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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

11 juin 2012 1 11 /06 /juin /2012 11:10

Madame la Ministre,

Le ministère de la culture se trouve aujourd’hui dans un état extrêmement dégradé, le gouvernement sortant ayant mené, sous le couvert de la RGPP, une entreprise systématique de destruction des structures, de dé-légitimation des institutions et de démoralisation des agents. Cette entreprise, délibérée et concertée, avait pour objet de faciliter une marchandisation globale de la sphère culturelle en tentant de saper les capacités de résistance de tous ceux qui sont attachés au service public.

 Au cours des cinq dernières années, les méthodes dites du « new public management » ont conduit les agents a exercer leurs missions dans des conditions de plus en plus inacceptables. Dans de nombreux services et établissements du ministère de la culture, ces agents ont maintenu tant bien que mal une activité de service public respectueuse des usagers malgré des pressions intolérables exercées par l’autorité politique, les directions administratives et les services de ressources humaines.

  Aujourd’hui, les personnels du ministère attendent une reconnaissance de leur travail et de leurs métiers. Ils sont en droit, dans le cadre du changement qui s’annonce, de recevoir une véritable considération, eu égard à leurs qualités humaines et professionnelles, mais aussi aux extraordinaires difficultés dans lesquelles les a placés délibérément le pouvoir sortant. En tout premier lieu, il est urgent de stopper la RGPP et de revenir sur les mesures qui ont été mises en œuvre dans le cadre de cette politique anti-démocratique.

J’ai l’honneur de solliciter, au nom du SNAC-FSU, une audience dans des délais aussi courts que possible de manière à ce que nous puissions échanger avec vous sur certains dossiers (CMN, BNF/BPI, MUCEM, les DRAC, l’archéologie préventive, l’action sociale) et sur un ensemble de points qui nous préoccupent particulièrement et qui sont esquissés ci-dessous.

Les urgences
Un quotidien dégradé

Au moment où vous entrez en fonction, nous vous demandons de prendre la mesure des difficultés qui sont aujourd’hui celles des agents de ce ministère : difficultés d’organisation, de locaux, d’équipement, difficultés liées aux blocage des déroulements de carrière et au gel des salaires, difficultés, également, concernant les mutations ou les demandes de prolongation d’activité, trop souvent refusées arbitrairement.

La souffrance au travail

Nous vous demandons de prêter attention aux expressions de souffrance au travail qui se multiplient tant en centrale que dans les services et les établissements publics. Concernant ces derniers, la malfaisance de directions incontrôlées pose le problème de l’exercice de la tutelle, qui devrait s’étendre à la santé et aux conditions de travail des agents. Les lettres de mission des présidents d’EP ne doivent plus se contenter d’énoncer des objectifs en termes de résultats comptables sans prendre en compte le coût humain de ces résultats.

Plus généralement, les conditions de travail se sont vu considérablement dégradées par le dogme de l’individualisation des performances, la mise en concurrence systématique des agents entre eux, la destruction des collectifs de travail, la « densification » des espaces, le caporalisme induit par l’évaluation hiérarchique et la complexification absurde des tâches amenée par l’utilisation d’outils techniques inadaptés. Tout cela répond à une volonté politique délibérée, tout cela a été maintes fois dénoncé.

Reprise du dialogue social

Nous vous demandons également d’engager un véritable dialogue social. Nous réclamons des rencontres avec de véritables partenaires institutionnels, et non un face à face stérile avec des adversaires cyniques, comme ce fut trop souvent le cas ces dernières années.

Face au mépris ouvertement affiché par l’équipe sortante, les organisations syndicales ont été amenées, depuis novembre 2011, à se retirer des instances ministérielles et centrales, ayant fait le constat de la perte de crédibilité et de légitimité des comités techniques. Nous vous demandons d’annuler et de remettre en discussion les décisions qui, dans ce contexte, ont été prises à la va-vite par le pouvoir sortant, notamment la création de la Maison de l’histoire de France, celle de l’établissement public du MUCEM et celle de la fusion Aquarium-Cité de l’immigration.

Bilan inquiétant

La période qui s’achève a été marquée par un dépeçage du ministère de la culture par le biais d’externalisations, de transferts de compétences, ainsi que par la création d’établissements publics de plus en plus autonomes et de plus en plus dérogatoires quant à la gestion de leur personnel. Dans le même temps, le statut général de la fonction publique a été la cible de très violentes attaques, volet « RH » de la contamination du service public par les méthodes et les enjeux de l’entreprise capitaliste. Nous avons établi le bilan de cette politique, et ce bilan n’est pas glorieux.

Les non-titulaires

Résorption de l’emploi précaire

Le ministère de la culture a ceci de particulier que plus de la moitié de ses effectifs est composée de non-titulaires qui occupent des emplois permanents, nous jugeons que cette situation est anormale. Dans le cadre du plan de résorption de l’emploi précaire, tous les non-titulaires qui exercent des fonctions correspondant à des besoins permanents devraient avoir la possibilité d’être titularisés dans des conditions correctes. Ce ne sera pas le cas, car nombre d’entre eux, ne voyant pas leur ancienneté prise en compte, subiront de telles pertes en termes de rémunération qu’ils ne pourront pas bénéficier de ce dispositif.

Les établissements publics dérogatoires

Plus grave : de nombreux établissements publics du ministère de la culture sont partiellement ou totalement dérogatoires au principe général qui veut que les emplois publics soient occupés par des fonctionnaires. Ces dérogations reposent sur l’argument qu’il n’y a pas de corps de fonctionnaires pour remplir certaines missions. Cet argument a été employé de manière si extensive par les pouvoirs successifs qu’il confine souvent à la mauvaise foi puisque ces établissements ne dédaignent pas d’employer des fonctionnaires mais que ceux-ci doivent être détachés sur contrat. Au-delà de ces situations ubuesques, il est grand temps de revoir de manière global ce système de dérogation.

Mettre un terme à de tels abus est d’autant plus important que les établissements publics du ministère deviennent des entités autonomes dont il est très difficile de sortir. A rebours des discours officiels sur la mobilité, s’organisent des systèmes d’enfermement des agents. Aux dérogations, qui assignent définitivement les non-titulaires à leur établissement d’exercice, vient s’ajouter l’autonomie de gestion du personnel et le système des plafonds d’emploi. Le résultat en est que même les titulaires ont désormais les plus grandes difficultés à passer d’un établissement à l’autre ou à revenir en centrale.

Mais si la mobilité des fonctionnaires est gênée et retardée, celle des non-titulaires est, dans bien des cas, impossible. Autonomie des établissements aidant, nous constatons que se met en place un système où chaque président d’EP organise des grilles de rémunération et des commissions consultatives paritaires pour les non-titulaires qui relèvent de son autorité. Or, ces grilles diffèrent d’un EP à l’autre comme elles diffèrent de celles mises en place par le ministère pour les non-titulaires de la centrale et des SCN.

Danger d’une fonction publique à deux vitesses

Se développe donc sous nos yeux une fonction publique parallèle, une fonction publique de contrat, largement balkanisée dès lors que les agents sont assignés à un seul établissement et scandaleusement inégalitaire puisque les conditions changent d’un lieu à l’autre. Le pouvoir sortant a eu beau dire que les commissions consultatives partiaires mises en place pour les non-titulaires étaient l’équivalent des commissions administratives paritaires des titulaires, il n’en est rien : elles sont infiniment moins protectrices pour les agents et elles contribuent à les maintenir dans une condition contractuelle.

Ce système est une imposture car il fait croire aux non-titulaires qu’ils ont les mêmes droits que leurs collègues titulaires. En outre, il participe d’un mouvement global visant à gommer les différences entre le principe du contrat et celui du statut, alors que ces différences sont fondamentales et qu’elles ont un sens par rapport au service public. Leur négation s’inscrit dans une stratégie de marchandisation des services publics. La fonction publique de contrat qui est en train d’être mise en place sous nos yeux est une caricature de la fonction publique de statut en même temps qu’une arme contre le service public.

Nous demandons que ce mouvement soit arrêté, que les dérogations soient ré-examinées sur le fond et que l’actuel plan de résorption de la précarité soit renégocié et étendu à l’ensemble des agents non-titulaires qui exercent des fonctions permanentes. Il est en particulier scandaleux que les plus précaires, qui depuis des années sont en CDI à temps incomplet subi, vivant sous le seuil de pauvreté, soient brutalement exclus de ce dispositif.

Le statut, le contrat

Pour le SNAC-FSU, les missions publiques doivent être exercées par des agents publics et les emplois publics doivent être des emplois statutaires. Il ne s’agit pas d’une position corporatiste mais bien de la philosophie même du servie public.

Nous tenons à rappeler que le statut général est une condition majeure de l’existence de services publics porteurs de valeurs telles que l’indépendance et la neutralité et que les devoirs qu’il assigne aux fonctionnaires définissent en creux les droits des usagers. Ce statut, qui fixe entre l’agent et l’employeur public une relation réglementaire et non une relation contractuelle, opère une distinction nette entre le grade, qui est la propriété de l’agent, et l’emploi qu’il occupe. C’est cette distinction qui est régulièrement attaquée par les politiques qui entendent démanteler les services publics.

Les primes

Les gouvernements néo-libéraux n’ont eu de cesse de réduire la part de l’emploi statutaire au profit de l’emploi contractuel. Suivant une démarche similaire, ils se sont attachés à réduire la part indiciaire du traitement, celle liée au grade, au profit de la part indemnitaire.

Depuis longtemps, la FSU réclame que les primes régulières soient intégrées au salaire principal, les primes n’ayant de sens qu’à titre exceptionnel et à condition de suivre un mode d’allocation transparent, ce qui est très loin d’être le cas actuellement.

La PFR

Le nouveau système qui est en train d’être mis en place, la prime de fonction et de résultats, est préoccupant à plus d’un titre.

Mauvaise transposition des méthodes du privé, il constitue un nouvel élément de la panoplie mise en place pour affaiblir et dénaturer le service public.

D’autre part, les « indicateurs objectifs » servant à coter la part « résultats » constituent une fable qui ne trompe personne, celle-ci repose tout entière sur la subjectivité du supérieur hiérarchique direct. En outre, comme la PFR est distribuée à moyens constants à l’intérieur des équipes, favoriser l’un équivaut à pénaliser les collègues, ce qui revient à monter les agents les uns contre les autres. Les bons gestionnaires d’équipe hésiteront donc à utiliser cet instrument contre-productif, les mauvais verront leurs équipes se désagréger.

La part « fonction » est tout aussi catastrophique puisque, dans son principe, elle introduit des inégalités entre les fonctionnaires en cotant davantage certains emplois. Il s’agit d’un principe destiné à miner la distinction entre le grade et l’emploi. En outre, dans la pratique, cette cotation fonctionnelle se révèle impraticable, les emplois étant cotés de manière globale par des encadrants peu au courant des métiers. Enfin, les informations provenant d’autres ministères indiquent que cette cotation est par surcroît soumise à des variations au gré des modifications de profil de poste, ce qui ouvre toutes les suspicions de favoritisme.

L’évaluation

Globalement, cette politique désastreuse, armée des méthodes du « new public management », doit être entièrement stoppée, le service public n’est pas une entreprise capitaliste, ses agents ne sont pas des employés au sens du privé et ses usagers ne sont pas des clients.

Un des traits majeurs de cette politique repose sur l’idéologie de l’évaluation individuelle généralisée. Là encore, ce système montre sa profonde malignité, amenant une caporalisation des rapports hiérarchiques et une réduction des tâches à celles qui sont immédiatement lucratives du point de vue des « indicateurs ».

Pour le SNAC-FSU, l’évaluation individuelle doit être abandonnée. L’évaluation n’a de sens que si elle sert à améliorer le travail, ce qui suppose une évaluation des collectifs de travail, non des individus, et une évaluation par les pairs, non par la hiérarchie ou les responsables des ressources humaines.

Le service public culturel

L’affaiblissement des services publics voulue par les néo-libéraux est extrêmement préoccupante pour notre démocratie. Les valeurs d’égalité et de solidarité qui sont les nôtres ne peuvent pas s’épanouir dans un univers où tout se paye, de l’hôpital à l’école en passant par la police et la justice.

Depuis 1959, le ministère de la culture a à cœur de remplir ses missions fondamentales d’aide à la création, de protection et valorisation du patrimoine et de démocratisation de la culture – démocratie culturelle. Ces missions ne peuvent pas être assumées dans une perspective comptable, elles impliquent une part de gratuité et de désintéressement.

L’école, la culture, la recherche

Parmi ces services, le service public d’éducation et le service public culturel sont particulièrement importants car ils contribuent à former des citoyens libres et éclairés, c’est-à-dire des individus participant à la vie de la cité en faisant usage de leur raison. Sans esprit critique pas d’espace public et sans espace public pas de démocratie.

Ils ont en outre une vocation d’épanouissement des individus : l’esprit critique peut se révéler stérile s’il ne s’accompagne pas d’un développement de la sensibilité.

En cela, les services publics ne sauraient être réduits à la caricature utilitariste voulue par les néo-libéraux : le service public d’éducation n’est pas l’outil servant à produire des individus prêts à être insérés dans la machine industrielle tels que les veut la nouvelle école capitaliste dont l’organisation répond aux préconisations de la stratégie de Lisbonne. Quant à la culture, elle n’est pas réductible à l’industrie touristique ni à la consommation de « produits culturels ».

Ces deux services publics sont distincts à juste titre et doivent le demeurer, mais leur action est complémentaire et doit être pensée par le haut, à travers une réflexion sur les points de rencontre entre la notion de « culture commune » telle qu’elle a été élaborée au sein du système éducatif et celle de « culture pour tous » qui constitue l’identité profonde de notre champ ministériel.

Un troisième secteur a été touché très durement par la mise en ordre néo-libérale : il s’agit de la recherche publique prise dans une tourmente qui a pour maîtres mots « concurrence », « excellence » et « innovation ». On se souvient de l’impact désastreux des années Thatcher sur la recherche britannique, il est visible qu’aucune leçon n’a été tirée de cette aventure. Au sein du ministère de la culture, la Mission de la recherche et de la technologie, victime de la première phase de la RGPP, a été pendant vingt-cinq ans le support principal des activités scientifiques au sein de la sphère culturelle ; sa disparition laisse un vide au moment où des incertitudes d’organisation pèsent sur les laboratoires, notamment le LRMH et le C2RMF. Dans le même temps, de nouveaux établissements se créent avec des projets scientifiques et culturels contestables (MHF) ou inexistants (MUCEM). Cette situation ne doit pas perdurer, l’activité de recherche au sein de la sphère culturelle, notamment dans le secteur du patrimoine, possède des spécificités irremplaçables qu’on ne retrouve pas en dehors du MCC.

La concurrence privée

L’action de formation et de renforcement de la citoyenneté suppose un service public fort, clairement distinct de la sphère privée. En cela, l’indulgence dont a fait preuve l’État à l’égard de la montée en puissance de la concurrence privée, notamment dans le domaine du patrimoine, doit être critiquée en profondeur : ni le modèle de l’entreprise privée ni l’insertion brutale des services publics dans des marchés concurrentiels ne sont en France des atouts pour la démocratie.

A l’intérieur du service public lui-même, la place de l’État doit être affirmée comme garant d’une égalité des citoyens sur l’ensemble du territoire national et comme promoteur d’une politique culturelle nationale. Un État réduit au rôle de l’État stratège libéral, donc un système bureaucratique autoritaire au service de la « compétitivité », ne peut pas jouer ce rôle. Un État simplement prescripteur, réduit à l’édiction de normes et de contrôles, ne le peut pas davantage.

L’État et la décentralisation

Une réflexion est à mener sur la complémentarité entre les services de l’État et les collectivités territoriales en matière culturelle et cette réflexion, qui exclut tout transfert de compétences décidé arbitrairement, doit être menée avec les personnels, pas contre eux ni malgré eux. Mais notre conviction est que l’État doit demeurer opérateur dans une assez large proportion pour que le rôle de prescription qui doit être par ailleurs le sien puisse être pris au sérieux. Un État qui abandonne toute capacité opérationnelle montrera vite ses limites dans le domaine de la prescription et du contrôle.

De ce point de vue, il est choquant de lire des lignes qui énoncent que le ministère de la culture n’est plus qu’un acteur parmi d’autres du champ culturel, surtout lorsque les acteurs évoqués sont aussi bien publics que privés, et surtout lorsque ces lignes ont été écrites à l’intérieur même du ministère.

Le ministère de la culture n’est pas un acteur parmi d’autres et son caractère central n’a pas à être bradé par manque d’ambition. Il est le garant de l’unité d’une politique culturelle et, dans le cadre d’une décentralisation éclairée, il est l’instance qui permet la mise en commun, la circulation et la valorisation des expériences locales. Si ceux qui prônent le désengagement de l’État vont dans le sens de l’abaissement du ministère au rang « d’un acteur parmi d’autres », et s’ils admettent un repli sur une timide position « d’État stratège », ils condamnent la décentralisation à n’être qu’une juxtaposition inégalitaire d’entités jalouses et, à moyen terme, un secteur ouvert sans protection aux appétits de l’entreprise privée.

Le ministère et ses métiers

D’autre part, notre ministère est traditionnellement un collectif complexe regroupant de nombreux métiers. Il est très préoccupant de constater que les promoteurs de l’État stratège, considérant que ces métiers doivent désormais être exercés en dehors de la sphère ministérielle, ont d’ores et déjà entrepris leur liquidation.

Ainsi de la filière « accueil-surveillance et magasinage » dont l’externalisation, conformément aux préconisations du rapport Miquel, est mise en œuvre systématiquement pour tous les établissements qui sont créés ou ré-ouverts après une période de travaux. Les expériences montrent que remplacer les agents de surveillance par des agents de sécurité ou des vigiles privés apporte une dégradation certaine quant au rapport avec les visiteurs, aux relations dans les équipes et l’appréhension technique du bâtiment.

Vis-à-vis des métiers d’art, le ministère a une attitude ambiguë : il célèbre les métiers d’art exercés ailleurs mais ne reconnaît que très marginalement ceux qui sont exercés en son sein. Des commissions viennent d’être mises en place, nous attendrons de voir ce qui sortira de leurs travaux, mais on ne peut que s’émouvoir de la constatation que le « Référentiel des métiers du ministère de la culture » ne fait aucune place aux métiers d’art et qu’il ignore la notion de spécialité.

Enfin, on ne peut qu’être très inquiet face à la mise en extinction programmée de la catégorie C. Le gel du point d’indice a pour effet un écrasement des grilles indiciaires due à la hausse du SMIC, par ailleurs indispensable et insuffisante. Si le gel devait se poursuivre, les carrières en catégorie C seraient de plus en plus bloquées. Par ailleurs, la catégorie C est celle qui fait l’objet de la plupart des externalisations, et les métiers de catégorie C sont ceux qui ont le plus souffert des fusions de corps et du brouillage des identités de métier qu’elles ont occasionné. Le ministère de la culture ne peut pas se couper des métiers de la catégorie C et des agents qui les exercent.

Défense de l’exception culturelle

Pour le SNAC-FSU, les services culturels des collectivités territoriales ne sont pas des concurrents mais des collègues et des amis. En revanche, notre méfiance à l’égard de la marchandisation de la culture nous conduit à rejeter toute forme de prise de contrôle de nos institutions par la sphère privée, que cet arraisonnement s’opère par le biais d’actions de sponsoring, de partenariats public-privé, ou d’externalisations de missions. Cela n’exclut évidemment pas la possibilité de collaborations à travers le mécénat classique, mais cela exclut la vassalisation de la sphère publique vis-à-vis de la sphère privée, que ce soit par la mainmise directe de cette dernière ou par le biais d’une contamination des valeurs du public par celles du privé.

De ce point de vue, le SNAC-FSU est naturellement très attaché à la notion d’exception culturelle et à tout ce qui peut contribuer à exclure le domaine de la culture des transpositions de la Directive services. Le pacte budgétaire européen, s’il devait être ratifié et, davantage encore, si la règle d’or devait être inscrite dans notre constitution, marquerait à court terme la fin de toute possibilité d’exception culturelle : en cantonnant le déficit structurel à 0,5% du PIB, il interdirait de fait à l’État comme aux collectivités tout investissement de quelque ampleur, conduisant inévitablement au recours à l’investissement privé garanti sur fonds publics. Il ne fait aucun doute que la formule du partenariat public privé (PPP) constitue l’instrument privilégié d’une telle politique. Si cela devait être, le service public en général, et le service public culturel en particulier, aurait vécu.

Espérant une réponse favorable à notre demande d’audience, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mon plus profond respect.

Frédéric Maguet

Secrétaire général du SNAC-FSU

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