Ségolène et autres nains...
Le journal Le Monde qui persiste à vouloir jouer un rôle politique plutôt que de se consacrer à un travail d’information critique, complet et sans a priori idéologique, travail certes difficile, offre quatre pages et la Une de son magazine à madame Royal.
Comme il est obligeamment précisé pour la candidate battue d’une élection imperdable que son «avenir national dépend de la reconduction de son mandat à la tête de la région» Poitou-Charentes ( encore un nom de région fort mal construit), on en conclura sans grand effort et même avec une once de paresse intellectuelle que cet organe de presse s’intéresse surtout à l’élection de 2012. Rien dans le corps de l’article ne contredit cette hypothèse.
Il n’est pas dit que du bien de la patronesse du Poitou (ou de l’Aquitaine septentrionale), mais l’article est plutôt bienveillant en lui accordant une personnalité singulière, hors norme... A défaut de charisme réel, une image exploitable dans et par les media.
Rien oublié...
Il faut pourtant se souvenir de faits bien moins positifs, pour comprendre que toute entreprise de revalorisation de madame Royal est un enfoncement dans le néant de notre pays.
Candidate à la candidature dans un PS dirigé par son ex-compagnon, choyée par les media bien pensants que son absence totale de doctrine construite face à celle de la droite rassurait, tolérée puis soutenue par des caciques obnubilés par les sondages d’une part, leurs propres rancunes, divisions et haines recuites d’autre part, elle réussit à imposer à un appareil amorphe une invasion par ses comités de soutien extérieurs à son propre parti.
L’état réel de la démocratie interne fit le reste et la candidate des media, madonifiée s’imposa face aux deux seuls dirigeants socialistes qui fissent le poids face à la machine de guerre de la droite réunifiée...
L’absence de projet réellement alternatif, autrement dit véritablement de gauche amena, chemin faisant, la candidate à se démarquer du programme officiel de son camp et à se rapprocher de plus en plus des thématiques sociétales du liquidateur déguisé en patriote que la droite avait, volens, nolens, choisi comme son meilleur candidat possible.
La dramaturgie de la campagne ajouta au vide sidéral de propositions incapables de mobiliser un peuple de gauche déjà durement éprouvé par les réformes raffarinesques, la trahison du TCE et l’absence sur le terrain législatif d’une opposition engluée dans la gestion des ses baronnies ou de ses égotismes.
Un parti d’élus n’a pas de légitimité mais il a des clients et des électeurs, réduits à l’état de consommateurs de spectacles politiques, comme jadis la plèbe romaine, fier peuple conquérant et bâtisseur, au panem et circenses....
Personne n’a entendu la candidate s’exprimer sur l’affaire Frêche, qui pourtant mieux que tout autre événement traduit l’imposture d’un parti qui serait réduit aux tactiques électorales à court termes d’élus... Certains de ses proches ou ex-proches ont cependant cru devoir soutenir jusqu’au bout et même après une décision du bureau national cependant largement majoritaire, le satrape septimanien, ayant pour seule circonstance atténuante, solide il est vrai, l’entérinement hâtif dans un premier temps par la direction du parti, d’une liste comportant un exclu de ce gabarit...
Rome n’est plus dans Rome!
Le-dit Frêche ayant annoncé qu’une fois élu, lui, réglerait ses comptes avec la candidate officielle qui lui avait succédé à la mairie de Montpellier et avec Martine Aubry, «indigne d’être présidente de la République», selon ce grand moraliste, tout socialiste qui soutient le personnage avoue ipso facto une conception de la vie politique assez éloignée de ce qu’on devrait pouvoir attendre de militants attachés à la démocratie, au progrès et à l’humanisme... Sans rien dire du corps de références philosophiques qui fondent encore le socialisme à la française!
On pourrait dire, mais cela ne vaudrait pas absolution, que les déclarations du squatter de l’Elysée contre un ancien premier ministre avec une allusion sordide à un croc de boucher, image ignoble et historiquement liée à la période de la répression qui suivit l’attentat contre Hitler en juillet 1944, sont pires. Même en pensant que la culture d’un président qui supprime l’enseignement obligatoire de l’histoire dans une section qui voit passer, au moment où la majorité de ces élèves deviennent majeurs, le plus gros contingent des bacheliers de l’enseignement général, pourrait ne pas connaître ce détail de l’histoire, l’image n’en demeurerait pas moins parfaitement disqualifiante pour celui qui a osé la proférer...
Pauvre France donc dont le président est en outre un imprécateur...
Mais qui, par sa... faiblesse prévisible, a permis l’élection dudit président sinon une candidate sans visée historique ni grandeur propre et dont les seuls arguments, de fait, furent sa qualité de femme et ses vêtements blancs? Un parti déboussolé, un électorat publiphage, une complicité baronniale, comme au jeu de bonneteau, bref une épouvantable sottise politique que l’idéologie complaisamment répandue de la fin de l’histoire n’excuse nullement, voilà ce qui a mis l’Autre à l’Elysée.
Et certains voudraient rejouer le même film...
La gauche gagnera certainement les élections régionales mais le taux d’abstentions attendues, la division durable dont une campagne multiplie les formes d’expression, la faiblesse idéologique d’une opposition qui ne sait rien proposer de mobilisateur et de crédible à la fois, laissent penser que les régressions mises en place par la bande à Sarko ne seront pas défaites par l’hypothétique vainqueur de gauche à la présidentielle de 2012.
Faute de travail de philosophie politique, faute de réflexion sur la légitimité d’un élu, faute de mise à jour de la notion d’Etat dans une société humaine qui a besoin pour tenir debout, croire en elle-même et projeter sa culture et ses valeurs universelles, à nouveau d’une utopie fondatrice et non pas de l’accompagnement stupide, à peine corrigé à la marge et encore pas toujours, d’un système économique dont l’exacerbation sans contrôle et la concentration en peu de mains conduit à des catastrophes financières ou écologiques qui lèsent l’immense majorité des populations de la planète, quand les élites sont exonérées de toute contribution crédible à la solidarité, quand la corruption mine tous les rouages, quand l'obscurantisme le plus criminel grandit parce que l’avenir semble bouché pour les plus nombreux, les plus jeunes, les plus faibles, quand on parle de sociétés post-démocratiques, dans le peu de pays où la notion de démocratie a pu avoir une traduction effective et concrète, le temps de la colère ou celui du malheur est proche. Mais point n’est besoin d’espérer...
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Compte rendu d’audience FSU auprès du directeur de cabinet d’Eric Woerth
17 février 10
Membres du cabinet d’Eric Woerth : Sébastien Proto (directeur), Samuel Barrault (directeur adjoint en charge de la FP), Stéphane Bonnet (conseiller en charge des salaires et retraites).
Le directeur distingue deux types de sujets : ceux qui prolongent des travaux en cours (évolution de la Fonction publique avec les fusions de corps, les rémunérations, grille A et intéressement collectif, révision des concours…) et les sujets spécifiques : dialogue social, droits syndicaux, le rendez vous salarial, les non titulaires, les retraites.
Sur le dialogue social
Le projet de loi transposant les accords de Bercy sera soumis à l’assemblée nationale fin mars, au sénat en avril, la loi pourrait être promulguée en mai. Il y aura un article additionnel, le droit d’option des infirmières –la catégorie A contre le renoncement à la catégorie active pour la retraite-. La FSU conteste cet ajout d’une disposition faisant l’objet d’un accord minoritaire dans la loi qui consacre le principe d’accords majoritaires.
Pour la FSU, le retard pris par la non promulgation de la loi jusqu’ici, interroge le principe des dispositions transitoires. Elle réaffirme qu’elle souhaite l’organisation des élections générales en décembre 2011.
Recomposition du CSFPE : la FSU est favorable à une composition à la proportionnelle à la plus forte moyenne. L’administration indique qu’elle appliquera les dispositions en vigueur. La FSU demande le respect des principes des accords de Bercy.
Une réunion sera organisée très prochainement sur cette question par la DGAFP.
A propos des élections DDI, la FSU demande une publication du décret d’application de la loi supprimant l’amendement Perben dans un délai resserré (il n’a fallu que quelques semaines en 96-97 pour les dispositions inverses) afin d’organiser les élections dans les DDI selon les nouvelles règles. Le cabinet considère que cela ne sera pas possible, souligne que les élections dans les DDI sont de la responsabilité des services du premier ministre, mais se veut rassurant sur la recevabilité des candidatures. La demande de la FSU de droits syndicaux supplémentaires dans les DDI est reçue favorablement, s’il s’agit d’une situation transitoire.
Droits syndicaux
La FSU estime que la négociation à ce sujet est urgente. Elle conteste que l’audit dont dispose le ministre depuis près d’un an n’ait pas été communiqué aux organisations syndicales et qu’un deuxième audit ait été engagé.
Selon le cabinet, le premier audit ne permettait pas d’apprécier la situation, un complément a été demandé avec une évaluation de la situation dans deux départements. Les conclusions seront disponibles très prochainement.
Le cabinet estime qu’il sera difficile de parler de ce dossier en même temps que sur les retraites. Il évoque la préoccupation de « ne pas mélanger des sujets »…. Cette approche serait partagée par certaines organisations. La FSU a demandé pour sa part que cette négociation ne soit pas différée.
Situation globale de la Fonction publique.
Le cabinet défend les choix faits pour la Fonction publique notamment en termes de gestion des personnels.
La FSU conteste les mécanismes d’individualisation, qu’elle estime contradictoire avec le service de l’intérêt général ; elle dit son inquiétude sur les CAP, dont les administrations cherchent à réduire le rôle. Enfin, dans le contexte de la RGPP, les suppressions massives d’emplois et les restructurations conduiront à ce que de nombreux agents soient concernés par la réorientation professionnelle. Le ministre doit entendre les inquiétudes et l’opposition des personnels dont les organisations syndicales se sont fait l’écho en ne se rendant pas à la convocation du CSFPE du 11 février. Le cabinet défend le dispositif de réorientation professionnelle, qui serait protecteur pour les agents et ferait porter les obligations sur l’administration.
La FSU a insisté sur le contexte dégradé de l’emploi et le climat d’inquiétude dans les services. La question essentielle est de permettre à chacun de pouvoir faire son travail dans de bonnes conditions et de rendre des services publics de qualité aux usagers.
Le cabinet considère qu’il est tenu compte des missions de la Fonction publique et cite pour preuve le fait que la règle du non remplacement d’un départ en retraite sur deux n’est pas appliquée de manière uniforme : on crée des emplois au ministère de la justice, on n’en supprime pas dans l’enseignement supérieur…
Négociations salariales
La FSU rappelle la perte de pouvoir d’achat du point, la faiblesse des bas salaires et sa revendication de mesures générales.
Le cabinet explique qu’il n’y a pas de sujet sur les bas salaires puisque le minimum Fonction publique est en brut au niveau du SMIC, que les « cotisations » sont plus faibles dans la Fonction publique (cela n’est vrai que pour les titulaires NDLR). En outre, il y a les indemnités. Pour ceux qui sont à temps incomplet, il faut organiser le cumul des temps incomplets !
Sur la valeur du point, il n’y a pas la même approche : « il y a d’autres « outils salariaux ».
Nous aurons prochainement le calendrier des négociations triennales sur les salaires.
Non titulaires
Un plan de titularisation est écarté. Il s’agit « d’harmoniser le plus possible ». Il faut traiter « les abus », débattre des cas de recours au contrat, ouvrir des possibilités de CDI, voire de titularisation par concours ou reconnaissance de l’expérience.
La FSU demande depuis l’automne la poursuite du travail des groupes du printemps 2009. Elle rappelle les propos du Président lors d’une émission télévisée. La FSU revendique un plan de titularisation ; le CDI ne répond pas à ce besoin. Elle cite les « vacations » comme une forme d’abus, attire l’attention sur le rapport de l’intersyndicale sup-recherche, indique qu’il faut aussi un travail par ministère dans un cadre général.
Retraites
Pour la FSU, il faut un débat sans aucun sujet interdit, en particulier elle défend l’augmentation des financements. Il faudra aussi aborder les questions de la pénibilité, de la prise en compte des années d’étude… Elle souligne l’inquiétude des personnels suite aux propos des membres du gouvernement, notamment sur la question des six derniers mois (F. Fillon l’ayant publiquement évoqué).
En dehors du calendrier, le cabinet « ne peut rien dire ». Il oppose un refus à notre demande d’un message du ministre pour éviter la fuite des personnels dont les droits à pension sont acquis, en particulier les mères de 3 enfants.
Calendrier et méthode : le ministère du travail réunira les confédérations fin avril sur le régime général et l’évolution des paramètres communs. Les fédérations de la Fonction publique seront saisies des sujets spécifiques à la Fonction publique.commenter cet article …