Référendum grec: une première avancée démocratique
L'annonce (hélas trop tardive) par M. Papandréou de l'organisation d'un référendum sur le plan européen « d'aide » à la Grèce est une première avancée de la démocratie face aux plans d'austérité qui s'abattent partout en Europe. Tout dépendra de la question posée et des conditions du débat pour que ce référendum ne soit pas une manipulation politique. Mais c'est aussi l'occasion d'un réel débat citoyen, qui fasse écho aux revendications populaires pour plus de démocratie... à l'image du référendum en Islande, qui s'est soldé par un rejet du vaste plan d'austérité sociale prévu.
Le plan européen d'aide à la Grèce, même s'il organise un défaut partiel et de toutes façons inévitable de la Grèce sur sa dette, ne résout aucun des problèmes de fond posés par les incohérences de la zone euro et l'irresponsabilité de la finance. Il aggrave encore l'austérité et la tutelle de la « troïka » - Commission, BCE, FMI - sur le peuple grec. Les oligarchies européennes pensaient pouvoir imposer à leurs peuples les exigences des banques et des prêteurs en s'abritant derrière des majorités parlementaires. Mais les politiques d'austérité qui sont en train de détruire la Grèce, et qui s'étendent progressivement dans le reste de l'Europe, suscitent de trop fortes résistances sociales.
Les citoyens ne se reconnaissent plus dans une classe politique inféodée aux dogmes et aux intérêts de la finance. « Vous ne nous représentez pas ! », ce cri des Indignés à la classe politique, est devenu une évidence. La décision de M. Papandréou, pourtant représentant archétypique de l'oligarchie politique grecque, de donner la parole au peuple est donc une bonne nouvelle. Même si Nicolas Sarkozy, à l'image de la plupart des dirigeants européens, est "consterné" par cette décision où il ne voit que démagogie et irresponsabilité...
Bien sûr, la machine médiatique va se mettre en branle, en Grèce et en Europe, comme en France en 2005 à propos du traité constitutionnel européen. Les droites et une certaine gauche vont fustiger l'archaïsme et le nationalisme des Grecs qui voudraient soit-disant quitter l'Europe et briser l'euro. Mais c'est rigoureusement l'inverse: le peuple grec, en défendant ses droits sociaux et sa souveraineté démocratique, défend les droits de tous les peuples européens. Les mouvements sociaux européens doivent soutenir le mouvement grec qui rejette ces politiques d'hyperaustérité destructrices et mortifères. La victoire du « non » au référendum grec ne résoudra pas à elle seule la crise actuelle. Mais elle posera concrètement la nécessité d'une alternative au modèle néolibéral, qui devra commencer par la dénonciation des dettes illégitimes, le refus des politiques de régression sociale, la reconquête de la souveraineté démocratique sur notre monnaie commune, l'euro. Attac mettra dans les semaines à venir toute son énergie pour construire la solidarité européenne avec le peuple grec, faire triompher le non à l'austérité, et poser les premiers jalons de la refondation d'une Europe démocratique et solidaire.
Attac France
Nice, le 1er novembre 2011
Un point commun a réuni les participants au sommet européen : le choix d’une austérité généralisée qui organise la récession et la remise en cause de l’Etat social. Lors de son intervention télévisée du 27 octobre, le Président de la République a distribué les bons et mauvais points aux différents pays européens tout en prétendant que la situation est moins pire en France. Pourtant dans notre pays le pouvoir d'achat des salariés régresse, le chômage et la pauvreté explosent, les retraités sont de plus en plus en situation de précarité, les inégalités s'accroissent et les services publics sont de moins en moins en mesure d'y faire face. 150 000 postes ont été supprimés dans la Fonction publique, et depuis deux années les salaires des fonctionnaires sont gelés ce dont le Président s’est félicité à maintes reprises ! Pour la FSU, effectivement « le travail n’est pas un gros mot » et l’Etat devrait montrer l’exemple en recrutant les personnels nécessaires au bon fonctionnement des services publics.
Les incantations présidentielles sur la « moralisation du système bancaire », sur une « économie de marché plus équilibrée » ne suffiront pas pour sortir réellement l’Europe de la crise économique et financière. Or, les gouvernements refusent de mettre en œuvre des solutions différentes en cherchant de nouvelles recettes par une redistribution des richesses : niches fiscales et sociales, réforme de la fiscalité, taxation des banques et des entreprises qui font des bénéfices non redistribués, fiscalité écologique…« Faire son devoir » serait de permettre la relance de l’économie en revalorisant les salaires et en s’attachant à faire de l’emploi une priorité. L’enjeu, devant les chiffres désastreux du chômage de septembre notamment pour les jeunes et les seniors, n’est pas « travailler plus » mais travailler tous ! Et ce ne sont certainement pas les heures supplémentaires qui remplissent cette fonction.
Le Président de la République poursuit la remise en cause du modèle social français.
Il cherche à opposer les français les uns aux autres pour tenter de défendre ses choix en mentant délibérément : dire que les fonctionnaires ne sont pas impactés par la crise, c’est mentir ; dire que les enseignants sont aujourd’hui mieux payés et « plus formés », c’est mentir encore !
A la suite de ce sommet européen, le gouvernement annonce un nouveau plan d’économie de 6 à 8 milliards en poursuivant dans la logique de réduction des dépenses de l’Etat et en continuant de demander des efforts aux seuls salariés. Il fait voler en éclats l'hypothèse de croissance irréaliste (passage de 1.75% à 1%) sur laquelle le projet de budget de l'État -en baisse en volume de 4% pour l'ensemble des exercices 2011 2012- a pourtant été bâti…Et la Fonction publique reste la cible principale ! Or, à force de diminuer la dépense publique, de refuser tout investissement d’avenir, on s’interdit de préparer un avenir aux futures générations. La FSU propose aux agents de la Fonction publique, avec l’ensemble des salariés, des jeunes et des chômeurs de se saisir de ces débats et d’agir pour construire les alternatives à la crise permettant réellement plus de justice sociale et de progrès pour tous.
=====================================================================
CONFÉDÉRATION SYNDICALE INTERNATIONALE
Les dirigeants du G-20 doivent faire passer les personnes avant les banquiers
Bruxelles, le 31 octobre 2011 : Les dirigeants du G-20 doivent répondre aux exigences des travailleurs/euses lors du sommet du G-20 à Cannes, les 3 et 4 novembre 2011, et tenir leurs promesses de réformer le secteur financier.
Alors que la crise économique et financière entre dans sa phase la plus dangereuse jusqu'à présent, les dirigeants du G-20 doivent apporter une réponse coordonnée pour faire passer les personnes avant les banquiers, déclare le mouvement syndical international.
En se réunissant parallèlement au G-20, le sommet sur le « travail du G-20 » réunira des dirigeants syndicaux élus des pays du G-20 pour débattre de la crise par rapport à l'économie et aux violations des droits des travailleurs/euses.
La secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow, a signalé que le chômage est la plus grande menace à la reprise et a atteint des niveaux record dans la mesure où plus de 200 millions de personnes sont au chômage et un plus grand nombre encore ont des emplois précaires. Entretemps, le système financier continue d'être renfloué par les gouvernements, et ces derniers ne prennent toujours pas les mesures nécessaires pour réformer ses pratiques déstabilisantes et hautement risquées en matière de prêts.
« La pression publique exercée sur les gouvernements pour qu'ils agissent en faveur des personnes et non des banquiers ne cessera d'augmenter. La population est en colère. Le mouvement syndical international sera à Cannes pour exiger des mesures et des réformes visant à répondre à cette colère justifiée », a affirmé Sharan Burrow.
« Les dirigeants des pays du G-20 doivent réunir la même volonté politique que celle utilisée pour renflouer les banques, mais cette fois-ci pour entreprendre des actions concertées en matière de croissance et d'emplois décents pour les millions de personnes qui supportent injustement le plus lourd fardeau de la crise », a dit John
Evans, le secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE (CSC-TUAC).
Le groupement Global Unions appelle les dirigeants du G-20 à adopter un plan en quatre points pour les emplois et la reprise qui permette d'enrayer la crise de l'emploi et de remodeler l'économie mondiale pour les travailleurs/euses :
- établir un objectif coordonné en matière d'emploi et des mesures immédiates de programmes d'infrastructure créateurs d'emplois, des investissements dans les emplois verts et des programmes relatifs au marché du travail pour accroître les qualifications;
- réduire les inégalités des revenus et renforcer les droits des travailleurs/euses;
- instaurer un socle de protection sociale;
- réformer le secteur financier et établir une taxe sur les transactions financières.
« Les dirigeants du G-20 doivent tenir leurs promesses de création d'emplois et de réforme du système financier. C'est de ces actions que dépendent les moyens de subsistance de millions de personnes », a déclaré Sharan Burrow.
Les propositions de plans de relance émanant du sommet sur le travail du G-20 seront soumises au Président Nicolas Sarkozy, hôte du G-20, ainsi qu'aux autres chefs d'État et de gouvernement du G-20, et devront être prises en compte dans les conclusions finales du G-20.
-----------------------------------------------------------------------
Séance d'information pour les médias :
9h30 à 10h30, le mercredi 2 novembre, au Centre d'accueil de la presse
étrangère à Paris (Foreign Press Centre)
Lancement du nouveau rapport CSI/CSC-TUAC sur la spéculation
financière et la crise de la dette souveraine, et diffusion de la
déclaration du groupement Global Unions aux dirigeants du G-20
préalable à la réunion avec le Président Sarkozy.
Porte-paroles : Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, Richard
Trumka, Président de l'American Federation of Labor and Congress of
Industrial Organizations, John Evans, secrétaire général de la CSC,
Pierre Habbard, économiste.
Contact :
Gemma Swart (anglais) : portable +32 479 06 41 63 ou fixe : +32 2 224
02
06
Mathieu Debroux (anglais, français, espagnol) portable + 32 476 62 10
18 ou fixe : +32 2 224 02 04
Le site du L20 :
http://www.g20-g8.com/g8-g20/g20/francais/le-sommet-2011/les-evenements-paralleles/l20/qu-est-ce-que-le-l20.1494.html
[1]
La Déclaration du groupement Global Unions à l'occasion du Sommet du
G-20 peut être consultée à l'adresse suivante:
http://www.ituc-csi.org/declaration-syndicale,9965.html?lang=fr [2]
Pour plus d'information : http://www.tuac.org/fr/public/index.phtml [3]
La CSI représente 175 millions de travailleurs/euses au travers de 308
organisations affiliées nationales dans 153 pays et territoires.
Site web: http://www.ituc-csi.org [4] et http://www.youtube.com/ITUCCSI
[5] .
Pour de plus amples informations,
==============================================================================
Un autre communiqué du même jour
COMITE DE LIAISON DES RETRAITES
UNION SNUI-SUD TRESOR- SOLIDAIRES
80-82 Rue de Montreuil. 75011 PARIS
LE 28 Octobre 2011
COMMUNIQUE DE PRESSE
LA TVA N’A RIEN DE SOCIAL…….
Non ce ne sont pas les 35 H, ni les fonctionnaires, ni les retraités qui sont responsables de la crise. La crise, c’est la crise de leur système, de leur idéologie, de leurs pratiques, de leur avidité.
La dette, c’est aussi leur dette, avec des cadeaux fiscaux aux plus riches, aux capitaux financiers, aux détenteurs du patrimoine.
Payer la crise, rembourser la dette, cela ne passe pas par l’augmentation de la TVA. Contrairement à toutes celles des pays nordiques, la structure des rentrées budgétaires en France, avec un poids excessif des impôts indirects et en particulier avec celui de la TVA, est plus proche d’une république bananière, que d’une république porteuse de justice, d’égalité, de fraternité.
La TVA est un impôt injuste qui, de par le taux applicable, frappe de même manière les pauvres comme les riches. L’injustice est même aggravée pour les revenus modestes qui payent de la TVA sur toutes leurs ressources utilisées en totalité dans les biens de consommation courantes, alors que, pour ceux qui disposent de beaucoup de revenus, grâce aux possibilités d’épargne, d’investissements, une partie de leur ressources échappent ainsi à la TVA
C’est donc d’une véritable réforme fiscale de fond, dont la France a besoin, réforme qui doit rééquilibrer les rentrées fiscales entre impôts directs et indirects, entre impôt sur le travail et sur le capital, réforme qui permettra de combler le déficit.
commenter cet article …