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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 09:17

 

(5) étude d'André Dellinger (suite et fin demain)

 

III – L’État-patron, partenaire ou adversaire ?

 

Pour un syndicat de fonctionnaires, la question primordiale est celle de la nature de l’Etat employeur : est-il l’expression de la souveraineté populaire ou celle des intérêts dominants ?

 

1 – L’utopie constitutionnelle

Si l’on pense que l’Etat et le syndicat sont tous deux animés par un même dévouement au bien public et à la condition des salariés, la négociation peut être abordée avec confiance.

Le syndicat peut fonder philosophiquement sa revendication sur l’utilitarisme de Jeremy BENTHAM et de John Stuart MILL : la recherche du maximum de bien-être pour le plus grand nombre, bien que cet utilitarisme de bonnes intentions néglige le sort de la minorité et ne se prononce ni sur la délicate conciliation de ces deux maxima (qualitatif de bien-être et numérique de majorité), ni sur la nature de l’autorité - gouvernement ou marché – qui en décidera.

Les deux partenaires sociaux peuvent se réclamer de façon plus synthétique, à la suite de Friederich HEGEL et de son droit naturel, de la nécessité d’accorder intimement l’universalité (la politique) et la particularité (la revendication).

L’intérêt particulier ne doit pas, en vérité, être mis de côté ou encore réprimé, il doit être mis en accord avec l’universel, accord par lequel il est préservé ainsi que l’universel.

Georg Wilhelm Friederich HEGEL (1770-1831)  Principes de la philosophie du droit 1821

Sans aller jusqu’à se réclamer du droit collectif de l’humanité au bien-être, on peut tabler sur l’indépendance de l’Etat par rapport aux intérêts privés ou du moins sur son aptitude à les surmonter, on peut se référer à l’expression constitutionnelle de la souveraineté nationale : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple (Constitution française de la Ve République, article 2).

Si donc l’on admet l’un de ces postulats qu’il n’existe pas en régime capitaliste, entre l’Etat et un syndicat de fonctionnaires, d’antagonisme irréductible, de barrière de classe, puisqu’on place l’Etat au-dessus des classes de la société et qu’on le pense chargé de régler leurs conflits dans le sens d’un intérêt général que lui seul est à même de fixer, si l’on suppose que la bonne volonté consensuelle est également partagée entre les partenaires sociaux, alors l’action de masse n’apparaît plus comme une mobilisation nécessaire, la grève n’est plus que l’ultima ratio de la négociation, une menace à agiter si par extraordinaire les pouvoirs publics venaient à perdre leur sens de l’Etat.

Hélas, la République française a toujours placé la liberté d’entreprise au-dessus des droits au travail, au logement, à l’éducation ou à la santé, elle n’a jamais renié sa nature bourgeoise, elle n’a jamais fait sienne cette idéologie de l’utilitarisme, ni celle de l’harmonie naturelle du particulier et de l’universel. Aujourd’hui, la politique d’austérité est le prix de la recapitalisation des banques ; la démolition des régimes solidaires de retraites répond, non plus comme on le prétendait hier à un problème démographique, mais à une exigence des marchés financiers.

L’interdiction du syndicalisme des fonctionnaires jusqu’en 1946 reposait sur la doctrine autoritaire, formulée par le Conseil d’Etat au début du 20e s. (arrêt Winckell) : l’Etat, expression de la souveraineté nationale, ne peut sans se renier négocier avec l’une quelconque de ses parties constitutives. Il fixe de sa propre autorité les droits et obligations des fonctionnaires, qui sont vis-à-vis de l’Etat dans une position réglementaire et non pas contractuelle. Le président Charles de Gaulle le rappelait en 1962 (tentative de putsch avortée du « quarteron de généraux à la retraite » d’Alger) : Nul n’est tenu de faire carrière au service de l’Etat, mais pour celui qui s’y consacre, c’est une noble et stricte obligation. La dénonciation constante des « corporatismes » syndicaux rejette la singularité hégélienne. De nos jours, l’Etat néolibéral privatise ses services publics ou modèle ce qu’il en reste sur l’entreprise privée ; il traite les effectifs de fonctionnaires comme simple variable d’ajustement budgétaire.

On a coutume d’objecter les « trente glorieuses » (1945-1975). Des relations de type nouveau ont certes pu produire des réalisations sociales importantes après la Libération, mais c’était à l’époque où le pays sortait ruiné de la guerre, où la collaboration avec l’occupant nazi et avec Vichy avait déconsidéré le patronat, où le programme du CNR entrait en application, où le Travail n’aurait pas consenti à  « retrousser ses manches » s’il n’avait eu part aux gains de productivité, où après les saignées de la guerre, du fascisme français et de la déportation, le plein-emploi était indispensable au relèvement du pays.

Un sectateur de l’économie sociale de marché a ceci de commun avec cet « imbécile rationnel » d’homo œconomicus (Amartya SEN, Ethique et économie et autres essais, PUF Quadrige, 2002) qu’ils admettent tous deux que chaque banque étant trop grande pour faire faillite, il est impératif qu’on la soulage de ses pertes, et cela à budget ouvert ; que l’Etat ainsi fragilisé risque de ne plus pouvoir honorer les créances des banques et peut donc, lui qui est plutôt petit, tomber en faillite ; que seules la rigueur budgétaire et la politique d’austérité peuvent le sauver ; que de la baisse du pouvoir d’achat des populations sortiront la croissance, l’emploi et finalement la hausse du pouvoir d’achat, par la magie de la main invisible du marché ; qu’à l’inverse la revendication syndicale ruine la compétitivité, alourdit les coûts, supprime des emplois, prend les voyageurs en otage et jette les enfants des écoles à la rue. 

 

2 – L’État de la domination du capital sur le travail et de l’emprise du néolibéralisme sur la pensée politique

Pour la tendance autonome socialisante, l’école est par nature « libératrice » (l’organe du SNI s’intitulait L’Ecole libératrice) et pour la tendance pédagogico-libertaire (Ecole émancipée), l’école peut s’émanciper d’elle même. Deux façons de faire l’impasse sur la contrainte capitaliste. Or il est établi, au moins depuis BAUDELOT et ESTABLET (La reproduction), que l’école ne fait guère que reproduire les classes sociales de la société capitaliste à travers les générations. Une version édulcorée de ce constat est donnée en 2008 par l’INSEE, lorsqu’il observe que « l’ascenseur social est bloqué » (ce qui donne faussement à croire qu’il fonctionnait auparavant).

Dans sa déclaration d’orientation qui recueillit en mai 1967 la majorité absolue des suffrages des syndiqués du SNES unifié, U&A désigne l’adversaire dans un texte qui garde toute son actualité :

Notre adversaire commun :

Le pouvoir gaulliste au service des groupes financiers

dont il assure la prospérité et la prééminence

Ce pouvoir développe une politique économique et sociale nuisible aux intérêts des travailleurs du secteur public comme du secteur privé.

(US n° 21 du 9 mai 1967, page 15)

 

Or la social-démocratie allemande a rompu ouvertement avec la lutte des classes dès 1959 (déclaration du congrès du SPD à Bad Godesberg). Les socialistes français sans le proclamer de façon péremptoire se situent dans la continuité de la Révolution française bourgeoise ; ils préfèrent la collaboration à la lutte des classes, par un attachement absolu au droit de propriété et à la liberté d’entreprise.

Vincent PEILLON le constate à l’échelle historique : « le socialisme français est dans sa grande majorité évolutionniste, réformiste, pacifiste, y compris sur le plan de l’action économique …  il ne se construit pas sur la lutte des classes, mais au contraire sur la collaboration des classes » (Vincent PEILLON, article La République sociale, les italiques sont de lui, in Le Monde, hors série 2012  KARL MARX L’irréductible,  page 75).

Pour sa part, François HOLLANDE est conscient que le néolibéralisme économique entrave le processus par essence inachevé de la libération humaine : « J’ai la conviction, en effet, que le système économique dans lequel nous évoluons dispose d’une forte capacité d’adaptation aux leviers politiques traditionnels, au point de les contourner et de les rendre de moins en moins opérants – déplaçant ainsi, peu à peu, la ligne de partage entre ce que nous subissons et ce que nous décidons » (François HOLLANDE, article Comment lire le « Manifeste » ? dans le même numéro hors série, page 65).

Le réformisme politico-syndical attribue volontiers à sa collaboration de classes la semaine de 40 heures et les congés payés du Front populaire. Est-il besoin de rappeler que ces conquêtes sociales furent imposées de haute lutte au gouvernement de gauche de Léon BLUM en 1936 (grèves avec occupations d’usines). Et il y a quelque usurpation à se flatter d’avoir fondé la Sécurité sociale, alors que cette conquête est issue des luttes armées de la Résistance contre l’occupant nazi (programme du CNR).

Le réformisme politique ne se s’est pas borné, comme le donne trop elliptiquement à penser François HOLLANDE, à « évoluer » tant bien que mal dans le système économique.

Comme chacun a pu le constater, il a participé activement, sans rechigner, à l’édification néolibérale de ce système, lorsque ses représentants étaient au gouvernement ou lorsqu’ils lui apportaient leurs suffrages : suppression des charges d’agents de change et accès direct des banques à la bourse, libération des marchés financiers (gouvernement BEREGOVOY) ; OUI au traité de Maastricht instituant un système monétaire européen au service des banques privées ; OUI au traité de Lisbonne reprenant le dogme – pourtant écarté en 2005 par le peuple français à 55 % de NON lors du référendum sur le TCE - de la concurrence libre et non faussée ; record des privatisations de l’appareil économique public (gouvernement JOSPIN) ; vote avec la droite des lois LOLF et RGPP ; acceptation de fait des réformes BALLADUR (1993) et FILLON (2003 et 2010) des retraites (la retraite à 60 ans promise par François HOLLANDE n’est accessible qu’aux travailleurs les moins nombreux, ceux qui ont commencé à travailler à l’âge de 18 ans, l’essentiel des dispositifs BALLADUR-FILLON est conservé) ; socialisation des dettes bancaires (les dettes bancaires mises à la charge des contribuables, sans audit de vérification par la Cour des Comptes que dirige le socialiste Didier MIGAUD et sans aucune mesure de régulation des marchés monétaire et financiers).

Au chapitre décisif pour la revendication syndicale, celui de la redistribution des richesses, le bilan de la collaboration des classes en France présente des actifs bien légers et un passif  extrêmement lourd, à telle enseigne qu’on peut parler à son endroit de régression sociale organisée pour le compte du capital.

Et la mondialisation néolibérale a reçu le concours actif des socialistes français Jacques DELORS (Pacte unique européen de 1984), Pascal LAMY (président de l’Organisation mondiale du Commerce) et Dominique STRAUSS-KAHN (ex-directeur général du FMI).

Il ne fait aucun doute que si « l’écart entre ce que nous subissons et ce que nous décidons » et plus encore entre ce que subit et ce que souhaite la population française s’est creusé, les socialistes français y ont activement travaillé.

 

3 – Le choix syndical : lutte ou collaboration de classes ?

Puisque, pour reprendre les termes qu’employait la tendance U&A en 1967, un antagonisme irréductible oppose les intérêts des « travailleurs » à un appareil d’Etat « au service des groupes financiers », U&A opte pour une action syndicale de classe. Elle entend par action de classe l’activité syndicale concrète, libre et solidaire, de tous les travailleurs liés par un sort professionnel commun et luttant pour l’améliorer. La conscience de classe se constitue par la mise en évidence, sur le lieu de travail et dans la profession, de la communauté des situations et des ambitions. Elle n’existe qu’autant que l’on refuse de laisser les clivages personnels (quels qu’ils soient : idéologiques, politiques, religieux, ethniques ou autres) prendre le pas sur les solidarités de travail.

Elle repose sur cette expérience historique qu’aucun droit n’a jamais été accordé aux travailleurs qu’ils n’aient dû le conquérir par une dure lutte contre le patronat ou l’Etat-patron, qui se sont toujours comportés en adversaires de classe. Elle repose aussi sur le constat que ces conquêtes sociales toujours menacées se perdent lorsque le front syndical s’affaiblit ou se brise.

Des minorités agissantes, se proclamant seules porteuses de l’avenir des exploités, prétendent à l’exclusivité de la lutte des classes. La tendance U&A refuse d’opposer ainsi qu’elles le font quantité et qualité, elle pense au contraire que du plus grand nombre sort une qualité supérieure. Pour que l’action syndicale soit véritablement de classe, pense-t-elle, il faut qu’elle soit une action de masse. Et réciproquement.

Les 850 000 enseignants constituent une importante classe sociale, définie par ses rapports à l’Etat et à la population (service public), à l’économie (service non marchand dans la mesure où il est public et gratuit), à la fonction sociale (formation de la jeunesse), au savoir (double qualification universitaire et pédagogique de ses membres), au mode d’exercice de la profession (enseignement professoral donné entre les murs de la classe, sur des programmes nationaux), aux idéaux républicains (liberté, égalité, fraternité, laïcité), à la réglementation du temps de travail (service défini en heures de cours), au mode de recrutement (égalitaire sur concours : admissions prononcées par un jury universitaire indépendant, l’employeur n’intervenant que pour fixer les qualifications universitaires requises pour concourir et les effectifs à recruter à chaque session), aux garanties et obligations statutaires (avancement, carrière, retraite).

Ce que la tendance U&A entend par syndicalisme de masse et de classe, c’est un syndicalisme qui sert les revendications professionnelles et générales de la classe sociale qu’il représente. C’est la condition nécessaire pour que – n’ayant d’ordre à recevoir de personne - il puisse vis-à-vis de l’extérieur décider de sa démarche unitaire en toute indépendance. Son utopie fondatrice, le SNES l’exprime dans la continuité des chartes d’Amiens et de Toulouse : Le but final du syndicat est l’émancipation complète des travailleurs, cette émancipation ne pouvant être obtenue que par l’expropriation capitaliste (article 4 des statuts du SNES, adoptés en 1966)

Dans les élections internes du SNES depuis 1967, cette orientation valut à U&A la confiance d’une majorité croissante de syndiqués ; dans la plupart des autres syndicats de l’ancienne FEN, elle permit à ses militants de l’emporter sur les vieilles majorités autonomes restées à un syndicalisme de leaders et de tractations de sommet, sans revendications clairement exprimées, ni combativité bien évidente. Ces directions bousculées ou défaites répliquèrent au référentiel sémantique d’Unité et Action en adoptant celui d’Unité, Indépendance et Démocratie (UID) ; c’était intérioriser le regard, cultiver son quant-à-soi, passer l’action sous silence.

L’action de classe et de masse préconisée par U&A dans la fonction publique ne se modèle pas sur la lutte des classes en entreprise capitaliste, basée sur la grève comme pression économique exercée sur l’employeur. Les antistatutistes – les syndicalistes adversaires du statut général de la fonction publique, parmi lesquels nombre de militants de l’EE – se trompaient lorsqu’ils affirmaient que l’Etat est un patron comme les autres, bien qu’ils fussent conscients que la plupart des services publics, sauf la poste et les tabacs et allumettes, n’étaient pas marchands, que les emplois et les traitements des fonctionnaires ne dépendaient donc pas du marché, mais de la politique budgétaire. Ils se trompaient lourdement lorsqu’ils traitaient le statut général de la fonction publique de « statut carcan », sans se rendre compte – du moins on le leur souhaite – qu’ils abondaient dans le même sens que les ultra-libéraux dénonçant les « rigidités » statutaires qui entravent la mobilité et la concurrence des travailleurs.

 

4 – Le combat pour la laïcité, partie intégrante des luttes sociales

Comme syndicalistes, les militants unitaires sont profondément attachés à la prohibition de toute discrimination des travailleurs en raison de leurs opinions ou activités politiques, syndicales, religieuses ou philosophiques ou en raison de leur sexe, de leur origine ethnique ou de leur handicap (statut général des fonctionnaires art. 18 et code du travail art. L 121-6 et L 123-1). Or dans la haute administration, la fidélité à un parti politique est en train de l’emporter sur l’esprit de service public ; s’acheminerait-on en France vers un « système des dépouilles » (spoil system américain : à chaque changement de la majorité politique, on change les administrateurs), faudrait-il changer à chaque alternance les préfets, les recteurs, les inspecteurs d’académie, voire les chefs d’établissement politiquement marqués ? Qu’est-ce qu’un recteur de droite,  sinon un préposé de la droite libérale chargé dans son académie, contre l’avis des usagers et des personnels, d’appliquer la politique du moins d’Etat social, d’économiser sur les coûts, d’alourdir le travail des salariés et de caporaliser la hiérarchie ? En comparaison, qu’est-ce qu’un recteur de gauche ? La clarté de la réponse n’emprunte, si l’on se réfère au passé récent, qu’à un demi-jour rosâtre tombant du haut des politiques de gauche en matière d’éducation nationale. A l’un et à l’autre, on préférerait un recteur exclusivement animé de l’esprit de service public.

Comme enseignants, les militants unitaires eurent tout lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’enseignement laïque, obligatoire et gratuit quand le président de la République Nicolas Sarkozy affirma, dans son discours de Latran (fin 2007), la supériorité morale du prêtre sur l’instituteur (bien que là-dessus, l’affaire des prêtres pédophiles lui ait jeté le démenti), quand le décret du 16 avril 2009 accorde la collation des grades aux universités catholiques, pour toutes les matières y compris profanes, quand les institutions européennes affirment (cf Droits fondamentaux du TCE, repris par le Traité de Lisbonne) :

            - la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites (TCE art. 10).

- la liberté de créer des établissements d’enseignement dans le respect des principes démocratiques ainsi que le droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques (TCE art. 14).

Participe de la même inquiétude la protestation des laïques d’Alsace et de Moselle, rejoints par quelques uns, trop peu nombreux, de la « France de l’intérieur » comme on dit dans l’Est, notamment la protestation des enseignants de ces trois départements, contre le projet du président François HOLLANDE (sa proposition n° 46) de pérenniser dans la constitution française les particularismes religieux de leur région, qui sont à vrai dire un bric-à-brac historique :

- Enseignement religieux obligatoire à l’école, sauf dispense écrite des parents (obligation issue de la loi Falloux du 15 mars 1850, non abrogée dans ces trois départements après 1871, du fait de leur annexion par l’Allemagne jusqu’en 1918) ;

- Rémunération par l’Etat des prêtres, pasteurs et rabbins (concordat de 1801 ; coût annuel en 2011 : 56 millions d’euros) ; financement  public des facultés de théologie catholique (création allemande de 1902) et protestante ; séminaires de formation des prêtres et pasteurs incorporés aux universités publiques ;

- Délit de blasphème sanctionné par un emprisonnement de trois ans au plus (articles 166 et 167 du code pénal local).

La République cesserait-elle, de par sa Constitution rénovée à l’initiative de HOLLANDE et en violation de son article premier, d’être « indivisible » et « laïque » ? La seule voie républicaine, c’est l’application aux départements de l’Est, qui ont fait retour au territoire national en 1918, des lois laïques de 1905, c’est l’abrogation qu’ils attendent depuis un siècle de ce statut attentatoire aux libertés d’éducation, de parole et de conscience des Alsaciens et Mosellans, de ce statut qui oblige l’ensemble des contribuables français à subventionner les cultes officiellement reconnus d’Alsace et Moselle.

Et plus généralement, puisque la laïcité se définit comme le seul moyen d’assurer la liberté de conscience des citoyens (article 1er de la loi de 1905), est-il conforme à ce principe que lesdits contribuables français soient obligés de financer les écoles confessionnelles sous contrat (loi Debré de fin 1959) ?

Est-ce conforme à l’égalité républicaine que tout contribuable soit tenu de payer, quelles que soient ses convictions, leurs écoles privées à ceux des parents qui répugnent à mêler leurs enfants à ceux de l’école publique, à ces parents auxquels il faut des serres chaudes, des incubateurs spéciaux pour préserver leur progéniture de la promiscuité populaire ?

Les benoîtes considérations que l’enseignement privé sous contrat accueille 22 % de la population scolaire et qu’en un demi-siècle cet enseignement a pris la dimension d’un service public complémentaire, que nombre de parents de convictions laïques y envoient leurs enfants pour déjouer les rigueurs de la carte scolaire et que cet enseignement s’est plus embourgeoisé que cléricalisé, suffisent-elles à justifier que le camp laïque accepte que les écoles privées confessionnelles prospèrent sur le dénuement organisé de l’école publique ?

La République française, espace politique de liberté, d’égalité et de fraternité, doit-elle progressivement se saborder en développant en son sein, par ses largesses budgétaires et en période de crise financière, le communautarisme ?

La laïcité, qui comporte à bon droit l’interdiction signifiée à quelques centaines de femmes de s’enfermer dans des prisons portatives de toile, doit comporter tout aussi nécessairement la lutte contre la ségrégation éducative de millions de jeunes français en fonction de leur religion ou de la préférence de leurs parents pour une éducation privée qui leur est gracieusement offerte par cette bonne fille de République.

La laïcité, l’une des valeurs fondatrices de la société républicaine, est l’enjeu d’une lutte sociale de grande ampleur pour laquelle le mouvement syndical, particulièrement celui des enseignants, devrait se sentir profondément et directement concerné. Est-ce le cas ?

 

(àsuivre)
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