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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

24 novembre 2008 1 24 /11 /novembre /2008 11:00

 "Le PS est depuis longtemps, selon un mot de Jacques Gerstlé, une « mosaïque idéologique », capable de tenir des discours différents à des publics divers en vue de l’essentiel, pour lui : arriver au gouvernement. La nécessaire ambiguïté d’un langage tantôt à usage interne, tantôt ouvert à l’opinion, a atteint un sommet dans la campagne présidentielle de S.Royal, qui, selon le même chercheur,  « attend la demande de l’opinion pour valider son offre électorale ». Dans ces conditions la validation doctrinale de l’existence même du parti n’a plus de sens et le storytelling devient source de légitimité pour les candidats. Le parti ne concourt plus que de façon marginale et dégradée à l’expression du suffrage universel et les militants ne sont plus invités à travailler dans un intellectuel collectif qui n’a plus lieu d’être. Ceux qui prétendent s’affranchir de référence à une philosophie politique ou y substituer une bouillie idéologique que pourraient assumer leurs concurrents, sont-ils encore des socialistes ?"

Cette introduction est ce que nous avons écrit en quatrième de couverture pour un essai que l’Harmattan vient de publier, sous le titre : Pour en finir avec ceux qui ne veulent plus être socialistes (collection Questions contemporaines).

Ca-ta-stro-phi-que!

Est-il utile de préciser que nous n’aurions pas souhaité être confortés avec autant de rapidité dans nos analyses par le spectacle honteux qu'ont donné des partisans de S.Royal, au point pour l’un d’entre eux d’avoir envisagé et annoncé l’intention de porter plainte ?

Demander à un juge de peser dans le choix du premier secrétaire du PS, est-ce avouer que l'on tient pour valides et appropriées les institutions de la République?

Faire le clown sur les marches du palais en clamant sa confiance dans la justice de son pays?

En 2008, sous ce gouvernement et avec ce président, quand maint exemple montre l'utilisation de l'appareil judiciaire pour de sales besognes?

A quel niveau du débat « politique » certains ont-ils donc conduit le parti de Jaurès et de Blum, dont ils n’hésitent pourtant pas, toute honte bue, à se proclamer les héritiers ?

Il est tellement évident qu'organiser une nouvelle consultation aurait achevé de ridiculiser le parti, sans parler de la lassitude des militants et de la perte définitive de toute rationalité dans leur comportement, qu’on est d'ailleurs en droit de se demander si ce n'était pas ce que cherchaient Ségolène Royal et ses lieutenants.

On ne peut pas en effet dire tantôt "si nous étions arrivés en deuxième position etc" et tantôt "revotons", c'est-à dire tenir un autre discours sitôt que pourrait se concrétiser l'hypothèse du précédent.

Sauf si la vraie nature est dans le refus de perdre, y compris les ressources financières du parti!

Il fallait donc accepter sans états d'âme la décision du Conseil national, à partir d'un vote dont le résultat n'est franchement pas plus contestable que tous ceux qui l'ont précédé, y compris celui de 2006 pour la désignation du candidat ou de la candidate du parti aux élections présidentielles.

C'est bien avant qu'il aurait fallu inviter des huissiers à organiser les consultations...

C’est bien avant qu’on aurait dû s’interroger sur ces cartes sans militants mais au nom de vrais "obligés".

C’est bien avant que la dénonciation rituelle, quoique… du clientélisme, aurait dû amener d’autres comportements de la part des dirigeants du parti, particulièrement quand ils sont à la tête d’exécutifs locaux ; quelle fédération dans le parti tout entier est vierge de tout soupçon ?

Il est bien imprudent de soulever ce lièvre si l’on ne veut pas tout remettre en cause…

Le chagrin et la pitié

Dans le roman de Dumas, Le vicomte de Bragelonne, D’Artagnan visitant Porthos pour le convaincre de se lancer avec lui dans l’entreprise risquée de la restauration de Charles II sur le trône d’Angleterre, constate, en l’écoutant parler de ses activités habituelles, qu’il met beaucoup de soupirs dans ses phrases.

Les militants socialistes, parlant de ce qui se passe dans leur parti, quand ils ne sont pas en colère, ne sont pas à l’abri de cette multiplication de soupirs ; à une différence près cependant, ce ne sont pas des soupirs d’ennui, mais des soupirs d’impuissance et de chagrin ! 

Oui, le parti aujourd’hui fait pitié et il fait pitié parce que son orientation est indéchiffrable : le vote à la quasi unanimité de son orientation générale au printemps 2008 visiblement, n’engageait personne ; la qualité du document peut laisser croire qu’après tout, c’est un moindre mal, mais un parti sans doctrine, sans programme, sans boussole, sans grille d’analyse du réel peut certes rassembler beaucoup mais assurément pas pour des lendemains qui chantent.

Il est vrai que la crise est venu rappeler que "le sur-moi" marxiste n'était pas qu'un poids trop lourd à porter!

Certains parlent aussi d’une crise de leadership; le problème c’est que le leadership du parti n’intéresse quelques uns de ceux qui souhaitent l’exercer qu’en vue de gagner un mandat présidentiel dans le cadre des institutions de la Vème république.

Pas franchement pour changer la vie...

Il s’est trouvé donc des conseilleurs, politologues of course, pour appeler "naturellement" à la présidentialisation du parti.

L’ambition n’est pas interdite en politique, elle est même recommandable, à condition qu’elle soit porteuse d’une réponse aux demandes des citoyens qui permettront de la réaliser. Sinon, et quel que soit l’habillage médiatique qu’on pourra lui donner, elle ne sera qu’une manifestation de médiocrité intellectuelle et morale.

Les cyniques diront peut-être que rien ne permet de croire que le PS pourrait échapper au lot commun d’affaissement généralisé des élites françaises, et il est vrai que plus d’un événement, plus d’un vote, plus d’un choix le laisserait penser.

On nous laissera le loisir de le regretter.

Que faire ?

Non, nous n’invoquons par ces mots ni Tchernychevski, ni Lénine, mais les mêmes questions peuvent servir en diverses occasions. Le parti est coupé en deux: ceux qui ont provoqué cette situation, l’ont fait sciemment, en clivant volontairement.

On ne dit pas impunément en effet dans un parti voué à proposer une transformation des rapports sociaux, car sinon il ne se distinguerait pas, par exemple du Modem ou des Verts, voire de l’UMP, "le choix est entre le passé ou l'avenir".

Mme Royal  est entourée de quelques hommes de grande expérience dont on peut apprécier le poids dans leur propre fédération (même lorsque tel ou tel est momentanément en congé), mais dont il serait hasardeux de prétendre qu’ils ont vocation à incarner l’avenir tel que les femmes, les trentenaires, les étudiants, les salariés, les classes populaires, les classes moyennes, les lycéens, les apprentis, les chômeurs, les retraités l’espérent.

La question est très précisément de savoir si le PS en tant que structure de militants ayant un référentiel idéologique, un corps doctrinal a achevé sa mission historique; c'est probablement ce que pensent les ségolénistes qui n'ont apparemment pas besoin de parti autrement que pour disposer d'un badge électoral et de relais élus, tout en oubliant de préciser ce détail aux adhérents sincères (il doit bien en rester) qui les soutiennent.

Ne peut-on s'interroger d'ailleurs sur la nature de l'adhésion? Adhère-t-on à un parti ou au désir confus de porter quelqu'un à la réalisation des siens? L'art de la  séduction ou l'impératif de la raison guident-ils les militants? L'un et l'autre, mais dans quelles proportions? Et pour quoi faire?

Si un parti politique n’est plus un intellectuel collectif capable de penser le présent pour améliorer l’avenir, le mettre en débat et le proposer au corps électoral mais une machine électorale et rien d’autre, alors sa légitimité pour permettre à des  mandataires de parler au nom du peuple souverain devient très limitée.

Quelles formes extrêmes, de violence et de déni démocratique pourraient naître à nouveau d’une telle conception, car enfin l'histoire qu'on veut cesser d'enseigner à tous les jeunes à la veille de leur entrée dans l'âge d'être des citoyens n'apprendrait rien ?

La politique de M. Sarkozy sur des sujets de plus en plus nombreux n’éclaire donc pas ? La crise économique qui se propage, la crise sociale qui s'approfondit, la crise morale qu'il ne faut pas nier n’interpellent-elles pas les candidats décideurs ?

Ne serait-il pas désastreux pour les dirigeants d'un parti porteur d'espoirs de donner raison à Jean-Luc Mélenchon en affichant la preuve que le PS tel que le souhaitent Ségolène Royal, Vincent Peillon, Manuel Valls, etc ne serait qu'une pâle copie d'un parti démocrate à l'américaine, l'histoire en moins?

Les mêmes oubliant au passage, qu'Obama n'a pas de responsabilité à la direction du parti démocrate et que, par ailleurs, les individus, les lieux, les circonstances, les enjeux étant ce qu'ils sont, toute comparaison avec lui et sa charge est particulièrement abusive!

Il appartient donc, aujourd'hui à Martine Aubry et à ceux qui l'entoureront dans son travail de reconstruction, de susciter l'enthousiasme nécessaire pour les grandes oeuvres, de redonner aux militants la perspective d'un objectif commun au-delà du présent,  et la certitude d'avoir avec le PS, à la française, oui, et n'en déplaise à tous les chiens couchés de l'imitation grégaire d'une social-démocratie européenne inexistante, la voie et le moyen d'y parvenir.

JPB

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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 11:21

A propos du congrès du PS, centrons nous sur les noms et les personnalités, non pour les délier des projets mais par souci de simplification (les projets qu’ils portent allant avec eux), car leur rôle et leurs responsabilités croissent quand les moments de choisir, de trancher et de décider approchent.

Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, suivi par Marc Dolez, a décidé de quitter le PS et il semble, au contraire de la façon dont il présente les choses, que cette décision ne dépendait pas du résultat de la motion Hamon, unissant la gauche du parti.

 

Maintenant et à l’heure de notre mort…

 

JLM et ceux qui le suivent disent refuser les tractations et un front « anti-Royal ». Mais assimiler, pour justifier le départ, les scores cumulés des motions Royal, Aubry et Delanoë, à ceux de la majorité sortante, dont le bilan et les options politiques (avec raison condamnés) apparaissent ainsi indépassables, a-t-il un sens ?

Ce n’est pas ici que nous dirons que le chemin pris par le PS depuis Hollande… et avant, à l’époque de Jospin Premier ministre… et encore avant, sous l’ère Mitterrand, étouffant une fois au pouvoir la vitalité du parti, n’est pas condamnable.

Mais si Royal, Aubry et Delanoë appartenaient bien à la même majorité, le fait est qu’ils se sont aussi présentés distinctement, prétendant constituer ou mener chacun une nouvelle majorité.
Passer sur ce fait, c’est refuser d’admettre que les uns ou les autres puissent se reclasser en fonction des rapports de force et des enjeux de pouvoir internes, du contexte de crise et des évolutions du paysage politique national. 

Le point de vue de JLM tourne alors autour de l’idée qu’au-delà des rivalités de personnes, c’est le même contenu politique qui était décliné 3 fois, consacrant la victoire d’une ligne qu’il dénonce par le terme de « sociale-démocrate », après avoir davantage insisté sur le risque d’une évolution « démocrate » du PS. Or cette fluctuation même du vocabulaire montre que le risque de ce qui était honni d’abord (le modèle centriste « démocrate » Clinton-Blair) ne se présente plus de la même façon. Peut-être y a-t-il une chance que le pire n’arrive pas. Peut-être, c’est peu.

 

Mais c’est du PS qu’il s’agit… et donc de l’avenir de toute la gauche.

 

Pour traiter de stratégie et de contenu, difficilement dissociables, il n’aura échappé à personne qu’Aubry a fait équipe avec Fabius, qui a continué depuis son NON au TCE à tenir sa réorientation sur l’Europe… et d’autres sujets, et que Delanoë a maintenu son refus des alliances avec le centre, ce qui ne garantit pas d’une évolution centriste du PS mais ce qui la rend plus compliquée (qu’avec Royal).

JLM explique qu’à 19%, la gauche du parti pèse moins qu’aux deux précédents congrès, qu’il assimile aux scores additionnés de Nouveau Monde et de NPS lors de l’avant dernier, de NPS et de la motion Fabius pour le dernier… Cela serait le signe d’une tendance certaine au déclin de cette gauche et d’une droitisation impossible à arrêter. Cette analyse très rapide est à la limite de la mauvaise foi.

 

Ainsi Fabius, classé dans à la gauche du parti pour le dernier congrès, passé avec Aubry, ne le serait plus, et n’aurait donc plus aucune influence pour tirer Aubry et le PS vers la gauche... Reste l’évocation du NPS. Malgré des positions théoriques authentiquement républicaines et socialistes, la réalité de ses soutiens et des ses électeurs, a vite montré qu’il ne pouvait constituer dans son ensemble un élément de la gauche du PS.

En réalité, dans l’histoire interne du PS, une motion de gauche à 19% est un fait assez remarquable, d’autant plus qu’elle est portée par des leaders jeunes.

Mener une bataille de congrès, voilà en fait ce que Dolez, JLM et les leaders – s’il y en a d’autres de véritable que lui – de son organisation, PRS, ne veulent pas faire cette fois. Leur choix est maintenant de peser au sein de la gauche et sur le PS, depuis l’extérieur du PS. Et tout paraît indiquer qu’il était déjà fait.

 

Ce choix n’est en soi pas aberrant. Il n’est pas non plus inédit.
Mais le moment choisi et le contexte politique le rendent pour le moins curieux. Les justifications par les scores des uns ou des autres ne sont qu’arguments de circonstance et de façade. Et l’ensemble finit par poser un vrai problème.

 

Pourquoi ne pas avoir attendu la fin du congrès ?

 

D’une part, JLM pour mieux justifier son départ et ses conclusions sur le PS, explique comme beaucoup de faiseurs d’opinion, même si c’est pour des raisons opposées, que c’est Royal qui a gagné. Point final. Il apporte de l’eau au moulin du thème de la légitimité incontestable de Royal, comme si les jeux étaient forcément faits.

Du même coup, il savonne la planche de la gauche du parti et d’un éventuel front anti-Royal. Sans compter les voix perdues de ceux qui le suivront, lors de l’élection du secrétaire.

Pourquoi ne pas avoir attendu la fin du congrès ? Sans doute le moment était-il jugé médiatiquement moins bon. Moins bon pour lui. Mais pour l’avenir du PS et donc de la gauche ?

 

D’autre part, le modèle d’Oscar Lafontaine et de Die Linke paraît difficilement transposable dans la gauche française.

Tout d’abord, JLM n’est pas Oscar Lafontaine : ses qualités propres ne sont pas en cause, il faut s’interroger sur son poids dans le parti et dans l’opinion.

Surtout, se renforcer de l’extérieur pour imposer au plus gros parti de s’ancrer à gauche nécessite de trouver des partenaires ouverts et crédibles.
Quels sont les interlocuteurs de JLM ? La LCR, pardon, le NPA, organisation autiste ? Un PCF réduit à quasiment rien électoralement ? Et encore, sans lui, la sortie serait totalement dérisoire. Mais le PCF est-il en état de dépasser sa structure, pas sans ressources humaines utiles, mais en soi et pour soi moribonde ? A part ça, il reste des organisations confettis… qui ne sont pas sans intérêts, mais dont on pourrait attendre éternellement la maturation des idées et le décollage organisationnel.

 

Enfin, faire objectivement le jeu du camp Royal à la veille du congrès revient à couper la branche sur laquelle on veut s’asseoir. Si ce camp gagne, arrivant à faire une synthèse majoritaire autour de lui, qui pourra peser sur le PS à sa gauche ? Il faudra se préparer à voir un PS centriste sur le plan des idées, cherchant alliance avec le « centre » (droit) sur le plan stratégique, qui n’aurait sans doute pas grand-chose à faire d’un Die Linke à la française.
Malgré tout, admettons que le projet mélenchonien réussisse extraordinairement et se retrouve allié à un tel PS, ayant vaguement gauchi en apparence la candidature de sa championne. Resterait ce qui est selon nous est incontournable : une défaite aux présidentielles. Royal (comme les troisièmes couteaux qui l’entourent) n’a ni la vision du politique et de l’Etat, ni la façon de faire de la politique, ni la personnalité qui permettraient de porter une ligne de gauche claire et audible et de faire espérer raisonnablement une victoire.

 

Jean-Paul (Beauquier, évidemment) me disait il y a peu : « Avec JLM, ce ne serait même pas l’Allemagne, avec Ségo, ce sera à coup sûr l’Italie ».

Partir du PS est en soi et en l’état, très aventurier, le mot pouvant devenir mélioratif ou péjoratif suivant les points de vue et selon les résultats. Mais agir comme JLM sans attendre le congrès, n’est-ce pas, au mieux, être inutile ?

 

SB

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6 novembre 2008 4 06 /11 /novembre /2008 10:47

Une série d’articles sur ce qui peut se passer après les élections américaines ne serait sans doute pas dépourvue d’intérêt, mais nous nous sommes donné pour but de réfléchir à ce qui pourrait transformer la donne politique en France ; c’est donc l’impact du caractère « historique » de l ‘élection d’Obama et les comparaisons qu’il est possible  de faire qui attirent notre attention.

On peut d’ailleurs  dès l’abord s’interroger sur la dimension « historique » de l’événement survenu dans la nuit du 4 au 5 novembre 2008, après le basculement de l’Ohio en faveur du candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis ; un institut de sondage ne pose-t-il pas la question de savoir si l’événement marquant est l’élection d’un noir ou la page tournée de la présidence Bush ? C’est une question en effet et nous avons ici même choisi le premier terme de l’alternative, en ayant aussi à l’esprit ce qui rendait la société politique française tout à fait incapable d’une telle résolution.

 

Somewhere over the rainbow, blue birds fly…

Il n’est pas étonnant que la presse ait titré, en France et ailleurs, sur cette première et que nous soyons abreuvés de rappels du discours de Martin Luther King en 1965 ;  ce qui ne laisse pas d’étonner, c’est qu’avec l’enthousiasme que manifeste la totalité de nos « partis de gouvernement », ils aient si peu fait quand ils furent au pouvoir ou dans leurs propres instances pour administrer la preuve que le rêve du pasteur américain était  la réalité de la République des citoyens !

Certains observateurs ne se sont pas privés d’établir un lien entre l’origine sociale des élus et la nature de l’intégration à la communauté nationale des populations pour lesquelles « nos ancêtres les gaulois » était une formule dépourvue de sens.

On a aussi à l’occasion établi un lien avec la situation faite à la parité féminine ; il n’est sans doute pas possible de trancher sur l’exemplarité des primaires démocrates à l’occasion de cette élection et il est raisonnable d’envisager l’hypothèse que Mme Clinton a perdu son duel, non parce qu’elle était une femme mais parce qu’elle ne répondait pas avec assez de force à l’aspiration dominante à  vouloir tourner la page avec au moins la décennie écoulée. Cela serait, semble-t-il, intellectuellement plus satisfaisant que de croire qu’à tout prendre l’électorat préfère un homme dans chaque cas de figure. Cela, même en tenant compte du charisme évident et du talent oratoire de son concurrent et de l’engagement réel de l’ensemble des  minorités ethniques, qui soutinrent longtemps le sénatrice de New-York.  

Il est indéniable que pour l’histoire américaine, pour les populations non whasp, cette élection marque un saut qualitatif réel : il y aura bien un avant et un après l’élection du 44ème locataire de la Maison-Blanche et les Etats-Unis y ont gagné un nouveau visage au regard du reste du monde. Il est bon toutefois de nuancer notre enthousiasme et de ne pas croire tout de go à l’émergence d’une société post-raciale : 55% des blancs ont voté pour Mac Cain…

Quant à nous, nous ne sommes pas américains et nous n’avons pas à  défendre ni les espérances, ni les intérêts de l’Amérique. L’exemple donné est fondé sur une autre histoire que la nôtre. Les rêves de la population américaine ne sont pas les nôtres.

 

Mais à quoi peuvent rêver les Français ?

Rêvent-ils seulement ? Contraints d’élire un président « Ratenfânger » qui sous le mot de rupture ne mettait que des régressions sauvages pour les salariés et un accroissement des privilèges des possesseurs de patrimoines, ils ont rapidement constaté que l’opposition, élément politique institutionnel pourtant indispensable face à une politique systématiquement réactionnaire, n’était capable ni de formuler un discours dénonciateur d’un peu de hauteur, ni de proposer au peuple une alternative mobilisatrice, ni de relayer les revendications et d’accompagner les manifestations et les actions des salariés spoliés.

Ce sont des élus d’opposition qui ont trouvé dans la politique sécuritaire le souci de répondre à une demande sociale !

Ce n’est pas l’opposition qui s’est le plus manifestée contre les expulsions et le piégeage des familles par les enfants scolarisés.

La dénonciation du bouclier fiscal n’a été justifiée par aucune analyse politique sérieuse et mettant en évidence la nature de classe de la politique mise en œuvre par une droite consciente de l’inanité de la pensée socialiste et de l’absence de crédibilité de « l’autre gauche ».

Quand chacun est sur le même terrain idéologique, quand le parti socialiste achève par une déclaration d’orientation générale, qu’on eut en d’autres temps qualifiée de « monument vide et sonore », l’abandon progressif de tout son bagage doctrinal il ne reste plus qu’ à observer les pitreries lamentables des vaincus d’hier et d’avant-hier, à entendre des leçons dont la conduite passée de ceux qui les donnent ne montre aucun exemple de tentative de réalisation, ou à faire semblant de croire que dans la gestion de « proximité » il est possible de montrer une autre façon de faire de la politique !

La crise a fait dire ou écrire à certains de nos camarades « nous vous l’avions dit », « notre contribution est la seule qui… », sans que l’examen de leurs interventions d’élus, la lecture des ouvrages qu’ils signent, leurs campagnes récentes montrent la moindre trace réelle de leur prescience ou d’une volonté claire de s’en prendre à la racine du mal ; l’absence remarquable de certains ténors sur le terrain aux côtés des salariés en lutte pour leurs droits, leur emploi, leur pouvoir d’achat n’est même pas compensée par un travail parlementaire assidu, visible et en phase avec les aspirations des électeurs de gauche. Comment pourrait-il en être autrement quand les mots d’ouvriers, d’employés, de patrons, de capitalisme, de classe sociale sont comme échenillés des discours et des textes soumis aux militants ?

La renonciation à la responsabilité politique est telle que saluer le retour de l’Etat à l’occasion des remèdes proposés par le gouvernement pour sauver les banques, a permis à quelques uns de nos ambitieux de province soit de faire croire que le Président avait changé la nature de sa politique, soit que l’autorité de l’Etat, hors de tout contexte de classe allait de soi pour régler les problèmes nés de dérégulations et de privatisations auxquelles la gauche  a naguère prêté la main, au nom des règles imposées par l’Europe ou par la conviction que l’histoire était finie ; comme si l’Europe pouvait décider quoi que ce soit sans l’aval des gouvernements !  Ce qui se passe aujourd’hui à propos de « la crise »  est la meilleure illustration possible des mensonges et autres impostures verbales proférées par les dirigeants de notre pays depuis le traité de Maastricht !

Un gouvernement soucieux de défendre les intérêts bien compris de ses citoyens a les moyens de le faire, au moins autant que pour s’efforcer de sauver ses banques !

Dire aujourd’hui que l’on assiste à la fin de l’ultra-libéralisme, est malheureusement une autre façon de dire qu’il ne sera pas question de remettre en cause le système de production, ni même d’établir une distinction utile pour qui voudrait punir des prédateurs coupables « d’excès injustifiables », entre le capitalisme et les capitalistes !

 
Le bonus pool de Wall street serait de 49 milliards de dollars en janvier 2009, en baisse de 10% par rapport à l’année précédente, après les turpitudes auxquelles se sont livrés les financiers : une partie des finances publiques au lieu de servir à relancer la machine économique, sert donc à arrondir la pelote de quelques milliers d’individus dont la cupidité n’a d’égale que la bonne conscience. L’abstention du groupe socialiste à propos du plan gouvernemental de sauvegarde n’avait pas même la justification d’une contribution utile au rétablissement d’un climat de « confiance ». Le vote récent du Parlement sur la taxation des parachutes en or et sur le refus de toucher à la fiscalité des stock-options et des retraites chapeau montre que nous n’avons rien à envier aux Etats-unis sur ce point !

 
Il n’est pas évident que puisse être vu comme une circonstance atténuante le fait qu’Obama, non plus, ne conteste pas le Système !

 
Car, lui, a été capable de faire rêver. Ce dont Sarkozy avait pu se dispenser en 2007.

 

L’arc-en-ciel de la gravité…

Ce titre de Thomas Pynchon évoque les paraboles des vols de fusées…Leur effet sur un personnage du roman n’est pas de l’ordre du rêve et on ne demande pas au PS de le produire pour la population française.

On pourrait toutefois espérer d’un parti qui s’est trompé dans son acceptation de la doxa néo-libérale et dans son conformisme idéologique, au point d’y perdre ses bases populaires en général et ouvrières en particulier, que ce parti, analysant sérieusement les causes de ses échecs dans ce qu’il considère comme l’élection majeure, au point de ne plus penser du tout et de lier son fonctionnement interne  au rythme électoral, soit capable de choisir une fois pour toutes d’assumer ou pas son histoire et son nom, l’histoire de son pays et des luttes qui ont permis la construction d’un Etat social.

 Un congrès est programmé, la seule question paraît être de savoir si en surgira le candidat de 2012 et pas même de savoir comment battre la droite!

 
Ceux qui aujourd’hui louent l’Amérique et son président élu, devraient prendre en exemple la règle généralement suivie, qui veut qu’un échec disqualifie pour le tour suivant ! Cela ôterait du congrès le poids insupportable d’une ambition inassouvie et, à vrai dire, injustifiée. Sauf à penser, ce que l’on peut admettre, que n’importe quel citoyen peut aspirer à la fonction de  chef de l’Etat ; mais ce n’est pas vraiment ce qu’ont en tête nos pseudo-candidats.

 
Après tout, il n’y a pas que des éléphants au PS, ou des gardes du corps, ou des colleurs d’affiche, ou des clients obligés, ou des experts multicartes, ou des élus cumulards. Il y a aussi des cons, des naïfs, des gens qui souffrent, des militants sincères et pas mal de désabusés. Des Français, quoi !

 
Apparemment Obama avait compris ce qu’attendaient les Américains ; qui au PS est prêt à dire aux Français ce qu’ils ont besoin d’entendre?

 

JPB

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 16:23

Dans 8 jours la crise continuera, les politiques n’auront toujours pas décidé de se conduire en hommes d’Etat soucieux de l’intérêt général de leur pays et de leur peuple, les spéculateurs seront toujours en liberté.

Le PS sera toujours encombré d’ambitieux plus ou moins talentueux et sans autre visée que leur propre avenir ; pire, il n’aura pas même commencé une réflexion sur les moyens d’éviter le retour de la grotesque farce à laquelle le mode de sélection du candidat de 2007 avait contraint le seul parti capable de porter un espoir d’alternative réelle, au projet délétère de la droite unifiée.

Mais les Etats-Unis d’Amérique auront un nouveau président, probablement, sauf renversement de tendance d’ici là ou tricherie comme en 2000, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama.

 

Serions-nous tous américains ?

 

Un certain nombre de nos compatriotes semblent persuadés que l’élection américaine, quel qu’en soit le résultat, ne changera rien de fondamental à la crise que connaît le système de production capitaliste ; le président semestriel de l’Union européenne, lors de son discours devant le parlement de Strasbourg, les a d’ailleurs confortés dans cette conviction, en affirmant péremptoirement que la cause de la crise était dans « la trahison des valeurs du capitalisme », et que personne ne remettait en cause « l’économie de marché ». Comme les discours dudit président paraissent nettement plus incisifs que ceux des chefs d’Etat ou de gouvernement des autres pays, on peut en effet en conclure qu’il traduit là l’intime conviction et le choix stratégique de ses homologues.

Et dans la campagne des élections américaines, nonobstant l’image plus « sociale », justifiée en général, des démocrates, nul n’a dit autre chose.

Mais une politique peut avoir des effets par le seul fait que celui qui l’incarne sorte de l’ordinaire : la confiance, nous dit-on, est nécessaire pour redonner de l’élan à l’activité financière, indissolublement liée à « l’économie réelle ». Les articles vipérins publiés ici et là, à propos de ce qu’il faut bien appeler l’affaire Strauss-Kahn, concernant le FMI et le rôle qu’il était destiné à jouer désormais, ont donné à cette assertion un certain poids d’effectivité potentielle ! A fortiori donc quand il s’agira de parler au nom de la plus grande puissance de la planète, tous critères confondus. A fortiori quand cette puissance est indubitablement à la source des excès que nous sommes appelés à payer à la place de leurs auteurs.

Or dans cette élection américaine là, précisément, il s’agit sans doute pour l’avenir de marquer fortement les esprits, de faire du nouveau président comme l’épiphane du changement : le storytelling que nous avons subi en guise de programme en 2007 en France, puisque le vrai programme de démolition « réformatrice » avait été occulté par la majorité des media, ne donne qu’une faible idée de la charge émotionnelle que les millions de la campagne d’Obama ont permis de préparer ; le risque est évidemment d’autant plus grand, si cet élan de confiance et d’empathie était trop tôt déçu.

Mais comment sous-estimer, même si telle ou telle série télévisée a permis d’imaginer la chose, l’impact mondial de l’élection comme chef de l’exécutif US d’une personne dont le physique affiche la parenté avec ceux qui ont été et sont encore les évidents damnés de la Terre ?

Les dérapages de ses concurrents, dans et hors de son parti, en ont fait, volens nolens, un porte–parole et la nation hétérogène qui, bien plus que de le proposer à la planète, passerait outre à ce paradigme, gagnerait ipso facto dans l’opinion publique mondiale un renouvellement de son leadership.

Quelle nation a réellement porté au pouvoir l’image de ses minorités ? Des esprits chagrins, xénophobes, voire antisémites diraient qu’avec Nicolas Sarkozy, la France a fait un bond dans cette direction ; mais une minorité « visible » constitue un bien meilleur modèle. Et Sarkozy n’est pas porteur d’un message de changement positif.

C’est donc bien l’universalisme qui serait ainsi conforté et ce que Tocqueville aurait sans doute mis sous le vocable du messianisme qu’il jugeait propre à la nation américaine. Qui penserait que notre président français est aujourd’hui le chantre d’un principe universel quelconque ?

Tout cela, dira le sceptique, pour un homme élu ? Oui, s’il est élu, ce sera pour cela, et pas seulement parce que son concurrent ne peut prétendre apporter une rupture avec les années de la présidence Bush and Co.

 

Quel changement ?

 

Le mauvais exemple français – rupture avec les principes de l’unité du peuple et de la redistribution équitable des richesses – pourrait faire penser que certains appellent changement ce qui sous une nouvelle livrée permet, en réalité, de ne pas changer de maître ; les outils utilisés jusqu’à présent pour sortir du problème créé par la cupidité « exagérée » d’acteurs incontrôlés du système, laisseraient assez facilement croire que, comme d’habitude, les bénéfices resteront privés et les pertes publiques.

L’économie est tout entière touchée et il est vrai qu’on n’a pas encore trouvé le moyen de financer des investissements de long terme en rémunérant, à 15 % l’an, des capitaux qui circulent dans une croissance économique 3 ou 4 ou 5 fois moindre ; alors folie des investisseurs, laisser-aller des politiques ou mécanisme du marché devant une forte demande de liquidités ?

Dans tous les cas cependant il est clair que la puissance publique, nationale ou internationale, qui autorise la fiabilité des échanges, y compris financiers, n’a pas joué son rôle ; le libéralisme a certes voulu faire croire qu’une autorégulation était possible, que des agences privées, clientes ou prestataires pour des entreprises qu’elles étaient chargées d’évaluer, fonctionneraient avec des règles prudentielles valides, que les conseils d’administration avaient effectivement à cœur de gérer au mieux les intérêts des actionnaires, que comme l’a avoué Alan Greenspan, les banquiers étaient les mieux placés pour défendre les intérêts de leur banque… mais cela ne peut faire oublier que le goût du lucre dans tous les pays touchés s’est aussi manifesté par des politiques fiscales anti-redistributives puisque marquées par une baisse de l’impôt sur le revenu dont les riches ont été partout les seuls vrais bénéficiaires ; curieusement, cela avait déjà été le cas dans les années qui ont précédé la crise de 1929 avec le même creusement des écarts entre les déciles les plus extrêmes des riches et des pauvres. La crise de 2008 n’a pas la même cause immédiate que celle de 1929, mais pour certaines parties de la population, les mêmes qu’en 1929, elle a des conséquences identiques. Chacun comprend en outre que le défaut de financement des services publics participe des mêmes choix.

Cela nous amène à quelques constats qu’on pourrait croire partagés : N.Sarkozy ayant annoncé son orientation au Parlement européen, il ne faut pas s’étonner de le voir poursuivre sa politique de privatisation tous azimuts et de casse des services publics ; comment comprendre que les décisions prises à propos de la crise, n’aient pas fait l’objet d’une réelle analyse critique par l’opposition ? Si au sein du PS, la préparation du Congrès a permis à des positions de ce type de s’exprimer, la direction du parti et les votes en séance du corps législatif n’ont rien indiqué d’aussi clair. Le mouvement social, le syndicalisme jouent leur rôle, nécessaire, mais ils ne peuvent masquer l’absence d’alternative politique et plus encore d’engagement massif pour en construire collectivement une crédible.

Les défaillances ou la complicité de la puissance publique ne sont cependant pas la seule cause possible d’étonnement ; nous avons plus ou moins tous appris qu’une crise touchant l’activité productive, l’emploi et la vie quotidienne de la majorité des citoyens, pouvait trouver des éléments de réponse dans des politiques de grands travaux, d’infrastructures, d’investissements durables pour lesquels la puissance publique donnerait en quelque sorte l’exemple, comme elle est capable de cautionner les activités financières. Les choses changent mais pas les nécessités du long terme.

En termes d’emploi, ces politiques sont efficaces puisqu’elles ne peuvent, pour l’essentiel, pas faire l’objet de délocalisations : en France, comme en Europe, comme aux Etats-Unis le développement de transports moins énergivores et moins polluants que la route ou la voie aérienne sont à la fois possibles et nécessaires ; dans le monde entier des réseaux de distribution d’eau, d’irrigation, de collecte d’eaux usées manquent ; rappeler que l’éradication définitive de la faim dans le monde coûterait 100 fois moins que les sommes immobilisées pour le système financier ne vise qu’à mettre en évidence que les priorités ne sont pas systématiquement correctement évaluées. Si le virtuel d’un côté, la puissance publique de l’autre, peuvent beaucoup, ils peuvent beaucoup dans plus d’un domaine. Nous ne sommes pas seuls à le dire.

L’Europe, et donc la France sont confrontées à un double défi : les Etats-Unis vont jouer une partition renouvelée, leur besoin de l’aide de l’Europe est moins grand que celui que l’Europe croit devoir à la leur, de nouveaux pays émergents, même touchés par la crise ont, dans cette occasion, pu rappeler que leur poids dans l’ordre du monde était appelé à croître. Alors ?

 

Prendre un risque ?

 

La gesticulation, le conformisme ou l’alignement ne sont donc pas des réponses appropriées pour le bien des Français ou des Européens ; il faut que la gauche, car il n’y a rien à attendre de la droite, soit capable de mettre en évidence que les mesures prises par des gouvernements réactionnaires ou libéraux, ce qui est le cas de la majorité en Europe, n’apportent que des réponses partielles et partiales ; il ne s’agit nullement de refonder le capitalisme, qui n’en a pas besoin, mais de faire avancer des propositions qui, au contraire montrent ses insuffisances originelles au regard de la tâche essentielle d’un système économique ou politique, la satisfaction des besoins et des désirs de la population, sa contribution au bonheur de l’humanité.

Sans utopie mobilisatrice, la gauche est morte ! Nous n’avons pas d’Obama en Europe, même si Wall street ne voit pas en lui un ennemi, mais nous disposons d’hommes capables de penser l’avenir et d’éviter qu’il s’assombrisse pour trop de gens. Même au PS, mais assurément pas dans toutes les motions !

 

JPB

Note non contradictoire avec ce qui précède!
 La FSU demande le retrait du projet de décret sur la « prime de fonction et de résultat ». La publication imminente du décret instituant une nouvelle prime dite « prime de fonction et de résultats » est annoncée par le ministre de la Fonction publique. Cette prime unique doit selon le gouvernement remplacer « le fouillis d'indemnités et autres bonifications ». Elle serait composée pour 60 % d'une part liée aux fonctions et pour 40 % d'une part « au mérite ». Le montant attribué à un agent peut varier de 1 à 12. Cette prime, si elle ne concerne dans un premier temps que les personnels de catégorie A a, selon les orientations ministérielles, vocation à être élargie à tous et à toutes les catégories. Pour la FSU, c'est en relevant suffisamment le traitement indiciaire que l'on doit et peut mettre fin au système actuel d'indemnités. La transparence des rémunérations y gagnerait indubitablement. Qui peut en effet croire, que l'individualisation recherchée par la PFR favorisera cet objectif démocratique de la transparence des rémunérations versées aux agents publics ? Du point de vue de la FSU, recourir à l'indemnitaire pour rendre attractifs des emplois difficiles ou des fonctions particulièrement exigeantes ne peut se concevoir que de manière limitée et en fonction de critères strictement objectifs. Il convient en effet d'agir en premier lieu sur les conditions et l'organisation de travail. La rémunération en fonction des résultats est source d'effets pervers contradictoires avec les exigences d'une administration au service de l'intérêt général. La première difficulté est celle de l'évaluation du travail et de ses critères. Le projet de décret la renvoie à la conviction du supérieur hiérarchique. Ce n'est pas ainsi qu'elle pourra être objectivée et incontestable. Et l'expérience montre que les femmes fonctionnaires risquent d'en être les premières victimes. La logique du mérite individuel oppose les personnels entre eux, censés se partager une enveloppe financière pré-établie, quand il conviendrait de développer le travail en équipe. Elle invite chaque agent à privilégier dans l'exécution de son travail les objectifs valorisés par la rémunération au détriment des autres et les tâches les plus rentables Cette logique est source de démotivation, voir de souffrance, pour les personnels jugés peu performants. Pour la FSU, l'évaluation des personnels doit déboucher sur des actions de formation, voire sur d'autres organisations du travail. Lui donner un caractère immédiat de sanction contrarie ces objectifs. La FSU demande l'abandon du projet de décret relatif à la PFR. Pour la FSU, le pouvoir d'achat des agents de la Fonction publique ne se garantit pas par des primes individualisées mais par une véritable revalorisation de la valeur du point d'indice. Elle revendique une réforme de la grille indiciaire tenant compte des fonctions exercées et des qualifications des personnels. Paris le 31 octobre 2008 
 
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20 octobre 2008 1 20 /10 /octobre /2008 09:00
 On ne dira jamais assez fort qu’au moment où les gouvernements des pays les plus riches de la planète injectent des milliers de milliards de dollars pour « sauver » les banques, et les banquiers, l’enquête interne au FMI, pour savoir si son directeur général a ou non utilisé sa fonction pour trouver une place à une femme avec laquelle il avait eu une aventure extra-conjugale, à l’époque du Forum de Davos, en janvier 2008, est au minimum dérisoire et indécente, au pire provocatrice et déconnectée des préoccupations qui devraient animer les neurones des délégués, salariés et experts de l’organisme en question.

 

Le mauvais lieu, au mauvais moment ?

 

Le FMI est un organisme international, mais il siège à Washington ; or, deux éléments compliquent la  situation, la crise financière qui oppose  des intérêts divergents, y compris dans la place que le FMI pourrait prendre dans les corrections à apporter au système, l’élection du 4 novembre qui  conduira à un changement de personnel dans la haute administration fédérale américaine.

DSK a sans doute sous-estimé, par ailleurs, la rancune que son élection a suscitée, la pesanteur de l’hypocrisie dominante, le rôle politique de la presse … et la vengeance tardive d’un mari trompé !

Une journaliste du New York Times dit cependant qu’ « Aux Etats-Unis, l’adultère est moins grave que le mensonge » ; cela ne paraît pas très sérieux car Bush a bien été élu par une tricherie en 2000 et réélu après des mensonges sanglants et coûteux en 2004! Ce qui est évident, c‘est que, pendant la crise, les conflits d’intérêt et la politique continuent.

Les péripéties de l’adoption du plan Paulson aux Etats-Unis, les tentatives de manipulation politicienne en France, lors du vote d’un plan gouvernemental à vocation identique (Sauver les meubles), éclairent à la fois sur l’honnêteté intellectuelle des acteurs en présence, sur leurs arrière-pensées et sur leur obstination à n’apporter au système financier que des retouches cosmétiques : à supposer que la sortie de crise soit rapide, la seule chose assurée, c’est que la recherche du profit maximum, y compris « virtuel » pendant un certain temps, amènera les mêmes acteurs à avoir recours aux mêmes pratiques. Si une expression est totalement dépourvue de sens, c’est bien celle de « moralisation » du capitalisme ; la moralisation de ses agents, elle, ne peut passer que par des sanctions pénales ! Encore sont-elles rarement de nature à dissuader les prédateurs !

 

Petit rappel « historique »

 

Il est singulier qu’à l’occasion de l’affaire des subprimes et de ses conséquences, la presse (la liberté d’information aidant), n’ait pas jugé utile de rappeler au public l’affaire Milken.

Cet inventeur des « junk bonds » qui firent la fortune des « yuppies », et la sienne propre évidemment, avait observé que, pour avoir recours au crédit, des firmes de taille moyenne, soucieuses de se développer, étaient prêtes à payer des intérêts plus élevés ; la titrisation des créances à risque ne date donc pas des 10 dernières années !

Ces obligations firent l’objet d’échanges multipliés et servirent d’outils de paiement à des raiders, prêts à verser des taux d’intérêt élevés, puisque pour financer l’achat d’une entreprise mal cotée ou stagnante, ils se hâtaient de la démanteler et de n‘en conserver que les actifs « profitables » ; ce fut l’époque des golden boys et des leverage buy out (LBO), époque bénie entre toutes par les libéraux de tous horizons, puisqu’elle permit à quelques-uns de s’enrichir très vite, sans disposer de capitaux et donc, grâce au crédit assis sur ces fameux junk bonds.

Bien sûr cela se fit dans un contexte de délits d’initiés ou de copinages divers, en France au moins un nom doit venir à l’esprit, et Milken n’échappa pas à la justice, quoique sa peine de 10 ans fût réduite à 2 ans de prison. Sa banque Drexel, Burnham, Lambert déposa son bilan mais presque 20 ans après, la fortune personnelle de l’intéressé, d’après Forbes, est supérieure à 2 milliards de dollars ; ayant ainsi gardé les fruits de son « travail », on comprend qu’un tel personnage ait pu avoir des émules et des imitateurs. Le hasard faisant bien les choses, Michael Milken est   né un 4 juillet !

Que sont les subprimes sinon des junk bonds new look ?

Qui peut croire que les patrons des banques d’affaires ou généralistes aux Etat-Unis, en France, dans les pays de l’OCDE, que les dirigeants des fonds souverains méconnaissent l’affaire Milken ? Passe encore pour de jeunes traders incultes, mais même dans ce cas leur formation a dû évoquer cet épisode glorieux du capitalisme financier contemporain !

 

 De quel réel… ?

 

Alain Badiou, dans Le Monde du samedi 18 octobre, écrit : « De quel réel cette crise est-elle le spectacle ? ». Il rappelle dans cet article quelques évidences bonnes à redire : «  Il n’y a donc rien de plus réel dans la soute de la production capitaliste que dans son étage marchand ou son compartiment spéculatif » et plus loin : «  Il (le capitalisme) a toujours fait payer quelques courtes décennies de prospérité sauvagement inégalitaires par des crises où disparaissaient des quantités astronomiques de valeurs, des expéditions punitives sanglantes dans toutes les zones jugées par lui stratégiques ou menaçantes, et des guerres mondiales où il se refaisait une santé ». On croirait le bilan des 8 ans de mandat de George W. Bush !

Est-ce pour cela que Xavier Darcos veut amputer l’enseignement de l’histoire au lycée, au moment où les jeunes citoyens et citoyennes sont en formation ?

Ce gouvernement, de droite, n’en déplaise à M.Valls, mène une politique cohérente par rapport à ses objectifs généraux de remodelage d’ensemble de la société ; ce que l’on appelle « réforme » !

Les dernières décisions des gouvernements n’empêchent nullement les marchés de continuer à spéculer comme de coutume, les traders d’attendre des bonus de fin d’année et les actionnaires des retours sur investissement les plus élevés possibles et dans le plus court terme.

A ce propos, le développement durable attendra puisque le Grenelle de l’environnement n’a donné lieu qu’à des lois aux conséquences  mineures, malgré l’urgence et au regard de ces urgences !

 

Préparer le congrès du PS ?

 

L’un des dangers de la situation politique actuelle en France est le poids que représente dans le parti autour duquel une majorité de Français pense que peut se construire une alternative crédible, une tendance que l’on peut qualifier de social-libérale ; les sociaux- libéraux, en effet, n’envisagent l’intervention de la puissance publique que pour faciliter ou « réguler » le fonctionnement des marchés et pour réduire l’impact des crises possibles, voire inéluctables.
Ils évacuent donc  de leur raisonnement le rôle spécifique de la sphère publique et acceptent l’idée de la mort de l’Etat-Providence ; il n’est pas notre propos aujourd’hui de développer ce point, mais dans une démocratie « représentative », la racine de la légitimité de l’Etat, la racine de la légitimité des élus du peuple c’est la prise en charge de l’intérêt général, autrement dit l ‘existence d’un Etat-Providence.
Autre chose est de savoir si les politiciens « administrent toujours dans l’intérêt de la multitude », comme en doutait déjà G.K. Chesterton, qui ne fut jamais ni libéral, ni socialiste !

Laissons DSK à des problèmes qu’il aurait pu prévoir et que certains de ses amis et camarades en France voient peut-être sans déplaisir excessif, l’affaire met en évidence surtout que, pour les représentants des états au FMI, rien d’important n’est véritablement en jeu pour l’avenir du système ; on ne peut en effet penser qu’ils sont tous inconscients ou stupides.

Revenons à quelques bases :

Qu’est-ce que le taux de profit ?

"Le taux de la plus-value rapportée au capital global."

Qu’est-ce que la loi de la baisse tendancielle du taux général de profit au cours du développement de la production capitaliste ?

"Comme la masse  de travail vivant employé diminue continuellement par rapport à la masse de travail matérialisé qu’elle met en mouvement, c’est-à-dire par rapport aux moyens de production consommés de façon productive, il s’en suit que la fraction non payée de ce travail vivant, matérialisé dans la plus- value, doit décroître sans cesse par rapport à la valeur du capital total investi. Or ce rapport entre la plus-value et la valeur du capital total investi constitue le taux de profit qui, donc, doit baisser continuellement."

Qu’est-ce qui contrarie l’effet de cette loi générale et fait qu’on parle d’une baisse tendancielle ?

"Les causes contraires les plus générales sont… :

- élévation du degré d’exploitation du travail  (par prolongation de la journée de travail, intensification du travail,vitesse accélérée de la machinerie) ;

- abaissement du salaire sous sa valeur (…);

-      diminution de prix des éléments du capital constant (…), dépréciation du capital existant… ;

-      surpopulation relative ;

-      commerce extérieur, dans la mesure où il rend en partie meilleur marché les éléments du capital constant et les moyens de subsistance nécessaires en lesquels le capital variable se transforme, le commerce extérieur tend à faire monter le taux de profit en augmentant le taux de plus-value et en diminuant la valeur du capital constant…etc"

 

Si ceux qui cassent le Code du travail, imposent le travail le dimanche, combattent les 35 heures, pèsent sur les salaires, sabotent et diminuent le salaire différé des retraites et de la protection sociale, jouent des délocalisations et ferment des usines en enlevant les machines ne sont pas des lecteurs de Marx, on doit pouvoir croire que leurs conseillers en connaissent la pensée.

Mais de la même façon, ceux qui pensent qu’une moralisation a du sens, qu’une régulation simple suffit, trompent la majorité des Français qui, l’aurait-on oublié, sont des salariés quand ils ont un emploi.

L’Etat en imposant à ses agents flexibilité et précarité, à l’instar des salariés du privé, s’est mis au niveau d’une firme et  a, ainsi, délibérément renoncé à un rôle de régulateur efficace car exemplaire.

Ne pas remettre en cause les dérives imposées dans ce domaine par un travail de sape idéologique et par le néo-libéralisme triomphant des institutions européennes est évidemment une erreur ou une trahison. La remise en cause du tout marché passe par la démolition de l’idéologie pernicieuse de la concurrence libre et non faussée ! Et d’abord en France par la défense des réseaux et des services publics, de l’Education nationale et de la protection sociale, par la lutte contre la rgpp, par la lutte contre les privatisations annoncées.

 Il est temps de faire en sorte que les Français puissent à nouveau croire qu’il est possible de changer la vie.
Pour cela il faut leur parler vrai et les mobiliser.

-  JPB                 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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12 octobre 2008 7 12 /10 /octobre /2008 19:58

La crise financière actuelle, par son ampleur et sa gravité, et les réactions d’urgence conséquentes, constituent sans doute un moment de bifurcation historique. Mais à une bifurcation, on peut prendre un chemin qui n’est finalement qu’un détour ou un autre qui ramène pas très loin du point de destination initial et pas forcément celui qui prend une direction opposée, et qui serait en l’occurrence, le meilleur.

 

L’Etat de retour ?

 

Les garants de l’orthodoxie économique, partisans et meneurs des politiques ayant préparé la crise, cherchent à la résoudre en garantissant l’intervention de l’Etat.

Les mêmes – tel notre sous-ministre (d’ouverture) aux affaires européennes – qui appuyaient des traités européens favorisant la dérégulation et la déréglementation, établissant une banque centrale indépendante et visant à empêcher les nationalisations ou les prises de participation des Etats, se félicitent maintenant de la possibilité pour eux de nationaliser, de refinancer ou de contrôler « leurs » banques, et de la décision qui vraiment, tardait, par la BCE, de baisser les taux d’intérêt. Et ils en appellent à la fin de la finance incontrôlée.

A en croire les propos des uns et des autres, des orientations communes étaient donc suivies depuis longtemps sans que personne n’en veuille. Voilà de quoi constater le peu de vertu de bon nombre de responsables politiques européens. Voilà aussi de quoi reposer une question centrale dans le fonctionnement des institutions communautaires et de rappeler une de ses tares originelles : jusqu’à quel point la communauté européenne est-elle contrôlée par la technocratie, commission et BCE en tête ?

 

Quoiqu’il en soit, on assiste à un retournement politique et une remise en cause de l’orthodoxie économique, dominée par le néolibéralisme, qui offre une occasion pour la gauche de réhabiliter et d’adapter à la situation présente ses fondamentaux.

 

Mais le retournement est pour le moment plus rhétorique qu’idéologique. Et si des décisions politiques fortes, de refinancement, de dépense publique et/ou de nationalisations (même temporaires) sont prises, elles restent ponctuelles et limitées au secteur bancaire et financier.

Il faut en effet rappeler que, non pour les vrais néolibéraux, mais pour une bonne part des  partisans (politiques ou doctrinaires) de l’orthodoxie économique, l’intervention de l’Etat n’est parfois pas mauvaise, ni en théorie et encore moins en pratique. Certes, par réaction contre l’Etat providence – et républicain, en France –cet aspect était peu mis en avant, dans les discours et dans les actes, et l’on s’alignait en pratique sur les pires des néolibéraux. Et certes, l’intervention n’est pas l’interventionnisme. Mais il n’est pas exclu, pour un bon néoclassique, que l’Etat régule de loin le marché sans l’abandonner à lui-même, afin de demeurer la seule référence de l’économie, qu’il prenne en charge certains coûts externes (environnementaux, sociaux) qui pénalisent les entreprises privées…

Pourquoi pas alors renflouer des banques, moraliser un peu le comportement des patrons et remettre le marché financier sur les rails… et s’en tenir là ? Et en même temps continuer de poursuivre des politiques plus dures sur d’autres points essentiels, comme la privatisation des systèmes de protection sociale et des services publics – avec la défonctionnarisation de leurs agents – et la précarisation de l’emploi.

 

C’est grave. Faites nous confiance.

 

L’appel minable d’un François Fillon à l’unité nationale face à la crise relève bien de cette stratégie : parmi ceux qui à gauche, se présentent comme les «modernes », partisans des « réformes », beaucoup auraient pu jouer se jeu là. Un peu le même que celui de l’ouverture. D’autres pourraient ne pas assumer ni tirer les leçons de leur soutien ou de leur participation à la funeste œuvre de déréglementation, lancée dans les années 1980 et en appeler à des mesures limitées, pas beaucoup plus avancées que celles que les gouvernements de droite sont bien obligés de mener.

L’occasion serait donc définitivement ratée pour les socialistes ou sociaux-démocrates, de France et d’Europe, de refonder leurs principes, de l’emporter idéologiquement et de se reprendre le pouvoir sur leurs bases.

 

Il est logique en attendant, que Sarkozy et ses ministres exagèrent la gravité de la crise financière, tout en minimisant ses conséquences réelles à venir (sur l’emploi, le pouvoir d’achat ou la fiscalité), et cherchent à apparaître comme ceux qui, au travail, font tout pour la circonscrire. La référence à la crise de 1929 est par ailleurs dans l’air, alors que les mécanismes de régulation et d’intervention, malgré tout, restent beaucoup plus puissants et rapides et que nos sociétés sont fondamentalement plus riches et moins fragiles… car l’Etat providence n’est pas (encore) mort et marque (encore) plus ou moins profondément nos sociétés. Le choc n’est et ne sera donc évidemment pas comparable à celui des années 30.

« Français, la situation est grave, vraiment grave maintenant, mais faites nous confiance. » Voilà en substance le message que Président et gouvernement veulent faire passer, après avoir essayé de faire croire que la crise s’arrêterait à nos frontières, pour mieux justifier l’austérité déjà prévue et poursuivre les « réformes », qui décidément seraient d’autant plus nécessaires pour « moderniser » le pays.

Il faudra oublier que c’est cette modernité là, réactionnaire, qui produit aussi la crise.

 

Ne pas se tromper d’enjeu.

 

Et si les mesures de sauvetage du système bancaire sont nécessaires – car il ne s’agit pas de sauver les financiers devenus fous mais l’ensemble de l’économie et tous ceux qui ont des dépôts – l’enjeu n’est pas tant de s’y opposer ou des les juger vaines que de savoir qui paye la note, comment on la paye et si l’on change en même temps de politique économique, en France et dans l’UE d’abord. Car c’est le bien-être du plus grand nombre qui est menacé, ainsi que sa capacité à obtenir des mesures qui aillent dans son intérêt.

 

L’impuissance actuelle de la gauche en France, avec les limites que cela implique pour l’action pourtant urgente du mouvement syndical, pourrait aussi être nourrie par d’autres formes de discours catastrophistes.

Le premier, centriste, consisterait à mettre en accusation la mauvaise gestion d’une présidence et un gouvernement incapables de mener une sortie de crise et de prendre les bonnes mesures au bon moment. Il n’en serait alors que plus facile de l’attaquer à propos des hausses inévitables de la fiscalité et des déficits publics qui filent.

Le second, se voulant révolutionnaire, sans doute plus par prédisposition et habitude que par stratégie, consisterait à montrer que la catastrophe est inéluctable, que rien de bon n’est possible tant que l’on en finit pas avec tout le système capitalisme et que le chaos financier et bancaire, inévitable quelles que soient les mesures d’urgence, est presque souhaitable.

Dans les deux cas, on désoriente les citoyens et on ne leur apporte aucune réponse palpable. S’il n’est question que de gestion, ceux qui sont en place peuvent heureusement se raviser. Si l’on pense qu’un esprit révolutionnaire consiste à vouloir remplacer tout un système économique par tout un autre, tout autre, il faudrait d’une part, en avoir un de crédible à faire connaître, d’autre part être sûr qu’il réponde aux besoins du plus grand nombre, pour tout de suite et pour après.

 

On peut attaquer la droite sur la nature des mesures à prendre sur le coup, concernant les banques et la régulation de la finance. Mais il faut ensuite savoir quelles alternatives générales on propose, à propos de la demande, du pouvoir d’achat et de l’investissement, de la fiscalité, de la protection sociale, de la dépense publique, de la régulation et de la réglementation de l’ensemble du marché et de l’économie, de la place de la puissance publique dans l’économie réelle et pas seulement en terme de régulation du système financier… C’est à cette condition que l’on pourrait parler d’un véritable retour de l’Etat, providence, et du politique.

Cela passe par un changement de ligne concernant l’UE. Mais il ne sera possible que si la gauche, pour une partie d’entre elle, opère un aggiornamento qui rompe avec l’euro-suivisme ou l’euro-béatitude et, dans son ensemble, arrive à décrédibiliser pour un moment les traités et les institutions communautaires actuelles, dépassées et co-responsables des origines de la crise, qui ont bien dû se plier aux volontés des Etats. L’intérêt principal de la crise pour l’UE n’est-il pas d’avoir montré à quel point le juridique (les traités européens) et la technocratie (commissions et BCE) comptaient peu face au politique assumant, au moins en partie, ses responsabilités ?

 

Prenons ce qu’il y a de bon à prendre, même si c’est limité, des mesures d’urgence et des changements de ton. Mais la viabilité de nos économies, le renforcement de nos systèmes sociaux et le changement des institutions européennes peuvent être mis en débat et il y a bien là une bifurcation possible.

C’est bien l’occasion de stigmatiser l’économie orthodoxe (des néolibéraux aux partisans d’une régulation sans règles fortes et sans interventionnisme) et de (re)démontrer les limites intrinsèques du capitalisme… mais pour crédibiliser des propositions, des revendications, des lois, des politiques, etc. applicables maintenant dans le cadre de l’Etat providence, c’est-à-dire des réformes, des vraies… d’un point de vue de gauche.

 

SB

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4 octobre 2008 6 04 /10 /octobre /2008 16:11
Loin de nous l’idée d’en nier l’ampleur et d’en sous-estimer les conséquences négatives pour les salariés de tous pays : l’une des caractéristiques, en effet, d’une crise financière, fût-elle artificiellement provoquée par l’aberration et l’avidité des traders et banquiers d’affaires et portant à l’origine sur de pures projections fantasmagoriques, c’est précisément que l’intrication des économies réelle et virtuelle et des décisions ou besoins de leurs agents, aboutit à faire payer par les uns les méfaits des autres ; et certains diront que les classes sociales sont une vieille lune!


Son usage médiatique

Les prises de position et analyses des experts et des dirigeants politiques ou opposants de tous bords se suivent tous les jours ; l’idée forte qui domine, est évidemment l’imputation de la catastrophe à des errements qu’une régulation véritable aurait pu éviter, et non pas le résultat inéluctable de la recherche à tout prix du profit maximum qui anime le capitalisme, « financier », si l’on veut, depuis que la mondialisation et internet ont largement favorisé ce penchant inhérent au système.

Une autre idée a été complaisamment relayée, c’est celle du rôle renforcé des politiques publiques et donc du politique. Sans vergogne aucune, un Seillière, comme patron des patrons européens, déclare que la nécessité de règles mises en place par les Etats n’a jamais été niée par les « entrepreneurs », sauf pour les bonus, parachutes et volume des stock options tout de même (A peine les Pays-bas annoncent-ils qu’ils veulent légiférer sur ce dernier point, que le chantage à la délocalisation est déjà explicite!).

Peut-on admettre que les élus (du moins dans nos démocraties) ont eu à cœur jusqu’à présent la défense de l’intérêt général sans se préoccuper des conséquences publiques de stratégies privées ? Ou doit-on au contraire penser qu’un certain nombre d’entre eux étaient conscients des risques pris par une dérégulation prétendument capable de faciliter l’investissement, la création d’emplois, l’enrichissement collectif ?

Car c’est bien ainsi qu’ont été vendues aux électeurs les politiques reagano-thatchériennes passées et leurs modulations contemporaines : personne n’a osé dire que la seule raison de ces politiques était de faciliter l’enrichissement personnel des détenteurs d’actions ou des membres de la technocratie  managériale.

Les discours officiels préféraient et préfèrent encore évoquer l’obésité de l’Etat (en France, le mammouth!), la réduction des dépenses publiques, la liberté redonnée à tous ceux, braves pionniers, qui voulaient prendre des risques sans être contraints par des formalités administratives pesantes, ou travailler plus pour gagner plus … moyennant quoi, la dérégulation, au nom de la concurrence et du marché présentés comme les seuls moteurs d’une prospérité générale, fut et demeure le catéchisme de la construction européenne, de son élargissement et de son approfondissement, le dogme de l’OMC, du FMI, de la Banque Mondiale etc, etc avec la bénédiction des dirigeants de la droite assumée, au nom de ses principes, et d’une pseudo-gauche, au nom du « réalisme »…

Une crise de cette nature, ce peut être l’expression du mûrissement de contradictions, résolues par un changement qualitatif dans les rapports sociaux qui l’ont provoquée : d’où la ritournelle assurant que rien ne serait plus comme avant, que les golden boys avaient vécu et que le capitalisme allait sortir transformé. Voire ! Les premières prises de parole des représentants de la majorité parlementaire, du gouvernement et du président ont fait état de la nécessité de poursuivre les réformes, or aucune desdites réformes ne va dans le sens d’une régulation du capitalisme, toutes, au contraire,  facilitent la prise de décision des opérateurs ou des entrepreneurs, libérés de réglementation contraignante quant à l’impact social ou économique de leurs choix . Nul n’a annoncé la fin de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes et le plan Paulson en est une nouvelle, et combien éclatante, illustration. Nul n’a sérieusement songé à faire rendre gorge aux avides pillards dont les agissements ont abouti à des pertes pharamineuses dans le temps où ils se répartissaient pour leur usage personnel $ 95 milliards ! Sans parler de l’indemnité de licenciement pharaonique d’un patron resté en place 18 jours !

Mutatis mutandis, les privilégiés de 1789 l’étaient infiniment moins que ces prédateurs là !

Et en France, c’est bien par un effet de manches et dans le cadre d’une communication politique consciente de l’aigreur du public, qu’on a demandé instamment à quelques dirigeants de renoncer à un parachute doré, sans que les intéressés soient prêts à admettre le bien-fondé de leur sacrifice! Comme disait l’un, « je n’ai pas le sentiment d’avoir démérité ! ». Le problème du mérite, c’est qu’il renvoie toujours à la qualité propre de celui qui l’évalue.


L’entêtement ?

La RGPP continue de plus belle et chacun a relevé l’incongruité d’une démarche qui consiste à offrir la garantie de l’Etat quand on s’apprête à privatiser un service public de plus, comme la Poste. Il ne manque pas de ces pseudo-experts, en fait simples idéologues, pour prétendre démonter que certains pays ont résolu les problèmes de leur crise structurelle en réduisant la dépense publique  donc le champ d’intervention de l’Etat : et en route pour l’exemplarité suédoise, depuis qu’elle est sortie de sa longue nuit social-démocrate et où la poste effectivement a un chiffre d’affaire dans lequel la part du courrier diminue! Mais à quoi sert la Poste ? L’oubli, dans ces cas- là, c’est toujours celui de l’histoire, à double titre : la Suède, c’est la Suède, et la rupture dans les règles de gouvernance est datée et a eu lieu dans un contexte international où tous les aboyeurs aboyaient pour le néolibéralisme partout !

Quant à la réduction de la dépense publique, on ne peut la considérer comme un frein à la prospérité générale qu’en niant qu’elle soit elle-même créatrice de valeur : la France attire des investisseurs étrangers, parce que ses réseaux publics, en tout cas financés par le public dès l’origine et pour l’essentiel, son environnement culturel, son niveau de protection sociale, la qualité de vie de ses territoires justifient encore le proverbe « Heureux comme Dieu en France » ; cette accumulation de richesse réelle n’est pas de nature différente que celle que procure l’activité économique en général et il serait inopportun de distraire du PIB l’apport des services publics à sa constitution ; inopportun et faux, trompeur et manipulateur.

Quand un service public dégage des bénéfices, il peut certes en redistribuer sous forme salariale, mais il peut aussi en réinvestir dans l’amélioration du service rendu aux usagers ; quand une entreprise privée dégage du bénéfice, cela intervenant en bout d’opérations comptables, c’est pour le distribuer à ses actionnaires, nominalement co-propriétaires, mais aussi à sa direction, quand bien même aucune originalité stratégique dans les choix d’icelle ne serait en mesure d’expliquer lesdits bénéfices !  Où est le gaspillage ?

La démonstration de la plus grande efficacité d’un service privé par rapport à un service public, ne peut être faite qu’en omettant la satisfaction des missions de service public : les cahiers des charges dont le suivi rigoureux n’existe qu’à l’état d’exception, les délégations de service public, qui doivent être rentables pour la société délégataire, mettent en évidence que toutes choses égales par ailleurs, la différence fondamentale est dans la redistribution de plus-value et non pas dans la simplification de la gestion ou la qualité du service.

A l’échelle macro économique, pour la France par exemple, les masses financières en jeu, privées ou publiques, sont équivalentes mais elles ne sont pas orientées de la même façon.

En persistant dans la voie des réformes néolibérales et dans la restriction du périmètre d’action de l’Etat dont les services publics sont un outil, la majorité démontre qu’elle n’a aucune proposition de long terme pour éviter le retour de crises comparables à celle que nous connaissons. L’invocation de l’obligation de céder à des injonctions « européennes » ne tient pas davantage, la notion de propriété n’étant pas dans les traités, et les dérives biaisées dans l’interprétation qu’en a faite la juridiction de Luxembourg, ont, toutes, été approuvées par nos ministres.

C’est aussi  par un pur abus que la comptabilité publique prétend évaluer la valeur foncière et immobilière des installations occupées par des services de l’Etat, pour par exemple obliger tel ou tel ministère à faire figurer dans son budget le loyer, fictif ou pas, des bâtiments qu’il occupe!

L’évaluation du patrimoine de l’Etat ne vise qu’à banaliser son statut alors même qu’on se refuse à mettre en évidence la création de valeur que procurent les services publics : peur sans doute de la concurrence « non faussée » ! Les biens de l’Etat sont des alleux et l’Etat ne se doit rien.

Autre chose est l’appréciation de la valeur marchande de biens désaffectés et remis sur le marché. On n’a, à ce propos, que rarement entendu un acheteur se plaindre du prix ; la presse annonce régulièrement la mise en vente de biens patrimoniaux de l’Etat (hôtels de ministères ou immeubles de bureaux), ils trouvent tous « facilement » preneurs.


L’analyse comme solution ?

De quoi parle-t-on dans la crise ? Objectivement, de la même chose, c’est-à-dire de la valeur, valeur différemment évaluée selon l’usage qu’on en fait, de la place qu’on lui assigne dans le procès de production, travail compris. Le capitalisme régulé, régulier, et le rôle du politique ?

La crise des subprimes est connue depuis le début de l’année 2007. Le rachat d’une banque US par une autre est intervenu très tôt dans le déroulement des événements ; en a-t-on parlé dans la campagne des élections présidentielles en France.  Non. Mme Lagarde, associée dans un cabinet d’avocats d’affaires prestigieux à New-York a bien été nommée ministre des finances ? Les signes patents de la crise  liée aux subprimes étaient-ils connus à l ‘été 2007 ? Oui. En a-t-on tiré, en France, en Europe et ailleurs des conséquences pratiques sur les orientations politiques, sur la réglementation, sur la judiciarisation de comportements  si manifestement préjudiciables à l’intérêt général ? Non. Ou peut être dans telle ou telle société financière quand un trader « incontrôlé » fait apparaître un trou de 4,82 milliards d’euros, quand on comprend que le « débouclage «  des positions qu’il avait prises portait sur 10 fois plus ! Début 2008 donc ! Changement de politique économique et financière alors que la France s’apprête à assurer la présidence tournante de l’UE et que des élections municipales se préparent ? Non.

On peut se dire que nos élus prêteront toujours plus d’attention à des élections qu’à l’avenir de la planète, ou à l’irrigation des circuits économiques et financiers ; qu’ils n’apprennent jamais rien des crises ou qu’ils sont mal informés. C’est évidemment vrai pour un certain nombre d’entre eux, ce qui d’ailleurs n’empêche ni leur élection, ni leur réélection ; mais au sommet de l’Etat, c’est plus difficile à croire, non pas parce que le chef de l’exécutif serait omniscient, mais parce que la haute administration française, celle dont les membres sont nommés en conseil des ministres, est non seulement compétente mais aussi parce que ses liens avec les entreprises privées et les banques sont réels, pantouflage et intérêts bien compris obligent.

La description que fait Laurent Fabius (Le Monde-3 octobre) est saisissante : « Il était fou de transformer, bonus astronomiques à la clé, des déchets toxiques financiers en créances titrisées, permettant de spéculer dans l’opacité. Il était fou d’évaluer les actifs des entreprises à leur cours instantané (…) Il était fou de laisser les agences de notation sans visibilité ni contrôle suffisants, les fonds spéculatifs broyer leurs proies et les paradis fiscaux abriter toute cette folie d’enfer… » ; certes…

Revenons au point de départ : la justification de l’entreprise privée, celle du moins qui est généralement avancée par les libéraux plus ou moins orthodoxes, c’est la prise de risque.

Or les compagnies d’assurance font de l’argent, pour leurs actionnaires et leurs dirigeants, avec de l’argent qui ne leur appartient pas ; les banques n’ont pas plus de fonds propres à mettre en balance avec les dépôts de leurs clients ; quant aux traders, chacun sait que ce n’est assurément pas avec leurs capitaux particuliers qu’ils jouent des jeux si dangereux. La rémunération de ces agents économiques est donc la rémunération, exagérée ou pas, d’une activité sans risque pour eux, d’un travail lui-même virtuel. Certes JPMorganChase vient de virer le staff de Washington Mutual racheté la semaine dernière, mais cela n'en fera pas des SDF! Et la Wells Fargo s'est offert Wachovia, preuve que pendant la crise le commerce continue et que les requins blessés sont achevés par leurs congénères plus solides...

Mais le crédit ? Ces mécanismes, nous dit-on en effet, sont nécessaires pour assurer la fluidité de la circulation monétaire, le crédit aux entreprises qui produisent et  qui investissent, la rémunération et la garantie des dépôts. La question subsidiaire pourrait être : vu par certains le capitalisme est-il un jeu à somme nulle ? La valeur est-elle créée par la « production » d’un bien matériel, ou l’immatériel et le virtuel doivent-ils aussi être pris en compte de la même façon et selon les mêmes règles ?

La régulation par le marché n’a jamais été qu’une invention idéologique mais pour réduire « la distorsion gigantesque entre la sphère de la finance et celle de la production » (L.F., cit.), réalité déjà évoquée une fois par DSK, alors ministre des finances de Lionel Jospin, devant une Assemblée aussi ahurie qu’inquiète, il faudra se décider à imposer des règles applicables par tous et qui  n’imposent pas au nom de la liberté des échanges d’objets non identifiés, que deux mondes dissemblables, le réel et le virtuel, fonctionnassent selon les mêmes lois.

Ce qui doit changer, c’est précisément la facilité avec laquelle sont exonérés de tout faute ceux qui, par appétit du lucre, spéculent sur n’importe quoi, considèrent que l’étalon de l’humanité est sa valeur comptable et, dans ces conditions, sont prêts à blanchir l’argent de tous les trafics qui sont eux-mêmes des négations de l’humanité.

Quel est le système bancaire au monde qui n’a pas d’argent sale dans ses comptes, pour des milliards de dollars ou d’euros ?  Qui peut croire qu’une régulation est une réponse suffisante ? Rien ne sert mieux le blanchiment de l’argent sale que la sophistication des outils financiers et le caractère prévisionnel et aléatoire de leur usage.

On devrait se souvenir d‘American Psycho, roman de Brett Easton Ellis, publié au début des années 90 ; métaphore flamboyante de l’Amérique et caricature acide des yuppies, on y trouve la vraie morale du capitalisme contemporain. Sans un effort vertueux du politique et la résurrection des citoyens, il y a peu de chances qu’on sorte rapidement de l’horreur barbare qu’il projette. 


JPB 

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26 septembre 2008 5 26 /09 /septembre /2008 18:26

En pleine crise financière, une réunion de socialistes européens s’est interrogée sur les moyens d’éviter un nouvel échec électoral ; un tel souci est compréhensible pour un ou des partis dont la seule préoccupation est d’arriver au gouvernement. Mais un parti qui sollicite des suffrages, ce qui est dans nos régimes démocratiques la seule source de légitimité, peut-il envisager d’accéder au pouvoir, à la gestion des affaires sans proposer aux citoyens, électeurs, au souverain même donc, un projet politique qui ne soit pas une simple alternance d’individus ? Autrement dit simple gestion et fin de l’histoire ou recherche de la construction d’un monde plus satisfaisant, plus juste, plus égalitaire, plus libre et pourquoi pas, plus fraternel ?

Les Gracques, ce lobby qui sous prétexte de moderniser la gauche veut surtout la priver de doctrine, jouaient, en l’occurrence, le rôle de puissance invitante.

Ce qui nous fait penser qu’il ne peut rien sortir de bon de ce genre de séminaire, c’est que précisément on se refuse à y penser en termes de philosophie politique et que l’on y   considère, au contraire, comme un fait « incontournable » et définitif  non seulement l’économie de marché, mais comme également inévitables ses errements ; la régulation du capitalisme recouvre-t-elle un concept pertinent ?

 

Pourquoi parler de malaise de la social-démocratie ?

La crise trop réelle du PS n’est sans doute pas radicalement différente de celle qu’a connue tel ou tel parti social-démocrate européen, le vocable même de social-démocrate en France, ne répondant à aucun ressenti historique ; mais, si cette crise collective de la gauche réformiste est liée aux bouleversements que la mondialisation a introduits dans les modalités de fonctionnement du capitalisme, il serait dangereux d‘évacuer du champ de la réflexion, ce qui caractérise encore le capitalisme comme mode de production et de répartition des richesses créées par l’activité humaine.

Nous en sommes aujourd’hui, avec les techniques modernes de communication, l’abolition volontaire de barrières douanières protectrices pour certains ensembles économiques mais aussi rémunératrices pour les Etats,  la libre circulation des capitaux, la disparition du contrôle des changes, avec la casse des acquis des luttes sociales pour les salariés, ceci expliquant cela, avec une mondialisation de l’économie qui prétend quelquefois se passer du politique, alors qu’elle a un impératif besoin de sa complicité, mais aussi avec une économie de l’immatériel et du virtuel, à un capitalisme « cognitif » qui n’a pas pour autant éliminé la nécessité de la production d’objets matériels pour satisfaire la demande de consommateurs bel et bien incarnés, mais qui s’est, comme une hydre, image ancienne s’il en est, dédoublé.

 Le capitalisme se caractérisait par l’appropriation de la plus-value créée par le travail salarial ; peut-on dire aujourd’hui qu’il n’en est plus question ou qu’un capitalisme purement financier, faisant de l’argent avec de l’argent, par des phases plus ou moins sophistiquées dans la manipulation d’éléments virtuels, s’y est substitué, en tout ou en partie ? Quelle est la part du travail humain dans la création des richesses comptabilisées dans les pib des états ou dans les comptes des entreprises, en particulier quel sens cela a-t-il dans la sphère financière spéculative, même en acceptant l’idée que les fonds d’une banque sont du travail accumulé et monétisé ?

 Les réflexions développées au cours de la réunion précitée semblent intervertir dans leur logique les effets et les causes :

le passage d’un économie industrielle qui permettait de mobiliser des salariés regroupés dans de grandes unités, syndicalisés, convaincus de porter la fierté d’un métier à une économie de la connaissance n’est-il pas surestimé ? Outre que certains Etats ont conservé des bases industrielles assez solides pour leur assurer, par exemple une balance commerciale excédentaire et un poids international réel, en Europe l’Allemagne est de ceux-là, l’affaiblissement du tissu productif en France est-il une réponse à la concurrence mondialisée ou une façon de maintenir un taux de profit pour des actionnaires dégagés de toute politique  industrielle, d’investissement scientifique et de développement durable ? Le Plan, « l’ardente obligation » de De Gaulle n’existe plus et le néo-libéralisme revanchard du Medef peu soucieux d’intérêt général, est au gouvernement !

La fragilisation de l’Etat-providence est, peut-être, liée à la situation des finances publiques et au triomphe encouragé de l’individualisme consumériste, mais cela résulte aussi d’une politique délibérée et d’une idéologie relayée par les media sans effort contraire des porteurs d’un projet de société alternatif, fût-ce à l’état d’utopie ; la faillite du système soviétique a, certes,  obéré la notion d’utopie et de progrès partagé mais les références du libéralisme et des néo-conservateurs américains ou européens relèvent plus du retour en arrière que de la modernité triomphante et les invocations à la liberté et à l’autonomie de l’individu sont autant de leurres pour faire oublier la prégnance renforcée de la propriété privée, de la loi du plus fort et de la pesanteur du faux enracinement que le communautarisme favorise, au détriment du libre-arbitre de l’individu, de la citoyenneté et de la laïcité. L’Etat-providence a bel et bien été tué et les institutions européennes par leur volonté de nivellement a-historique se sont acharnées à éliminer progressivement tout ce qui, dans l’optique néo-libérale, paraissait s’opposer au libre jeu du Marché.

 La crise financière actuelle montre non seulement qu’il y a de nombreux coupables dans le monde de la finance mais cela ne saurait dédouaner de leurs responsabilités les élus qui en laissant faire ont de fait trahi la confiance de leurs électeurs ; la surévaluation des rémunérations, les bonus, les golden parachutes sont dans tous les cas de figure scandaleux mais pas illégaux et cela en dit long sur la nature de nos états de droit.

La crise de l’Europe est devenue pour certains (F.Hollande), la crise de la gauche, mais c’est oublier que LA gauche européenne, à l’époque récente (2000) où 11 pays de l’UE étaient gouvernés par des gouvernements sociaux-démocrates n’a jamais été capable et n’a sans doute jamais eu le projet de généraliser, à l’échelle européenne, le modèle social le plus redistributif qui demeure le système français ! « Allez donc mourir ailleurs », écrit Catherine Fourest dans Le Monde du 26/09 pour évoquer le risque que l’accès aux soins pour tous, soit remplacé par le « modèle » américain, si cher aux compagnies d’assurances (dont on rappellera au passage que la masse de liquidités qu’elles gèrent et donc leurs actifs, n’appartiennent que par un tour de passe passe à leurs actionnaires et leur rapportent des dividendes), au Medef et à la droite.

Encore les life politics

La droite a joué une partition éprouvée, en prenant en compte l’inquiétude devant les incivilités, la peur de l’autre, l’immigration dans un contexte de concurrence pour l’emploi, au moment même où elle encourageait de fait à la casse de l’emploi. Le populisme sécuritaire a achevé de désolidariser des couches de population atteintes dans leurs espérances de mieux être d’une gauche apte à gérer mais pas à « changer la vie ».
Le vocabulaire dominant est celui du dominant : quand un héraut de la soi-disant gauche moderne rallie sans le moindre écart dans l’analyse et les propositions, le discours sécuritaire de la droite, il ne fait pas preuve de réalisme ni d’une proximité avec les inquiétudes réelles et quotidiennes de ses électeurs, il les maintient au contraire dans l’ignorance des causes de leur mal-être et participe à la manipulation idéologique qui conduit les « exploités » à s’opposer entre eux.

La droite a donc su capter l’aspiration, non pas au changement, mais au mouvement car la gauche a fait sienne l’idée qu’elle était « structurellement » minoritaire : en se consacrant à la modernisation de la société, à l’approfondissement des libertés individuelles, elle s’est en même temps abstenue de rappeler à son propre électorat qu’il était, dans une société capitaliste,  sociologiquement majoritaire, car ce sont les salariés, y compris retraités, qui forment dans tous les pays développés la majorité écrasante de la population.   Les manifestations actuelles devant Wall Street ne mobilisent pas tous les Américains mais ils font leurs les slogans qu’on y entend : les patrons qui ont créé la crise ne sont pas le peuple, les riches sont minoritaires.

C'est pourquoi, la question des alliances, qui taraude certains leaders du PS, doit être posée dans ce contexte ; passer d’une majorité sociologique à une majorité politique est possible, malgré le poids des habitudes, des découpages électoraux, des mentalités, dont chacun sait que l’évolution est lente à l’échelle historique.

Mais cela suppose qu’on cesse d’amuser le public sur l’origine des crises, sur le rôle du politique, sur la nature institutionnelle de l’Europe, sur ses objectifs, sur les besoins réels d’un monde  où la préoccupation écologique s’est renforcée, où la faim tenaille et tue…

 L’idée que le capitalisme peut être régulé, voire qu’il existe un capitalisme régulier n’est une évidence que pour ceux qui pensent que la société civile n’est pas le lieu de l’histoire . Mais la revalorisation du politique et de l’Etat passe pour les dirigeants par une prise de risque, celle d’avoir des citoyens conscients et exigeants. Si la régulation consistait simplement, à poser les bornes du licite et de l’illicite dans l’intérêt général, en intégrant la leçon des crises, la social-démocratie comme réformisme assumé mais réel aurait encore de beaux jours…

 Les Gracques, eux sont morts pour le peuple

Certains continuent d’affirmer que le temps des idéologies est fini et que la bataille pour les valeurs est fondamentale : ceci est une tromperie, car le fondement d’une valeur, son acceptation collective en tant que valeur, est précisément fondée et enracinée dans une idéologie. Seuls les tyrans se méfient des idéologies. Certains préfèrent les religions, mais pas tous !
JPB 

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17 septembre 2008 3 17 /09 /septembre /2008 11:08
Ognuno pensa a sé

 

 Les titres de la presse font parfois rêver ; ainsi Le Monde publie un dossier « Gaz, pétrole, minerais…, la foire d’empoigne entre les nations ». Un article rédigé par une chercheur de l’IFRI    (Institut français des relations internationales) précise que « la richesse et la puissance sont liées aux voies de communication » et l’article central rappelle que les marchés sont "faussés par les inégalités entre acteurs"  ! Les quelques marxistes survivants et les professeurs d’histoire ou de géographie qui ont lu les classiques de l’Université française traditionnelle mais républicaine, se frottent les yeux : quoi, ce que nous avons appris et enseigné n’était donc pas pures fantasmagories ? Faut-il une crise financière pour ébranler des certitudes idéologiquement si opportunes qu’on en avait déduit la fin de l’histoire ? On serait presque satisfait de cette prise de conscience, si l’expérience ne nous avait pas maintes fois montré que chaque phase d’adaptation ou de résolution d’un problème de rentabilité du capital, spéculation hasardeuse voire criminelle comprise, se faisait toujours sur le dos de ceux qui ne bénéficiaient auparavant que des miettes du système !

L’écart entre les vrais nantis que sont les gestionnaires et gros actionnaires et les salariés qui forment « les classes moyennes », plus généralement l’écart de revenus entre les salariés et les possesseurs de patrimoines, rentiers ou managers, va croissant. On comprend que M. Pébereau, qui compte dans le patronat français, s’inquiète d’un si manifeste mépris pour les règles élémentaires de  la prudence politique dans un système réputé démocratique.

 A moins que la présidence en cours ne veuille nous en faire sortir sous couleur de réformes, qui pour ne pas être lues comme aberrantes ou scandaleuses, doivent l’être comme l’expression d’une politique de classe aux service d’une minorité, dans un contexte favorable de  confusionnisme politique et sociétal.

 

Une rentrée honteuse.

 

 Honteuse en effet quand on constate le décalage entre l’ampleur des problèmes de tous ordres et la nature de la politique conduite dans notre pays. Bien sûr il y eut les jeux olympiques et leur fonction parfaitement réglée de « panem et circenses »…

 Mais pour nous en tenir à la seule France, que de pantalonnades : 3,6 % de hausse des prix, une récession déniée mais bien réelle (on a détruit des emplois au cours de l’été), moins de Français en vacances, moins de consommation d’énergie, moins de facilités  de crédit, un renchérissement des prix alimentaires, et toujours des expulsions, des rodomontades sécuritaires, des décrets liberticides, des meurtres dans les prisons surchargées, des jugements ahurissants, l’insupportable étalage de complicités entre les plus hautes instances de l’Etat et des amis « chers » au point d’amener à des décisions ad personam totalement saugrenues et parfaitement inconvenantes…

La France s’est installée dans le scandale et les media jouent leur jeu pervers : le président du pouvoir d’achat n’est pas responsable de la crise de subprimes, d’ailleurs le système financier français est réglementé…Suffit de se souvenir de Jérôme K pour comprendre que tout notre réglementation n’est pas faite pour gêner la prédation massive au profit de quelques-uns ! .

Et puis la situation internationale ! Le président en exercice de l’UE est servi par les événements que le jeu des puissances « inégales » ne manque pas de susciter ; les courtisans le déclarent  efficace, à la hauteur de sa fonction, voire grand ! Pauvre Irlande qu’on veut contraindre après avoir méprisé l’avis du peuple français, pauvre Europe sans autre perspective que la domestication achevée de ses habitants dans un marché informe…

Un peu d’humilité pourtant, eût été préférable, car enfin, rien n’est réglé dans le Caucase, et rien ne peut y être réglé sans l’aveu d’erreurs récentes, sans la prise en compte des intérêts stratégiques des uns et des autres, France comprise, sans une nouvelle approche des relations internationales, sans une nouvelle doctrine. En 1815 fut invoqué le principe de légitimité des monarques… et le rapport de force ; en 1918, le droit des peuples fut mis en avant avec une légèreté d’apprenti-sorcier, payée vingt ans après. En 1945 on mit en avant les Droits de l’Homme….Chaque fois cependant et malgré les libertés prises avec les règles du jeu à peine établies, la question des « équilibres » fut de la partie.

Les principes de l’ONU sont aujourd’hui ouvertement bafoués dans son enceinte même et nul ne se soucie précisément de régulation planétaire du politique alors que l’économique et le financier perturbent partout les conditions de vie de milliards d’humains ! Les guerres et leur avatar terroriste ne sont propices qu’au bonheur des criminels, assurément pas à celui des peuples.

Les soldats tués le 18 août en Afghanistan  ont offert au président l’occasion  de se refaire une image auprès de son électorat et de l’encadrement militaire, mais l’engagement de la France en Afghanistan sous cette forme-là, et sous l’autorité américaine n’est toujours pas justifié.

Grâce au ciel, la libération des otages retenus par des pirates somaliens, mais il n’y a plus d’état dans cette contrée, a  donné des images plus « montrables » que la faillite financière de quelques géants américains de la banque ou de l’assurance, sous l'oeil rempli de convoitise de requins concurrents…

 

Tous au frigo ?

 

Et pendant ce temps là, des politiciens de bas étage qui encombrent notre pays car ce sont ceux qu’on entend le plus, poursuivent tranquillement leur mise à sac des richesses publiques, des services publics et de la paix civile….ou rêvent d’en faire autant à leur tour.

La gauche n’a pas de ces vices ? On ne l’entend guère sur les grandes questions et pas davantage sur les coups de canif permanents données dans le contrat social de notre pays !

Les ambitions sans programme d’un changement réel de politique quant au fond, c’est-à-dire sans remise en cause de la privatisation tous azimuts forcenée, sans annonce de la sauvegarde et du développement de services publics modernisés, sans annonce de la remise en cause de lois scandaleuses et indignes de la République, sans mise au pas des patrons pillards, sans mise au net du coût  véritable de la décentralisation,  ces ambitions si nombreuses qu’on peut bien penser que certaines sont de fantaisie, prospèrent sans légitimité particulière et sans imposer une image de rassemblement et de conviction.

 Le brouillage médiatique et les partis pris internes voire claniques  y contribuent, mais c’est aussi parce que la gauche n’a pas fait son aggiornamento ; elle a pour  une trop large part d’elle-même intégré la notion de fin de l’histoire pour ne garder des conflits évidents qui parcourent la planète dans tous les domaines, que l’image de crises d’ajustement inhérentes à tout système en marche ; la mise en exergue aux Etats-Unis, en Europe avec le pape actuel, comme sous son prédécesseur, du fait religieux, permet d’entendre que le fameux choc des civilisations ne correspond pas à un véritable clivage entre ceux qui prétendent défendre la démocratie par l’invasion et l’enlisement et ceux qui prétendent mener une guerre sainte en jouant de l’ignorance des peuples souffrants.

Or le monde est un. Ce qui se passe en France vit d’une histoire particulière et originale, à connaître et à poursuivre, mais dans un contexte qui a également donné à notre pays les moyens d’être ce qu’il est et dont nul citoyen conscient ne souhaite la radicale transformation au profit d’un modèle, venu d’ailleurs mais lui-même historiquement fondé dans le même monde !

Le congrès du PS dans tout ça ? A voir de haut, car mettre au frigidaire des ambitions, somme toute, dérisoires, pour en fait les poursuivre par d’autres voies et en attendant une occasion plus favorable, relève davantage du calcul tactique que de la prise en compte des défis à relever pour la France.

Le calcul n’est pas interdit en politique, mais il convient de le mettre au service d’une ambition pour le pays, le peuple, avec lui et pas à sa place, en acceptant de payer pour ses échecs et ses fautes ; ce que les Français depuis longtemps n’ont pas eu l’occasion d’observer de la part de ceux qui prétendent parler et agir en leur nom. Travestir une défaite en victoire, pour ne pas en évoquer les causes, imputer au monde des errements et des dérapages locaux et circonscrits car chacun vit sous sa loi, sous la loi en France, n’est pas un bon début pour un vrai changement. Et sans vrai changement, un tirage au sort coûterait moins cher au contribuable que le cirque médiatique qui entoure désormais la vie politique de notre pays.

Curieux comme ceux qui invoquent Jaurès ont oublié son Histoire socialiste de la Révolution française.

Le choix

Allez zou, au boulot et si nos élus et mandataires nous déçoivent virons les ou faisons sans eux ! L’insurrection contre l’injustice et la corruption est un droit, l’incompétence n’est pas une vertu, et tout citoyen vaut tous les autres.

Autrement dit, pour donner du sens au militantisme de parti, nécessaire dans une démocratie de citoyens responsables, il faut militer… tout le temps. Premier changement à proposer pour le congrès ? Un parti de militants, étonnant, non?

  JPB

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 16:10

La brutale formule de Bertrand Tavernier pour caractériser la phrase lancée par Mme Royal à l’ouverture de l’université du PS à la Rochelle, a le mérite de la clarté.

Le péché fondateur

Il se trouvera, bien sûr, les habituels adorateurs de la madone du Poitou, pour faire remarquer que Bertrand Tavernier n’a aucune qualité particulière pour distribuer les bons points, ni pour jouer les politologues. Voire!

En tout cas pas moins que n’importe quel autre observateur désintéressé de la vie politique, ce qui exclut déjà du panel tous les sociologues sondagiers, tous les habitués des plateaux de télévision, tous les soi-disant philosophes… de Cour, tous les politiciens de droite, tous les clients des divers barons locaux de gauche, tous les « jeunes » loups du PS, tous les pseudo-journalistes qui n’entendent jamais que leur propre voix et ne répètent que des variantes plus ou moins élaborées de l’idéologie dominante. Bref cette formule nous plaît !

 Il paraît que l’invitation à s’aimer les uns, les autres ou à disparaître, ne devait pas être prise au premier degré ; cela ne change rien à l’aberration politique à laquelle elle renvoie.

Juliette Greco comme truchement dans un discours politique, on a vu pire, mais la connotation christique du propos n’échappant à personne, rappelons cependant que l’évangile (Jean,  XIII, 34) précise ; « comme je vous ai aimés », détail dont l’ancienne élève de St-Joseph de Cluny, ne s‘est pas embarrassée ; glosons : cela signifie-t-il que l’ex-candidate (battue, souvenons nous) se dispense de cette obligation, que décidément elle n’aime pas ses camarades, ou que, de toutes les façons, elle s’en moque ?  Parler ainsi, dans la posture du messie, suppose qu’on veuille conduire ses ouailles vers un meilleur destin.

On pourrait y voir une exorbitante prétention ou le signe d’une quelconque et banale altération mentale ; il est difficile en effet de ne pas être inquiet lorsque quelqu’un, qui n’est pas né sur les marches d’un trône, affirme péremptoirement faire don de sa personne à son pays pour guider son peuple ; on peut pardonner cela dans une circonstance tragique, disons le 18 juin 40, quand on est Charles De Gaulle, mais pas Philippe Pétain !

Dans tous les autres cas, les candidats à ce type de fonction bénéficient du soutien d’un parti, ont grandi en lui, en connaissent les détours, ont trempé dans ses intrigues, bref ne sortent du rang que par le culot ou la tricherie, rarement par le génie ; pour une raison simple, c’est qu’aucun parti, nulle part dans le monde, mais ce n’est pas rassurant, n’est animé d’une vie réellement démocratique et les circonstances de la candidature de Mme Royal en 2006 le démontrent superlativement ; n’en déplaise à M.Peillon et à sa révolution inachevée ! En effet, il faudrait beaucoup d’imagination pour voir Mme Royal dans la perspective qu’il semble esquisser…

On peut cependant se rassurer sur l’état intellectuel et psychologique de l’ex-future candidate ; elle entre parfaitement dans le moule du démagogue ordinaire qui méprise ses interlocuteurs, les citoyens et les militants dévoués à sa cause.

Les conditions de la rédemption

La majorité des « grands élus » ont depuis longtemps perdu de vue qu’un parti de colleurs d’affiches, de distributeurs de tracts, de féaux voire de domestiques, au sens premier du terme, ne constituait pas une assiette suffisante pour valider une légitimité ; comme aussi le fait qu’être élu, dans les conditions actuelles d’élaboration et de sélection des candidatures, n’assurait qu’une légitimité de convenance, voire de courtoisie. Pourtant, à la clé, on trouve l’exercice d’un pouvoir, au nom des citoyens, mais sur eux !

La possibilité de débattre existe au PS, mais elle n’a pas de conséquence directe sur l’essentiel.

Les journées de La Rochelle ont rappelé à ceux qui l’auraient oublié que les tractations, qui, en elles-mêmes, n’ont rien d’incongru, sont le fait d’un tout petit nombre de hiérarques et « grands élus », donc échappent entièrement aux militants de base et même aux cadres intermédiaires du parti ; en ce sens la démocratie interne du PS fonctionne encore sous le signe du faux-semblant, y compris lorsque tel ou tel premier rôle affirme s’en remettre au vote des adhérents, auxquels bien entendu les arcanes des choix ne seront pas révélés. Et l’on habillera en choix démocratique une vente forcée, chat en poche…

Que dire alors lorsque, pour le choix d’un candidat, on nie de fait l’utilité du parti comme lieu d’élaboration d’un projet politique, en prenant l’avis des sympathisants ou des électeurs supposés ? Cela se fait aux Etats-Unis d’Amérique ? Et alors ? Depuis quand l’histoire du socialisme français a-t-elle besoin de références de cet acabit ?

La République va mal, parce qu’elle n’a plus de partis dignes de ce nom!

Toutes les organisations de masse, certes, sont confrontées à une dramatique baisse de la fonction militante et le PS, comme les autres, sans doute pas davantage que les confédérations syndicales qui survivent dans le désert du mouvement ouvrier.

Mais là est le nœud du problème : un parti dont la vocation est l’alternance au pouvoir et qui ne se préoccupe pas de la nature de classe des politiques mises en œuvre, qui donc ne s’interroge pas sur la nature et la forme des rapports sociaux, n’est pas en mesure de proposer une alternative au pouvoir en place ; son indigence ou son conformisme, et même sa conformité avec l’idéologie dominante, le vide de son discours, son refus d’instruire le citoyen, le cantonnent dans le rôle du jeune premier de rechange, assurément pas dans les grands rôles tragiques.

Ce n’est pas lui qui vient au pouvoir, c’est le pouvoir qui vient à lui, en fonction de la conjoncture ; ce parti, dès lors, n’a d’utilité réelle que pour ceux qui « jouent » le jeu « politique » parce que depuis assez longtemps , l’illusion démocratique s’est substituée à l’état républicain ; la Révolution est bien inachevée, mais on en restera à une seule des hypostases de la trinité républicaine (liberté, égalité, fraternité), en fonction des moments, des lieux, des hommes, parce que leur union ne s’accommoderait pas d’une autre, entrée par effraction et jamais chassée, la propriété, pour être plus explicite, la propriété privée des moyens de production. Montrez un capitaliste qui se soit fait « tout seul » ! Montrez un homme politique qui ait voulu faire de la société politique le moteur de la société tout court.

Le Golgotha du citoyen

On peut se demander si l’utilisation du mot université pour désigner des rencontres comme celle de La Rochelle n’est pas légèrement exagérée ; non pas que le mot université mérite un respect particulier car tous ceux qui ont un peu fréquenté les lieux savent qu’on y trouve aussi intrigues mesquines, rancunes sordides, impostures flagrantes et prétentions bluffantes. C’est peut-être pour cela, au fond…

Il est comique d’entendre tel chef de meute se plaindre, tardivement, qu’on n’écoute pas assez les intellectuels au parti, alors que le passe-temps favori est soit de les acheter, les façons en sont diverses, soit de les trier sur des présupposés « convenables ». Pourquoi s’étonner que les intellectuels, ou ce qu’il en reste, se détournent du PS , alors que ce qui est vraiment attendu d’eux,  c’est soit un habillage de choix préalables, soit un écho répétitif et si possible convaincant de la doxa du moment ; la droite fait la même chose avec ses propres chiens de garde, dont quelques uns, toute honte bue, émargent au budget de la République comme universitaires…

Après La Rochelle rien n’est prêt, rien n’est réglé, il est vrai que nul n’attendait de miracle. Le PS n’a toujours pas de leader, pas de cohérence, pas de programme et malgré la déclaration du printemps, pas de doctrine !

Les animateurs de telle ou telle contribution se rencontrent, édictent des veto contre tel ou tel autre,  mais se gardent bien d’avancer sur tel ou tel point qui précisément fait problème et empêche le parti de jouer son rôle d’opposant sérieux et d’alternative crédible. Pire encore, des questions décisives pour l’avenir de notre société sont travesties ou occultées.

Outre l’analyse de l’état des forces productives et des nécessaires transformations du mode de production, il en est deux au moins, grosses de possibles distincts et qui mettent en évidence le manque de cohésion du parti : les institutions, l’Europe…

Les modifications constitutionnelles permettant la ratification du traité de Lisbonne ont été la première occasion de palinodie du parti depuis l’élection présidentielle et ont offert à Nicolas Sarkozy un succès trop facile ; l’antienne sur l’Europe sociale chantée par les élus socialistes, députés européens ou pas,  est dépourvue de toute crédibilité, puisque rien n’est entrepris en termes d’action politique, ni en France, ni en Europe, pour avancer des propositions et mobiliser sur leur instauration ; or, pour aussi molle que soit la CES, compte tenu de ses statuts, elle peut-être à la fois un allié et une caisse de résonance.

 Certains grands barons de province, qu’on ne savait pas si pointilleux sur la déontologie politique, récusent, pour l’heure, tout rapprochement avec Laurent Fabius au nom de la discipline de parti bafouée en 2005 ; outre que la question européenne n’est pas véritablement le sujet des préoccupations quotidiennes desdits caciques, que la vision globale de l’Union européenne, en tant qu’Europe sociale, qu’ils pourraient proposer aux citoyens et salariés de notre pays, manque de précision et de perspectives, on ne peut que s’étonner des rapprochements qu’ils tolèrent. Si la direction du FMI est le  critère d’une alliance privilégiée, l’économie de marché indépassable, la décentralisation l’alpha et l’oméga du socialisme réel et quasi « municipal », il ne faut pas continuer d’invoquer Jaurès et d’autres grands ancêtres alors qu’on les trahit absolument ; non seulement on les trahit, mais on trahit aussi leurs idéaux émancipateurs et le peuple auquel on s’adresse. Ce n’est pas à l’échelon local qu’on peut vraiment « changer la vie ».

Le déport à droite que représente en fait l’orientation de ceux qui ostracisent un des rares présidentiables réels du parti, est d’autant plus inopérant pour la reconstruction d’un parti « efficace » que, sur la plupart des sujets, la place de principal opposant, en matière de société ou d’institution, est occupée par François Bayrou, qui certes, ne bouleversera pas l’ordre des choses gérées par le Medef ! Le seul socialiste, non installé dans le marginalisme, qui a joué aussi ce rôle continûment est Laurent Fabius, mais le président et le gouvernement sont trop heureux de relever qu’il ne parle pas pour le PS tout entier!

Le sujet de la présidentialisation du régime est un autre point d’achoppement pour la solidité de l’engagement socialiste.

Les moins jeunes, ou ceux qui connaissent un peu l’histoire politique de ce pays-ci se souviennent de l’accueil fait par la gauche et le PS à la proposition d’ élection du président de la république au suffrage universel. Les conclusions qu’en a immédiatement tirées un certain François Mitterrand qui n’était pas socialiste alors, pour sa propre carrière et d’abord, pour celle de chef de l’opposition, ont désaxé le PS , par rapport non seulement à sa pratique parlementaire, mais aussi par rapport à son rôle même de parti.

Certains politologues pressent notre parti de franchir le pas et de se présidentialiser ; mais est-ce la vocation d’un parti dont la raison d’être n’est pas une simple alternance au pouvoir, dans un système politique et social que personne ne souhaite fondamentalement transformer pour plus de démocratie, d’égalité, de liberté et de fraternité ? On ne peut empêcher des ambitieux de vouloir exercer des responsabilités de plus en plus lourdes, le principe de Peter n’étant pas un garde-fou pris en compte par les intéressés. La faiblesse de la démocratie interne du parti ne permet pas à tous les filtres, utiles pour sélectionner les meilleurs, de fonctionner véritablement pour cela. On écarte plus qu’on ne promeut, mais hélas, comment écarter les mauvais bergers, qui, précisément,  choisissent ?

Pour rendre à la politique l’attrait que tout citoyen devrait trouver en elle, il faut sans doute changer  des pratiques et des individus mais ce ne sont pas toujours celles  et ceux qu’on croit ou qu’on feint de croire. « Il faut sortir une dizaine d’individus qui sont éternellement malfaisants » ; qui dit cela ? Le plus acrobate dialecticien qui soutient Mme Royal et qui parle de « révolution inachevée ». Un tel propos réduit à néant le contenu de son livre et illustre l’aberrante  syzygie de l’ambition et de la mauvaise foi. On est loin du changement nécessaire.

« Les mauvaises machines ne savent pas qu’elles sont de mauvaises machines » dit un personnage de Midnight express dans sa prison. C’est sans doute le cas de beaucoup trop d’aspirants à un meilleur emploi au PS, emploi, comme au théâtre. ….Mais la vie n’est pas un théâtre.

                                                                                                                            JPB

 Sur le coup de l'indignation ( mais le titre  de l'article ci-dessus fait encore l'affaire)!- 5 septembre
 On apprend qu'un tribunal (à Rennes) a renvoyé à janvier 2009, un procès d'assises pour cause de ramadan de l'un des 7 prévenus! Les bras en tombent; le ramadan ne dispense pas de travailler, il ne dispense pas d'être jugé! Et on combat en Afghanistan l'obscurantisme? Les droits de la partie civile, la disponibilité des jurés, le rôle du tribunal? Balayés!  D'où sortent ces magistrats qui prétendent parler et juger au nom du peuple français? 


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