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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



Recherche

Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 11:20

 

Les insultes d'un PDG US fascisant, la trahison de la CFDT signant un accord de régression absolue avec le Medef, le coup d'Etat institutionnel que veut perpétrer le gouvernement en exigeant du Parlement sa transcription ne varietur dans la Loi, les caniches de Bruxelles prêts à négocier avec les USA un accord transatlantique sans contreparties utiles aux populations européennes, tout cela démontre que la lutte des classes n'est pas une fantasmagorie et que les avancées sociales réelles supposent des forces qui portent les revendications . Il est plus que temps de s'y mettre...

Le 5 mars déjà!

 Ci-dessous une analyse de notre ami Pierre Assante, toujours fidèle à une référence théorique toujours valide.

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Lois du capital, et actualités 2013 de la production.

Classe ouvrière, « couches moyennes » et les conditions d’une Alliance.

 

"...Ce que les ouvriers produisent en fait, c’est de la plus-value. Aussi longtemps qu’ils en produisent, ils ont de quoi consommer. Mais dès que cela cesse, leur consommation cesse, parce que cesse leur production. Ce n’est nullement parce qu’ils produisent un équivalent pour leur consommation qu’ils ont de quoi consommer. Bien au contraire, sitôt qu’ils ne produisent qu’un équivalent de ce genre, leur consommation cesse, ils n’ont pas d’équivalent à consommer. Ou bien leur travail est arrêté ou réduit, ou bien, dans tous les cas, leur salaire est abaissé. Dans la dernière occurrence (si le niveau de la production reste inchangé), ils ne consomment pas un équivalent de leur production. Mais si ces moyens leur font défaut, alors ce n’est PAS parce qu’ils ne produisent pas assez, c’est qu’ils reçoivent trop peu de leur produit...."

 

Théories sur la plus-value (Livre IV du « Capital »), Tome II, Page 618, Marx,

 

Qu’il a-t-il de changé en 2013 de cela ?

 

L’actualité de l’emploi, des salaires et de la production nous montre que les mêmes « lois » du capital fonctionnent de la même façon.

 

En allant plus loin et en actualisant notre analyse, l’on peut constater que l’explosion des capacités productives (les hommes, leur machines, leurs savoirs et leurs cultures) sous l’effet de leur révolution scientifique et technique, leur gestion mondialisée élargie, dans le travail, les Etats, a élargi aussi la masse des profits sur lesquels « jouer ». Mais on peut constater aussi que cet élargissement considérable de la masse des profits, et de celle de la financiarisation et de la spéculation élargie qui en résulte, ne modifie en rien les « mécanismes » du capital et leur effet.

 

La question de l’alliance entre classe ouvrière au sens strict et « couches moyennes » au sens large, si elle est de plus en plus d’actualité pour construire les alliances politiques nécessaires, ne demeure pas moins dépendante d’une réponse commune à cette réalité que pose Marx dans ce texte et dans toute son œuvre économico-philosophique essentielle au développement de notre conscience humaine, même s’il n’est pas question ni de la dogmatiser, ni de la momifier, mais de la développer ; d’une réponse commune basée sur les intérêts divers et communs de la vie de l’individu dans la vie de l’humanité.

 

Une alliance ne peut se concevoir sans une base sociologique qui sous-tend la base politique. Toute autre démarche ne peut qu’aboutir à la collaboration de classe avec le capital, c’est-à-dire un interclassisme mortel pour l’action et le développement humains.

 

L’œuvre de Marx et sa continuation en santé, c’est le dépassement théorique de la philosophie et de l’économie politique partant de leur réalité du moment et développant ce qu’elle contient d’avenir en santé.

 

Vous trouverez sur le lien suivant un plus large extrait des théories sur la plus-value.

http://pierreassante.fr/dossier/MARX_sur_les_crises_au_XIXeme.pdf

 

Pierre Assante, jeudi 21 février 2013

 

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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 08:46

Conférence hebdomadaire UTLA

UNIVERSITE DU TEMPS LIBRE AQUITAINE -  PAU

 

(Ouverte à tous)

 

Vendredi 22 février  2013

 

à 17 h 30

 

 

Amphi 600 (Faculté de Droit)

 

 

 

Protection des cultures, révolutions agricoles et agriculture durable

 

Par

 

Catherine REGNAULT-ROGER

 

Biologiste à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour

 

 

L’évolution de l’agriculture n’est pas linéaire. Au cours des siècles passés, l’agriculture a profondément changé de visage à travers des innovations agronomiques et techniques, des modifications sociales, juridiques et politiques qui impactent notre environnement géographique, écologique et social. Ces changements s’opèrent au cours des périodes critiques qu’on peut qualifier de révolutions agricoles. Elles ne vont pas sans réticence et sans incompréhension et suscitent des débats à la hauteur des enjeux.

La protection des cultures se trouve au cœur des deux dernières révolutions agricoles qui ont eu lieu au cours du XXè siècle et se poursuivent actuellement. En matière de protection phytosanitaire, les évolutions technologiques se sont appuyées tour à tour sur des techniques manuelles et empiriques, l’utilisation de produits naturels puis chimiques et les outils génétiques. Les pesticides organiques de synthèse et les biotechnologies végétales, technologies innovantes en leur temps sont aujourd’hui controversés. S’inscrivent-elles dans une approche pour l’agriculture durable ? Nous examinerons cette question dans une perspective bénéfice-risque (C.R.R)

Catherine Regnault-Roger est Professeur de biologie à l’UPPA, membre de l’Académie d’Agriculture de France, membre du Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies(HCB) et vice-présidente du Comité de surveillance biologique du territoire (CSBT)

Auteur d’environ 200 travaux et publications dont les ouvrages  «Enjeux Phytosanitaires pour l’agriculture et l’environnement» 2005 (Regnault-Roger, coord), «Biopesticides d’origine végétale» 2002 (Regnault-Roger, Philogène, Vincent, coord) , 2004 (édition espagnole), 2005 (éd anglaise) 2008 seconde éd française, «la protection des graines de légumineuses pour une agriculture durable en Afrique 2011(Glitho, Huignard, Monge, Regnault-Roger, coord), les « révolutions agricoles en perspective » 2012 (Regnault, Arnauld de Sartre, Regnault-Roger, coord).

Vient de paraître : Les révolutions agricoles en perspective, 2012 (Regnault, Arnauld de Sartre, Regnault-Roger coordination)



Frédéric Bidouze
Maître de conférences en histoire moderne
Université de Pau et des Pays de l'Adour
Département d'Histoire
Tel. 0559407282-0559407339
Co.Directeur du Master Enseignement en histoire-géographie
Tel. 0559407948

Directeur de l'Université du Temps Libre d'Aquitaine-Pau
temps.libre@univ-pau.fr / Tél. 05 59 30 45 07
http://utla.univ-pau.fr

http://periegete.com
http://univ-pau.academia.edu/Fr%C3%A9d%C3%A9ricBidouze
http://fredericbidouzeutla.over-blog.com/

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 09:41
Ancrer le Parti Socialiste à gauche
(Démocratie et Socialisme)

 

Selon une étude réalisée par l'Ifop en janvier 2013, 64 % de la population considère que

la lutte des classes est une réalité. À la veille de 1968, ils n'étaient que 44 % à le penser.

La plus forte progression concerne les individus âgés de 25 à 34 ans et de 50 à 64 ans,

respectivement de 27 et 21 points. Il s'agit de deux catégories d'âge charnières du salariat,

plus vulnérables que les autres à la dégradation de la conjoncture.

 

Cette évolution interroge le discours sur le glissement à droite de la population en France. Et

révèle les confusions couramment réalisées à ce sujet. L'indicateur le plus souvent retenu

pour illustrer cette tendance est celui du vote ouvrier. Le repère donné est celui des élections

législatives de 1978, lorsque les listes de gauche avaient totalisé plus de deux tiers des

suffrages ouvriers contre moins de la moitié lors du scrutin de juin 2007. 

Ce moindre alignement électoral ne s'exprime pourtant pas dans une généralisation de la

défiance envers les organisations syndicales ni dans un affaiblissement des formes de

mobilisation collective. Dans une enquête récente menée par les sociologues Guy Michelat

et Michel Simon 78 % des actifs déclarent être prêts à recourir à la grève pour faire

connaître leurs revendications et 52 % à estimer que l'influence des syndicats n'est

pas assez importante.

Il ne débouche pas non plus sur une perte de pertinence du clivage gauche-droite, ni sur un

changement de nature du vote socialiste. En 2012 seulement moins d'un tiers des électeurs

affirment ne pas se positionner sur un axe gauche-droite. De même que la courbe du vote

pour François Hollande au second tour de la présidentielle est une fonction inverse du

niveau de revenu des électeurs.

 

Parler d'une « droitisation » des « classes populaires » relève donc d'une entreprise

idéologique douteuse.

  Le décrochage électoral d'une partie des ouvriers et employés renvoie plus aux nouvelles

dynamiques d’exclusion territoriale et de désertification économique qu'à celle d'une réelle

désaffiliation politique. Ces électeurs ne votent pas Front National parce qu'il est plus à

droite mais parce que celui-ci vient à eux. 

La différence est de taille. Elle explique l'enjeu décisif de la bataille pour ancrer le Parti

Socialiste à gauche et la nécessité d'unir les travailleurs autour d’une action politique qui

protège et émancipe.

 Les débats sur le contrôle des licenciements, l’encadrement du marché du travail ou

le financement des retraites sont autant de jalons pour consolider les liens de

confiance entre majorité sociale et majorité politique.

 

 

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Appel contre l’accord national interprofessionnel du 11 janvier

Un ANI qui nous veut du mal
mardi 19 février 2013
 

L’accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier signé par le patronat et certaines organisations syndicales représente un recul social majeur.

Les soi-disant « nouveaux droits pour les salariés » sont en réalité de portée limitée et comportent nombre de dérogations et de dispositions qui en permettent le contournement.

Par contre, les mesures en faveur du patronat portent des coups sévères au droit du travail.

Cet accord s’inscrit dans le droit fil des préconisations, appliquées partout en Europe, de la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) : démantèlement du droit du travail, chantage à l’emploi pour baisser les salaires et les droits sociaux au nom de la compétitivité.

Il contribuera ainsi à la spirale dépressive dans laquelle les politiques d’austérité enfoncent l’Union européenne.

L’accord aggrave encore, après les lois Fillon de 2004 et 2008 qu’il faut abroger, la remise en cause de la hiérarchie des normes en permettant de nouveau qu’un accord d’entreprise soit moins favorable que la convention collective et que la loi : en cas de « graves problèmes conjoncturels » de l’entreprise (quelle entreprise ne connaît pas de problème conjoncturels et surtout qui en jugera ?), il ne laisse d’autre choix au salarié que d’accepter la baisse de son salaire et l’augmentation de son temps de travail sous peine de licenciement.

L’accord réduit considérablement les droits et les possibilités de contestation et de recours à la justice des salariés et de leurs représentants. Il remet en cause des prérogatives importantes des instances représentatives du personnel et renforce le pouvoir des employeurs, notamment celui d’imposer la « mobilité » des salariés (changement de lieu ou de poste de travail).

Loin de permettre « la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés » cet accord va, au contraire, aggraver la précarité du travail en libérant le patronat de nombre d’obligations.

En dépit des promesses qui avaient été faites par le gouvernement, l’accord ne réduit pas les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, alors même que la précarité de l’emploi concerne en premier lieu les femmes, prépondérantes dans le temps partiel (80%) et plus souvent touchées par les CDD, le chômage et le sous-emploi.

Enfin cet accord est illégitime. Il a été signé par trois confédérations syndicales représentant une minorité de salariés, alors même que les règles de représentativité syndicale sont sur le point de changer.

  Les parlementaires de droite se disent prêts à voter ses dispositions telles quelles, mais ni le président de la République, ni la majorité de l’Assemblée nationale n’ont été élus pour faire reculer les droits des salariés.

Transposer ces reculs sociaux dans la loi représenterait donc un grave déni démocratique.

Nous appelons les salariés-es, et plus largement, tous les citoyens-nes à lire ce texte, à l’analyser, à tenir partout des réunions pour en débattre ensemble et faire entendre leurs exigences auprès de leurs élus, tout particulièrement ceux de gauche, pour qu’ils ne votent pas ce texte.

L’heure est bien plutôt à la sécurisation des emplois contre les licenciements, pour un travail de qualité, sans précarité, avec des droits sociaux de haut niveau pour les salariés, les chômeurs et les retraités.

Nous ferons tout pour que cet accord n’acquière pas force de loi et nous appelons à soutenir toutes les initiatives en ce sens, en particulier les mobilisations syndicales.

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 09:35

 

Présentation de 52 amendements à l’avant-projet de loi transcrivant l’ANI du 11 janvier 2013 –


Exposé des motifs

 

En 1841, le député De Beaumont déplorait en chœur avec le patronat « le premier acte de règlementation de l’industrie qui, pour se mouvoir, a besoin de liberté » ; anticipait : « …il ne s’agit aujourd’hui que des enfants en bas-âge, mais soyez sûrs, un temps long ne s’écoulera pas sans qu’il s’agisse aussi de règlementer le travail des adultes ! » et redoutait surtout que l’application de cette règlementation puisse être un jour contrôlée par une inspection du travail « plus dangereuse que les grèves »

Depuis, chaque ligne, chaque mot, chaque virgule de ce qui, pour l’essentiel, est inscrit dans le Code du travail sont faits de la sueur, de la souffrance et du sang des travailleurs : du travail des enfants et des femmes à l’amiante, de la journée de 8 heures aux pesticides, des congés payés aux travaux du bâtiment, de l’embauche au licenciement, du « livret ouvrier » du XIXème siècle au « passeport orientation et formation » du XXIème.

Ce droit du travail, pour être essentiel, est de tous les droits celui qui est le plus méconnu, le moins enseigné et celui dont la violation demeure la plus impunie.

 

Or voilà qu’aujourd’hui on demande au Parlement de légiférer (le député De Beaumont protesterait avec véhémence), en procédure d’urgence, pour…le dérèglementer (le député De Beaumont admirerait l’évolution des choses).

Car, à y regarder de près, ce que l’avant-projet de loi ambitionne en retranscrivant fidèlement l’ANI du 11 janvier 2013 signé par des organisations syndicales minoritaires, ce n’est pas la prise « à bras le corps » des « principaux enjeux de notre marché du travail » ; c’est de favoriser plus encore le glissement de celui-ci, depuis plus de trente ans, vers un marché des travailleurs, où règne la guerre de tous contre tous sous la pression du chômage et de la substitution progressive des qualifications, précises et collectives, par des « compétences » aussi arbitraires et fumeuses qu’individuelles.

Présenté comme « historique » par le MEDEF, il l’est assurément. Et, pour en juger, l’histoire mérite en effet d’être convoquée car il s’agit d’un grand bond en arrière vers des époques qu’il serait cruel de dater. Le fondement du droit du travail est, contrairement au droit civil, l’inégalité des parties au contrat : le volontariat n’existe pas en droit du travail qui est là pour tempérer cette extrême inégalité, le lien de subordination qui contraint le salarié de l’embauche aux sanctions et au licenciement en passant par l’exécution du contrat de travail. C’est cette inégalité qui a entraîné la hiérarchie des normes qui lui étaient applicables : en bas, la loi, égale pour tous, que l’on ne peut enfreindre ; puis les conventions collectives de branche qui ne peuvent être que plus favorables aux salariés ; puis les accords collectifs dont le champ d’application est plus restreint (accord d’entreprise par exemple) et qui ne peuvent prévoir eux aussi que des dispositions plus favorables que les conventions précitées ; et enfin le contrat de travail, qui ne peut déroger aux normes précédentes que de façon plus favorable. Ce principe fondamental qui préserve les salariés a été écorné, à partir des années quatre-vingt, notamment pour la durée du travail. Mais c’est la loi dite Fillon du 4 mai 2004 (reprenant, déjà, un ANI, de septembre 2003) qui l’a explicitement renversé ; suivie de la loi dite Warsman du 24 mars 2012 qui permet par accord collectif de faire moins bien que le contrat de travail. Sans être juriste, il suffit de regarder autour de soi pour voir que le droit du travail devient virtuel quand l’employeur peut ainsi s’affranchir de la loi, de la convention collective et même du contrat de travail (un exploit juridique historique, faire moins bien que le droit civil qui exige le respect du contrat par les deux parties).

Les amendements présentés viseront donc, pour nombre d’ entre eux, à rétablir cette hiérarchie des normesCe faisant, d’autres amendements – sur les contrats précaires et les procédures de licenciements collectifs pour motif économique – tenteront de répondre positivement à ce qui est censé être le but de la loi soumise au Parlement : la lutte contre le chômage.

A contrat inégal, justice particulière et contrôle attentif : depuis le XIXème siècle, les conseils de prud’hommes sont les seuls compétents pour juger de l’exécution et de la qualification de la rupture des contrats de travail et les agents de contrôle de l’inspection du travail se sont vu reconnaître par l’Organisation Internationale du Travail une indépendance par rapport au pouvoir politique dans l’exercice de leurs missions. Des amendements sont présentés pour réparer les graves atteintes à ces deux institutions et contribuer à améliorer leur fonctionnement.

- – - – - – - -

On ne peut faire l’examen de ce projet de loi sans dire un mot de la forme qui, en droit du travail est souvent indissociable du fond. Que dire de certaines formulations employées qui sont autant d’insultes à l’intelligence des salariés ? Ainsi, si l’on doit faire justice en rappelant que la transformation des plans de licenciement en plans « sociaux » puis en plans de « sauvegarde de l’emploi » sont à mettre au passif de gouvernements passés, on reste sans voix en découvrant que le chômage partiel est transmué en « activité partielle » (article 11) ; que les employeurs pourront de fait licencier impunément sous le couvert d’une « mobilité volontaire sécurisée » pouvant se conclure par une « démission » attestée…par la loi ! (article 3) ; que fleurissent des chimères juridiques, jusqu’ici impensées tant elles heurtent le droit en vigueur : des licenciements économiques… « pour motif personnel » par la grâce d’une « mobilité interne » (article 10), des licenciements économiques collectifs… « individuels » (article 12).

 

Une attention portée aux dates d’application des mesures prévues par le projet de loi permet de confirmer l’extrême déséquilibre de ce projet de loi : les mesures qui, sans y trop regarder, pourraient présenter quelque aspect favorable aux salariés sont reportées à des négociations aléatoires ou à de longs délais (articles 1, 57) ;  celles en faveur du patronat d’application légale immédiate (articles 3, 4, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18) et même anticipée comme on l’a vu avec des multinationales comme Renault.

 

Un certain nombre d’articles sont difficilement amendables tant ils sont déséquilibrés et leur retrait sera demandé : articles 3, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 17,18.

 

 

 

 

 

 

 

A défaut de retrait, ils feront l’objet d’amendements comme les autres articles, avec les objectifs suivants :

 

Article 1 : une couverture complémentaire santé prévoyance pour tous les salariés qui en sont privés ; d’application rapide (1er janvier 2014) ; comportant les mêmes garanties que pour les autres salariés ; sans mise en concurrence des assureurs

 

Article 2 : de réels services publics pour la formation professionnelle et pour l’orientation ; le retour à une formation professionnelle qui soit un droit et non un devoir ; la prise en compte obligatoire de la V.A.E  par l’employeur dans la classification du salarié

 

Article 3 : une mobilité externe pour le salarié, qui soit réellement volontaire, avec un retour possible à tout moment sur son poste ; le maintien de la compétence des prud’hommes sur la qualification de la rupture éventuelle du contrat de travail

 

Article 4 : le retour de la consultation préalable du comité d’entreprise préalablement à toute Offre Publique d’Acquisition ; le maintien des attributions économiques actuelles du comité d’entreprise et des modalités de sa consultation – ou, à défaut, des garanties portant sur la qualité et les délais pour cette consultation ; le maintien et l’accroissement des droits pour les CHSCT (élections, budget, formation, heures de délégation, obligation de faire)

 

Article 5 : l’extension du champ d’application (taille de l’entreprise et statut juridique) relatif à la présence d’administrateurs représentants les salariés aux conseils d’administration et de surveillance ; l’augmentation de leur nombre et leur protection juridique

 

Article 7 : l’encadrement réel de tous les contrats de travail précaires, quel que soit leur statut (CDD, intérim) par le versement au salarié d’une prime de précarité d’emploi plus importante qu’actuellement et sans exception liée aux cas de recoursla limitation, sauf dérogation accordée par l’inspection du travail, du nombre total ( 5 % ) de contrats précaires par entreprise ; la limitation plus forte de la durée des contrats à durée déterminée ; la limitation de la durée de la période d’essai pour les contrats à durée indéterminée

 

Article 8 : l’instauration d’une durée minimale de temps de travail pour les contrats de travail à temps partiel, sauf dérogation accordée par l’inspection du travail, et d’une seule interruption d’activité par journée la majoration à 25 % de toutes les heures complémentaires ; le retour à la hiérarchie des normes, de la loi à l’accord collectif et au contrat de travail

 

Article 9 : peu amendable

 

Article 10 : le respect de la compétence du juge prud’homal ; le rétablissement de la gratuité du recours à la juridiction prud’homale (suppression des 35 euros) ; la réouverture des conseils de prud’hommes supprimés en 2008

 

Article 11 : peu amendable

 

Article 12 : le respect des règles relatives au licenciement collectif pour motif économique

 

Article 13 : la fixation du principe de privilégier les critères sociaux sur celui des « qualités professionnelles » pour l’ordre des licenciements ; le retour du contrôle par l’inspection du travail des licenciements pour motif économique en lieu et place de l’accord collectif  ou de l’homologation prévu par le projet de loi l’inscription dans la loi des garanties d’indépendance des agents de contrôle de l’inspection du travail dans l’exercice de leur mission conformément à la convention n° 81 de l’Organisation Internationale du Travail ; l’extension de leurs prérogatives

 

Article 14 : l’obligation pour les entreprises de plus de 100 salariés qui ne connaissent pas de réelles difficultés économiques de trouver un repreneur en cas de fermeture d’un établissement ou, à défaut d’un repreneur, l’obligation pour l’Etat d’en assurer la continuité en privilégiant les formes de la reprise souhaitées par les salariés.

Article 15 : voir article 13

Articles 16 : le refus de la forfaitisation des dommages et intérêts et de l’instauration d’une procédure pour solde de tout compte et sans recours avant le passage devant le bureau de jugement des prud’hommes ; le rétablissement des délais de prescription des recours à la juridiction prud’homale

 

Article 17 retour aux rédactions antérieures du Code du travail

Article 18 : la suppression des contrats à durée indéterminée intermittent ; à défaut, détermination par la loi des secteurs qui connaîtraient une alternance « par nature » des périodes travaillées et non travaillées, puis autorisation par accord collectif étendu ou, en l’absence, par accord des délégués du personnel et de l’inspection du travail l’ouverture des droits

 

(…)

 
 
 
 

PROPOSITION D’AMENDEMENTS au projet de loi transcrivant l’ANI du 11 janvier 2013

 

Article 1

 

Amendement 1 :

Le I.- A est modifié comme suit :

« I. – A. – Avant le 1er juin 2013les organisations liées par une convention de branche se réunissent pour négocier afin de permettre aux salariés qui ne bénéficient pas d’une couverture collective à adhésion obligatoire en matière de remboursements complémentaires de frais de santé au niveau de leur branche d’accéder à une telle couverture avant le 1er janvier 2014.

« La négociation porte notamment sur :

« 1° La définition du contenu et du niveau des garanties ainsi que la répartition de la charge des cotisations entre employeur et salariés qui ne pourront être moins favorables aux salariés que celles définies par les dispositions de l’article L.911-7 du code de la sécurité sociale créé par la présente loi et que celles résultant de la moyenne des garanties, pour chaque risque, de l’ensemble des salariés bénéficiant d’une couverture collective à adhésion obligatoire à la date de la présente loi ;

« 2° Le choix de l’assureur.;

« 3° Le cas échéant, les modalités selon lesquelles des contributions peuvent être affectées au financement de l’objectif de solidarité, notamment pour l’action sociale et la constitution de droits non contributifs ;

« 4° Les cas dans lesquels la situation particulière de certains salariés peut justifier des dispenses d’affiliation ;

« Dans les branches professionnelles où un accord signé avant le 1er juin 2013 prévoit une couverture collective à adhésion obligatoire en matière de remboursements complémentaires de frais de santé, les organisations se réunissent pour examiner les modalités d’amélioration de cette couverture lorsqu’elle est moins favorable que celle fixée en application des dispositions de l’article L. 911-7 du code de la sécurité sociale créé par la présente loi, afin de permettre aux salariés d’accéder à une telle couverture avant le 1er janvier 2014.

 

Amendement 2 :

Le I.-B, devenu sans objet, est supprimé

Amendement 3 :

Le II 1° est modifié comme suit :

II. – Le code de la sécurité sociale est ainsi modifié :

1° Le chapitre Ier du Livre IX est complété par un article L. 911-7 et un article L. 911-8 ainsi rédigés :

« Art. L. 911-7. – A compter du 1er janvier 2014les entreprises dont les salariés ne bénéficient pas d’une couverture collective à adhésion obligatoire en matière de remboursements ou d’indemnisations de frais occasionnés par une maladie, une maternité ou un accident par le biais d’un accord de branche ou d’entreprise dans des conditions au moins aussi favorables que celles mentionnées au deuxième alinéa du présent article, sont tenues de faire bénéficier leurs salariés de cette couverture minimale par décision unilatérale de l’employeur.

« Un décret détermine le contenu et le niveau minimal des garanties, la part minimale du financement à la charge de l’employeur, ainsi que les catégories de salariés pouvant être dispensés de l’obligation d’affiliation, ces garanties minimales ne pouvant être moins favorables, pour chaque risque, que celles résultant de la moyenne pour l’ensemble des salariés bénéficiant avant le 1er juin 2013 d’une couverture collective à adhésion obligatoire.

« Art. L. 911-8. – Lorsque les salariés sont garantis collectivement, dans les conditions prévues à l’article L. 911-1, contre le risque décès, les risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité ou les risques d’incapacité de  travail ou d’invalidité, la convention, l’accord ou la décision ayant institué cette ou ces garanties prévoit le maintien de cette couverture au profit des anciens salariés en cas de rupture du contrat de travail ouvrant droit à prise en charge par le régime d’assurance chômage, selon les conditions suivantes :

« 1° Le maintien des garanties est applicable à compter de la date de cessation du contrat de travail et pendant une durée égale à la période d’indemnisation chômage, dans la limite de la durée du dernier contrat de travail appréciée en mois entiers, et sans pouvoir excéder douze mois ;

« 2° Le bénéfice du maintien de ces garanties est subordonné, jusqu’au 1er janvier 2014,  à la condition que les droits à couverture complémentaire aient été ouverts chez le dernier employeur ;

« 3° Les anciens salariés bénéficient du maintien de ces garanties à titre gratuit. Les modalités de financement sont définies par la convention, l’accord ou la décision mentionnés au premier alinéa ;

« 4° Les garanties maintenues au bénéfice des anciens salariés sont celles en vigueur dans l’entreprise ;

« 5° Le maintien des garanties ne peut conduire l’ancien salarié à percevoir des indemnités d’un montant supérieur à celui des allocations chômage qu’il aurait perçues au titre de la même période ;

« 6° Les anciens salariés justifient auprès de leur employeur, à l’ouverture du droit et en cours de service, des conditions prévues au présent article. »

 

Amendement 4 :

Le II 2° (modification de l’article L.912-1 du code de la sécurité sociale), devenu sans objet, est supprimé

Amendement 5 :

Le IV est modifié comme suit :

IV. – Avant le 1er juin 2013les organisations liées par une convention de branche se réunissent pour négocier en vue de permettre aux salariés qui ne bénéficient pas d’une couverture collective à adhésion obligatoire en matière de prévoyance au niveau de leur branche d’accéder à une telle couverture.

Les dispositions de l’article L911-8 telles qu’issues de la présente loi entrent en vigueur :

1° Au titre des risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité à compter du 1er janvier  2014 ;

2° Au titre des garanties liées aux risque décès, ou les risques d’incapacité de travail ou d’invalidité, à compter du 1er juin 2014.

 

Article 2

Amendement 6 :

Le I- est ainsi modifié :

L’article L. 6111-1 du code du travail est modifié comme suit : « La formation professionnelle est un droit. Elle vise à permettre à chaque personne, indépendamment de son statut, d’acquérir ou d’améliorer une qualification favorisant notamment son évolution professionnelle.

La formation professionnelle concernant l’ensemble de la population, ses orientations sont définies par la loi et sa mise en œuvre garantit l’égalité sur le territoire national.

Elle comporte une formation initiale, tant la formation initiale scolaire que l’apprentissage, et des formations ultérieures, qui constituent la formation professionnelle continue, destinées aux adultes et aux jeunes déjà engagés dans la vie active ou qui s’y engagent.

En outre, toute personne engagée dans la vie active est en droit de faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle ou liée à l’exercice de responsabilités syndicales. Cette validation doit être prise en compte par les employeurs, notamment à travers les conventions collectives, dans la classification des salariés concernés.

Amendement 7 :

Le II est supprimé et remplacé par :

Le deuxième alinéa de l’article L.6111-3 du code du travail est remplacé par : « Le service public de l’orientation est organisé par l’Etat et mis en œuvre par des agents publics. Il garantit à toute personne l’accès à une information gratuite, complète et objective sur les métiers, les formations, les certifications, les débouchés et les niveaux de rémunération. »

 
 

Article 3

Amendement 8 : L’article 3 est supprimé

Amendement 8 bis a (alternatif au 8) :

L’article 3 (début) est ainsi modifié :

Au chapitre II du titre deuxième du livre deuxième de la première partie du code du travail, il est créé une section IV intitulée « Mobilité volontaire » ainsi rédigée :

« Section IV Mobilité volontaire

« Art. L. 1222-9.- Dans les entreprises et les groupes d’entreprises au sens de l’article L. 2331-1 de cinquante salariés et plus, tout salarié justifiant d’une ancienneté minimale de 12 mois, consécutifs ou non, peut bénéficier d’une période de mobilité volontaire afin d’exercer une activité dans une autre entreprise.

 

Amendement 8 bis b (alternatif au 8) :

 

L’article 3 (suite) est ainsi modifié :

 

Article L. 1222-10 : La période de mobilité volontaire est prévue par un avenant au contrat de travail, qui détermine : la date de prise d’effet ; la durée prévue, qui ne peut être inférieure à la durée de la période d’essai dans l’autre entreprise ; le terme prévu ainsi que le délai dans lequel le salarié doit informer par écrit l’employeur, avant ce terme, de son choix éventuel de ne pas réintégrer l’entreprise.

Il précise également le délai, d’un mois maximum, à respecter par le salarié en cas de retour anticipé du salarié, qui reste possible à tout moment.

Amendement 8 bis c (alternatif au 8) :

L’article 3 (suite) est modifié comme suit :

« Article L. 1222-11 : A son retour dans l’entreprise d’origine, le salarié retrouve de plein droit son précédent emploi, ainsi que sa classification et sa rémunération, pour lesquelles l’acquisition éventuelle d’une qualification dans l’autre entreprise est prise en compte par l’employeur. »

Amendement 8 bis d (alternatif au 8) :

L’article 3 (suite) est modifié comme suit :

« Article L.1222-12 : Lorsque le salarié choisit de ne pas réintégrer son entreprise d’origine au terme de la période de mobilité, le contrat de travail qui le lie à son employeur est rompu.

La qualification de cette rupture relève, s’il en est saisi, du conseil des prud’hommes

 
 
 

Article 4

 

Amendement 9 :

Le I. de l’article 4 est supprimé et remplacé par la modification des articles L.2323-2 et L.2323-25 du code du travail comme suit :

« Article L2323-2 : Les décisions de l’employeur sont précédées de la consultation du comité d’entreprise. »

« Article L2323-25 : L’employeur qui lance une offre publique d’acquisition portant sur le capital d’une entreprise est tenu de consulter le comité d’entreprise avant ce lancement en vue de lui transmettre des informations écrites et précises sur le contenu de l’offre envisagée et sur les conséquences en matière d’emploi qu’elle est susceptible d’entraîner. »

Amendement 10 :

 

Le II. de l’article 4 est ainsi modifié :

 

II- L’article L.2323-4 est complété par deux alinéas ainsi rédigés :

« Les juges du fond, saisis par les membres du comité d’entreprise, apprécient souverainement le caractère suffisant des informations transmises au comité d’entreprise avant la réunion de celui-ci et du délai dont il a disposé pour en prendre connaissance ».

« Cette saisine a pas pour effet de prolonger le délai dont dispose le comité pour rendre son avis. »

 

Amendement 11 :

 

Le III. de l’article 4 est remplacé par :

 

« L’article L.2323-6 du code du travail est complété par la phrase : A cette occasion, le comité d’entreprise peut proposer des orientations alternatives »

 

Amendement 12 :

 

Le IV. de l’article 4 est supprimé

 

Amendement 13 :

 

Le V. de l’article 4 est supprimé

 

Amendement 14 :

 

Le VI. de l’article 4 est supprimé

 

 

 

Amendement 15 :

 

Le VII. de l’article 4 est supprimé

 

Amendement 15 bis a (alternatif au 15) :

 

Le VII. de l’article 4 (début) est modifié comme suit :

 

« La sous-section 2 de la section première du chapitre III du titre II du livre troisième de la deuxième partie du code du travail est complétée par un paragraphe 9 ainsi rédigé :

« Paragraphe 9 : Crédit d’impôt compétitivité emploi

« Art. L. 2323-26-1Les sommes reçues par l’entreprise au titre du crédit d’impôt prévu à l’article 244 quater C du code général des impôts et leur utilisation sont incluses dans les comptes, notamment analytiques, de l’entreprise. Sur la base de ces comptes et des informations qu’il estimera nécessaire de demander, le comité d’entreprise, qui peut faire appel à un expert, est informé et consulté, avant le 1er juillet de chaque année, sur l’utilisation par l’entreprise de ce crédit d’impôt. » 

 

Amendement 15 bis b (alternatif au 15) :

 

Le VII. De l’article 4 (suite) est modifié comme suit :

 

« Art. L. 2323-26-2 Lorsque le comité d’entreprise constate que tout ou partie du crédit d’impôt n’a pas été utilisé conformément aux dispositions prévues à l’article 244 quater C du code général des impôts et qu’il n’a pas servi à créer ou maintenir des emplois, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications.

« Cette demande est inscrite de droit à l’ordre du jour de la prochaine séance du comité d’entreprise.

« Si le comité d’entreprise n’a pu obtenir de réponse suffisante de l’employeur ou si celle-ci confirme l’utilisation non conforme de ce crédit, il établit un rapport.

« Ce rapport est transmis : à l’employeur ; au(x) CHSCT ; à la DIRECCTE ; au Préfet ; au comité de suivi régional créé par l’article 66 de la loi n° 2012-1510 du 29 décembre 2012, qui adresse une synthèse annuelle au comité national de suivi. »

 

Amendement 15 bis c (alternatif au 15) :

 

Au IX de l’article 4, remplacer « 2016 » par « 2015 »

 

Amendement 15 bis d (alternatif au 15) :

 

Le X de l’article 4 (début) est remplacé par ce qui suit :

 

« X. Le titre premier du livre sixième de la quatrième partie du code du travail est complété par un chapitre VI ainsi rédigé :

« Chapitre VI

« Coordination des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail

« Art. L. 4616-1-. Lorsque les consultations prévues aux articles L. 4612-8, L. 4612-9, L.4612-10 et L. 4612-13 portent sur un projet commun à plusieurs établissements, le comité d’entreprise prend, en accord avec l’employeur, les mesures nécessaires à la coordination des différents comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travailCette coordination ne se substitue pas aux consultations prévues aux articles L. 4612-8, L. 4612-9, L.4612-10 et L. 4612-13.

Le recours à un expert agréé dans les conditions prévues au 2° de l’article L. 4614-12 et à l’article L. 4614-13 peut faire partie des mesures de coordination.

En cas de désaccord avec l’employeur, les mesures de coordination sont fixées par l’inspecteur du travail. Cette décision est susceptible d’un recours hiérarchique devant le directeur départemental du travail et de l’emploi »

 

Amendement 15 bis e (alternatif au 15) :

 

Au X. de l’article 4, suppression des nouveaux articles L.4616-2 à 5, et remplacement de l’article L.4616-2 par :

« Art. L. 4616-2 : Les dispositions des articles L. 4614-1, L. 4614-2, L. 4614-8 et L. 4614-9 s’appliquent aux mesures de coordination »

 

Amendement 15 bis f (alternatif au 15) :

 

Le XI de l’article 4 est modifié comme suit :

 

XI. Au dernier alinéa de l’article L. 4614-3, après les mots : « circonstances exceptionnelles », sont insérés les mots : « ou de participation aux mesures de coordination prévue à l’article L. 4616-1».

 
 

Article 5

 

Amendement 16 :

 

L’article 5 I. II. et III est modifié comme suit :

 

I.

1°) Le Livre III de la deuxième partie du code du travail est complété par un Titre IX ainsi rédigé :

« Chapitre unique

« Administrateurs représentant les salariés aux conseils d’administration ou de surveillance

 

« Article L. 2391-1. - Dans les entreprises, quel que soit leur statut juridique, dont le siège social est situé sur le territoire français, qui emploient, à la clôture du dernier exerciceau moins cinquante salariés en comptant les éventuelles filiales directes ou indirectes situées sur le territoire français et à l’étranger, et qui ont pour obligation de mettre en place un comité d’entreprise en application de l’article L. 2322-1 du code du travail, le conseil d’administration ou de surveillance comprend des administrateurs avec voix délibérative représentant les salariés.

« Le nombre de ces administrateurs est égal à cinq dans les entreprises dont le nombre d’administrateurs est supérieur à douze et à trois dans les autres cas.

« Les administrateurs représentant les salariés ne sont pas pris en compte pour la détermination du nombre minimal et du nombre maximal d’administrateurs prévus par le code du commerce.

 

« Article L. 2391-2-.Les administrateurs représentant les salariés sont élus par les salariés de l’entreprise et de ses filiales directes ou indirectes situées sur territoire français.

Tous les salariés de la société et de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est situé sur le territoire français, et dont le contrat de travail est antérieur de trois mois à la date de l’élection sont électeurs. Le vote est secret.

Sont éligibles les électeurs âgés de dix-huit ans révolus, et ayant travaillé dans l’entreprise depuis un an au moinsou six mois dans les entreprises de travail temporaire, à l’exception des conjoint, partenaire d’un pacte civil de solidarité, concubin, ascendants, descendants, frères, sœurs et alliés au même degré de l’employeur.

Les salariés travaillant à temps partiel simultanément dans plusieurs entreprises ne sont éligibles que dans l’une de ces entreprises. Ils choisissent celle dans laquelle ils font acte de candidature.

« Les listes de candidats peuvent être présentées par une ou plusieurs organisations syndicales représentatives au sens de l’article l’article L. 2122-1 du code du travail.

« L’élection a lieu au scrutin de liste à la représentation proportionnelle au plus fort reste et sans panachage. Chaque liste doit comporter un nombre de candidats double de celui des sièges à pourvoir.

« En cas d’égalité des voix, les candidats dont le contrat de travail est le plus ancien sont déclarés élus.

Les autres modalités de l’élection sont conformes aux dispositions du chapitre IV du titre II du Livre III de la deuxième partie du code du travail relatives à l’élection des représentants du personnel au comité d’entreprise.

« Les contestations relatives à l’électorat, à la régularité des opérations électorales sont portées devant le juge d’instance qui statue en dernier ressort dans les conditions prévues par le premier alinéa de l’article L. 2324-23 du code du travail.

 

« Article L. 2391-3-. En cas de vacance, par décès, démission, révocation, rupture du

contrat de travail ou pour toute autre cause que ce soit, d’un siège d’administrateur représentant les salariés au conseil d’administration ou de surveillance, le siège vacant est pourvu par le candidat figurant sur la même liste immédiatement après le dernier candidat élu.

 

2°) L’intitulé de la sous-section 2 de la section 10 du chapitre 1er du Titre 1er du livre IV de la deuxième partie du code du travail est ainsi modifié : « Représentant des salariés au conseil d’administration ou de surveillance des entreprises »

 

3°) Le premier alinéa de l’article L.2411-17 du code du travail est ainsi modifié : « Le licenciement d’un représentant des salariés au conseil d’administration ou de surveillance des entreprises ne peut intervenir qu’après autorisation de l’inspecteur du travail. »

 

4°) L’intitulé de la sous-section 3 de la section 1 du chapitre 1er du Titre II du livre IV de la deuxième partie du code du travail est ainsi modifié : « Représentant des salariés au conseil d’administration ou de surveillance des entreprises »

 

5°) Le premier alinéa de l’article L.2421-5 du code du travail est ainsi modifié : « Le licenciement d’un représentant des salariés au conseil d’administration ou de surveillance d’une entreprise, envisagé par l’employeur, est soumis pour avis au conseil d’administration ou de surveillance dont il est membre. »

 

 

II.

La sous-section 1 de la section 2 du chapitre V du titre II du livre II du code de commerce est ainsi modifiée :

« Article L.225-27.-  Il est stipulé dans les statuts que le conseil d’administration comprend, outre les administrateurs dont le nombre et le mode de désignation sont prévus aux articles L. 225-17 et L. 225-18, des administrateurs élus soit par le personnel de la société, soit par le personnel de la société et celui de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français. Le nombre de ces administrateurs est égal à cinq dans les entreprises dont le nombre d’administrateurs est supérieur à douze et à trois dans les autres cas.

Les administrateurs élus par les salariés ne sont pas pris en compte pour la détermination du nombre minimal et du nombre maximal d’administrateurs prévus à l’article L. 225-17. »

 

« Article L.225-28.- Les administrateurs élus par les salariés doivent être titulaires d’un contrat de travail avec la société ou l’une de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français antérieur d’une année au moins à leur élection et correspondant à un emploi effectif. Toutefois, la condition d’ancienneté n’est pas requise lorsqu’au jour de l’élection la société est constituée depuis moins d’un an.

Tous les salariés de la société et le cas échéant de ses filiales directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français dont le contrat de travail est antérieur de trois mois à la date de l’élection sont électeurs. Le vote est secret.

Sont éligibles les électeurs âgés de dix-huit ans révolus, et ayant travaillé dans l’entreprise depuis un an au moins, ou six mois dans les entreprises de travail temporaire, à l’exception des conjoint, partenaire d’un pacte civil de solidarité, concubin, ascendants, descendants, frères, sœurs et alliés au même degré de l’employeur.

Les salariés travaillant à temps partiel simultanément dans plusieurs entreprises ne sont éligibles que dans l’une de ces entreprises. Ils choisissent celle dans laquelle ils font acte de candidature.

« Les listes de candidats peuvent être présentés par une ou plusieurs organisations syndicales représentatives au sens de l’article l’article L. 2122-1 du code du travail.

« L’élection a lieu au scrutin de liste à la représentation proportionnelle au plus fort reste et sans panachage. Chaque liste doit comporter un nombre de candidats double de celui des sièges à pourvoir.

« En cas d’égalité des voix, les candidats dont le contrat de travail est le plus ancien sont déclarés élus.

Les autres modalités de l’élection sont conformes aux dispositions du chapitre IV du titre II du Livre III de la deuxième partie du code du travail relatives à l’élection des représentants du personnel au comité d’entreprise.

« Les contestations relatives à l’électorat, à la régularité des opérations électorales sont portées devant le juge d’instance qui statue en dernier ressort dans les conditions prévues par le premier alinéa de l’article L. 2324-23 du code du travail.

 

«  Article L.225-29-. La durée du mandat d’administrateur élu par les salariés est de 4 ans.

«  Article L.225-30-. Le mandat d’administrateur élu par les salariés n’est pas incompatible avec tout mandat de délégué syndical, de membre du comité d’entreprise, de délégué du personnel ou de membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de la société.

«  Article L.225-33-. Le licenciement d’un représentant des salariés au conseil d’administration ne peut intervenir qu’après autorisation de l’inspecteur du travail. »

 

« Article L.225-34-. I. – En cas de vacance, par décès, démission, révocation, rupture du contrat de travail ou pour toute autre cause que ce soit, d’un siège d’administrateur élu par les salariés, le siège vacant est pourvu par le candidat figurant sur la même liste immédiatement après le dernier candidat élu.

II. – Le mandat de l’administrateur ainsi désigné prend fin à l’arrivée du terme normal du mandat des autres administrateurs élus par les salariés.

 

III

La sous-section 2 de la section 2 du chapitre V du titre II du livre II du code de commerce est ainsi modifiée :

«  Article L.225-79-. Il est stipulé dans les statuts que le conseil de surveillance comprend, outre les membres dont le nombre et le mode de désignation sont prévus aux articles L.225-69 et L.225-75 des membres élus soit par le personnel de la société, soit par le personnel de la société et celui de ses filiales directes ou indirectes dont le siège social est fixé sur le territoire français.

Le nombre de ces administrateurs est égal à cinq dans les entreprises dont le nombre d’administrateurs est supérieur à douze et à trois dans les autres cas.

Les administrateurs élus par les salariés ne sont pas pris en compte pour la détermination du nombre minimal et du nombre maximal d’administrateurs prévus à l’article L. 225-69.

 

IV

La désignation des administrateurs mentionnés à l’article L. 2391-1 du code du travail doit intervenir au plus tard le premier jour du douzième mois suivant la publication de la présente loi.

Article 7

 

Amendement 17 :

 

L’article L. 5422-12 du code du travail est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Les accords prévus à l’article L. 5422-20 peuvent majorer les taux des contributions en fonction de la nature du contrat de travail, en pénalisant les contrats courts. »

 

Amendement 18 :

 

Aux articles L.1243-8 (contrats à durée indéterminée) et L.1251-32 (intérim) du Code du travail les mots « 10 % » sont remplacés par les mots « 15 % ».

 

Amendement 19 :

.

Les articles L.1243-10 et L.1251-33 du Code du travail sont abrogés.

 

Amendement 20 :

 

A l’article L.1221-2 du Code du travail, le deuxième alinéa est modifié comme suit :

 

« A cet effet, sauf autorisation préalable de l’inspecteur du travail pour circonstances exceptionnelles, le nombre maximal de salariés sous contrat de travail temporaire ou sous contrat à durée déterminée est limité à 5 % des effectifs dans les entreprises de plus de vingt salariés ; une durée maximale d’un an, dont le dépassement entraîne la requalification du contrat en contrat à durée indéterminée, est fixée pour les contrats qui peuvent comporter un terme fixé avec précision dès sa conclusion ou résultant de la réalisation de l’objet pour lequel il est conclu dans les cas et dans les conditions mentionnées aux titres IV et V relatifs aux contrats à durée déterminée et aux contrats de travail temporaire »

 

Amendement 21 :

 
  1. A l’article L.1221-19 du Code du travail, les mots « deux mois », « trois mois » et « quatre mois » sont respectivement remplacés par les mots « un mois », « deux mois » et « trois mois »
 
  1. L’article L.1221-20 du Code du travail est modifié comme suit :

« La période d’essai permet à l’employeur d’apprécier les aptitudes professionnelles du salarié pour l’emploi occupé, au regard de son expérience, de ses certifications et diplômes et elle permet au salarié d’apprécier si l’emploi lui convient »

 
  1. A l’article L.1221-21du Code du travail, les mots « quatre mois », « six mois » et « huit mois » sont respectivement remplacés par les mots « deux mois », « quatre mois » et « six mois »
 
  1. L’article L.1221-22 du Code du travail est ainsi modifié :

«  Les durées des périodes d’essai fixées par les articles L.1221-19 et 21 ont un caractère impératif, à l’exception de durées plus courtes fixées dans le contrat de travail »

 

 
 

Article 8

Amendement 22 :

 

Le I. et le II. de l’article 8 sont supprimés

 

Amendement 23 :

 

Le III. de l’article 8 est ainsi modifié :

 

Après l’article L. 3123-14 est inséré l’article L. 3123-14-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 3123-14-1 La durée minimale de travail du salarié employé à temps partiel est fixée à 24 heures par semaine. »

 

Amendement 23 bis (alternatif au 23) :

 

Après l’article L. 3123-14 est inséré l’article L. 3123-14-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 3123-14-1 La durée minimale de travail du salarié employé à temps partiel est fixée à 24 heures par semaine, ou, le cas échéant, à l’équivalent mensuel de cette durée. »

 

Amendement 23 ter (alternatif au 23 et 23 bis) :

 

Après l’article L. 3123-14 est inséré l’article L. 3123-14-1 ainsi rédigé :

« Art. L. 3123-14-1 La durée minimale de travail du salarié employé à temps partiel est fixée à 24 heures par semaine, ou, le cas échéant, à l’équivalent mensuel de cette durée ou à l’équivalent calculé sur la période prévue par un accord collectif conclu sur le fondement de l’article L. 3122-2. »

 

Amendement 24 :

 

Le IV de l’article 8 est ainsi modifié :

 

L’article L. 3123-16 du code du travail est ainsi rédigé : «  L’horaire de travail du salarié à temps partiel ne peut comporter, au cours d’une même journée, plus d’une interruption d’activité ou une interruption supérieure à deux heures. »

 

Amendement 25 :

 

Le V de l’article 8 est ainsi modifié :

 

La sous-section 6 de la section I du chapitre III du titre II du livre I de la troisième partie du code du travail est ainsi modifiée :

1°) Le premier alinéa de l’article L. 3123-17 est ainsi rédigé :

«  Le nombre d’heures complémentaires accomplies par un salarié à temps partiel au cours d’une même semaine ne peut être supérieur au dixième de la durée hebdomadaire de travail prévue dans son contrat »

2°) L’article L.3123-18 du code du travail est abrogé

3°) Après le deuxième alinéa de l’article L.3123-17, il est inséré un troisième alinéa ainsi rédigé :

« Chacune des heures complémentaires accomplies dans la limite fixée au premier alinéa donne lieu à une majoration de salaire de 25% ».

 

Amendement 25 bis (alternatif au 25) :

 

La sous-section 6 de la section I du chapitre III du titre II du livre I de la troisième partie du code du travail est ainsi modifiée :

1°) Le premier alinéa de l’article L. 3123-17 est ainsi rédigé :

«  Le nombre d’heures complémentaires accomplies par un salarié à temps partiel au cours d’une même semaine ou d’un même mois ne peut être supérieur au dixième de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail prévue dans son contrat »

2°) L’article L.3123-18 du code du travail est abrogé

3°) Après le deuxième alinéa de l’article L.3123-17, il est inséré un troisième alinéa ainsi rédigé :

« Chacune des heures complémentaires accomplies dans la limite fixée au premier alinéa donne lieu à une majoration de salaire de 25% ».

 

Amendement 25 ter (alternatif au 25 et 25 bis) :

 

La sous-section 6 de la section I du chapitre III du titre II du livre I de la troisième partie du code du travail est ainsi modifiée :

1°) Le premier alinéa de l’article L. 3123-17 est ainsi rédigé :

«  Le nombre d’heures complémentaires accomplies par un salarié à temps partiel au cours d’une même semaine ou d’un même mois ou sur la période prévue par un accord collectif conclu sur le fondement de l’article L.3122-2 ne peut être supérieur au dixième de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail prévue dans son contrat »

2°) L’article L.3123-18 du code du travail est abrogé

3°) Après le deuxième alinéa de l’article L.3123-17, il est inséré un troisième alinéa ainsi rédigé :

« Chacune des heures complémentaires accomplies dans la limite du dixième de la durée de travail prévue dans son contrat donne lieu à une majoration de salaire de 25% »

 
 

Amendement 26 :

 

Remplacer la majoration de 25% par 10% dans les amendements 21, 21 bis, 21 ter

 

Amendement 27 :

 

Le VI., VII, VIII. Et IX de l’article 8 sont supprimés

Amendement 28 :

 

Au présent projet de loi est ajouté un article 8 bis ainsi rédigé :

 

I.  Le chapitre 1er du titre V du Livre II de la deuxième partie du code du travail est ainsi modifié :

« Article L.2251-1-. Une convention ou un accord ne peut comporter que des stipulations plus favorables aux salariés que les dispositions légales en vigueur. Ils ne peuvent déroger aux dispositions qui revêtent un caractère d’ordre public. »

 

II Le chapitre II du titre V du Livre II de la deuxième partie du code du travail est ainsi modifié :

« Article L.2252-1-.Une convention de branche ou un accord professionnel ou interprofessionnel ne peut comporter des stipulations moins favorables aux salariés que celles qui leur sont applicables en vertu d’une convention ou d’un accord couvrant un champ territorial ou professionnel plus large. »

 

III Le chapitre III du titre V du Livre II de la deuxième partie du code du travail est ainsi modifié :

1°) « Article L.2253-1-.Une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement peut adapter les stipulations des conventions de branche ou des accord professionnels ou interprofessionnels applicables dans l’entreprise aux conditions particulières de celle-ci ou des établissements considérés.

Cette convention ou cet accord ne peut comporter des stipulations moins favorables aux salariés »

2°) L’article L.2253-4 est abrogé

 

IV L’article L.3122-6 du code du travail (loi Warsman) est abrogé

 
 

 

Article 9

Amendement 29 :

 

L’article 9 est supprimé

 

 

Article 10

Amendement 30 :

 

L’article 10 est supprimé

 

Amendement 30 bis (alternatif au 30) :

 

Le nouvel article L.2242-23 est ainsi rédigé : « Lorsqu’un ou plusieurs salariés refusent l’application de l’accord conclu au titre des articles L. 2242-21 et L. 2242-22 à leur contrat de travail, leur licenciement, sous réserve de l’appréciation souveraine du juge prud’homal, est soumis aux dispositions relatives à la rupture du contrat de travail pour motif économique. »

 

 

Article 11

Amendement 31 :

 

L’article 11 est supprimé

 

 

Article 12

Amendement 32 :

 

L’article 12 est supprimé

 

Amendement 32 bis (alternatif au 32) :

 

Le deuxième alinéa du nouvel article L.5125-2 du code du travail est ainsi rédigé :

« Lorsqu’un ou plusieurs salariés refusent l’application de l’accord

à leur contrat de travail, leur licenciement constitue un licenciement pour motif économique soumis aux dispositions des chapitres I à V du titre III du livre II de la première partie du code du travail. »

 
 

Article 13

Amendement 33 :

 

L’article 13 est supprimé

 

Amendement 33 bis (alternatif au 33) :

 

L’article 13 est supprimé et remplacé par les modifications du code du travail suivantes :

 

I . La section 2 du chapitre III du titre III du livre II de la première partie du code du travail est ainsi modifiée :

1°) « Article L.1233-5-. Lorsque l’employeur procède à un licenciement collectif pour motif économique et en l’absence de convention ou accord collectif de travail applicable, il définit les critères retenus pour fixer l’ordre des licenciements, après consultation du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel.

Ces critères prennent notamment en compte :

1° Les charges de famille, en particulier celles des parents isolés ;

2° L’ancienneté de service dans l’établissement ou l’entreprise ;

3° La situation des salariés qui présentent des caractéristiques sociales rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile, notamment celle des personnes handicapées et des salariés âgés ;

4° Les qualités professionnelles appréciées par catégorie.

Les trois premiers critères, sociaux, doivent être privilégiés par l’employeur pour fixer l’ordre des licenciements »

 

IIIl est créé une sous-section 5 de la section 2, intituléé « Autorisation de l’inspection du travail » avec trois articles :

« Article L.1233-7-1 : Tout licenciement pour motif économique est soumis à l’autorisation de l’inspection du travail. »

« Article L.1233-7-2 : La demande d’autorisation de licenciements dits « boursiers », envisagés dans des entreprises dont les difficultés ne relèvent pas d’un motif économique au sens de l’article L.1233-3 du code du travail, requiert un avis conforme des représentants du personnel »

« Article L.1233-7-3-.Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’application de la présente sous-section »

 

III. La section 3 du chapitre III du Titre III du livre II de la première partie du code du travail est ainsi modifiée :

 

1°) L’article L.1233-15 est ainsi rédigé :

«  Article L.1233-15-. Lorsque l’employeur, qui a obtenu l’autorisation de l’inspection du travail en application de l’article L.1233-7-1, décide de licencier un salarié pour motif économique, qu’il s’agisse d’un licenciement individuel ou inclus dans un licenciement collectif de moins de dix salariés dans une même période de trente jours, il lui notifie le licenciement par lettre recommandée avec avis de réception.

Cette lettre ne peut être expédiée moins de sept jours ouvrables à compter de la date prévue de l’entretien préalable de licenciement auquel le salarié a été convoqué.

Ce délai est de quinze jours ouvrables pour le licenciement individuel d’un membre du personnel d’encadrement mentionné au 2° de l’article L. 1441-3.

2°) L’intitulé de la sous-section 3 est ainsi rédigé : « Autorisation de l’inspection du travail »

 

3°) L’article L.1233-19 est ainsi rédigé :

« Article L.1233-19-. L’employeur qui envisage de procéder à un licenciement collectif pour motif économique de moins de dix salariés dans une même période de trente jours adresse une demande d’autorisation à l’inspection du travail »

 

4°) Un nouvel article L.1233-20-1 est ainsi rédigé :

« Article L.1233-20-1. : Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’application de la présente sous-section »

 

 

IV. La section 4 du chapitre III du Titre III du livre II de la première partie du code du travail est ainsi modifiée :

 

1°) L’article L.1233-39 est ainsi rédigé :

« Article L.1233-39-. L’employeur qui a obtenu l’autorisation de l’inspection du travail en application de l’article L.1233-7-1 notifie au salarié le licenciement pour motif économique par lettre recommandée avec avis de réception.

La lettre de notification ne peut être adressée avant l’expiration d’un délai courant à compter de l’autorisation de l’inspection du travail. »

2°) L’article L.1233-40 est abrogé et réécrit comme suit :

«  Article L.1233-40-. Le délai mentionné à l’article L.1233-39 ne peut être inférieur à :

1° Trente jours lorsque le nombre des licenciements est inférieur à cent ;

2° Quarante-cinq jours lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à cent et inférieur à deux cent cinquante ;

3° Soixante jours lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à deux cent cinquante. »

3°) L’article L.1233-41 est abrogé et reécrit comme suit :

«  Article L.1233-41-. Une convention ou un accord collectif de travail peut prévoir des délais plus favorables aux salariés que ceux mentionnés à l’article L.1233-41 ».

4°) L’intitulé de la sous-section 4 est ainsi rédigé : « Autorisation de l’inspection du travail »

 

5°) L’article L.1233-46 est ainsi rédigé :

« Article L.1233-46-. L’employeur qui envisage de procéder à un licenciement collectif pour motif économique de dix salariés ou plus dans une même période de trente jours adresse une demande d’autorisation à l’inspection du travail.

Lorsque l’entreprise est dotée de représentants du personnel, la demande d’autorisation est faite au plus tôt le lendemain de la date prévue pour la deuxième réunion prévue aux articles L.1233-29 et L.1233-30.

La demande d’autorisation est accompagnée de tout renseignement concernant la convocation, l’ordre du jour et la tenue de cette réunion. »

 

6°) De l’article L.1233-47 à l’article L.1233-57, les mots « autorité administrative » sont remplacés par les mots « inspection du travail »

 

7°) Aux articles L.1233-49, L.1233-50, L.1233-52, L.1233-54, les mots « notification du projet de licenciement » sont remplacés par les mots « demande d’autorisation de licenciement ».

 

8°) L’article L.1233-54 est ainsi rédigé :

«  Article L.1233-54-.   L’inspection du travail dispose, pour procéder aux vérifications et adresser sa décision, d’un délai courant à compter de la date de demande d’autorisation de licenciement »

9°) L’article L.1233-55 est abrogé et réécrit comme suit :

«  Article L.1233-55-. Le délai mentionné à l’article L.1233-54 ne peut être inférieur à :

1° Vingt et un jours lorsque le nombre des licenciements est inférieur à cent ;

2° Vingt-huit jours lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à cent et inférieur à deux cent cinquante ;

3° Trente-cinq jours lorsque ce nombre est au moins égal à deux cent cinquante.

Lorsqu’il existe une convention ou un accord collectif de travail, ce délai ne peut être inférieur au délai conventionnel séparant les deux réunions de représentants du personnel, prévu à l’article L. 1233-30, augmenté de sept jours.

Le délai dont dispose l’inspection du travail peut être prolongé pour une durée égale si les nécessités de l’enquête le rendent nécessaire »

10°) Les deux dernières phrases du deuxième alinéa de l’article L.1233-56 du code du travail sont supprimées.

Amendement 33 ter (alternatif au 33 et 33 bis) :

1°) Le premier alinéa du nouvel article L.1233-7-1 est modifié comme suit :

« Article L. 1235-7-L’accord collectif mentionné à l’article L. 1233-24-1 et le document élaboré par l’employeur mentionné à l’article L. 1233-24-4 peuvent faire l’objet d’un litige distinct de celui relatif à la décision de validation ou d’homologation mentionnée à l’article L.1233-57-2. »

 

2°) Le deuxième alinéa du nouvel article L.1233-7-1 est modifié comme suit :

« « Le recours concernant la décision administrative doit être présenté dans un délai de deux mois par l’employeur à compter de la notification de la décision de validation ou d’homologation, et par les organisations syndicales et les salariés à compter de la date à laquelle cette décision a été portée à leur connaissance conformément aux dispositions de l’article L. 1233-57-4.

 

Amendement 34 :

 

L’article L.8112-1 du Code du travail est ainsi modifié :

«  Les inspecteurs du travail et les contrôleurs du travail sont chargés de veiller à l’application des dispositions du code du travail et des lois et règlements non codifiés relatifs au régime du travail ainsi qu’à celles des conventions et accords collectifs de travail, étendus ou non, répondant aux conditions fixées au livre II de la deuxième partie.

Ils sont également chargés,  concurremment avec les officiers et agents de police judiciaire, de constater les infractions à ces dispositions.

Si, en application de l’article 3 de la convention internationale n°81 de l’Organisation Internationale du Travail, d’autres fonctions sont confiées aux inspecteurs et contrôleurs du travail, celles-ci ne devront pas faire obstacle à l’exercice de leurs fonctions principales ni porter préjudice d’une manière quelconque à l’autorité ou à l’impartialité nécessaires aux inspecteurs dans leurs relations avec les employeurs et les travailleurs.»

 

Amendement 35 :

 

A l’article L.8112-2 du Code du travail, après les mots « inspecteurs du travail » sont insérés les mots « et les contrôleurs du travail »

 

Amendement 36 :

 

Le chapitre II du Titre II du livre Ier de la huitième partie du code du travail est doté de dispositions législatives comme suit :

 

  1. I. Il est créé un article L.8122-1 ainsi rédigé : 

« En application de l’article 34 de la Constitution et des articles 6, 10 et 11 de la convention n° 81 de l’Organisation internationale du travail, l’indépendance de l’inspection du travail est un des principes fondamentaux du droit du travail.

A cet effet, le personnel de l’inspection est composé de fonctionnaires publics dont le statut et les conditions de service leur assurent la stabilité dans leur emploi et les rendent indépendants de tout changement de gouvernement et de toute influence extérieure indue.

 
  1. Il est créé un article L.8122-2 ainsi rédigé :

« Les conditions de service mentionnés à l’article L.8122-1 comprennent notamment :

-       L’organisation du service en sections d’inspections territoriales et généralistes

-       Un nombre suffisant d’agents de contrôle, des bureaux appropriés aux besoins du service et accessibles à tous intéressés, les facilités de transport nécessaires à l’exercice de leurs fonctions

 
  1. Par application du principe énoncé à l’article L.8122-1 du Code du travail, les mots « le DIRECCTE » est remplacé par « le directeur départemental du travail et de l’emploi » ou par « l’inspecteur du travail » dans toutes les dispositions du Code du travail relatives à l’application de la législation du travail, selon des modalités définies par un décret en Conseil d’Etat
 
 

Article 14

Amendement 37 :

 

Le quatrième alinéa du nouvel article L.1233-90-1 du code du travail est supprimé

 

Amendement 38 :

 

1°) Il est créé un nouvel article L.1233-90-2 du code du travail rédigé comme suit :

«  Article L.1223-90-2-. Les entreprises de plus de cent salariés, dont les difficultés ne relèvent pas d’un motif économique au sens de l’article L.1233-3 du code du travail, et qui envisagent de fermer un établissement sont dans l’obligation de chercher un repreneur dans des conditions qui ne fassent pas obstacle à cette reprise et préservent les emplois des salariés concernés.»

 

2°) Il est créé un nouvel article L.1233-90-3 du code du travail rédigé comme suit :

«  Article L.1223-90-3-.S’il constate, après avoir pris connaissance de l’avis des représentants du personnel des entreprises mentionnées à l’article L.1233-90-2, que celles-ci en méconnaissent les dispositions, l’Etat assurera la reprise de l’établissement, s’il le faut sous la forme d’une appropriation collective, en privilégiant les formes de l’économie sociale et solidaire. » 

 

3°)  Il est créé un nouvel article L.1233-90-4 du code du travail rédigé comme suit :

« Article L.1233-90-4-. Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’application de la présente sous-section »

 

.

Article 15

Amendement 39 :

 

Le I. de l’article 15 est remplacé par :

« Article L.1233-5-. Lorsque l’employeur procède à un licenciement collectif pour motif économique et en l’absence de convention ou accord collectif de travail applicable, il définit les critères retenus pour fixer l’ordre des licenciements, après consultation du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel.

Ces critères prennent notamment en compte :

1° Les charges de famille, en particulier celles des parents isolés ;

2° L’ancienneté de service dans l’établissement ou l’entreprise ;

3° La situation des salariés qui présentent des caractéristiques sociales rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile, notamment celle des personnes handicapées et des salariés âgés ;

4° Les qualités professionnelles appréciées par catégorie.

Les trois premiers critères, sociaux, doivent être privilégiés par l’employeur pour fixer l’ordre des licenciements »

Article 16

Amendement 40 :

L’article 16. I, II, III et IV est supprimé

Amendement 41 :

L’article L.1235-1 du Code du travail est maintenu dans sa rédaction actuelle

Amendement 42 :

Le nouvel article L. 1275-1du Code du travail est supprimé

Amendement 43 :

L’article L.3245-1du Code du travail est maintenu dans sa rédaction actuelle

 

Article 17

Amendement 44 :

L’article 17. I, II et III est supprimé

Amendement 45 :

L’article L. 2314-2 du Code du travail est maintenu dans sa rédaction actuelle

Amendement 46 :

L’article L. 2322-2 du Code du travail est maintenu dans sa rédaction actuelle

Amendement 47 :

L’article L. 2324-3 du Code du travail est maintenu dans sa rédaction actuelle

 

Article 18

Amendement 48 :

L’article 18 est supprimé

Amendement 49 :

L’article 18 est réécrit comme suit :

« Par dérogation à l’article L. 3123-31 du code du travail et à titre expérimental, dans les entreprises occupant moins de 50 salariés dans les secteurs déterminés par la loi, des contrats de travail intermittent peuvent être conclus jusqu’au 31décembre 2014 en l’absence de convention ou d’accord collectif, après accord des délégués du personnel et de l’inspection du travail, pour pourvoir des emplois permanents qui par nature comportent une alternance de périodes travaillées et de périodes non travaillées.

Les périodes non travaillées ouvrent droit à l’assurance-chômage.

Un décret en Conseil d’Etat  détermine les modalités d’application de cette dérogation expérimentale.

Une évaluation de l’expérimentation est réalisée avant le 31 décembre 2014.»

Amendement 50 :

Le recours à la justice prud’homale est gratuit. Le timbre fiscal de 35 euros, introduit par la loi de finances rectificative en date du 19 juillet 2011, est supprimé.

 

Amendement 51 :

 

Les 62 conseils de prud’hommes supprimés en 2008 sont rétablis.

Amendement 52 :

Les élections aux conseils de prud’hommes se tiennent tous les 5 ans : la prochaine est donc en décembre 2014, le jour du vote sera désormais férié.

 

merci à Richard Abauzit 

Gérard Filoche
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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 14:36

Le droit du travail en jeu...

Manifestation, Mardi 5 Mars à 10h30 à Marseille sur le Vieux Port
à l'appel des Unions départementales CGT, FO, FSU, Solidaires et l'UNEF Aix Marseille
dans le cadre de la journée nationale d'action contre "l'Accord National Interprofessionnel (ANI)"

La négociation entre les syndicats et les organisations patronales visant « à une meilleure sécurisation de l’emploi » ou dites réforme du marché du travail a donné lieu à un accord minoritaire. Elle était présentée en ayant pour objectif une plus grande flexibilité pour les employeurs avec en échange de nouveaux droits protecteurs pour les salariés. Dans les faits, le MEDEF a tout au long de la négociation continué à peser pour pouvoir licencier sans motif, tout en exigeant toujours plus des salariés.

Dans une situation économique en quasi récession, avec un chômage record et une augmentation de celui-ci très forte dans les premiers mois de l’année 2013, l’insatisfaction liée à cet accord traduit le fait que l’intransigeance patronale est totalement inaceptable.

La flexibilité et la souplesse réclamées par le MEDEF existent malheureusement déjà et sont largement mises en application, avec un résultat sur le taux de chômage que l’on connaît ! Par exemple, en 2010, sur la base des données recueillies par l’ACOSS, sur 19 millions d’embauches, 12 millions ont été des recrutements en CDD de moins d’un mois, 4 millions des CDD de plus d’un mois et 3 millions en CDI. L’intérim est largement utilisé comme période d’essai, variable d’ajustement des effectifs et les ruptures conventionnelles ont explosé.

L’accord conclu entre le patronat et certaines organisations syndicales est à rejeter. Le droit du travail dans de nombreux aspects protecteurs est tout simplement remis en cause.

Avec 5 millions de chômeurs dans le pays, il faut au contraire encore plus de protection contre les licenciements « sans cause réelle ou sérieuse » ou/et « abusifs ».

La FSU avec d'autres organisations syndicales demande au gouvernement de ne pas transposer cet accord qui remet en cause le droit des salariés.

 

FSU-Retraités:

La SFR 13 appelle les retraités à participer massivement à la manifestation du 5 mars.

 Les atteintes au Code du travail contenues dans l'accord interpro signé par le Medef et la CFDT, le démantèlement de l'Inspection du travail prévue dans la loi sur la décentralisation, la désindexation des retraites complémentaires par rapport aux prix qui préfigure celle du  régime général et du régime des fonctionnaires, la remise en cause de la dimension redistributive de la politique fiscale de l'Etat avec la proposition de taxer les allocations familiales et ce qui en découle, le ciblage médiatique des retraités alors que leur surendettement se développe avec le décrochage des pensions par rapport à l'évolution des dépenses incontournables, y compris l'accès aux soins auxquels ils sont de plus en plus  nombreux à renoncer, tout cela montre qu'un tournant politique majeur a été pris, celui de l'alignement sur les politiques européennes libérales qui par une austérité démente précipite les peuples dans la misère et le désespoir alors que les marchés financiers continuent de prospérer. Agir pour le changement!

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 16:26

 

 

 

***

 

L’austérité n’est pas une fatalité :

pour une nouvelle dynamique de mobilisation citoyenne !

Les marchés financiers ont accordé un répit précaire à la zone euro. Les taux d’intérêt sur les dettes publiques se sont détendus, même s’ils restent insupportables pour des pays comme le Portugal ou l’Espagne. Pourtant, les politiques d’austérité continuent d’étouffer les peuples et provoquent de terribles dégâts sociaux : la Grèce connaît même un risque d’effondrement sanitaire. Les vices de construction de l’euro n’ont pas été réparés, la recherche effrénée de compétitivité par la baisse des salaires et des dépenses enfonce la zone dans la dépression.

A l’instar de ses voisins, le gouvernement français inscrit sa politique économique dans la stricte orthodoxie voulue par les marchés. La crise va continuer à  s’aggraver et le chômage à progresser.

Dans ce contexte, le Collectif pour l’audit citoyen de la dette publique estime urgent de relancer le débat sur les alternatives à l’austérité. Nous le ferons en poursuivant l’audit citoyen de la dette et en approfondissant notre démarche d’éducation populaire, en proposant le lancement de « Tribunaux des fauteurs de crise » au plan local et national, en mobilisant largement pour la préparation de l’Altersommet que les mouvements sociaux européens organisent à Athène début juin 2013.

1. Des marchés temporairement rassurés, mais une crise qui s’aggrave

Début 2013, les gouvernements et les instances européennes s’auto-congratulent. L’orage qui secoue la zone euro depuis trois ans semble s’être éloigné. La politique de la Banque centrale européenne a calmé le jeu : elle a inondé les banques européennes de liquidités à très bon marché et annoncé qu’elle achèterait « sans limites » sur le marché secondaire les obligations des États en difficulté à condition qu’ils appliquent une austérité sans failles.

La zone euro est-elle pour autant tirée d’affaires ? Certainement pas, car aucun réel remède n’a été apporté à ses failles essentielles. Ouverte aux mouvements de marchandises et de capitaux provenant du monde entier, elle est soumise à une intense pression commerciale et spéculative ainsi qu’à des chocs majeurs comme celui de 2008. En son sein, elle a organisé la concurrence fiscale, qui a entraîné la chute des recettes publiques et creusé les déficits. Elle a promu la compétition salariale et sociale vers le bas. Elle a interdit à sa Banque centrale de financer ses déficits, laissant ainsi les spéculateurs jouer avec les dettes publiques. L’Union européenne a maintenu son budget au niveau très faible de 1% de son PIB, s’interdisant ainsi toute politique de développement et de solidarité. En se fondant sur les seuls critères financiers, les pays de la zone euro ont échoué à faire converger leurs trajectoires économiques. La démocratie a été marginalisée au nom de l’efficience des marchés.

Aucune de ces failles n’a été comblée par les récentes réformes de la gouvernance de la zone euro. La taxation sur les transactions financières est annoncée par onze pays de la zone euro pour 2014, mais son ambition régulatrice demeure très incertaine. La spéculation mondiale sur les produits dérivés s’est encore renforcée depuis 2008, et les marchés financiers connaissent actuellement une nouvelle bulle. L’Union bancaire européenne prévue pour 2014 et la possibilité de recapitalisation directe des banques par les instances européennes n’éloignent aucunement les facteurs d’instabilité financière toujours présents, voire aggravés. Le « Pacte de croissance » vide de contenu n’a servi qu’à justifier la ratification par la France du Pacte budgétaire.

Dans ce contexte, les gouvernements européens mènent de façon coordonnée des politiques d’austérité aux conséquences économiques et sociales désastreuses. Ils réduisent l’emploi public, coupent dans les dépenses de protection sociale et dérégulent les marchés du travail pour faciliter les affaires des grands groupes. Le chômage et la précarité s’envolent, affectant tout le salariat et plus particulièrement les femmes, les jeunes, les migrants. Les investissements indispensables aux services publics, au logement social et à la transition énergétique sont sacrifiés. Si les effets de ces politiques sont particulièrement dramatiques en Grèce, en Espagne et en Portugal, les mêmes tendances sont partout à l’œuvre avec pour conséquence une généralisation de la récession en Europe, l’Allemagne, présentée comme un parangon de vertu, étant désormais elle-aussi touchée.

Les dirigeants européens ne mènent pas ces politiques par erreur : ils ont choisi de mettre la crise à profit pour parachever en peu d’années le démantèlement du modèle social européen, jugé trop protecteur et insuffisamment compétitif dans la concurrence mondialisée. Ce faisant, ils mettent en danger la démocratie en Europe.

2. En France, des choix gouvernementaux décevants 

La politique économique de François Hollande, après quelques mesures fiscales utiles prises en début de mandat, s’enlise aujourd’hui dans les ornières déjà creusées depuis trente ans. Au nom de la baisse du coût du travail, le « pacte de compétitivité » rajoute 20 milliards d’euros (coût du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) à une déjà très coûteuse politique d’exonérations de charges sociales (30 milliards d’euros) qui dope plus les dividendes que l’emploi. La hausse de la TVA, destinée à financer ces cadeaux fiscaux aux entreprises, va réduire le pouvoir d’achat des classes populaires. L’accord interprofessionnel sur la réforme du marché du travail, signé par des syndicats minoritaires, va faciliter les licenciements sans apporter de réels nouveaux droits. La réforme des banques, en cours de discussion au Parlement, risque de n’être qu’un faux-semblant. Les allocations familiales et les retraites sont mises au menu de nouvelles réformes régressives.

Le gouvernement se félicite d’avoir rassuré les milieux financiers. Il est vrai que la France bénéficie actuellement de taux d’intérêts historiquement bas sur les obligations d’État. Cette situation semble rendre moins aiguë la question de la charge de la dette publique. Mais ce répit est causé par l’afflux en Europe de capitaux anglo-saxons en quête de rendements à court terme: il n’est pas durable. En privilégiant les profits des entreprises, la flexibilité, la fiscalité indirecte, la baisse des dépenses publiques, le gouvernement français alimente la spirale de l’austérité compétitive qui organise la récession européenne. Les marchés financiers, instables et moutonniers comme d’habitude, peuvent inverser à tout moment leur lecture de la situation et recommencer à spéculer contre les maillons faibles de la zone euro, dont la France.

Au plan politique la déception des électeurs qui avaient voté pour un véritable changement pourrait nourrir une droite dure et une extrême-droite arrogante, comme dans d’autres pays européens.

Pour inverser la tendance, les mouvements sociaux et citoyens doivent d’urgence coordonner leurs efforts, au plan national et européen, pour construire leurs solidarités, proposer des alternatives et offrir des perspectives de luttes et de mobilisations conjointes. Le collectif d’audit citoyen peut apporter une importante contribution en ce sens.

3. L’urgence de réponses alternatives et de luttes convergentes : le rôle de l’audit citoyen

Le collectif national pour l’audit citoyen de la dette publique constitue aujourd’hui un cadre unitaire large et précieux, rassemblant une trentaine d’organisations syndicales et associatives soutenues par des partis politiques. Il s’appuie sur une centaine de collectifs unitaires locaux, dont la plupart était représentés à la réunion nationale du 12 janvier 2013. Le collectif national et les collectifs locaux ont mené depuis plus d’un an une intense activité d’éducation citoyenne autour des enjeux de la dette publique, avec la production d’un matériel militant et pédagogique abondant et de qualité, la tenue de centaines de réunions, la mise en chantier d’audits locaux des finances publiques, l’interpellation d’élus locaux et nationaux. La campagne contre la ratification du Pacte budgétaire a permis d’intensifier cette activité ; et la formation d’un réseau des initiatives d’audit citoyen (ICAN), qui se réunit les 16 et 17 février à la rencontre de Thessalonique a contribué à lui donner une dimension européenne.

La configuration retenue initialement par le collectif – organisations du mouvement social soutenues par des partis politiques – a été réaffirmée et se retrouve dans le processus d’Altersommet européen, lancé en novembre dernier à Florence par un large collectif d’organisations associatives et syndicales issues de 20 pays et soutenu par de nombreuses personnalités européennes. Dans de nombreux pays européens, des mouvements sociaux, des syndicats et des partis politiques participent à ce processus pour proposer une refondation des politiques européennes. Ces mouvements se mobiliseront le 8 mars, journée mondiale de luttes des femmes et à l’occasion sommet européen des chefs d’Etat à Bruxelles les 13 et 14 mars 2013. Ils se rencontreront à Tunis lors du Forum Social Mondial fin mars. Début juin un sommet européen alternatif se tiendra à Athènes, l’un des hauts lieux de la résistance populaire européenne.

Le collectif national et les collectifs locaux d’audit citoyen inscrivent leur action dans la durée, pour que les citoyens s’approprient les enjeux majeurs qui déterminent leur devenir, en s’affranchissant du chantage à la dette et à la compétitivité. Nous devrons mener notre action en partant du plan local, de l’éducation populaire, de l’action citoyenne ancrée dans les réalités, tout en tissant des liens avec les mobilisations nationales, européennes et internationales sans lesquelles le rapport des forces ne pourra être modifié.

Les priorités de notre action dans les mois à venir seront les suivantes :

* approfondir l’audit national et les audit locaux :

Nous réaffirmons la validité de notre démarche d’éducation citoyenne sur la dette, ses origines, sa légitimité, les alternatives à l’austérité aujourd’hui présentée comme seule politique possible.

- afin de contraindre les autorités publiques à répondre à nos questions sur la dette, le collectif va solliciter la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et demandera à être associé à ses travaux ; parallèlement un groupe de travail national poursuivra l’expertise sur l’audit citoyen, en y incluant la dette sociale.

- les démarches d’audit local des collectivités et hôpitaux publics seront poursuivies et développées, avec en particulier des formations proposées aux militants locaux ; nous approfondirons l’analyse critique du financement local (gel des dotations publiques, réformes de la fiscalité locale dans le cadre des prochaines lois de décentralisation, traitement des dossiers de prêts toxiques).

* favoriser les résistances locales et nationales à l’austérité :

De nombreux collectifs sont engagés dans des actions concrètes pour informer sur la dette, dénoncer les politiques d’austérité, soutenir les luttes sociales partout en France. Un cadre commun de mobilisation sera développé pour coordonner l’action des collectifs autour de luttes et d’enjeux concrets : nous proposons la mise en place d’un processus de « Tribunal des fauteurs de crise » qui, sur des dossiers précis choisis localement et dans un format commun avec le maximum de partenaires, visera à identifier les responsables, à monter des enquêtes citoyennes, à mettre en débat des actions et des alternatives.

 * nourrir les solidarités européennes et l’Altersommet : 

Le collectif a dès son origine pris des initiatives en lien avec les enjeux européens et en solidarité avec les peuples d’Europe du sud frappé par les politiques d’austérité ordonnées par la Troïka. Il s’agit de poursuivre cette action en lien avec la dynamique européenne de l’Altersommet. Pour ancrer cette dynamique européenne dans les réalités locales, le Collectif national et les collectifs locaux organiseront des caravanes / une tournée de réunions publiques d’ici à juin avec des intervenants européens autour des thématiques portées par le mémorandum des peuples de l’Altersommet. Un événement national se tiendra à Paris les 25-26 mai pour affirmer la participation des mouvements français à la construction d’un mouvement social européen.

Nous allons favoriser les échanges décentralisés et les jumelages avec des mouvements sociaux concrets de résistance dans les pays européens, notamment d’Europe du Sud, sur les conséquences des plans d’austérité (santé, éducation, logement, protection sociale, services publics, fiscalité, femmes, jeunes, droits sociaux, migrations, fermetures d’entreprises,…).

Le 18 février 2013,

Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique

Membres du collectif: Act Up-Paris, Agir ensemble contre le chômage (AC!), AITEC, Amis de la Terre, Attac, CADTM, CEDETIM, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif Richesse, Confédération CGT, Convergence SP, Coopérative DHR, Economistes Atterrés, Emmaüs International, Fakir, Fédération Syndicale Unitaire, Finances CGT, Fondation Copernic, Indecosa-CGT, L’Appel des Appels, Les efFRONTé-e-s, Ligue des Droits de l’Homme, Marches Européennes, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement Utopia, Réseau Education Populaire, Résistance Sociale, SNESUP, Sud BPCE, Solidaires Finances Publiques, Union syndicale Solidaires.

En soutien : Alliance Ecologiste Indépendante, Alternatifs, Association Nationale des Élus Communistes et Républicains, Convergences et Alternative, Démocratie et socialisme, Europe Ecologie Les Verts, FASE, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, M’PEP, NPA, Parti Communiste Français, PCOF, Parti de Gauche, Parti pour la décroissance

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Lettre Ouverte du Collectif pour un Audit Citoyen de la Dette Publique

aux Présidentes et Présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat.

Pour une commission d’enquête parlementaire sur la dette publique française

Madame la Présidente, Monsieur le Président,

Depuis octobre 2011, des dizaines de milliers de citoyens, de nombreuses associations et organisations du mouvement social ont engagé et soutenu la démarche du Collectif pour un audit citoyen de la dette (CAC) dans le cadre d’une mobilisation à l’échelle nationale et sur l’ensemble du territoire.

Cette démarche citoyenne repose sur une idée force : pour apporter des réponses à la crise des outils publics de financement, il est urgent de soumettre l'intégralité des finances publiques à un examen rigoureux, y compris s'agissant des mécanismes à l’origine de la dette publique.

Il faut donc rassembler toutes les données nécessaires à la compréhension de l'origine et de la progression de la dette publique.

Vivons-nous au-dessus de nos moyens ? La dette est-elle le résultat d’une explosion des dépenses publiques ou provient-elle des exonérations fiscales en faveur des détenteurs de capital et des classes sociales les plus favorisées? Qu'en est-il des effets produits par les politiques d'exonérations et d'allègements des cotisations sociales ?

Quel a été la contribution de la crise provoquée par la sphère financière et du sauvetage des banques ? Quel est l'impact produit par l'obligation faite aux États de financer leurs dettes par le recours aux marchés financiers en lieu et place de la Banque centrale ? Existe-t-il d’autres solutions à la crise que les coupes dans les dépenses publiques et l’austérité ? Qui sont les créanciers de la dette aujourd’hui ?

Nous estimons que les arguments qui justifient depuis près de 30 ans la réduction des recettes publiques et aujourd'hui des politiques sans précédents de rigueur budgétaire doivent aujourd'hui être réévalués sérieusement : car les baisses d'impôts et les allègements de cotisations sociales n'ont pas produit les effets attendus sur l'emploi et l'activité, cependant que les coupes budgétaires ont accru la récession.

Ces politiques ont pour l'essentiel alimenté le creusement des inégalités de revenu, en réduisant les coûts salariaux au profit des actionnaires, et en allégeant la charge fiscale sur les plus riches. Aujourd'hui de nombreux économistes de renommée internationale, y compris des prix Nobel d’économie, s’accordent pour dire que les politiques de rigueur appliquées aveuglément en Europe ont l’effet inverse de celui annoncé, creusant encore davantage la dette publique.

A ce stade de nos travaux, nous avons besoin, pour progresser dans ces questionnements essentiels sur les origines de la dette publique, des moyens d’expertise et d’investigation de l'État mis à la disposition de la représentation nationale.

C’est pourquoi nous demandons au Parlement de mettre en place une Commission d'enquête afin de mener des investigations approfondies sur l'origine de la dette publique, en examinant les causes des déficits publics depuis une vingtaine d'années.

Nous sommes prêts, bien entendu, à contribuer aux travaux de cette Commission, afin de contribuer au nécessaire débat citoyen sur l'origine de la situation actuelle et sur les moyens d'en sortir.

Restant à votre disposition,

Veuillez agréer, Madame la Présidente, Monsieur le Président, l'expression de notre plus haute considération,

Le collectif pour un audit citoyen de la dette publique (www.audit-citoyen.org)

Le collectif d’audit citoyen de la dette publique est composé des organisations suivantes:

Act Up-Paris, Agir ensemble contre le chômage (AC!), AITEC, Amis de la Terre, Attac, CADTM, CEDETIM, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif Richesse, Confédération CGT, Convergence SP, Coopérative DHR, Economistes Atterrés, Emmaüs International, Fakir, Fédération Syndicale Unitaire, Finances CGT, Fondation Copernic, Indecosa-CGT, L’Appel des Appels, Ligue des Droits de l’Homme, Marches Européennes, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement Utopia, Réseau Education Populaire, Résistance Sociale, SNESUP, Sud BPCE, Solidaires Finances Publiques, Union syndicale Solidaires.  


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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 18:53


La réunion des chefs d’Etat et de gouvernements qui a accouché du premier budget de régression de l’Union européenne a surtout permis de mettre une fois de plus en évidence le salmigondis institutionnel qu’elle constitue et le poids des Etats quand ils ont une ligne politique ferme. Le journal français de référence, mettez les points d’interrogation où vous voulez, Le Monde titre: « La France soumise au verdict de Bruxelles », à la suite de l’aveu que la réduction sous les 3% du PIB du déficit budgétaire ne serait certainement pas atteint en 2013. Ce dont nul ne doutait...

 

D'une complicité européenne...

 

Triple sottise dans ce titre ou triple manipulation: Bruxelles n’est pas une instance juridique et même si le fatras des traités fait de la commission un monstre juridique, analysable selon les moments comme un exécutif ou comme un législatif, sa dimension judiciaire n’existe pas. Le mot verdict ne convient pas, d’autant moins qu’il suppose une soumission à un pouvoir supérieur, ce qu’aucun traité n’ a prévu en ces termes.

 

L’article enchaîne en présentant le débat entre le gouvernement français et la commission comme une partie de poker, précise que le 22 février la commission produira ses propres statistiques pour ses prévisions d’hiver et enfin suppose que des efforts supplémentaires seront demandés à la France, dans des domaines relevant de sa seule souveraineté, comme la réduction de la dépense publique et donc sa politique sociale ou la structure même de son appareil d’Etat. Le tout sous la pression de l’Allemagne, entrée en année électorale et alliée de Cameron dans le débat sur le budget de l’UE, lui qui n’a jamais, comme la plupart des PM anglais, considéré l’Europe comme autre chose qu’un marché.

  Certes le commissaire européen aux affaires économique et monétaire, Olli Rehn (finlandais formé à Oxford), a rappelé que " Si la croissance se détériore de manière imprévue, un pays peut bénéficier d'un délai pour corriger son déficit excessif, à condition qu'il ait fourni comme convenu les efforts budgétaires demandés ". Comme la logique explicite du PM Ayrault, porte-voix du PR,  est celle des signaux positifs adressés aux « marchés », on imagine qu’un délai accordé à la France comme à la Grèce, l’Espagne ou le Portugal, ne serait qu’une solution moyennement satisfaisante. Les mécanismes de décision européens n’offrent d’ailleurs pas la  garantie que la commission proposerait ce report et qu’il y aurait une majorité qualifiée d’Etats de la zone € pour le valider. 

Autrement dit, il ne s’agit nullement d’attendre un verdict de la commission mais d’avoir une politique européenne et d’être capable de faire prévaloir, comme Cameron, ses intérêts d’Etat. Comme le PM anglais songe davantage aux intérêts des voyous de la City qu’aux chômeurs et laissés pour compte du Royaume Uni, on pourrait se dire que la difficulté de Hollande est peut-être qu’il ne sait pas quelle classe sociale défendre sous le labarum de l’intérêt général de la France et des Français; cela demeure douteux, au vu de l’abandon de pans entiers de son programme en matière sociale, de son recul devant le lobby bancaire pour la loi du même nom, de son encouragement exagéré à l’accord national interprofessionnel mais minoritaire sur la flexisécurité; encouragement qui va jusqu’à nier le rôle législateur du Parlement, au nom d’une conception étrangement pervertie de la pratique  du dialogue social.

 Au moment où plusieurs exégètes ou praticiens du droit ou de la philosophie politique s’interrogent sur l’Etat, la puissance publique et la relance de l’Europe, cela finira par paraître à tout le moins incongru.

 Nous avons déjà dénoncé dans ce blog l’insupportable prétention de la Cour des Comptes à jouer le rôle de guide libéral du gouvernement, rôle que Philippe Séguin n’avait pas voulu endosser et au contraire, lorsque par exemple il pointait en 2007 les 30 mds d'€ de l’évasion fiscale. La Cour présidée par Didier Migaud ne dit rien sur cette évasion fiscale, alors même que d’après le Sénat, elle a doublé. On pourrait s’en étonner et en profiter pour lire l'article de Liem Hoang Ngoc: La Cour des Comptes est-elle impartiale? (son blog, 14.02)

 Paul Alliès écrit, lui aussi dans son blog hébergé par Mediapart (13.02.2013), un article percutant sur Le gouvernement des juges. La revue Esprit publie dans sa livraison de février une série d’articles sur l’Impuissance publique, complétés par l’analyse de positions sur le fédéralisme européen. On s’y reportera aussi avec profit, même si, curieusement, les politiques de dessaisissement de l’Etat depuis des décennies semblent relever d’une fatalité dans laquelle aucun acteur politique ou social ne serait intervenu... La très réjouissante liste d’agences dressée par un lecteur de Mediapart  montre à quel point les politiciens français ont eu à coeur, au contraire, d’ôter aux services des ministères leurs prérogatives normales pour les confier à des organismes prétendument indépendants mais constitués de personnes nommées, sans contrôle obligatoire de compétence ni vérification de l’absence de possible conflit d’intérêt (alors même que la France est assez laxiste dans la définition dudit conflit) et globalement formatées sur le modèle du néo-libéralisme dominant.

"Ces autorités sont des institutions indépendantes des pouvoirs publics, elles ne sont pas soumises à l’autorité hiérarchique d’un ministre. Elles peuvent, suivant les cas, faire des recommandations, prendre des décisions ou des sanctions, publier des textes règlementaires.
Vous trouverez ici les coordonnées des présidents et des membres de leur collège, de leurs services administratifs et de leurs principaux responsables."

A la construction d'une démocratie républicaine

Le véritable crime est que ces comités Théodule, comme eut dit Charles De Gaulle, qui, lui, avait le sens de l’Etat, ont été constitués en « autorités » indépendantes mais capables de prendre des décisions ou d’infliger des sanctions: on aurait donc une nouvelle espèce d’instance de pouvoir, ni exécutif proprement dit mais outil exécutif, ni judiciaire, mais investi du pouvoir de sanctionner. Le nombre de ces commissions finit par devenir préoccupant si l’on se dit que leur indépendance les met à l’abri elles mêmes de sanction, ce qui est proprement ahurissant.

 Il s’agit bien là de manifestations de ce que l’on appelle la post-démocratie et que trop d’élus, qui ont oublié qui les a élus et pourquoi ils l’ont été, trop de hauts fonctionnaires prêts à tous les pantouflages et fort éloignés désormais du service impartial et exclusif de l’Etat, approuvent d’un coeur léger. Il n’est pas inutile de remarquer que ces commissions peuvent être peuplées de fonctionnaires détachés de leur ministère d’origine et cela pour une meilleure rémunération: étrange dépense que la Cour des Comptes ne juge pas utile de fustiger vertement. Privatisation de la démarche, privatisation de l’esprit, s’interroger après coup sur l’impuissance publique peut paraître dès lors farfelu.

 Dans le numéro d’Esprit déjà évoqué, Michel Foucher donne un définition de l’Etat, qui en vaut une autre: « l’Etat désigne, en France, la permanence d’un appareil public comptable de la pérennité de l’intérêt général ». On peut proposer des définitions plus philosophiques mais il s’agira toujours de garantir une contractualité centrale qui permette à une société constituée en nation de se perpétuer.

La question première porte sur la légitimité de l’Etat, non seulement sur les procédures de désignation de ses agents, élus et fonctionnaires, mais sur les buts et les missions qu’il se donne; la seconde porte sur la qualité des outils qu’il se donne pour que cet appareil permanent soit non seulement incontesté dans son fonctionnement mais incontestable dans les processus qui produisent l’action attendue. 

Une première problématique découle des exigences que portent ces deux questions: dans quelle mesure l’Etat est-il habilité à transférer à d’autres Etats partenaires dans une Union ou par des traités internationaux standard une partie de la souveraineté dont le corps national des citoyens lui a confié l’exercice? 

L’idée qu’un traité international  prévaut sur le droit national peut être admise quand il s’agit de mettre fin à un conflit dont l’apaisement est à ce prix et dont la continuation lèserait encore davantage les intérêts de la nation concernée; mais étendre ce principe à des questions qui portent sur les lois fondamentales du pays, sur les principes mêmes de son organisation séculaire, non seulement  heurte le bon sens mais remet en cause la source du droit; les juristes, « légistes » de Philippe le Bel disaient que « le Roi est Empereur en son royaume », l’imperium, comme commandement suprême étant la définition même de l’indépendance et de la souveraineté. Une transgression de cette règle est par définition illégitime et confine à la trahison de ceux qui l’ont permise ou mise en oeuvre; une chose est de demander à des instances judiciaires « apatrides » de trancher en dernier ressort des conflits touchant à l’application des traités, rôle que pouvait assumer l’Eglise et qu’elle a encore assumé au XXème siècle, une autre  est d’avoir étendu par une jurisprudence subreptice le champ d’application de cette commodité  à des questions d’organisation de la société, à des rapports inter personnels (même si dans certains cas ils entérinent le principe de l’universalité des Droits de l’homme, ce concept étant nié par nombre d’Etats), à des modalités de gestion de l’économie, bref à des traités qui ne sont qu’un détournement de cette notion pour appliquer en passant par dessus les instances législatives des Etats des politiques définies en dehors d’elles. Ce que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a relevé, contrairement au Conseil constitutionnel français qui a systématiquement proposé la modification de la Constitution de la République pour l’adapter à ces errements.

 Une deuxième problématique est celle liée aux services publics. Leur mise en cause dans l’idéologie néo-libérale peut de temps à autre se dissimuler derrière des descriptions, « historicisées » pour la forme, de l’évolution des sociétés, se réfugier derrière une critique permanente ou un déni du rôle de l’Etat,  promouvoir de nouvelles demandes des usagers, comme si cela pouvait être séparé d’une idéologie dominante qui tend à la marchandisation de toutes les activités humaines et qui accompagne l’état actuel de développement des forces productives ou les besoins de mise en valeur d’un capitalisme financiarisé global. Rapprochement singulier entre les gourous corrompus de Goldman Sachs et les libertariens caricaturaux du Tea Party.

Il n’en demeure pas moins que si la bataille pour défendre et promouvoir les services publics s’inscrit dans un combat idéologique contre le néo-libéralisme sans entraves, les coups qui leur ont été portés depuis l’ère Thatcher-Reagan justifient les interrogations sur leur évaluation et  compliquent leur reconstruction dans un contexte transformé.

 La qualité même du citoyen ayant été réduite, soit en le considérant comme un client universel, soit en le subordonnant à des considérations supranationales qui cachent mal des intérêts économiques de court terme et des bouleversements régressifs en matière de droits sociaux, c’est par la réhabilitation de cette qualité qu’il faut commencer. Ce n’est pas un corpus de valeurs morales qui doit être remis au centre des débats, c’est une vraie réappropriation du politique dans une perspective oubliée d’approfondissement de la démocratie, en Europe même. 


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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 18:38
Démocratie et socialisme
Le Conseil européen du 8 février, en dépit de l’opposition du président François Hollande,

abaisse pour la première fois dans l’histoire le budget de l’Union européenne : l’objectif de

960 milliards est en deçà des préconisations initiales de la Commission européenne (1 033

milliards) et il accuse une baisse par rapport au budget précédent (994 milliards). En prenant

en compte l’inflation le recul est encore plus grave. Et la structure même du budget est

inquiétante en ce qu’elle ne dégage aucune perspective de relance. Comment encore se

réclamer d’un « pacte de croissance » quand le budget pour une durée de 7 ans est orienté

vers l’austérité ? Les droites européennes prennent là une lourde responsabilité historique.

 

Pourtant les signaux contraires ne manquaient pas :

 

1°) Même le FMI reconnaît le caractère contreproductif de la diminution des dépenses

publiques en Europe, c’est suicidaire pour l’Union Européenne de se priver de marges

financières pour les 7 années à venir quand tous les indicateurs économiques sont au

rouge.

 

2°) Une déclaration commune des groupes des libéraux, du parti populaire européen et des

socialistes et démocrates au Parlement Européen appelle à voter « contre » ce budget

d’austérité.

 

3°) Les Jeunes Socialistes appellent l’ensemble des Eurodéputés du groupe des Socialistes

et Démocrates à refuser ce budget. Le MJS le dit tout net : « Pas d’accord vaut mieux qu’un

mauvais accord ».

 

Il convient donc de mener campagne contre cette décision de rigueur budgétaire

européenne, qui renforcera les égoïsmes nationaux et les politiques antisociales dans

l’Union.

 

Que le Parlement européen prenne toutes initiatives qui puissent aboutir à un budget plus

ambitieux susceptible de sortir l’Europe de l’impasse dans laquelle elle se met vis-à-vis des

peuples.

 

Au bureau national du Parti socialiste du mardi 12 février, cette position a obtenu 14 voix

 

contre une majorité de 20 voix en faveur du communiqué qui prenait acte en termes

positivés du compromis trouvé au Conseil du 8 février. 

Le débat est de nouveau ouvert dans les rangs du Parti socialiste sur la vigueur,

l’urgence et la méthode pour contrer les choix néolibéraux en Europe et y opposer

une Europe démocratique et sociale.


 

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 17:10


Jeudi 21 février 2013 à 19h 
au Ligourès* à Aix en Provence

Dans le cadre du Forum Social Mondial étendu, avec Attac pays d’Aix, le FSMProvence*, le CAC13**, le CAC Pays d'Aix et Gardanne et le CADTM*** Aix
 :

Conférence-débat : La dette en question


De Tunis à Athènes en passant par l'Equateur
Pourquoi et comment refuser les dettes odieuses et illégitimes.

Avec Renaud Vivien juriste du CADTM
et Fathi Chamkhi porte parole d'ATTAC et du CADTM en Tunisie

*FSMProvence : Forum Social Mondial en Provence
**CAC : Collectif d’Audit Citoyen de la dette publique
***CADTM Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde

La dette en question au Forum Social Mondial de Tunis
Deux ans après le début des soulèvements populaires et la chute du dictateur tunisien le Forum Social Mondial, grand rassemblement altermondialiste qui réunit des associations de tous les pays se tiendra en 2013 du 26 au 30 mars à Tunis.
Ce sera un grand moment d'échange international et de recherche de convergences particulièrement entre les luttes populaires ici en Europe et chez nos voisins du Maghreb.
 
La dette sera une des questions brûlantes car elle concerne à la fois les populations des pays du nord et celles des pays du sud toutes soumises aux politiques d'austérité pour sauvegarder avant tout les intérêts des créanciers.
 
D'où vient la dette ?

Pourquoi et comment a-t-elle été contractée ? A-t-elle servi 
l'intérêt commun ou des intérêts privés ? Quelles dettes peuvent être qualifiées d'illégitimes ? 
Peut-on en suspendre le paiement, faire un audit, annuler ces dettes ?
Quels pays l'ont déjà fait ?
 
Renaud Vivien juriste au Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde
Fathi Chamkhi porte parole d'ATTAC et du CADTM en Tunisie 
actuellement en campagne pour un audit de la dette tunisienne traiteront de ces 
questions en évoquant divers exemples de l'Equateur à la Grèce et bien sûr de la Tunisie.
 
Le débat sera ouvert aussi sur la situation de la Tunisie et du Maghreb à la veille de l'ouverture du Forum Social Mondial
.

La soirée débutera par un pot d’accueil

Le Ligourès, Place Romée de Villeneuve à Aix en Provence
Entrée libre et gratuite
Merci de diffuser l’info sans modération
-------------------------

Communiqué d'Attac Pays d'Aix relatif à la situation en Tunisie


 
 Le 21 février Fathi Chamkhi, porte parole d'ATTAC et du CADTM en Tunisie et Renaud Vivien juriste, membre du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde seront à Aix-en-Provence dans le cadre du Forum Social Mondial qui se déroulera à Tunis du 26 au 30 mars, pour animer un débat sur le thème de « La dette », commun désormais aux Pays du Nord et au pays du Sud.
   
D'où vient la dette ? Pourquoi et comment a-t-elle été contractée ? A-t-elle servi l'intérêt commun ou des intérêts privés ? Quelles dettes peuvent être qualifiées d'illégitimes ? Peut-on en suspendre le paiement, faire un audit, annuler ces dettes ? Quels pays l'ont déjà fait ?
   
Cet événement prend une dimension nouvelle avec l'assassinat politique dont a été victime Chokri Belaïd qui a consacré sa vie à lutter pour la démocratie, la liberté et la justice sociale.
   
ATTAC Pays d'Aix tient à rendre hommage à ce militant, à ses camarades de combat, et à la mobilisation du peuple tunisien contre la restauration d'un ordre autoritaire en Tunisie.
   
Nous souscrivons à la déclaration d'ATTAC Maroc qui écrit :
 « l’assassinat de Choukri Belaid, ce crime que nous condamnons avec force, intervient à un moment où notre région, de la Syrie jusqu’au Mali, est le terrain de guerres ouvertes ou larvées, de massacres, de conflits, de retour au tribalisme, au chauvinisme, de replis identitaires, d’intolérances, d’exclusion des minorités ethniques, religieuses, de violences contre les femmes, avec tous les effets dramatiques de toute guerre, réfugiés… »
  

ATTAC Pays d'Aix est plus que jamais convaincue que le FSM 2013 à Tunis et ses prolongements dans le monde doivent être un moment fort de mobilisation internationale de soutien au processus démocratique en Tunisie
   
Nous appelons à venir nombreux le 21 février au Ligourès (Maison de la vie associative, place Romée de Villeneuve, à Encagnane, Aix en Provence) manifester votre solidarité et faire de cette soirée une grande soirée de soutien au peuple tunisien en lutte pour la démocratie.
 

Bernard LAGUNE Attac Pays d'Aix
 06 08 49 50 25 blagune@free.fr


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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 15:12

Poitiers 2013,

discours d’ouverture de Bernadette GROISON, Secrétaire Générale de la FSU

Quel beau slogan prometteur nous offre pour notre congrès la section départementale de la Vienne ! Le travail que nous avons à mener durant toute cette semaine est effectivement d’offrir des alternatives pour un avenir meilleur. Sans compter ce beau calicot avec ses 20 bougies.

Notre FSU a 20 ans et nous fêterons cela ensemble dès demain mais c’est un moment important et un grand plaisir pour moi d’ouvrir ce 7ème congrès. « Ambition, invention, unité » tels étaient les 3 engagements pris par la FSU sous la plume de son premier secrétaire général, Michel Deschamps, dans le premier édito de POUR.
L’ambition était celle de mener un syndicalisme exigeant, l’invention de faire sans cesse du neuf dans nos revendications comme dans nos pratiques et l’Unité parce que nous ne nous résignons pas à la division. Et cela bien évidemment jamais sans les personnels. 20 ans après, si le contexte a changé, nous portons toujours ces engagements.

Ce congrès arrive à un bon moment.

  Après des années de régression sociale, de mise à mal des solidarités et du creusement des inégalités, de luttes aussi contre la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy, nous sommes maintenant dans une période d’alternance politique. Notre congrès, je n’en doute pas, aura l’occasion au plan général et sur différents dossiers, d’analyser les choix économiques et sociaux du gouvernement en place, avec même le danger qu’il y passe beaucoup de temps ! La FSU a fait partie des organisations syndicales qui ont pleinement assumé la nécessité de tourner la page du sarkozysme. Mais nous l’avons fait en plaçant immédiatement au cœur de la scène sociale nos revendications. Nous les portons dans toutes les discussions et négociations et également dans l’action. Les 2 dernières initiatives de la FSU illustrent bien ce syndicalisme que nous avons décidé de conduire : la journée d’action du 31 janvier avec la CGT et Solidaires et la signature du protocole égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique.

Le 31 janvier, nous avons pris la responsabilité de mener une action avec les personnels avant l’ouverture des négociations du 7 février à propos des parcours professionnels des agents de la Fonction publique donc de la question salariale. Car nous savons que le malaise est grand et que les attentes sont fortes notamment sur l’emploi, les salaires mais aussi sur cette fameuse journée de carence dont personne ne comprend qu’elle ne soit pas déjà abrogée. Avec cette journée d’action et de grève, nous avons réussi à faire émerger les exigences et revendications pour la Fonction publique et ses agents. La Ministre n’a pas à ce jour répondu aux attentes des personnels. L’intersyndicale qui se réunit la semaine prochaine aura des décisions à prendre pour continuer à peser.

Et la FSU est signataire du protocole égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique. La FSU sait que ce protocole n’aura pas à lui seul d’effet immédiat et qu’il nécessitera une volonté de l’Administration pour le décliner en mesures concrètes. Mais à travers cette signature, la FSU réaffirme son engagement en faveur de l’égalité et sa volonté d’acter les avancées obtenues.
Nous devrons continuer d’agir avec les personnels pour que l’égalité entre les femmes et les hommes soit bien réelle et effective dans toute la Fonction publique.
D’ailleurs ce congrès doit être l’occasion de traiter la question de l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail, dans la société mais aussi dans notre organisation. Continuons à interroger ce qui fait obstacle à l’investissement des femmes et à leur permettre de prendre toute leur place dans nos différentes instances. Rien n’est jamais acquis. La FSU doit être toute entière engagée sur ce sujet.

Période d’alternance donc.

Mais le changement ne se proclame pas. « Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour se battre contre l’ancien. » Dan Millman. Ce défi nous sommes prêts à le relever et ce congrès doit y contribuer largement. Car la nécessité de ruptures avec les politiques précédentes est urgente.

Le dialogue social a été rétabli. La conférence sociale de juillet 2012 a ouvert une nouvelle ère en invitant toutes les organisations syndicales au-delà des 5 organisations dites « irréfragables » à y participer. La FSU a beaucoup œuvré pour qu’il en soit ainsi et elle ne laissera pas passer une occasion de le rappeler. C’est une situation qu’il nous faut faire vivre et fructifier.
Après avoir été décrié par le gouvernement de droite, la réhabilitation des corps intermédiaires dans leur légitimité a du sens et marque la volonté de travailler avec les représentants des salariés. Toutefois ce dialogue social doit être « utile » selon le terme même employé par le Président de la République lors de cette conférence. Utile, mais à qui ? Pour nous, il va de soi que le dialogue social doit être utile aux salariés, au progrès social, à la démocratie. Les enjeux sont de taille. Nous ne relèverons pas les défis sociaux, économiques, environnementaux et démocratiques sans engagements et mesures concrètes pour y répondre.
Cela nécessitera de notre part un travail de réflexion et de propositions d’alternatives encore plus avancé que ce que nous avons fait jusqu’ici, de l’audace, des luttes avec les personnels et l’ensemble des salariés pour peser sur les choix à faire. Cela impliquera de faire preuve aussi de beaucoup de conviction avec nos collègues enclins parfois au fatalisme ou à la résignation.
Car que serait l’utilité d’un syndicalisme qui ne représenterait plus la masse et la grande majorité de nos professions ?

La FSU est présente sur tous les terrains. Porteuse d’un syndicalisme de transformation sociale, elle est sur toutes les questions de société et de la défense des valeurs. Car la vie privée et la vie professionnelle sont intimement liées. Les salariés sont les différentes facettes d’un même miroir. La reconnaissance ou non des droits ouverts sur une sphère a des conséquences sur l’autre. Et puisque j’en suis à ces questions, je voudrais apporter une touche d’optimisme et dire combien la FSU est fière, après des années d’engagement, de voir le mariage pour tous en passe d’être adopté par le Parlement ! C’est une question de respect des choix de chacun et d’égalité des droits pour tous. Et nous avons raison en tant qu’organisation syndicale de mener ces combats de société. C’est aussi le rôle d’une organisation syndicale que de savoir mesurer les évolutions de société pour conquérir de nouveaux droits, de nouveaux espaces de liberté.

Et il y a tant à conquérir !
En France, la confiance n’est pas gagnée et le pessimisme face à la situation est de mise. Les sondages ne font pas une analyse mais ils révèlent des états. Le dernier sondage du Cevipof publié par Le Monde du 24 janvier dernier donne une radiographie de l’état d’esprit de notre société. Nous le savions. Les dégâts des dernières décennies ont été énormes et les 8 mois du nouveau gouvernement n’ont pas permis de renverser la tendance. Ce qui produit sentiment d’insécurité, acceptation de l’exclusion de celui qui est toujours « autre »... la tentation du repli national, de stigmatisation ne sont pas écartés. Les idées xénophobes continuent de progresser. La montée de l’extrême droite est une réalité. Cela illustre aussi le monde tel qu’il est éclaté, inégalitaire, violent. 1 enfant sur 5 vit en dessous du seuil de pauvreté, 1 français sur 3 renonce aux soins, 1 jeune sur 2 sera touché par le chômage à la sortie de sa formation initiale...arrêtons ici ce constat que nous connaissons tous et prenons l’engagement à ce congrès de travailler à de vraies alternatives, de mener les débats avec les salariés mais aussi avec les citoyens.
Les organisations syndicales ont une responsabilité particulière.

La FSU y prend toute sa place. C’est pourquoi par exemple elle a signé en mars 2011, la déclaration commune avec la CFDT, la CGT, Solidaires et l’UNSA pour affirmer que « la préférence nationale » n’était pas « compatible avec le syndicalisme » et la nécessité de combattre les idées démagogiques et dangereuses du front national.
Notre rôle est d’autant plus déterminant que les questions sociales (chômage, précarité, inégalités..), accentuées par le contexte international incertain et une crise économique, financière qui perdure, contribuent au développement de ces idées.

Une situation internationale qui justement reste mouvante.
Et tout d’abord dire notre émotion et notre indignation face à l’assassinat de Ckocry Belaïd. Nous lui rendons hommage et apportons tout notre soutien au peuple tunisien dans sa lutte vers la liberté. Même si le chemin est long, la révolution de Jasmin va trouver sa voie. Comme toutes les révolutions des pays arabes qui si elles ne sont pas encore abouties ont soulevé des espoirs sans nom pour ces peuples qui continuent de se battre pour construire des sociétés plus justes. La FSU participera au Forum social mondial de Tunis en mars prochain. Ce sera sans nul doute un moment important pour les tunisiens et pour tous ceux qui cherchent la voie de la démocratie.

La situation internationale c’est aussi, la guerre dramatique qui est faite au peuple syrien par son Président. L’intervention française au Mali qui a laissé chacun partagé entre la nécessité de venir en aide à un peuple et le doute face à la légitimité de l’intervention armée et au débouché démocratique pour l’ensemble des citoyens maliens....
Et puis il y a la situation en Europe dont nous parlons généralement à l’occasion de la crise. Mais ses effets politiques font peu l’objet de commentaires or la montée des nationalismes et de la xénophobie particulièrement dans certains pays européens doit la aussi nous inquiéter. En toile de fond de tout cela il y a bien sur la mondialisation libérale. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais l’exacerbation des politiques d’austérité conduit à la misère et au creusement inacceptable des inégalités. La question centrale est bien celle du partage des richesses, de la crise écologique, de choix de civilisation.

Sans revenir longuement sur la crise économique et financière que nous avons déjà eu l’occasion d’analyser entre nous, je voudrais juste redire ici qu’il ne faut pas perdre de vue ses origines. Faut-il rappeler la crise des subprimes, du monde des banques et de la finance, de la responsabilité des spéculateurs et des plus riches ? Faut-il rappeler combien la pression sur les salaires et les transferts vers les profits ont pesé dans la formation de cette crise ? Faut-il rappeler comment les gouvernements européens se sont servis, et se servent encore, de cette crise comme prétexte à une diminution du rôle de l’Etat, de son investissement, de ses services publics, de ses protections sociales et pour faire porter les efforts essentiellement sur les salariés. Et il ne faut pas oublier non plus la crise environnementale qui semble passée aux oubliettes des préoccupations des dirigeants. Elle est pourtant largement le fruit des politiques néo libérales et donc bien celui du partage des richesses dans le monde. La ratification du traité européen, que nous avons dénoncé y compris le 14 novembre dernier, à l’appel de la CES (qui pour la première fois avait choisi une analyse plus offensive de la situation), entérine ces choix budgétaires qui nous mènent dans une impasse. Ces contraintes budgétaires sont non seulement injustes mais elles sont aussi intenables. La CES qui d’ailleurs prévoit une nouvelle initiative le 14 mars prochain. La FSU en sera partie prenante.

Car les conséquences nous ne les connaissons que trop bien.
Et bien évidemment dans ce contexte, l’emploi reste la préoccupation majeure des français. Il y a bien sûr eu l’annonce des chantiers de St Nazaire mais elle a été tout de suite balayée par les annonces des multiples plans sociaux de Florange, Virgin, PSA, Renault, Goodyear... des destructions d’emplois notamment dans le secteur industriel. Plus de 5 millions de chômeurs, un chômage qui touche particulièrement les femmes, les jeunes et les seniors. Et même si le gouvernement a pris un certain nombre de mesures fiscales pour taxer davantage la finance et les plus riches, ce sont les salariés qui payent le prix fort de la crise : augmentation du chômage, baisse du pouvoir d’achat, réduction de la protection sociale, et notamment forte dégradation des retraites mais aussi des conditions de vie des retraités.

La dégradation des conditions de travail a été réelle aussi dans la Fonction publique. Le nouveau management public introduit dans nos services a non seulement distillé un sentiment du « travail empêché » mais parfois conduit jusqu’à une réelle souffrance au travail. Pour conduire parfois au pire et nous avons forcément à ce congrès une pensée pour Luc Beal-Rainaldy dont nous avons réussi à faire reconnaître son geste en accident de service.

Quant à l’accord national interprofessionnel visant soi-disant « à une meilleure sécurisation de l’emploi », il n’est pas satisfaisant puisqu’il est porteur de reculs importants des droits des salariés alors que ce sont de plus de garanties dont ils ont besoin dans cette période. Cet accord montre comment le patronat se sert de la question de l’emploi comme prétexte pour obtenir des reculs en matière de droits, et notamment en ce qui concerne la hiérarchie des normes, afin de dégager encore davantage de profits. Et là, en matière de dialogue social, comment ne pas être surpris voire choqués de la satisfaction affichée par le gouvernement à propos d’un accord passé avec certaines organisations minoritaires et qui pour certaines ne seront peut être plus représentatives d’ici quelques mois puisque la représentativité va bientôt être à nouveau mesurée. Certes l’accord est légal au regard de l’actuelle législation mais il interroge politiquement...

Et le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi reste dans la logique budgétaire en se traduisant notamment par 20 milliards accordés aux entreprises sans contreparties et la réduction de 10 milliards des dépenses publiques...Pourtant, c’est ce cercle vicieux qu’il faut briser.

Dans la Fonction publique justement, alors de la RGPP à la MAP ? J’ai mis un point d’interrogation....Oui, le discours sur la Fonction publique et ses agents a changé mais qu’en sera-t-il des nécessaires transformations et évolutions pour que la Fonction publique remplisse mieux ses missions et pour que ses agents soient mieux traités si le gouvernement ne dégage pas aussi des marges budgétaires pour cela ?
Il n’est pas possible que le gouvernement actuel ait pour objectif essentiel à travers cette réforme, la réduction des dépenses publiques : les services publics et la Fonction publique participent à la création des richesses produites dans notre pays. Comment penser les mutations industrielles sans la formation, l’innovation et la recherche ? La transition écologique, sans les services publics de l’environnement et de l’agriculture ? Sans compter que l’actualité nous rappelle le besoin de services publics en matière de contrôle sanitaire…. Mieux répondre aux besoins de la population sur l’ensemble du territoire, lutter pour davantage d’égalité, de justice sociale et de solidarité. Oui résolument la Fonction publique n’est pas une charge mais bien une chance pour notre pays et l’avenir de sa société !

Les chantiers ouverts par ce gouvernement sont nombreux, les concertations multiples. Loi de Refondation pour l’Ecole, loi pour l’enseignement supérieur et la recherche, agenda social Fonction publique, Economie sociale et solidaire, Conférence de consensus justice, le renoncement au tout carcéral est un point positif et la FSU suivra de près les évolutions de la future loi pénale mais elle exigera aussi la réforme attendue de l’ordonnance de 45...sans compter la réforme des retraites à venir. Et bien sûr le projet de nouvel acte de décentralisation qui pour l’instant est un rendez-vous manqué avec le nécessaire débat sur le rôle de l’Etat sur l’ensemble du territoire puisque les discussions consistent davantage à savoir comment se partager les compétences entre collectivités plutôt que d’apprécier collectivement les besoins et la meilleure manière d’y répondre.
Les débouchés de ces chantiers dépendront de la capacité des organisations syndicales, à porter des propositions et à mener l’action afin de négocier avec un rapport de forces.

Le sujet de l’Education est bien sûr important.

Redevenu priorité nationale, il s’agit maintenant de concrétiser l’ambition. Et il ne peut pas être que question de moyens même si la FSU ne les niera pas après les luttes incessantes qu’elle a menées contre les suppressions de postes. Les créations de postes sont nécessaires, et la FSU se félicite de la création des 60 000 postes. Mais l’enjeu est globalement celui du projet éducatif de l’école maternelle jusqu’à la fin du lycée et de l’enseignement supérieur. C’est à cela que doit répondre la loi de Refondation de l’Ecole et celle sur l’enseignement supérieur et la recherche car un projet d’Ecole est aussi un projet de société.


La FSU porte le projet de faire réussir tous les élèves.

Force est de constater que le projet de loi d’orientation et de programmation reste au milieu du gué. Malgré des dispositions que nous approuvons, nous devons continuer d’agir pour que la loi et les textes d’application répondent à l’exigence d’une vraie ambition pour l’Ecole. Redisons-le à ce congrès, l’enjeu est de faire « mieux » d’école pour tous les élèves à tous les niveaux d’enseignement ! C’est aussi de lutter contre la difficulté scolaire à tous les niveaux d’enseignement et dans tous les territoires. Cela implique de la part du gouvernement une concertation approfondie avec un calendrier et des objectifs clairs. Or, cette concertation s’est révélée insuffisante sur les rythmes scolaires notamment là où le ministre a voulu avancer vite. Rien d’étonnant d’ailleurs car le changement du nombre de journées travaillées ne peut à lui seul être gage de réussite si on n’interroge pas en même temps l’ensemble du calendrier, les contenus et les méthodes, si on ne traite pas les inégalités sociales et territoriales, si l’on néglige les conditions de travail des personnels et si l’on ne définit pas ce que doit être le rôle respectif du scolaire et du péri scolaire. C’est cette volonté d’une démarche concertée avec le souci de la réussite de tous que portent les enseignants des écoles qui vont être en grève demain et c’est en cela que la FSU les soutient.
Et attention à ceux qui par simplisme ou méconnaissance se laissent aller à accuser les personnels de l’Education et particulièrement les enseignants, de corporatisme sans reconnaître que les enseignants et les personnels de l’Education ont montré depuis des années leur conscience professionnelle et leur engagement pour les jeunes et les enfants. Ils se sont battus avec acharnement contre les régressions imposées par la politique de la droite. Ils invitent aujourd’hui au respect, ils doivent être reconnus et même revalorisés comme l’ensemble des agents des services publics qui ont permis dans cette période de crise et de stigmatisation permanente que les inégalités et les injustices soient moins prégnantes.

Et redisons fortement depuis ce congrès de Poitiers, il n’y a pas de réforme réussie si elle ne rencontre pas l’accord et les attentes de ceux qui ont la charge de la mettre en œuvre.

C’est le sens de nos campagnes Fiers du Service public ! Et de cette année.

La Fonction publique, une charge ? Non une chance !

Où nous donnons, nous, la parole aux agents. Amplifions ces campagnes qui nous permettent d’aller à la rencontre des personnels, poursuivons nos actions afin de vraiment permettre les évolutions nécessaires.
Quant à la loi de l’enseignement supérieur et de la recherche, en l’état, elle ne répond pas à nos attentes. Après nos batailles contre la loi LRU, quid des mesures pour augmenter le niveau de qualification et donc pour faire mieux réussir les étudiants dans leurs parcours ? Quid de l’évaluation des besoins en recherche ? De la liberté scientifique ? Il y a un réel décalage entre les assises qui se sont tenues, le rapport parlementaire émis et les propositions de ce projet de loi.

On nous dit que tout cela sera dans l’exposé des motifs... Nous l’attendons avec impatience !

Quant à la réforme de la formation des enseignants qui concerne aussi bien Education nationale que l’enseignement supérieur, nous continuons de demander davantage de coordination et de bien considérer que nous sommes dans une phase transitoire. La réforme ne doit pas être définitive pour la rentrée 2013. La négociation doit se poursuivre et nos demandes doivent être entendues. C’est pourquoi nous avons récemment envoyé aux deux ministres et rendues publiques 15 propositions de la FSU pour la formation des enseignants.
Et la FSU ne se laissera pas non plus berner par des projets de loi qui, préparés en même temps, ne traitent pas les choses de la même manière. Je pense bien sûr à celui sur la décentralisation et celui sur l’Ecole. Nous serons plus que vigilants, comme nous l’avons déjà montré, sur l’orientation scolaire et la formation professionnelle initiale mais aussi sur le service public de l’emploi.

Les services publics sont au cœur des enjeux de société.

L’avenir de la jeunesse dont le gouvernement affirme faire une priorité, doit se traduire concrètement : accès à l’emploi, aux soins et au logement, allocation d’autonomie qui permettrait aux jeunes d’avoir un statut social, plus d’autonomie, poursuivre plus librement leurs études...voilà des mesures qui doivent être prises rapidement.
Mais la jeunesse ne nous fait pas oublier nos retraités d’autant que dans quelques années, 30% de la population aura plus de 65 ans. Ce simple constat doit amener à reconsidérer la place des retraités dans notre société non pas pour les opposer aux actifs mais pour porter l’exigence d’une vie digne, pleine et entière à tous les âges de la vie. Or, les retraités ne sont pas épargnés par la crise. Mais nos retraités sont actifs dans la FSU ! Et leur rôle doit être mieux reconnu par nos partenaires.

En ce début de XXIème siècle, la question des valeurs irriguant la société que nous voulons construire est bien un enjeu majeur.

L’Ecole n’assure plus à elle seule la production et la diffusion des connaissances. Les territoires virtuels des réseaux numériques bouleversent le rapport à autrui. Mais déjà en 1632, Comenius écrivait : « De même que le monde entier est pour tout le genre humain une école, du commencement à la fin des temps, de même l’âge de chaque homme est son école, depuis le berceau jusqu’à la tombe. Chaque âge est destiné à apprendre et les mêmes bornes sont imposées à l’homme pour la vie et pour l’apprentissage. » Dans les pays développés, 4 générations d’humains peuvent coexister sans jamais se croiser ou vraiment se rencontrer....Tout est affaire de projet collectif.
Les responsabilités humaines dépassent la dimension individuelle ou sociétale et s’étendent désormais à la planète entière et plus que jamais aux générations futures. La modernité exige que la société s’interroge sur les valeurs qui font sens pour chacun et pour tous et sur la manière dont elle les fait ou non vivre. C’est l’exigence de la FSU à travers la défense et l’amélioration des services publics : rendre effectif les droits et garantir à tous et donc à chacun un accès à la connaissance, la culture, la santé, l’énergie, l’eau, les loisirs...

Derrière la crise de la Fonction publique de ces dernières années, notamment à travers la RGPP, il y a une crise des valeurs. En préfaçant notre livre Fiers du service public ! En 2011, Stéphane Hessel écrivait que les services publics sont « une question de dignité humaine et de cohésion sociale ! ». Nous savons que si les citoyens peuvent être critiques quant au fonctionnement des services publics, ils sont toujours très attachés aux principes et aux valeurs qui fondent leur existence. Le débat qui s’ouvre aujourd’hui sur la MAP devrait poser ces questions. C’est bien l’intérêt général qui permet de fonder en droit les relations de l’Etat et de la société mais ces droits doivent être effectifs.
C’est aussi le cas en ce qui concerne la protection sociale et la santé. L’engagement en ce sens de la FSU au côté du mouvement mutualiste est important et doit se poursuivre. La FSU aborde avec sérieux cette question des valeurs car ce qui fait société est un sujet profondément syndical.

Et dans le domaine des droits et libertés, le nouveau gouvernement ne doit pas hésiter. La persécution contre les populations Roms est inadmissible d’un tel gouvernement, la régularisation des Sans papiers ne devrait pas faire débat. Et la question des immigrés n’est pas pour nous annexe. Notre société se fait avec tous ces citoyens. L’engagement sur le vote des étrangers aux élections locales doit d’ailleurs être très vite mis en œuvre.
La FSU est engagée avec le mouvement associatif, qu’il s’agisse de la LDH, de RESF...pour défendre les droits des personnes en cause, pour conquérir des droits nouveaux. Mais ces sujets, nous devons les travailler aussi avec les personnels.

Alors face à ces attentes, à ces défis que propose le syndicalisme ?

Nous allons faire une fois encore le constat d’un paysage syndical éclaté y compris dans la Fonction publique depuis notamment les dernières élections professionnelles de 2011. Les nouvelles règles de représentativité, que la FSU a souhaité à travers sa signature des accords de Bercy en estimant que c’est bien aux personnels de choisir leur représentation, n’ont pas produit les effets de centrifugeuse des voix sur les organisations les plus importantes comme certains le pensaient. Certes, la façon dont elles ont été organisées par le gouvernement précédent n’y est pas non plus pour rien…Mais au final, elles ont pour l’instant plutôt renforcé l’éclatement, l’émiettement des organisations syndicales. Cela donne à chacun des responsabilités nouvelles dans un cadre où les accords devront désormais être majoritaires.

Tout n’est pas égal dans le syndicalisme, chacun assume ses orientations, ses choix qui correspondent à la diversité des salariés. Pour autant ce serait une erreur de résumer le mouvement syndical en camps ou en blocs irréconciliables. Certes des déclarations de directions nationales contribuent à diviser le monde syndical. Mais qu’en pensent tous leurs adhérents ? Que veulent les salariés ? Parions qu’ils attentent du mouvement syndical autre chose que la division et l’opposition bloc contre bloc.
Nous n’avons pas, pour la FSU, renoncé au rassemblement du mouvement syndical.

Nous avons pendant ces 3 dernières années mis en œuvre notre mandat de Lille. Nous avons organisé plusieurs initiatives avec la CGT et Solidaires qui ont répondu à notre appel. Nous avons aussi fait le constat avec ces organisations qu’il nous fallait aujourd’hui aller au-delà d’initiatives nationales et travailler davantage à tous les niveaux de nos organisations. Ce sera un des sujets de notre congrès.

La FSU tient aussi sa force du U de la FSU. Nous avons interrogé l’unité plusieurs fois au cours des différents mouvements que nous avons mené avec d’autres. La FSU ne doit pas remettre en cause la nécessité de toujours chercher les mouvements les plus unitaires possibles. Ils sont générateurs de confiance, porteurs de dynamique qui généralement permettent un rassemblement plus large, plus fort. Cela a été le cas du mouvement contre la réforme des retraites en 2010. La FSU y a incontestablement joué un rôle.
Mais pour autant, nous ne devons pas occulter les questions qui se posent si nous voulons les résoudre. Il faut les traiter comme il faut traiter la question des plateformes unitaires qui sont plus souvent en contre qu’en pour car c’est souvent plus difficile de se mettre d’accord sur ce que l’on veut. Cela a été le cas dans l’éducation, où nous avons facilement pu agir ensemble contre les suppressions de postes mais où cela a été quasiment impossible en ce qui concerne le projet éducatif à porter.
Un paysage syndical éclaté, divisé et donc le rapport de nos collègues à l’unité n’est plus forcément le même. Les rapports de force évoluent, pour autant soyons bien toujours déterminés à ne pas laisser le paysage syndical français se complaire dans le constat de la division sans chercher toujours mieux comment rassembler ce mouvement.
Mais la force du syndicalisme c’est aussi le nombre de syndiqués.

Le constat là aussi est toujours le même : un taux trop faible. Même dans les secteurs qui comme les nôtres ont souvent une forte tradition de syndicalisation. Essayons de traiter sérieusement les raisons de cette désaffection et mettons en place les actions nécessaires pour inverser cette courbe.

J’ai déjà fait référence à ce qui se passe ailleurs que dans notre pays, au monde. Le syndicalisme doit davantage intégrer les dimensions européennes et internationales dans les questions qu’il doit traiter. Le syndicalisme doit mieux s’organiser en conséquence. La FSU y participe déjà et souhaite y participer encore davantage : elle participe aux initiatives de la CES et poursuit sa demande d’affiliation, elle est partie prenante des forums européens et mondiaux, elle développe des partenariats avec des organisations syndicales (comme le stage Femmes qui a été une réussite avec nos camarades du Sénégal), elle participe à l’Altersummit. Et j’ai le plaisir de pouvoir annoncer à ce congrès que la question de l’affiliation de la FSU à la CSI est en cours.

Et la FSU ?
Nous avons encore beaucoup à améliorer et à conquérir pour faire de la FSU une force encore plus importante. Corriger nos faiblesses, trouver des fonctionnements qui prennent en compte les évolutions de société, faire toujours mieux, dans le respect de nos principes fondateurs, c’est à dire faire mieux encore du fédéral. Le nouveau secrétariat élargi a permis de travailler mieux en ce sens et nous devons continuer. La FSU, a durant ces 3 dernières années, continué de conforter sa place dans le paysage social. Elle est reconnue comme une force syndicale capable de faire des propositions, de négocier mais aussi de mobiliser.

Cela est dû à notre capacité d’allier sans démagogie, proposition et action. « S’opposer n’est autre que proposer. Une opposition sans proposition n’est qu’un mouvement d’humeur » a écrit Robert Sabatier. Cette volonté tient également à la recherche de synthèse et de convergence dans la FSU comme avec d’autres à l’extérieur de la FSU. La synthèse est la recherche de solutions où chacun peut se reconnaître et qui nous fait avancer aussi loin qu’il est possible de le faire ensemble.
C’est une affaire qui concerne toutes les composantes de la fédération. Syndicats nationaux, tendances et sections départementales.
Les sections départementales ont la lourde tâche de porter, dans des conditions difficiles, la fédération, ses décisions, son image. Et elles le font bien, en témoignent les retours sur par exemple les mobilisations où la FSU est très présente et visible, où la FSU est aussi très présente dans la presse. Elles ont aussi la lourde charge de faire tourner la fédération ! Et je veux saluer particulièrement le travail qui a été fait sur la transparence financière suite aux nouvelles dispositions législatives. Nous avons partagé le souci de cette transparence et donc l’avons mis en œuvre sans état d’âme mais j’ai vu le travail et l’énergie que cela représentait même si nous avons donné le joli nom de « grigri » à notre logiciel ce ne fut pas toujours simple. Merci donc aux militants, trésoriers et trésorière des sections départementales et aussi merci à notre secteur trésorerie national, sa trésorière et ses adjoints, qui a accompagné ce travail.
Je voudrais dire aussi un mot des CFR, cette structure que nous avons mise en place depuis quelques années pour prendre en compte les exigences et le poids du niveau régional dans notre activité. Il va là aussi falloir faire un bilan et prospective pour les améliorer et mieux les prendre en compte.

La FSU évolue aussi. Par exemple des syndicats de la FSU se transforment (l’Unatos en Snuacte), d’autres ont procédé à des regroupements pour donner naissance au SNUITAM....autant d’évolutions qui témoignent de la vivacité de notre syndicalisme et de sa capacité à s’adapter.

La FSU, ce sont des femmes et des hommes qui consacrent beaucoup de leur temps. Je voudrais avoir avant de terminer une pensée pour tous ceux et toutes celles qui nous ont quitté durant ces 3 dernières années et particulièrement pour Pierre Duharcourt, ancien co-secrétaire général. Si nous avons déjà rendu hommage à ces camarades, leur engagement syndical, leur contribution à la FSU constitue un héritage qui sera précieux aujourd’hui encore dans nos travaux.

Non la FSU n’est pas pour le statu quo. Oui, la FSU veut les transformations nécessaires. Il faut alors savoir acter les avancées, les conforter. Convaincre qu’il existe d’autres possibles. Il nous faut aussi redonner confiance en l’action collective, en l’avenir. Nous saurons être toujours présentes et présents avec d’autres organisations et avec tous les personnels pour mener les batailles pour peser.
Ce congrès nous invite à l’exigence, à l’optimisme car nos exigences correspondent aux besoins de la société.
« Il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où il va » disait Sénèque.
Nous savons où nous voulons aller.
Le vent est donc bon.
Sachons convaincre et gagner. Sachons faire de ce congrès, un congrès porteur pour préparer ensemble l’avenir !

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