Ni la CES (Confédération européenne des syndicats), ni la CSI ( Confédération syndicale internationale) ne sont aux mains de foudres de guerre prêts à bouleverser le système de production en place.
Les procédures d'adhésion à ces regroupements sont d'ailleurs aux antipodes de ce qu'on est en droit d'attendre d'un syndicalisme, dont la vocation est en principe de défendre les intérêts matériels et moraux des salariés: la pratique de l'exclusion et du veto a empêché longtemps, du fait de FO, la CGT d'y adhérer, et des organisations réellement représentatives dans leur secteur en sont toujours exclues, comme la FSU, première organisation française dans la Fonction publique d'Etat, ce qui n'est pas rien.
La Suède a longtemps été dirigée par des gouvernements social-démocrates et c'est même ce qui classe ce pays en meilleure position que le nôtre si on utilise les indices inventés pour mesurer le développement (et le bonheur!) social.
Malheureusement la perte progressive de ses repères idéologiques, l'incapacité à formuler un projet politique émancipateur, progressiste et démocratique dans un contexte dit de "fin de l'histoire" par certains, mais de mondialisation des systèmes économiques en réalité, le consentement non théorisé à ces évolutions a conduit la social-démocratie scandinave dans une impasse et a permis à une droite libérale, voire populiste sur certains sujets, à accéder au pouvoir.
Les Français expérimentent depuis 2002, avec une aggravation manifeste depuis 2007, les conséquences que les mêmes causes ont produites dans l'outillage idéologique du PS!
Ce n'est assurément pas l'ambiance "intellectuelle" qui règne à Bruxelles dans les locaux de la Commission qui pouvait infléchir l'idéologie conservatrice de la Présidence suédoise!
D'où la déclaration relevée, à juste titre par la CES!
Car s'il y a bien une chose que la crise, provoquée par la dérégulation générale des activités financières spéculatives, a mise en évidence c'est précisément que les services publics gérées par les Etats échappaient aux fantaisies abracadabrantesques des traders, des gérants des fonds d'investissement, des banquiers "facilitateurs" et à leur avidité.
Ce que des délégations de services publics ou des privatisations d'activités ne garantissent absolument pas.
Continuer à déréguler est donc antinomique avec les prétendues nouvelles règles de "moralisation" du capitalisme que le G 20 est censé promouvoir!
Or sur ce dernier point, les pires doutes peuvent subsister: l'entourage d'Obama, peuplé de boys de Goldman Sachs, qui viennent de se distribuer de copieux bonus, ne laisse pas espérer une mise à plat des mécanismes qui ont abouti à la catastrophe actuelle et le rétablissement de règles mises en place aux Etats-unis même après la crise de 1929 et démantelées sous Clinton en 1999, dans la béatifique vision d'un marché auto-régulé... à moins que se soit dans la plus parfaite hypocrisie!
La CSI étant encore plus modérée dans ses expressions que la CES, on cherchera, en vain bien entendu, une quelconque revendication sur la nécessité de mettre ou de remettre en place des systèmes fiscaux véritablement redistributifs, autrement dit à prélèvements progressifs (cf. dans ce blog l'article De l'impôt!) et on ne peut que s'étonner de voir qualifier la situation de "marasme" par le secrétaire général de la Commission syndicale consultative auprès de l'OCDE!
Mais réclamer pour l'avenir "une distribution plus équitable des revenus, au lieu de renouer avec les politiques de déréglementation" peut toujours passer pour une avancée extrême aux yeux d'organisations syndicales américaines inféodées depuis longtemps à l'idéologie libérale et pour une Commission consultative auprès de l'OCDE dont il convient peut-être de rappeler, qu'elle est l'héritière ( après l'OECE à laquelle elle a succédé) des instances mises en place par les Etats-Unis, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, pour contrôler la répartition et l'utilisation des crédits du plan Marshall.
Il faut donc persévérer dans les luttes, n'attendons rien de dirigeants complices par état d'un système dont "la loi et les prophètes" sont le profit!
JPB
Ci-dessous, les deux communiqués de la CES et de la CSI
Quant à l'indice de bonheur humain sous Sarkozy, lire le texte de RESF, ci-dessous également.
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LA DIRECTIVE SUR LES SERVICES NE SAUVERA PAS L’EUROPE DE LA CRISE
Bruxelles, le 23 septembre 2009
Lors du Conseil Compétitivité du 24 et 25 septembre, la Présidence
suédoise a déclaré que la directive sur les services peut permettre
à l'Europe de sortir plus rapidement de la crise économique. La
Confédération européenne des syndicats (CES) affirme que la directive
sur les services était essentiellement un instrument de dérégulation.
La crise actuelle appelle à un renforcement et non à une atténuation
de la réglementation.
Commentant cette remarque coupée de la réalité, le Secrétaire
général
de la CES, John Monks, a déclaré:
" La Présidence semble de plus en plus coupée de la réalité de la pire crise économique depuis la Grande Dépression le chômage a augmenté en flèche et touche plus de 25 millions de personnes et aucun redressement n'est en vue. Si vous
souhaitez lutter contre la crise, vous devez investir dans un vaste
plan de relance européen et mettre fin à la domination des principes
de marché à court terme. La solidarité européenne peut devenir une
protection contre les excès du capitalisme financier, mais les
obsessions idéologiques ne feront pas l'affaire".
La CES parle dune seule voix au nom des intérêts communs des
travailleurs au niveau européen. Fondée en 1973, elle représente
aujourdhui 82 organisations syndicales dans 36 pays européens ainsi
que 12 fédérations sectorielles.
CSI en ligne <csi-enligne@forum.ituc-csi.org>
CONFEDERATION SYNDICALE INTERNATIONALE
CSI en ligne
149/20909
Le mouvement syndical international délivre son message au G20 :
L'emploi au sommet de l'agenda
Bruxelles, le 25 septembre 2009 (CSI En Ligne) :
Pittsburgh, à la veille du Sommet, a contribué à placer l'emploi au
centre de l'agenda d'action des principales puissances économiques
mondiales.
« Le pire de la crise de l'emploi est encore devant nous et nous avons
laissé entendre aux dirigeants du G20 que la vraie mesure du succès de
ce Sommet dépendra de l'aptitude des gouvernements à maintenir et à
créer de l'emploi décent à titre de priorité urgente et absolue. Nous
leur avons délivré ce message et leur avons fait part des questions
figurant au centre de nos préoccupations - la réglementation
financière, la réforme des institutions financières mondiales, une taxe mondiale sur
les transactions financières et une Charte effective du G20 au service
de la justice sociale, des droits des travailleurs et de la gouvernance
des entreprises », a indiqué Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.
Les 50 membres de la délégation syndicale présente à Pittsburgh ont
également rencontré les chefs de gouvernement de l'Argentine, de
l'Australie, du Brésil, du Canada, de l'Allemagne, du Japon, de
l'Espagne et du Royaume-Uni, ainsi que les dirigeants de l'OIT, du FMI,
de l'OCDE, de l'OMC et de l'Union européenne dans les 24 heures
précédant le début du Sommet.
La délégation syndicale française avait préalablement eu une réunion spéciale avec le président Sarkozy dans la semaine qui a précédé la rencontre de Pittsburgh.
Ces réunions font suite aux pressions intenses exercées à l'échelon national au cours
des dernières semaines et s'inscrivent à la suite du travail mené par les
syndicats à l'occasion des Sommets du G20 à Washington et à Londres.
« L'économie mondiale est bien trop fragile que pour envisager un
retrait des mesures de stimulation par les gouvernements du G20 ; c'est
d'une action accrue -et non réduite- que nous avons besoin pour soutenir
la demande et l'emploi à niveau mondial. Ils devront en outre assurer
une croissance plus équilibrée pour l'avenir, avec une distribution
plus équitable des revenus, au lieu de renouer avec les politiques de
déréglementation qui sont à l'origine de ce marasme », a déclaré
John
Evans, secrétaire général de la Commission syndicale consultative
auprès
de l'OCDE (TUAC).
La CSI représente 170 millions de travailleurs au sein de 312
organisations affiliées nationales dans 157 pays.
http://www.ituc-csi.org et http://www.youtube.com/ITUCCSI
Pour plus d'informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI
au: +32 2 224 0204 ou +32 476 621 018.
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Les Dimanches de RESF sur le Parvis de Notre-Dame, de 16h à 17h, en accord avec l'archevêché.
la semaine dernière, c'était le premier, avec la présence remarquée de Florence Aubenas, Gérard Aschieri et Jean-Pierre Dubois, voir les photos et la dépêche :
les photos : http://picasaweb.google.fr/averdurandportnav/RESF20Sept#
la dépêche AFP : http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actualite_du_jour/depeches_de_l_educat/&key=20090920&key2=090920172141.wd9a5pu0.xml
RESF manifeste devant Notre-Dame contre la rétention de mineurs
PARIS, 20 septembre 2009 (AFP) - Plus d'une centaine de militants se sont rassemblés dimanche sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, à l'appel du Réseau éducation sans frontières (RESF), pour protester contre la rétention et les expulsions des enfants de sans-papiers.
Plusieurs responsables politiques, syndicaux et associatifs étaient présents parmi lesquels Florence Aubenas, présidente de l'Observatoire international des prisons, Jean-Pierre Dubois, président de la Ligue des droits de l'Homme, ou Gérard Aschieri, secrétaire général du syndicat enseignant FSU.
Le deuxième sera en présence de Michel Andrieu (cinéaste), Patrick Braouezek (député PCF), Cali (Artiste), Pierre Laurent (PCF) ainsi que des représentants de PS, du PG et du NPA.
Et ainsi de suite jusqu'au 20 novembre, 20 ième anniversaire des droits internationaux de l'enfant
Martine Aubry (PS) a donné son accord de principe pour un des dimanches.
Merci aux sections d'Ile de France de participer et relayer cet appel à ces rassemblements
Communiqué RESF :
Chammah Dieumerci (5 ans et demi) et son père Joao Abel Gabriel (placé en rétention laissant son fils livré à lui-même pendant 15 jours) seront présents. Sylvie Copyans de l'Association Salam de Calais témoignera des persécutions endurées par les migrants de Calais, particulièrement les nombreux adolescents.
Personnalités ayant d’ores et déjà annoncé leur participation : Michel Andrieu(cinéaste), Patrick Braouezek (député PCF), Cali (Artiste), Pierre Laurent (PCF) ainsi que des représentants de PS, du PG et du NPA.
25 septembre 2009
L’été a été marqué par une recrudescence du placement de familles entières en rétention, tout le monde cueilli au saut du lit, papa menotté, les parents rudoyés et humiliés devant leurs enfants. Et même si les mobilisations et la conscience de certains juges ont empêché la plupart des expulsions de familles d’aller à leur terme, le traumatisme sur les enfants (et les parents !) est dévastateur.
Cet été aussi, plusieurs pères ont été expulsés, abandonnant de force, au minimum pour des années, parfois définitivement, leur compagne et leurs enfants à la misère, à l’angoisse et à la honte.
A ces drames, Monsieur Besson a souhaité en ajouter un autre : la destruction de la Jungle, ces abris de branches, de cartons et de film plastique, dans lesquels les migrants de Calais et des environs survivent en attendant de passer en Grande-Bretagne. Irakiens et Afghans pour beaucoup, ces tout jeunes gens – dont 40% de mineurs, certains de 12 ans ! ‑‑ ont fui leur pays de misère et en guerre. Ceux qui sont arrivés jusqu’à Calais ont parcouru des milliers de kilomètres et pris tous les risques. Au lieu de les accueillir, de les protéger, de les former pour qu’ils soient peut-être l’Irak ou l’Afghanistan de demain, le gouvernement français les pourchasse, les jette à la rue, les prive de soins. Quand, enfin, il leur a accordé, après des mois de refus, la possibilité d’une douche de temps en temps, ce n’est pas dans leur intérêt mais pour éviter la propagation d’une épidémie de gale.
L’assaut violent de centaines de policiers contre ces tout jeunes gens, la destruction au bulldozer de leurs cabanes et de leurs quelques biens (couvertures, ustensiles de cuisine), l’abattage des arbres à la tronçonneuse, sont des gestes odieux et gratuits. Les mineurs ne sont pas expulsables. Les Irakiens, les Afghans, les Palestiniens venus de pays en guerre, non plus.
On comprend, dans ces conditions, les raisons du gouvernement de supprimer la fonction de Défenseure des Enfants. Actuellement dirigée par Dominique Versini, ancienne ministre de Chirac, cette autorité indépendante intervient dans les situations où les intérêts de l’enfant sont menacés. Elle a maintes fois protesté contre l’enfermement d’enfants en centre de rétention ou contre le démembrement de familles. Des prises de position qui ont déplu. La Défenseure des Enfants doit disparaître.
La politique du gouvernement ne doit rien au hasard. Enfermement des enfants, démembrement des familles, chasse aux jeunes étrangers de Calais, disparition de la Défenseure des Enfants sont les éléments cohérents d’une même politique inhumaine. Une politique qu’on ne peut pas laisser passer.
Il faut dire que trop, c’est trop ! Il faut arrêter ça !
RASSEMBLEMENT DE PROTESTATION
DIMANCHE 27 SEPTEMBRE 16H 6 17 H
PARVIS DE NOTRE-DAME
Chammah Dieumerci (5 ans et demi) et son père Joao Abel Gabriel (placé en rétention laissant son fils livré à lui-même) seront présents.
Ont d’ores et déjà annoncé leur participation : Sylvie Copyans (Association Salam Calais), Michel Andrieu (cinéaste), Patrick Braouezek (député PCF), Cali (Artiste), Pierre Laurent (PCF) ainsi que des représentants de PS, du PG et du NPA.
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