte chute de 2008, les matières premières ont repris dès le 2ème trimestre 2009 le cycle haussier initié en 1999 et qui devrait se poursuivre en 2010. Le FMI vient de se déclarer surpris par la rapidité et l’ampleur de ce rebond (plus marqué pour les énergies et les métaux que pour les ressources agricoles qui avaient, elles, mieux résisté en début de crise) (
Alors même que les stocks étaient très élevés du fait de la récession, l'indice des prix des matières premières du FMI a bondi de plus de 40% sur les huit mois qui ont suivi le creux de la production industrielle en février 2009. Lors des précédentes crises, cet indice avait seulement progressé de 5% en moyenne.
D’une part le rebond a été d’autant plus vigoureux que la chute avait été forte, mais les investisseurs ont aussi retrouvé plus vite confiance dans les actifs les plus risqués du fait de l’engagement massif des Etats dans les plans de relance. Pour répondre aux éventuels pics de la demande, les secteurs des matières premières devront accroître leurs capacités, alimentant ainsi, selon le FMI, un cycle « vertueux ».
Concernant le pétrole, le cours est remonté et semble se stabiliser aux environs de 80$ le baril après avoir atteint son point bas de 32$ le baril en décembre 2008, suite à une chute sans précédent (150$ le baril 6 mois avant).Face à une situation économique qui reste incertaine, l’OPEP vient de décider de maintenir le niveau de production décidé au plus fort de la crise, ce qui pourrait conduire en cas de développement de la demande à de nouvelles hausses du prix du baril.
Le grand retour de l’or
Ne rapportant rien, posant le problème majeur de son stockage, en baisse depuis le début des années 80, l’or était passé de mode. Mais le caractère « réel » de cet actif l’a fait apparaître comme une valeur « refuge » dans cette période de crise et a intéressé tous les investisseurs, y compris les banques centrales. En un an, l'or a gagné 40%, soit une hausse deux fois plus importante que la CAC 40, atteignant même son plus haut historique le 13 décembre à 1227$ l’once, progressant beaucoup plus vite que le pétrole et l’euro. Ce
mouvement devrait se poursuivre sous l’effet de plusieurs facteurs :
- la faiblesse du dollar dont les pays émergents, notamment, se détournent. Les pays asiatiques, la Chine en particulier, critiquent la
suprématie du dollar. La Chine, dont environ 80% des réserves de change sont libellées en dollars, a, comme l’Inde et la Russie, dans un
souci de diversification de ses réserves de change, renforcé ses réserves d’or (+76%). Elle confirme ainsi sa volonté de voir émerger une
nouvelle monnaie internationale qui remplacerait le dollar.
- la crainte que les banques centrales, en maintenant à leur niveau actuel, proches de 0 leurs taux directeurs, laissent filer l’inflation
dans un premier temps afin de mieux conforter la reprise. L’or apparaît comme une bonne couverture contre la hausse des prix.
- enfin, pour se protéger de la perte de valeur de leurs actifs, les investisseurs recherchent un refuge physique, dans le pétrole, les
métaux de base, et avant tout dans l'or. Dans un contexte où certains pays européens se trouvent en difficulté (dégradation des notes de la Grèce, mise sous surveillance de l'Espagne, inquiétudes pour le Portugal, l’Italie), l'or voit son rôle de valeur refuge contre le risque souverain renforcé. Les banques centrales, structurellement vendeuses d’or, le vendent moins facilement depuis la crise ou même en rachète.
Beaucoup d’observateurs soulignent que toutes les conditions sont réunies pour la constitution d’une nouvelle bulle spéculative.
Redémarrage de l’inflation
Dans les économies avancées, l’inflation « sous-jacente » mesurée en retirant de l’indice les prix de l’énergie, des produits frais et des tarifs publics est sur une tendance à la baisse mais elle reste presque partout positive. Cette baisse tient d’abord à la faiblesse de la demande qui contraint les entrepreneurs, tout au long de la chaîne de production et de distribution, à contenir leurs prix pour conserver des clients. Elle tient également à la hausse du chômage et à la modération salariale qu’elle induit. La hausse récente des prix des matières premières, et notamment du pétrole, viendrait limiter cette baisse de l’inflation sous-jacente en se diffusant progressivement aux prix à la consommation.
En France, l’inflation sous jacente se replierait légèrement de 1,8% en octobre dernier à 1,7% en juin 2010. Par contre en intégrant les prix de l’énergie, dont on a vu qu’ils avaient beaucoup augmenté, l’inflation d’ensemble qui croît depuis l’été continuerait à augmenter d’ici la mi-2010 passant de –0,2% en octobre 2009 à +1,5% en juin 2010 .
Ces chiffres devraient être revus à la baisse du fait de la non application de la taxe carbone au 1er janvier qui devait contribuer pour 0,3 pts à cette progression.
Pour la zone euro, l’inflation accélère, devrait atteindre 0,9% en juin, mais reste cependant pour l'instant très éloignée de l'objectif légèrement inférieur à 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de la stabilité des prix.
Par contre, la déflation frappe de nouveau le Japon et menace l’Irlande et l’Espagne.
Vers un ralentissement de la consommation Au 3ème trimestre 2009, la consommation est restée stable.
Même si le pouvoir d’achat des ménages est resté dynamique (effet des baisses d’impôts du plan de relance et inflation négative), les ménages sont restés prudents face au chômage : leur taux d’épargne a atteint un niveau historiquement élevé ‘(17,1% de leur revenu contre 15,0% un an avant).
Au 4ème trimestre, la consommation augmente sensiblement (+0,7 %), les mesures d’aide à l’automobile jouant à plein avant la date butoir du 1er janvier 2010. Le pouvoir d’achat progressant peu, ces dépenses sont financées en puisant dans les sommes épargnées les trimestres précédents.
Au premier semestre 2010, la consommation ralentirait (+0,3 % au 1er trimestre, puis 0,2% au 2ème), du fait notamment du contrecoup des achats d’automobiles anticipés au trimestre précédent et du regain d’inflation.La stabilisation du marché de l’immobilier devrait se traduire par une atténuation progressive de la baisse de l’investissement des ménages entamée en 2008 (-3,1 %, -1,8 % et -0,2 % sur les trois prochains trimestres
Politiques budgétaires : relance ou rigueur ?
Ni la consommation, ni l’investissement des entreprises, toujours confrontées à des surcapacités de production ne sont en mesure de soutenir durablement l’activité. Au 2ème et 3ème trimestres 2009, l’amorce de reprise est avant tout le résultat des plans de relance coordonnés. Mais ce soutien à l’activité, s’ajoutant aux effets de la récession, s’est fait au prix d’un creusement considérable des déficits publics quifrappe la plupart des pays, à un niveau inédit en temps de paix.
En France, la dette publique, calculée selon les critères européens de Maastricht et qui recouvre les comptes de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, s'élevait fin septembre à 1.457 milliards d'euros, en hausse de 29,4 milliards en trois mois (23,4 milliards pour l’Etat, 5,9 milliards pour la Sécurité sociale et 0,5 milliards pour les collectivités territoriales). Cela représente 75,8% du PIB, soit 1,9 point de plus qu'à la fin juin et bien au-delà du seuil de 60% autorisé par le pacte de stabilité européen. Selon la loi de finances, la dette publique qui était de 67,4% en 2008 serait de 77,9% en 2009, 84% en 2010 et 91% en 2013. Le déficit public français atteint aussi des niveaux record: 8,2% du PIB cette année et 8,5% en 2010
La situation semble bien pire qu’en 2007 où F. Fillon parlait déjà de faillite. Ce constat doit cependant être nuancé. La dette dont il s’agit ici est une dette brute qui ne tient pas compte des actifs financiers ou autres que possède l’Etat. Pour prendre l’exemple de la France, en 2008, si l’on retranchait de la dette brute (67,4% du PIB) les seules participations financières de l’Etat, la dette publique ne s’élevait plus qu’à 44,5% du PIB.
La question de la soutenabilité d’une telle évolution reste évidemment posée.
Sur le court terme, des pays comme la France, l’Allemagne, les Etats-Unis ne risquent pas de faire défaut et continuent de lever massivement des fonds sur les marchés à des taux d’intérêts qui n’ont jamais été
aussi bas, d’autant plus facilement que l’épargne à la recherche de placements sans risques est abondante. La situation est plus compliquée pour la Grèce, l’Irlande et dans une moindre mesure le Royaume Uni.
Mais le véritable débat porte sur le moyen et le long terme.
Il a opposé en France les promoteurs du grand emprunt (« la dette ne pourra se résorber que par la croissance et donc par l’investissement ») et les partisans de la rigueur (« la dette sera d’autant plus difficile à enrayer que l’on
aura différé le rééquilibrage des comptes »). N. Sarkozy a finalement choisi les seconds en fixant le montant de l’emprunt à 35 milliards d’euros (en fait 22 si l’on tient compte des remboursements des banques), bien loin des 100 milliards un moment envisagés et en présentant l’opération sous un jour qui se voulait rassurant (annonce à cette occasion d’une conférence nationale en janvier sur les moyens de résorber la dette et les déficits).
C’est aussi le choix d’institutions comme le FMI ou la Commission européenne qui demande à la France de revenir dans les clous des 3% de déficit d’ici 2013. Celle-ci souligne que le retour de la croissance devrait réduire automatiquement la dette, mais pas suffisamment. La production restera durablement inférieure à ce qu’elle était avant la crise, générant moins de recettes fiscales, alors que les dépenses s’alourdiront du service
de la dette.
La France a finalement accepté de s’inscrire dans l’objectif de la Commission, sous réserve d’une croissance suffisante. Difficile dans ce schéma d’échapper à la récession, notamment si les pays voisins mettent en oeuvre des politiques identiques. Mais surtout la France a annoncé qu’elle le ferait sans augmentation d’impôts.
Ce qui signifie que l’on va encore amplifier les coupes dans les budgets sociaux (Education,
Santé notamment), logique que même la Cour des comptes conteste aujourd’hui. D’autant plus que le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne permet que 500 millions d’économies annuelles.
Les solutions les plus crédibles devraient maintenant être recherchées du côté des recettes : juguler l’évasion fiscale (40 milliards d’euros par an), revenir sur les réductions d’impôts décidées depuis 2000 (66 milliards d’euros par an), réduire les niches fiscales (73 milliards d’euros par an). Cela suppose que l’exécutif revienne sur ses à priori idéologiques sur les impôts et la loi TEPA. Les 167 millions d’heures supplémentaires
exonérées déclarées au 3ème trimestre 2009 ne sont-elles pas l’équivalent de 420 000 emplois à temps plein ? Ne convient-il pas aussi, dans cette conjoncture, de revenir sur les mesures qui depuis 10 ans incitent les salariés à retarder leur départ en retraite au delà de 60 ans, qui se traduit par une hausse, malgré la crise, du taux d’emploi des salariés de plus de 55 ans , avec en parallèle la chute brutale de celui des moins de 25 ans !
Bernard Boisseau
Sources : Insee (notamment note de conjoncture de décembre 2009), Ocde, Fmi, Eurostat, Ofce
Presse de novembre 2009 à janvier 2010 ( notamment AFP, Le Monde, Les Echos)
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