Vous trouverez ci-dessous la lettre mémoire d'un militant politique (au PC) et syndical (à la CGT puis à la FSU). Dans les questions que pourraient se poser ceux que la crise et la politique gouvernementale agressent ou indignent, sans même parler du cynisme constant et de la corruption des dirigeants actuels de ce pays-ci, il n'est pas sûr qu'ils y trouvent des réponses.
Mais ils seront ainsi assurés qu'ils ne sont pas seuls et que la lutte sociale et politique ne connaît pas de période de repos pour ceux qui dans un monde à la fois ouvert et menaçant pensent que l'égalité, la liberté et la fraternité sont des valeurs qui, pour être partagées, supposent effectivement un combat quotidien pour la Justice .
JPB
Lettre d'un militant à un militant
Je sais que ce n'est pas ton cas, mais ce qui me cause le plus de douleur dans l'affaire des candidatures et dans les autres, j'emploie le mot douleur et non reproche ou plainte , ce sont les joies revanchardes de mon propre camp. Comme si l'échec en confirmant une position devenait une victoire. Nous avons connu ça même dans la création de "futurs".
J'ai toujours ressenti cette douleur toute ma vie militante.
J'avais fait début des années 70 une étude de tous les bureaux de Marseille sur plusieurs élections. Avec l'aide de ma première épouse, prof de math. C'était un gros travail. J'en avais tiré une intervention, après l'échec de la candidature de "Georges Lazzarino, maire de Marseille". L'étude démontrait déjà l'effondrement des bastions du parti. L'exposé de ces éléments plus mon affirmation de la dissolution de la direction du Parti dans la bataille électorale, illustre pour moi, a posteriori ce que nous allons connaître, ou plutôt ce que nous sommes en train de connaître. A part les sifflets de la salle (il y avait près de 500 délégués je crois dans cette conférence de ville), les seules réactions ont été dans les toilettes du Palais des congrès où cinq ou six copains sont venus "soutenir" ma position bien en cachette...
La suite, c'est l'effort de m'éjecter de mes responsabilités du parti, ce qui m'a conduit à démissionner (avec l'aide triomphante de camarades très en vue) de ces responsabilités après 3 ou 4 ans de résistance, plutôt que de constituer un isolat où j'aurais été confortablement installé, au détriment des camarades qui soutenaient les mêmes positions.
Sitôt reconverti dans les responsabilité syndicales à la CGT (le monde est toujours preneur des bonnes volontés surtout quand elles ont montré leur efficacité), j'ai subi les mêmes problèmes.
Je n'entre pas dans les détails de ces péripéties, mais certains moments illustrent bien les problèmes, par exemple les votes contre ma candidature (de secrétaire de section en 1965!) à la suite de l'exposé de la pièce de Maïakovski "les bains" qui dénonce la bureaucratie russe bolchevique, ou "l'épilogue" des « poètes » d'Aragon, mis en musique plusieurs années après. Ou pour être plus prosaïque, l'organisation de ma section (en 1974) en fonction des possibilités militantes et non d'un rêve sur la réalité concrète du parti ou du syndicat.
Tu ne peux pas savoir la joie que j'ai de militer depuis 13 ans à la création et la vie de la FSU. Ce n'est pas la panacée. Et tout peut toujours changer en bien comme en mal. Cependant la vie des courants de pensée est d'une grande richesse. Elle donne l'impression que tout va exploser à chaque réunion, chaque initiative, chaque action, mais finalement le désir de continuer malgré les sensibilités diverses est le vrai vainqueur et non un courant ou un autre. Il y a l'organisation de l'expression des différents points de vue qui s'affrontent, et non des décisions arbitraires de faire passer tel ou tel "contradicteur" dans l'Huma.
Le parti c'est un consensus mou ou autoritaire selon les cas, en général les deux, sans aucune règle démocratique. Il n'est même pas capable de faire voter les adhérents comme une association, la première venue. Sous prétexte de faire voter dans le cadre d'un débat, il fait voter sans règles de base. Le fait qu'il ne soit pas le seul à procéder ainsi n'est pas une excuse.
J'ai commencé ma vie militante au lycée T. à 15 ans contre la guerre d'Algérie. J'ai quitté le lycée à 17 ans pour travailler. J'ai connu les grandes familles monopolistes marseillaises en étant coursier de l'une d'elle, et vu sa façon de vivre et de raisonner. J'ai fait l'expérience ouvrière, 60 heures par semaine, du lundi au samedi compris, 10 heures par jour, pour savoir ce qu'elle peut être. J'ai eu la chance d'être dans une famille où on était hérétique quand on allait à l'église parce qu'on était communiste et vice versa. Et une famille qui a connu l'enracinement marseillais comme l'immigration, la vie populaire de la ville et de la campagne. Mes premiers travaux ont été ceux de la terre, et j'ai fréquenté les théâtres et les opéras comme les fêtes du parti ou du village. Je ne suis en rien extraordinaire, mais j'ai pu y réfléchir en 63 ans d'existence. Je n’ai cessé de mener un effort de connaissance autodidacte.
J'ai soutenu la proposition de la candidature de M.G. Buffet parce que j'ai senti qu'elle rassemblait le parti prêt à éclater sous l'effort des différentes tendances, officieuses mais bien réelles. C'était la première fois depuis que j'ai adhéré (1963) qu'un rassemblement interne du parti s'esquissait sans exclusion ni mise à l'écart par toute autre méthode.
Je pensais l'avancée sur ces questions ouvrant la possibilité d'un rassemblement non seulement interne du parti, mais d'un rassemblement du mouvement anti-capitaliste et démocratique avec la participation du parti. Son attitude, son évolution par rapport au mouvement alter mondialiste, aux mouvements "sociétaux", sans abandonner la question du travail, me semblait ouvrir cette perspective.
Le fait de mon engagement beaucoup plus important au syndicat qu’au parti m’a peut-être caché certaines choses, ni ne m’a pas laissé le temps suffisant. J’ai toujours aussi été présent pour mon entourage familial, amical ou inconnu ce qui prend du temps, mais enrichit beaucoup la vie en général et la vie militante en particulier.
Mais la culture égocentriste du parti, illustré par son organisation depuis sa création a eu raison de cet espoir. L'immaturité et l'inculture des autres mouvements sont aussi à souligner et n’ont pas moins de responsabilité sur l’échec. Je ne critique pas à sens unique. Je me mets à l'intérieur de tout ça.
Le coup d'état sarkosien, en tout cas mondio-libéral est en préparation.* Les forces populaires n'ont pas le même niveau, ni géographique, ni idéologique d'organisation, ça nous le savons depuis pas mal de temps, ce qui ne nous empêche pas d'agir pour changer cet état de fait.
Il n'y a pas de progrès possible d'une organisation du mouvement populaire, à la hauteur des besoins, sans une cohérence basée sur la diversité et sur les règles d'organisation de la cohérence et de la diversité.
Je ne réécris pas comment je la conçois et comment je conçois l'action et le débat pour atteindre ce but, ça fait des mois (des années) que j'envoie des réflexions auxquelles les échos sont plutôt timides. Il faut que je m'en prenne à moi-même avant de m'en prendre aux autres. Il me reste bien sûr des repliements tant stratégiques que sentimentaux.
* cette lettre fut écrite en janvier 2007... On ne saurait dire que la crise a modifié la donne politique en faveur du mouvement social, populaire et démocratique. Et les causes sont les mêmes que celles évoquées ci-dessus. Tous partis de gauche confondus... La droite n'a pas besoin de parti sauf pour simplifier ses attributions de prébendes. Exemple du fiston S. à l'appui!!
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Des photos de la manif pour les droits des femmes :
http://picasaweb.google.fr/averdurandportnav/ManifFemmes17Oct2009#
http://www.liberation.fr/societe/0101597729-les-droits-des-femmes-sont-toujours-mis-en-cause
«Les droits des femmes sont toujours mis en cause»
Des milliers de personnes, en majorité des femmes, ont manifesté samedi
à Paris pour réclamer une «réelle égalité femmes-hommes» et le droit à
l'avortement, à l'appel de 103 associations féministes, syndicats et
partis de gauche.
http://www.leparisien.fr/societe/droits-des-femmes-5-000-manifestants-a-paris-17-10-2009-678493.php
Droits des femmes : 5.000 manifestants à Paris
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDetFdj_-Des-milliers-de-manifestants-pour-une-reelle-egalite-hommes-femmes_39382-1115621_actu.Htm
Des milliers de manifestants pour une "réelle égalité" hommes-femmes
http://www.liberation.fr/societe/0101597442-on-ferme-des-centres-ivg-alors-qu-on-en-manque
«On ferme des centres IVG alors qu'on en manque»
Interview
Alors qu'une manifestation est prévue samedi à Paris pour défendre les
droits des femmes, la militante Maya Surduts revient sur les menaces qui
pèsent aujourd'hui sur le droit à l'avortement.
http://www.liberation.fr/vous/0101597368-je-suis-calme-mais-je-ne-lache-rien
«Je suis calme, mais je ne lâche rien»
TEMOIGNAGES
Filles ou garçons, portraits d’une nouvelle génération.
http://www.liberation.fr/vous/0101597365-a-peine-30-ans-deja-feministes
A peine 30 ans, déjà féministes
Egalité. Les jeunes pousses du mouvement militant manifesteront demain
aux côtés de leurs aînées. Avec punch et garçons.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/10/17/a-paris-des-milliers-de-personnes-pour-defendre-les-droits-des-femmes_1255397_823448.html
A Paris, des milliers de personnes pour défendre les droits des femmes
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/10/15/non-ma-fille-tu-n-iras-plus-avorter-a-l-hopital-public_1254399_3232.html
Non, ma fille, tu n'iras plus avorter à l'hôpital public !
Maud Gelly, Béatrice Fougeyrollas et Emmanuelle Lhomme, médecins au
centre d'IVG de l'hôpital de Colombes (Hauts-de-Seine). Maya Surduts et
Nora Tenenbaum, militantes de la Coordination des associations pour le
droit à l'avortement et à la contraception.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/10/17/l-eglise-et-la-droite-espagnole-mobilisees-contre-l-avortement_1255396_3214.html#ens_id=1254860
L'Eglise et la droite espagnole mobilisées contre l'avortement
http://www.lejdd.fr/International/Europe/Actualite/Les-anti-avortement-a-l-offensive-142853/
Les anti-avortement à l'offensive
Un million de manifestant sont attendus dans les rues de Madrid contre
la loi sur la légalisation de l'IVG.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDetFdj_-Des-centaines-de-milliers-de-manifestants-anti-avortement-a-Madrid_39382-1115427_actu.Htm
Des centaines de milliers de manifestants anti-avortement à Madrid
http://www.leparisien.fr/politique/fillon-encourage-les-femmes-a-aller-vers-les-sciences-17-10-2009-678456.php
Fillon encourage les femmes à aller vers les sciences
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