De la moralisation du capitalisme au G20…Chacun est bien conscient que la mondialisation bouscule les cadres politiques dans lesquels se fonde la légitimité démocratique, autrement dit la légitimité politique.
L’Etat-Nation n’est plus le seul cadre opérationnel pour promouvoir, imposer et donner effectivité à des régulations nécessaires et consenties, du moins dans une société civilisée.
Il demeure cependant la source originelle de tout droit possible, soit dans son territoire d’expansion pratique, soit dans un ensemble plus large auquel il aurait librement délégué tel ou tel élément de souveraineté.
Il est tout aussi nécessaire de penser cependant que cet Etat doit satisfaire à des limitations de sa liberté, par la prise en considération de quelques impératifs moraux, universels, reconnus pour tels par un ensemble de traités et de déclarations à valeur plus ou moins contraignante.
N’est-ce pas cela qui a justifié la mise en place de tribunaux internationaux, la reconnaissance de l’imprescriptibilité de certains crimes ou le droit d’ingérence, même si un certain nombre d’Etats, membres de l’ONU cependant, prétendent s’affranchir du respect de plusieurs normes, unilatéralement, au nom de l’exercice de leur souveraineté ?
L’esclavage, la peine de mort, l’égalité des personnes, des femmes par exemple qui ont cependant leur journée le 8 mars, le droit des enfants, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la défense de l’environnement et la préservation des espèces paraissent à quelques despotes comme à quelques idéologues ou à quelques affairistes, peu soucieux du bien commun, très secondaires par rapport à la liberté du commerce, la libre circulation des capitaux, le pillage des ressources naturelles ou de la richesse de leur propre nation et le maintien de leur suprématie, politique, économique et militaire sur telle ou telle partie du globe, sans oublier aussi pour les pires d’entre eux, leurs comptes numérotés dans tel ou tel paradis fiscal….
Invoquer des traditions particulières ou le respect de cultures différentes ne paraît pas de nature à convaincre de la possibilité de laisser prospérer ainsi crimes authentiques et trafics bien réels.
La liberté de Béchir, Mugabe, Hu-Jin-Tao et laissons à qui voudra le soin de compléter par des exemples européens ou « occidentaux » cette liste, n’est pas le signe d’un quelconque respect pour les peuples du Soudan, du Zimbabwe ou de la Chine…
Quant à la présence de la Chine au G20, elle permet au moins de comprendre que le veau d’or est toujours debout, que beaucoup du reste est pure littérature ou effets de tribune, ce que nos prédateurs banquiers ont parfaitement enregistré.
Alors que la politique fiscale peut avoir précisément pour conséquence d’accroître si nécessaire la redistributivité, le gouvernement français s’est contenté de produire un décret ridicule applicable à 8 entreprises !
Il est vrai qu’après le bouclier fiscal, aller plus loin eut été de sa part une contradiction difficile à assumer, au moins aux yeux de ceux qu’il sert, peu soucieux du bien public et de la conjoncture difficile pour leurs compatriotes…
Virtuel et immatériel, aussi vieux que la banque?
Nous pourrions considérer que l’état de crise est consubstantiel au capitalisme lui-même, puisque c’est l’accroissement de son taux de profit qui est son moteur efficace, et la fermeture ici et là d’entreprises ou de sites industriels, au nom des coûts de production plus bas, de la concurrence et du marché confirme cette donnée prévalente.
Mais la gravité de la crise actuelle amène à se reposer quelques questions sur la nature de l’immatériel… car si immatériel, il y a, c’est bien dans le monde financier et depuis longtemps.
Qu’est-ce qu’un banquier ? Est-ce selon une tradition qui remonte à la monnaie frappée, celui qui fait commerce de l’argent ou ce commerçant qui sert d’intermédiaire entre capitalistes et producteurs ?
Quelles sont les bases juridiques du capitalisme ? Le droit de propriété privée et le droit des contrats.
On peut contempler au Louvre l’obélisque de Manishtusu qui montre qu’au XXIII ° siècle avant JC, droit de propriété et droit des contrats existaient en Mésopotamie.
Prêts d’argent et taux d’intérêt remontent aussi loin !
L’immatériel économique est aussi ancien que les sociétés pourvues d’écriture et de cités.
Certes nous n’en sommes pas alors au capitalisme financier mondialisé qui pèse sur la vie des hommes, mais il n’est pas inutile d’avoir quelques souvenirs.
Bien plus tard les Grecs expérimentèrent les sociétés par actions et Aristote inventa la
chrématistique, l’idée philosophique du danger de la richesse ou de l’accumulation pour son seul plaisir..
Les Romains tentèrent dans une loi inapplicable d’interdire complètement l’intérêt ( loi Genucia, 342 av. JC.) : un magistrat, le préteur Sempronius Asellio, qui voulut la faire respecter fut assassiné par les banquiers !
Les politiciens actuels, particulièrement à droite, comme Fillon, sont plus prudents, ils se contentent de faire semblant, semblant de s’indigner, semblant de faire des lois dans l’intérêt général, semblant d’encadrer les stock-options !
L’immatériel du crédit est parfaitement décrit chez Cicéron avec les trois principales opérations de
technique du crédit à Rome : l’auctio, vente aux enchères mais où le banquier paie au vendeur et se rembourse auprès de l’acheteur, la praescriptio qui est un mandat de paiement équivalent à un chèque, la
permutatio, jeu d’écriture entre clients et banquiers ou lettre de change.
A l’époque de l’empire romain, si l’on peut parler d’un capitalisme commercial et financier, connaissant et ayant recours à la spéculation et à l’usure, la comparaison avec le capitalisme financier moderne n’est pas pour autant pertinente : il ne s’agit alors que d’affaires privées, il n’y a pas à Rome de banque d ‘Etat ni de papier –monnaie garanti par l’Etat ; l’immatériel de la banque antique n’inclut ni l’escompte, ni l’endossement, du moins pas de manière fréquente et banalisée. Au demeurant le ressort de l’enrichissement est dans la puissance politique et militaire de Rome bien plus que dans l’activité industrielle ou commerciale.
Pour ceux que les comparaisons ou les raccourcis historiques inspirent, il ne serait sans doute pas tout à fait incongru de rappeler ici que la puissance économique et financière des Etats-Unis n’est pas déconnectable de leur extraordinaire supériorité militaire., même si son efficacité n’est pas toujours en mesure de s’imposer.
Au Moyen-Age, l’Eglise reprend à son compte la critique philosophique aristotélicienne du danger de la richesse, la chrématistique ; c’est Thomas d’Aquin qui développe l’idée que produire pour vivre et faire vivre est légitime, mais que produire pour gagner plus est péché !
Il n’y a pas lieu de rémunérer un service (au sens actuel du terme), l’échange étant en lui-même stérile pour l’Eglise, héritière encore en cela de la philosophie antique..
Le prêt à intérêt, usura, est donc à la fois interdit et considéré par certains théologiens comme plus grave que l’homicide, car empiétant sur le domaine divin qu’est le temps.
La seule source de richesse doit être le travail de l’esprit et du corps, l’activité humaine : rien d’autre ne justifie le gain.
Le prêt c’est du gain sans travail, un profit sans risque.
En revanche, l’interdiction disparaît, sitôt que la notion de risque est réintroduite.
Bien entendu ces principes ne tinrent pas vraiment et les abbayes, les Templiers ou la Papauté alimentèrent les activités bancaires, prêtèrent et eurent recours à l’usure.
Le prêt à intérêt put d’ailleurs également fonctionner grâce à d’habiles camouflages, contrats fictifs, vente à réméré, gage immobilier…ou pénalités dues en cas de non-remboursement à une échéance fixée ou encore, fausse déclaration quant au montant effectivement prêté, la somme déclarée semblant ainsi libérable sans intérêt. Les opérations de change étant considérées comme légitimes servirent aussi à dissimuler de véritables prises d’intérêt. Le risque d’être sanctionné, en cas de découverte de ces opérations détournées, n’arrêta personne.
La bourgeoisie s’enrichit considérablement dans ce commerce en avançant de l’argent à la noblesse, aux villes, aux ordres religieux
Sans crainte ni punition.
Il est de coutume de dire que l’enseignement de l’Eglise a freiné le développement du capitalisme et son expansion progressive, avant son affirmation comme mode de production exclusif : la Réforme a-t-elle cependant joué un rôle plus fondamental que les grandes découvertes, les progrès des sciences et techniques et les progrès avoués ou cachés du matérialisme ?
Le 500ème anniversaire de la naissance de Jean Calvin a vu fleurir quelques livres porteurs de nouveaux éclairages sur la question ; il est difficile et sans doute « politiquement incorrect », au sens dégradé qu’a pris cette expression, d’assimiler la Réforme, par le rôle qu’elle attribue à l’individu, au début de l’émancipation matérialiste moderne, mais elle s’est accompagnée rapidement d’une véritable sécularisation bien propice à l’accumulation et à la production.
Comme l’écrivait H. Hauser à propos des idées économiques de Calvin, « le prêt à intérêt devient licite en principe, tout en restant interdit chaque fois qu’il paraît contraire à la règle d’équité et à la règle de charité » ;
On n’ose dire que cette remarque est toujours d’actualité, y compris dans ses conséquences !
Calvin, lui-même avait bien vu que ses idées pouvait entraîner « la licence effrénée (…) que plusieurs vont prendre incontinent sous couverture de sa permission ». Bref Tawney (in La religion et l’essor du capitalisme) eut sans doute raison d’affirmer que « Calvin fit pour la bourgeoise du XVI° siècle ce que Marx a fait pour le prolétariat du XIX°» ; une libération intellectuelle et une permission pratique…
Quant à la morale, l’analyse du système Law au début du XVIII° siècle et sa chute montrent que l’écart entre les actions émises et la valeur des affaires qui les gagent, la spéculation, le goût du lucre et l’emballement vertigineux ne sont pas nés ces dernières années, même si l’absence de régulation et de contrôle de la décennie reagano-thatcherienne en ont facilité l’exagération planétaire, car nous sommes bien, cela au moins ne fait pas de doute, dans la première crise de la mondialisation.
Pour la moralisation donc, nous en sommes toujours à la nature du scorpion tuant la grenouille…
Et peut-être pourrions-nous rappeler que le prêt à intérêt, en France, cessa d’être un délit le 3 octobre 1789 !
Mais chacun se souvient sans doute que la Révolution est d’abord et essentiellement une révolution bourgeoise.
Ce qui en revanche est absolument nouveau, avec la mondialisation, ce sont les TICE, qui ont permis les montages complexes de produits financiers nouveaux, impossibles à traiter à la main...
Ces techniques, la rapidité de calcul et d'échange qu'elles permettent, revers de la médaille, sont également dans une certaine mesure le pousse-au crime des traders, ou à tout le moins des "facilitateurs"!
Le G20 dans l’histoire ?
Il était couru d’avance, vu la gravité de la crise, que tous les participants au G 20 le 2 avril seraient satisfaits de leurs décisions ; d’autant que quelques négociations préalables avaient pu en déterminer les principales caractéristiques et le premier jet au moins..
La question qui demeure ouverte est précisément la conclusion à la fois triomphaliste et manipulatrice de Nicolas Baverez (Le Figaro, 4/5.04), évoquant à la fois l’ouverture de l’ère de la « mondialisation politique (…) pour stabiliser et faire contrepoids à la mondialisation des marchés », une supervision anti–protectionniste et le paradoxe d’une régression de l’intégration économique et politique de l’Europe !
Il faudra beaucoup d’imagination aux chômeurs non virtuels, eux, pour croire que le G 20 s’est préoccupé d’abord de leur sort.
L’exhortation à « la transcendance des intérêts et des priorités divergents de ses membres pour définir un cadre mondial pour la lutte contre la régulation future du capitalisme » manifeste de façon éclatante que le principal souci de M. Baverez, il est vrai qu’on n’en attendait pas moins de lui, porte sur la méthode pour sortir la finance mondialisée du mauvais pas dans lequel elle s’est mise, les conséquences économiques pouvant le cas échéant menacer non pas la survie mais le si profitable niveau de développement du virtuel financier acquis par le système tout entier.
Sauver le système à tout prix, voilà le mot d’ordre. Or le système, comme mode de production, n’est pas menacé globalement, faute de succédané ou de remplaçant, voire de préfiguration, même expérimentale, disponible.
En ces domaines d’ailleurs on expérimente très peu.
Il s’agit donc de se mettre d’accord sur qui doit payer le rééquilibrage d’une machine légèrement décalée. A court terme et à plus long terme.
La régulation du capitalisme n’est pas une véritable urgence, elle est mise au futur. Ce qui ne doit pas étonner puisque l’établissement d’une liste noire et d’une liste grise de paradis fiscaux, omet les centres vitaux des places financières anglo-saxonnes et dispense de tout commentaire, même gratuit puisque non suivi de décisions concrètes immédiates, sur les conséquences sociales de l’évasion fiscale massive à laquelle se livrent toutes les multinationales.
« Nous sommes prêts à mettre en place des sanctions pour protéger nos finances publiques et nos systèmes financiers. L’époque du secret bancaire est terminée… », peut-on lire au point 15 de la déclaration finale.
On attendra de voir comment les gouvernements obtiendront de multinationales gérées par certains de leurs citoyens, lesquels sont donc susceptibles d’être poursuivis pour fraude fiscale, libre circulation des capitaux ou pas, qu’elles intègrent la contribution à la vie collective comme une donnée obligatoire, en tous points préférable, y compris pour la tranquillité de leurs actionnaires, à la recherche de l’optimisation fiscale.
En revanche rien sur l’orientation des politiques publiques quant aux conséquences de la crise sur l’emploi, la protection sociale, les conditions d’accès au logement, à la santé, à l’éducation dans les pays développés touchés par la crise et par des décisions quelquefois opportunistes de certains patrons, profitant de la crise comme d’une aubaine.
Comme si l’existence des pays les plus pauvres (cf. point 25) dispensait de tout réexamen des politiques intérieures y compris dans les pays de l’OCDE .
La plus grande misère des uns cacherait le drame vécu par les chômeurs d’occident et leurs familles : « Nous sommes déterminés non seulement à restaurer la croissance, mais également à établir les bases d’une économie mondiale juste et durable. Nous mesurons les effets disproportionnés de la crise actuelle sur les populations vulnérables des pays les plus pauvres et reconnaissons avoir une responsabilité collective pour atténuer les répercussions sociales de la crise afin de réduire autant que possible les effets dommageables sur le potentiel global » .
Outre que c’est la première fois qu’apparaît dans le texte l’expression « répercussions sociales », les détails qui suivent indiquent clairement que ce paragraphe ne concerne que « les pays vulnérables », « les plus pauvres », « à faible revenu »… Non qu’il ne faille pas s’en occuper, mais l ’oubli systématique de la situation des salariés des pays riches, montre que cette nouvelle gouvernance politique n’envisage nullement une quelconque autocritique approfondie sur les raisons de la crise, comme si, sans causes, elle était inopinée ou accidentelle, encore moins un changement effectif dans les politiques de redistribution de la valeur ajoutée.
On comprend évidemment que M . Sarkozy ait pu signer sans état d’âme un texte qui ne le dissuade en rien de continuer une politique de démolition, précisément des services publics amortisseurs de crise, qui ont permis à ses ministres de minorer en France, ou du moins dans les media, l’impact social de la crise.
La lecture de la déclaration finale, au passage on notera qu’il ne s’agit pas d’une « résolution », laisse penser que ce sont des experts et même des experts financiers qui en ont rédigé la majeure partie.
Sans doute n’est-ce pas un mal absolu en l’occurrence, mais la hiérarchie voulue dans la composition du texte prévaut assurément sur le contenu des discours lénifiants qu’il a pu faire naître.
Il faut attendre le paragraphe 26 (sur 28) pour que les honorables signataires reconnaissent « la dimension humaine de la crise » et s’engagent à « soutenir ceux qui sont touchés en créant des emplois et en adoptant des mesures pour soutenir les revenus ». «Nous allons construire un marché du travail adapté aux besoins des familles et équitable pour les femmes comme pour les hommes ».
L’optimiste pourrait-il en conclure, que c’en est fini des délocalisations ? Voire des réformes de Sarkozy ?
Il ne semble pas alors que Woerth, Bachelot, Darcos, Pécresse, pour ne citer que ceux-là, en aient été informés…
Une idée mise en avant par quelques commentateurs mérité examen : le multilatéralisme a progressé et les Etats-unis ont perdu leur suprématie absolue.
Absolue peut-être, encore que le budget militaire des Etats-Unis continue de dominer tous les autres budgets militaires du monde, mais les effets de puissance demeurent et la place de la Russie et de la Chine, comme l’absence de l’Europe en tant que telle, ne permet guère d’envisager un multilatéralisme efficient.
Le réalisme du président américain le pousse à discuter avec les puissances qui stratégiquement sont des partenaires obligatoires de son pays : la Russie dont les ressources, les revendications dans la région arctique, la frontière avec l’Extrême-Orient, la puissance militaire bien qu’affaiblie mais à l’arsenal bien supérieur à celui de la Chine, auraient dû ouvrir les yeux d’une diplomatie européenne intelligente, s’il avait existé une diplomatie européenne, c’est-à-dire soucieuse des intérêts de l’Europe, des peuples d’Europe. Ou une diplomatie française…animée par le même projet.
Le troisième grand de ce sommet est évidemment la Chine, détentrice de milliards en bons US, et soucieuse de voir le marché mondial continuer de fonctionner. Comme le rappelle Jacques Adda, depuis vingt ans la Chine est à l’origine du tiers de la croissance mondiale et elle a semblé, au moins à certains observateurs, « en mesure de résister à l’effet récessif de la crise financière et en position d’amortir par là même son impact sur l’activité mondiale » . Mais la Chine est dépendante du commerce mondial et si les marchés nord-américain, européen et japonais rétrécissent,, l’apport massif des exportations dans le PIB chinois diminuera fortement ; c’est ce qui se passe et le gouvernement a dû engager un plan de relance de 586 milliards de dollars, équivalent à 14% du PIB sur deux ans (.à comparer avec l’effort de relance aux Etats-Unis, 5,5% du PIB et 787 milliards de dollars et avec celui mis en oeuvre en France, 1,3% du PIB pour 32 milliards). L’autre faiblesse de l’économie chinoise, c’est l’insuffisance des dépenses publiques dans les domaines clés de l’éducation, la santé, la protection sociale en général, ce qui contraint les populations à une épargne très forte, à hauteur de 30% des revenus, et empêche d’envisager un retour de la croissance sur une hausse de la consommation intérieure, malgré l’ampleur du marché potentiel. Si la Chine n’est donc pas en mesure de « tirer » l’économie mondiale, elle peut se satisfaire d’un G20 qui ne l’oblige pas davantage à remettre en cause son modèle de croissance, malgré les tensions sociales qu’il peut provoquer.
C’est toujours l’Amérique
La conséquence de cette situation, c’est que la suprématie américaine n’est sérieusement contrebalancée par aucune autre puissance. Le dollar continue d’être la seule monnaie au monde à exercer toutes les fonctions d’une monnaie, car elle est la seule appuyée par une puissance incontestable et au sens étymologique du terme toujours hégémonique.
L’Europe a montré une fois de plus qu’elle n’était pas collectivement en mesure de parler d’une seule voix, et le renforcement des moyens du FMI ne contredira évidemment pas la politique dont les Etats-Unis ont besoin..
Alors oui, le G20 a accouché d’un plan global faisant accord, mais non, sa déclaration finale n’est pas l’acte de naissance du nouvel ordre du XXI° siècle.
Conclure sur l’annonce de la conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Copenhague en décembre prochain est un signe mais ce n’est une promesse pour un avenir meilleur et une « reprise juste et durable », que si les politiques reprennent effectivement la main et se souviennent que l’économie qui néglige le progrès social et déshumanise les conditions de travail a précisément conduit le monde dans la crise actuelle. C’est aussi leur propre légitimité qui est en jeu.
JPB
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------A l'occasion d'un déplacement présidentiel le 7 avril -
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(CR FSU-13)
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Communiqué FSU
Les Lilas le 8 avril 2009
La FSU a participé depuis de nombreux mois à l'organisation des mobilisations internationales à l'occasion du sommet de l'OTAN pour dénoncer les logiques militaristes de l'OTAN.
Le samedi 4 avril, les milliers de pacifistes européens qui voulaient manifester dans le calme pour exprimer leur volonté de construire la paix en Europe et exiger la dissolution de l¹OTAN ont été confrontés à des violences et des entraves importantes.
Depuis plusieurs semaines les conditions d¹une criminalisation du mouvement pacifiste se confirmaient. Le gouvernement a fait le choix d'entretenir un climat de tension et une stratégie provocatrice. Contrairement à la promesse faite aux organisateurs le Pont de l¹Europe a été fermé, empêchant ainsi l¹accès des pacifistes allemands au Jardin des Deux-Rives.
La manifestation a été reléguée dans la périphérie de la Ville en organisant un véritable piège à manifestants. Des hélicoptères volant très bas n'ont cessé de perturber le déroulement du rassemblement en début de manifestation.
La suspension des transports en commun a aggravé la situation en retardant considérablement l¹accès des manifestants ; de même la multiplication des barrages et des contrôles créant une atmosphère insupportable a empêché de nombreux manifestants de rejoindre tranquillement le lieu de la manifestation.
Le préfet et la ministre de l¹Intérieur ont volontairement maintenu les manifestants dans une souricière mettant des milliers de personnes en danger.
La FSU exprime sa solidarité avec la population strasbourgeoise, victime des exactions commises dans le quartier par des groupes qui n'avaient rien à voir avec la manifestation et dont elle condamne les actes. De nombreuses interrogations demeurent toutefois sur l'attitude et le rôle exact joué par les « forces de l'ordre » tout au long de cette journée.
En dépit de cette situation, des milliers de citoyens n'ont pas renoncé à se mobiliser, à débattre et à manifester à Strasbourg sous la slogan « non à la guerre, non à l'OTAN » Plus que jamais l'engagement citoyen pour un monde de paix et de justice est à l'ordre du jour. La FSU est déterminée à y participer.
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