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Brèves

 

 

 

13 janvier: Cabu


Jean Cabut aurait eu aujourd'hui 13 janvier, 77 ans... L'âge limite pour lire Tintin. Son assassinat a donné lieu, c'était prévisible, à un festival d'impostures, dont la présence à la manifestation "républicaine" du 11 janvier à Paris, d'authentiques fascistes obscurantistes dans les délégations des chefs d'Etat de et de gouvernements. Gageons qu'il en eût ri.


07 janvier: Charlie Hebdo


Des fanatiques islamistes sociopathes, pardon pour le pléonasme, massacrent la rédaction de Charlie Hebdo. Il n'est pas évident que les conditions de sécurité autour de C.H. aient été à la hauteur des menaces connues qui pesaient contre cet hebdomadaire, ni que les forces de sécurité en France disposent des effectifs, des équipements et des moyens à hauteur suffisante. Pour l'heure la classe "politique", surfant sur une émotion  populaire réelle, joue, avec des couacs, l'Union nationale. Sans une réorientation des priorités et des choix budgétaires (cf. le communiqué de la FSU 13), il est douteux que cela soit, à soi seul, la bonne réponse.


20 décembre: Goldman Sachs

 

La banque américaine dont le management devrait être en prison si une quelconque justice existait, a fait une année formidable en intervenant à elle seule dans  35 % des fusions acquisitions; rappelons que cette opération juridico-financière ne crée aucun emploi, a même plutôt tendance à en supprimer et n'enrichit qu'une poignée d'actionnaires et un management intéressé. C'est cela la finance. Lisez Le capital fictif de Cédric Durand  aux éditions Les prairies ordinaires.

6 novembre: Abdelwahab Meddeb.

Intellectuel tunisien, porteur des Lumières et démocrate: "Son œuvre s'inscrira dans la longue lignée de ceux qui ont voulu placer la Tunisie dans le sillage des Lumières modernes, sans renier le lien qui la rattache à la civilisation de l'islam. Son dernier acte d'écriture aura été le geste d'un retour sur soi : Le Portrait du poète en soufi (Belin, 192 pages, 19  euros) paru quelques jours avant sa mort. Tous ceux qui l'ont connu garderont le souvenir d'une belle présence généreuse dans l'amitié et exigeante pour la pensée."

Fethi Benslama

 

Psychanalyste, professeur

à l'université Paris-diderot

22 octobre: Christophe de Margerie meurt, accident d'avion...

 Socialisme: Dénomination de diverses doctrines économiques, sociales et politiques condamnant la propriété privée des moyens de production et d'échange (Petit Larousse). 

Au moment où, alors que la nationalisation des autoroutes pourrait être envisagée d'après l'étude d'un cabinet aussi sérieux que n'importe quelle agence de notation, malgré le coût des indemnisations, pour assurer des ressources régulières à l'Etat, le gouvernement préfèrerait tuer une autre poule aux oeufs d'or en privatisant la FDJ!
Sabotage délibéré de l'intérêt général ou incompétence absolue?
Bref comme le propose Valls il faut enlever le mot socialiste d'une telle politique et d'un tel parti... Il y aura bien quelqu'un pour garder la vieille maison et un référentiel "passéiste" comme dit l'homme, qui voulait déjà débaptiser le PS avait d'être seulement ministre, mais encore cohérent!

En fait il n'y a pas plus passéiste que le droit de propriété et la direction d'une entreprise, comme les larmes de crocodile lors de l'accident de C.de M. , seul dans le Falcon avec 3 membres d'équipage, ont tenté de le faire oublier au populo !!

 14 octobre: des millionnaires toujours plus nombreux


Mi 2014 il y aurait donc, d'après le Crédit Suisse, 35 millions de millionnaires en dollars sur la planète soit 1 terrien sur 200 avec un patrimoine moyen par adulte de 56 000 $. Les moyennes ont ceci d'excellent: elles gomment les écarts et alors que ceux ci se creusent, les "classes moyennes" inférieures peuvent croire à leur survie!


08 septembre: Martine Aubry, le retour?


"On n'a pas besoin d'aider les banques (…) qui ne sont pas dans la concurrence internationale - ni - les entreprises qui préfèrent verser l'argent que leur a donné l'Etat pour donner des dividendes plus importants (…) au lieu d'investir dans l'avenir, l'emploi et la formation ".

 

02 septembre: la rentrée et les vérités premières!

Le retard scolaire à l’entrée en 6e : plus fréquent dans les territoires les plus défavorisés ( Insee)

 

25 août: Démission du gouvernement


Après les discours de la St Barthélémy de Frangy, Valls présente la démission de son gouvernement à la St Louis Roi ! Y voir une quelconque dimension symbolique reviendrait à confondre un ambitieux sans doctrine avérée à un homme d'Etat,  ou  un réformateur avec un liquidateur. Grâce au ciel, il a plu sur l'île de Sein.

 

31 juillet: Louis de Funès aurait 100 ans

 

Naître le jour de l'assassinat de Jaurès n'a pas marqué sa carrière et c'est tant mieux.

Il est vrai que le 31 juillet, c'est aussi la fête d'Ignace de Loyola. Les jésuites ont la réputation d'être cultivés, nos politiciens beaucoup moins mais ils ont généralement à coeur d'utiliser les méthodes souterraines que la voix populaire a souvent attribuées à la Compagnie.


 17 juillet: Debray et l'Occident

 

"(...) La France républicaine ayant renoncé à son système de valeurs et à son autonomie diplomatique, elle a réintégré les commandements de l'OTAN, décision anecdotique mais symbolique du président gallo-ricain Sarkozy, entérinée par son sosie Hollande. Et nous voilà de retour dans " la famille occidentale ". La double mort historique de Jaurès et de De Gaulle a donné à cette abdication le sens d'un retour à la normale".  Régis Debray, Le Monde daté du 18 juillet 2014.

 

 

25 juin: Anniversaires


Michaël Jackson, il y a 5 ans. Michel Foucault 30 ans après. En voilà deux qui auraient certainement eu des choses à se dire.

 

23 juin: Avignon...

 

 

24 mai: Demain l'Europe sociale...


Demain, vote pour le renouvellement du Parlement de l'UE. Un certain nombre de crétins ou de faux-culs (cumul possible...) s'étonnent du peu d'enthousiasme des électeurs.

Il est écrit dans le traité de Lisbonne que " l'Union reconnaît et promeut le rôle des partenaires sociaux à son niveau, en prenant en compte la diversité des systèmes nationaux. Elle facilite le dialogue entre eux dans le respect de leur autonomie ". Y a plus qu'à...

Ce n'est pas le vote (moins de 50 députés (39 ?)  en séance sur la proposition de loi du FdG, obligé de voter contre son propre texte vidé en partie de substance par des amendements de la majorité...) ni la négociation TAFTA qui peuvent redonner confiance aux électeurs.


8 mai: Chatons


Condamnés à de la prison ferme (pour avoir maltraité) ou avec sursis (le chaton est mort), la justice française fonctionne toujours aussi bizarement: délocaliser une entreprise au nom du droit de propriété et du profit n'est pas punissable par la loi, même quand ce droit de propriété s'exerce nonobstant l'intérêt général, les aides reçues, les dégrèvements fiscaux etc... avec des dommages collatérauxet des conséquences sociales indéniables.

La sanctuarisation du droit au travail et du droit du travail ne préoccupe ni les parlementaires, ni les chats fourrés...Quant au Conseil Constitutionnel...

 

16 avril


Une semaine après, la mort de Jacques Servier à 92 ans le jeudi 10 avril, est annoncée. Comme prévu le procès du Mediator se fera sans lui! La vitesse de la justice est assez variable en France.


22 mars ou l'espoir!


C'est toujours un anniversaire... On ne sait plus de quoi. A en croire le Nouvel Obs., vendu par son fondateur, les satellites espions US ou Chinois (mais oui, déjà!) pourraient repérer l'épave engloutie du Boeing 777, mais ce serait avouer un peu plus du manque de respect qu'ils professent à l'égard du reste de la planète. Alors on dépense du pétrole pour les bateaux et les avions de reconnaissance. En plus, ils se moquent du réchauffement climatique et du gaspillage d'énergie!

Cela n'empêche pas les media de parler d'espoir à l'idée de découvrir enfin où etc... Quel espoir? 


16 janvier


La vie privée de Hollande:

Ce qu'on doit retenir de la conférence de presse du 14 janvier, ce n'est pas que FH est social-démocrate ( qu'est-ce qu'un social-démocrate sans doctrine explicite ou qui serait celle de l'idéologie dominante ? ) car on sait, au plus tard depuis l'utilisation de l'expression "le socialisme de l'offre", que le mot socialiste avec lui n'a aucun sens. Ce qui a sauté aux yeux de tous ceux qui ne sont pas des courtisans, c'est un exemple parfait de goujaterie égoïste dépourvue de toute grandeur d'âme.


2 janvier 2014


Présent dans le voyage en Arabie avec le PR, Antoine Frérot, pdg de Véolia ( dont par ailleurs les syndicats, CFDT comprise, réclament la démission vu la stratégie de démantèlement qu'ils lui reprochent), expliquant l'absence de signature de méga-contrats : "l'économie, ça ne fonctionne pas à la nano-seconde, c'est un processus continu..." Sans doute, mais l'ennui, c'est que la "finance", elle, fonctionne ainsi, comme le prouve précisément la stratégie qu'il conduit!

 

9 décembre

 

Anniversaire de la loi de 1905 séparant les églises et l'Etat, après une mobilsation de la droite pas très différente dans sa forme  de celles que nous avons connues lors du vote de la loi sur l'ivg, le pacs ou le mariage pour tous. La droite n'a jamais vraiment admis le principe de laïcité et continue de confondre sacrement et contrat, science et foi... LA droite? Une bonne partie est sans religion mais continue d'y voir un opium du peuple, très utile pour  distraire de son affairisme ou de sa corruption.

Le 9 décembre 1777 le bon roi Louis XVI rétablissait les monts de piété, supprimés pendant le gouvernement de Mazarin pour complaire aux usuriers; cela, du moins, nous avait valu "l'Avare"!


22 novembre 1963


Aldous Huxley meurt à Los Angeles. La suite a prouvé que c'était malgré tout un optimiste. Nul n'a trouvé de lien entre sa mort et celle de JFK que son assassinat a fait rentrer dans la mythologie politique.


Valls et Léonarda 19.10


Il paraît que le ministre aurait menacé de démissionner si la jeune collégienne revenait en France. Un homme d'Etat l'eût pris au mot.

L'expulsion est une manie qui se soigne; rappelons que ce gouvernement s'est déshonoré d'entrée en livrant Aurore Martin à l'Espagne ( dont elle est ressortie) alors que ce dont elle est accusée dans ce pays étranger n'est pas incriminable dans le pays dont elle est citoyenne. Inconscience et incohérence des Français abusés de toutes parts... 

 

Edith Piaf et Jean Cocteau 10.10


Morts à quelques heures . Du talent, une vie remplie... Un demi-siècle passé...


32 ème anniversaire 09.10


Extrait d'un article de Nicolas Truong dans Le Monde d'aujourd'hui ouvrant les pages consacrées par ce quotidien à l'abolition : "Il n'empêche, au moment où le national-populisme se déclare favorable à son rétablissement, la parution de cette déposition faite à elle-même de Monique Mabelly est édifiante. Alors que la 11e Journée mondiale contre la peine de mort a lieu le 10 octobre, ce texte est un rappel utile. Car " qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé ? ", écrivait Albert Camus."

 

Merkel 23. 09


Ok, ce n'est même pas son nom, ce qui prouve que les électeurs allemands ne sont pas si réacs dans toutes les cases du jeu social. La presse française est, comme d'habitude, d'une stupidité confondante en parlant de "triomphe"!

La Bundeskanzlerin n'a pas la majorité avec les seules CDU/CSU. autrement dit si elle a fait un triomphe, que dire de Hollande qui en 2012 n'avait pas mathématiquement besoin d'alliés pour gouverner. Il est vrai qu'à voir comment votent certains élus du PS, on peut tout de même s'interroger sur la solidité du parti!


Retraites 10.09 


Le Monde qui n'aime les syndicats que lorsqu'ils sont "réformistes", mais comme de fait ils le sont tous, cela signifie pour cet organe de presse, prêts  "à négocier le poids des chaînes"et à suivre l'idéologie dominante, écrit dans la Check-list de son site LeMonde.fr (11.09): "Retraites: mobilisation plutôt réussie". On saluera cette quasi objectivité... et cette lueur d'optimisme sur les capacités du mouvement social à peser dans un débat que certains, au nom de TINA (There is ...), voudraient unilatéral.

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Retraites  30.08

Dans l’Etrange défaite, à laquelle je faisais à l’instant allusion ( C'est L.Mauduit dans Mediapart qui parle), Marc Bloch a ces mots terribles : « Il est bon, il est sain que, dans un pays libre, les philosophies sociales contraires s’affrontent. Il est, dans l’état présent de nos sociétés, inévitable que les diverses classes aient des intérêts opposés et prennent conscience de leurs antagonismes. Le malheur de la patrie commence quand la légitimité de ces heurts n’est pas comprise ».

C’est un peu le malheur de nos socialistes d’aujourd’hui, qui gouvernent la France comme des notaires tristes…

Multiculturalisme 18.08

« Or le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques. »
Slavo Zizek, Des idées-force pour éviter les impasses de la globalisation, Le Monde, 02/09/11.

Bichat 04.08


Un hôpital sans clim depuis plusieurs jours. La pièce manquante doit venir d'Allemagne. Il paraît que la France a une politique industrielle, que serait-ce sinon! Pendant ce temps les prédateurs du Medef donnent des conseils sous forme d'injonction au gouvernement sur les retraites; que ces misérables fassent d'abord leur travail d'industriels producteurs et qu'ils se taisent ou qu'on les fasse taire; un bon contrôle fiscal devrait suffire.


Islamofascisme 20.06


Le mot est tabou car il est utilisé par la droite identitaire, mais comment mieux traduire la politique répressive d'Erdogan? La Turquie est le pays membre du Conseil de l'Europe où les journalistes emprisonnés sont les plus nombreux, le seul où l'on arrête sans aucune base légale des avocats... La lutte anti- terroriste utilisée contre les libertés fondamentales, dont la laïcité.

 Quels sont les crétins qui dans l'UE veulent encore négocier l'entrée d'un tel régime, car c'est un régime qu'on accepte et qu'on laisse durer et non un peuple libre et souverain.


Ponts 10.05


Les serviteurs habituels du veau d'or évaluent à 2 mds d'€ le manque à gagner pour l'économie lié aux ponts de mai. Cela fait tout de même 40 fois moins que la fraude fiscale!


Renault pleure ? 25.04


 Renault  a perdu des ventes en Europe mais l'action Renault est en hausse de 2,12% à 50,54 euros (soit une capitalisation boursière de 15 milliards d'€ environ). L'action  a gagné plus de 20% depuis le début de l'année, après une montée de plus de 50% en 2012. Cela justifierait-il le chantage à l'emploi que le patron surpayé de la firme exerce à l'égard des salariés du groupe?


 

Le CE privatise la grève...13.04


 Le Conseil d'Etat  a décidé vendredi 12 avril d'autoriser EDF à limiter l'exercice du droit de grève dans ses centrales nucléaires. EDF l'avait fait en 2009 pour éviter l'interruption de l'approvisionnement du pays en électricité, au nom de sa mission de service public. Cette coquecigrue juridique, même si les conseillers ne sont que par abus assimilés à des magistrats, méconnaît le principe de base qui est l'exercice du droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent. On laisse donc l'employeur se substituer à l'autorité instituée. A quoi sert le CE si on privatise ainsi les fonctions de l'Etat?

 

 

Hugo Chavez 05.03


Le président vénézuelien est mort. Les classes populaires ont bénéficié de meilleurs accès à l'instruction et à la santé. Il est certain que les media français vont dire plus de mal que de bien de lui...

 

Stéphane Hessel 27.02


Né en 1917, mort dans la nuit du 26 au 27 février, cet homme à la vie bien remplie meurt couvert d'éloges, même par ceux qui le trouvaient "dérangeant". "Pus loin, plus vite" avait-il dit à François Hollande dans une motion signée avec Pierre Larrouturou pour le dernier congrès du PS. Plus loin, plus vite, mais pas pour complaire aux canailles de Wall street, de la City, du CAC 40, de la Commission de Bruxelles et du Medef réunis , collection de nains avides et arrogants. S'indigner et résister...


D'un 11 février à l'autre 11.02


Bernadette et l'Immaculée conception, la signature des accords du Latran, l'annonce de sa renonciation par Benoît XVI... des 11.02. Normal , c'est la fête de N.-D. de Lourdes... et cette année, la veille de Mardi-gras.


Question 02.02.2013


« Je suis frappé de voir que les intellectuels de gauche d’aujourd’hui cherchent à priver le peuple opprimé non seulement des joies de la connaissance mais aussi des outils de son émancipation en lui annonçant que « le projet des Lumières » est mort et que nous devons abandonner nos illusions de la science et de la rationalité – un message bien trop fait pour réjouir le cœur des puissants, trop heureux de monopoliser ces instruments pour leur seul usage. » 
Noam Chomsky, Science et rationalité.

http://loeildebrutus.over-blog.com/

 

Franco-russe  06.01.2013


C'est bon pour Depardieu...Qui se souvient des entremets du même nom?

 

Oscar Niemeyer 06.12


L'architecte brésilien qui aura le plus marqué son pays est mort  à 104 ans. Par delà son oeuvre et sans doute ceci n'est-il pas étranger à cela, on retiendra ses engagements pour la démocratie. La France a la chance d'avoir accueilli son travail.

 

Euromillions 15.11


Une grosse cagnotte de loto et une vie change. Mais la presse affiche sans commentaire que cette somme représente 19 années de salaire pour Zlatan ,"génie" du foot-ball... et 126 siècles de SMIC!

Et il y a des gens beaucoup plus riches encore que ce nouveau millionnaire chanceux ou ce footeux qui rapporte sans doute beaucoup à quelques parasites sociaux, rouages du système...


Valls et Aurore Martin 05.11


Manuel Valls prétend ne pas avoir à "s'excuser" au sujet de la livraison d'une citoyenne française à un état étranger pour un délit inexistant en France. Cet... n'a pas tort: la trahison des gouvernants français à l'égard de leurs électeurs est plus ancienne que sa nomination  dans un gouvernement dit de gauche; la France n'était nullement tenue d'accepter de livrer ses ressortissants...

 

Islamisme 21.09 (Le Monde)


Là encore, quand on lui fait observer que l'animosité envers l'islam cache parfois mal un racisme pur et simple, Rushdie se cabre : " Je n'ai aucune tolérance à l'égard de la xénophobie et du racisme, que j'ai toujours combattus. Ceux qui s'attaquent aux minorités, aux musulmans ou aux homosexuels, par exemple, doivent être condamnés par la loi. L'islamophobie, c'est autre chose, c'est un mot qui a été inventé récemment pour protéger une communauté, comme si l'islam était une race. Mais l'islam n'est pas une race, c'est une religion, un choix. Et dans une société ouverte, nous devons pouvoir converser librement au sujet des idées. "

 

Neil Armstrong 25.08


Le premier homme sur la lune (20 juillet 1969) est mort. Il est des moyens moins honorables d'atteindre à la notoriété.

Depuis lors les canailles qui dirigent les banques et s'en sont mis plein les poches, ont siphonné le pognon disponible pour ce genre d'aventure et imposé à des politiciens plus ou moins nanifiés des politiques contre leurs peuples!

 

SMIC 09.07

 

Le 1er juillet, le montant du Smic horaire a été revalorisé à 9,40 € (9,22 depuis le 1er janvier), soit un montant mensuel brut de 1 425,70 € sur la base de 151,67 heures, ou de 1 425,67€ sur la base de 35 heures × 52 / 12.

Cette augmentation de la valeur du Smic a pour conséquence d’ « immerger » certains coefficients conventionnels sous le salaire minimum légal.

Arcelor-Mittal 28.06


Magnifique photo de la  tour Arcelor Mittal Orbit construite pour les J.O de Londres... Le patron du groupe métallurgiste a financé 19,6 des 22,7 millions de £ du coût de ce monument de 1400 t et de 115 m de hauteur. Le genre d'info qui doit réjouir les ouvriers de Gandrange... Panem et circenses. Vous avez dit XXI ème siècle?

 


Programme commun 27.06


40 ans aujourd'hui. Certains ont gagné, d'autres ont perdu. Le peuple? Les 93 % de salariés? Les partisans d'un Europe démocratique? Les concepts de liberté, d'égalité et de fraternité? La dignité du citoyen? Bref les "valeurs" dont parlent les politiciens pour éviter de qualifier leur politique? Tous ceux là ont  perdu. Il y a des explications... et il y a des coupables, toujours là, leurs frères, leurs héritiers...


INSEE 20.06


71 % du patrimoine en France dans les mains de 20 % des ménages. Et si on regarde de plus près dans ces 20%, on constatera que l'agglomération de déciles sert surtout à dissimuler de plus grands écarts!



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Texte Libre

Les auteurs

 

Sylvain Bartet (29.01.76) et Jean-Paul Beauquier (02.02.46)  sont tous deux agrégés d’histoire (dans l’académie d’Aix-Marseille), militants syndicaux (FSU), militants politiques (PS) ; ils ont une génération d’écart. Leur travail d’écriture à deux vise à montrer que sur des sujets politiques sérieux, la référence aux origines des concepts de République et de démocratie et l’esprit critique doivent armer les citoyens contre les risques et la prévalence d’une démagogie de l’instant. Bref que l’espoir est possible en politique...

 

Articles RÉCents

3 février 2008 7 03 /02 /février /2008 12:23

Exceptionnellement ;) un article qui vient d'ailleurs, écrit par Caroline Chevé (une collègue de philosophie), qui reprend son intervention à l'université populaire et républicaine de Marseille.

« L'égalité, prise au sens littéral, est un idéal mûr pour la trahison. Ceux qui, hommes ou femmes, s'engagent à la respecter, la trahissent, ou semblent la trahir, dés qu'ils organisent un mouvement pour l'égalité et se distribuent entre eux du pouvoir, des postes et de l'influence. (...) Des gens de ce genre sont à la fois nécessaires et inévitables, et ils sont certainement quelque chose de plus que les égaux de leurs camarades. Sont-ils des traîtres ? Peut-être que oui – mais peut-être que non.»

Michael Walzer, Sphères de justice, Seuil.

 

 

L'égalité, un projet problématique

Conséquences de la nature, ou des processus sociaux, toute situation sociale est à l'origine inégalitaire. Le fondement égalitaire de la société que l'on trouve dans les théories du contrat, chez Rousseau par exemple, est une fiction théorique : l'homme est toujours déjà en société, et dans une situation inégalitaire.

Les réponses traditionnelles au problème de l'égalité (rôle de l'Etat, intervention politique...) soulèvent le problème de la mesure : un système ayant pour finalité d'empêcher toute apparition d'inégalités dans une société donnée devrait intervenir sur la quasi totalité de l'existence des individus et prendrait inévitablement une forme totalitaire dont nous ne voudrions à aucun prix.

L'égalité est donc toujours un idéal, un projet à instaurer, qui soulève à la fois la question de la manière et de la nature : de quoi parlons-nous quand nous parlons d'égalité ? Quelle égalité voulons-nous instaurer ? Comment la réaliser, en prenant ce dernier terme au sens fort, la rendre réelle, effective ?

L'égalité n'est pas une fin en soi. Si nous voulons l'égalité, c'est parce que nous pressentons, parfois confusément, que l'égalité entretient un rapport étroit avec la justice, qui, elle, peut constituer une fin politique en soi. Le problème de l'égalité a pour toile de fond un problème philosophique et un problème plus proprement politique. Qu'est-ce qu'une société juste ? Comment rendre une société plus juste ?

 

C'est cette double armature, philosophique et politique, du problème de l'égalité, mais aussi l'écart qui existe entre le sens philosophique d'un concept et l'usage politico-médiatique d'une formule qui nous impose de distinguer, dans cette présentation, l'analyse de l'usage des idées d'égalité des chances et d'égalité des droits et l'analyse de leur sens et de leur valeur.

 

  1. De l'égalité des droits à l'égalité effective

 

L'égalité des droits constitue la réponse traditionnelle de la philosophie des Lumières au problème de la justice. Une société est injuste, et nécessairement inégalitaire, si les droits qui s'attachent à tel ou tel individu dépendent de tel ou tel critère (naissance, richesse, talents...) plutôt que de sa seule appartenance à la société. Les droits seront donc les mêmes pour tous. Et comme il ne suffit pas que les hommes naissent égaux en droits, mais aussi qu'ils le demeurent, les droits seront aussi garantis, par la loi et les institutions.

Mais que les droits soient identiques et garantis ne suffit pas à les rendre effectifs, c'est-à-dire à assurer que l'individu en jouisse réellement et pleinement.

Ex : Chaque individu a droit de présenter le baccalauréat. Aucune condition n'est exclusive de ce droit (sauf sanction pénale). L'égalité est-elle réalisée par cela seul ? Ou alors à quelle condition le sera-t-elle ? Faut-il que chacun ait la possibilité de le tenter s'il s'en montre capable ? Soit amené au niveau requis pour le tenter ? Pour le réussir ? Ou que chacun le réussisse effectivement ?

On voit bien par là que si l'égalité des droits est évidemment la condition nécessaire à tout projet d'égalité, elle ne s'impose pas comme condition suffisante. Une fois posée l'égalité des droits, le problème reste entier : il faut délimiter ce que l'on entend par égalité réelle, et chercher comment la réaliser.

 

La réflexion sur l'égalité des chances en philosophie constitue une tentative de résolution de ce problème du passage de l'égalité des droits à l'égalité réelle. En effet la formule égalité des chances est à l'origine la traduction de la formule de J. Rawls « Equal opportunities ». Cette « opportunité » est conçue comme l'occasion effectivement donnée de jouir de ses droits. Elle va donc plus loin, sur le chemin de l'égalité réelle, que la simple affirmation théorique de l'égalité des droits puisqu'elle est une tentative de rendre les droits égaux effectifs.

Cela peut surprendre parce que si le terme d'égalité des chances s'est depuis quelques années imposé à droite comme dans une partie de la gauche, comme substitut de la revendication d'égalité, la critique qu'en font certains discours de gauche tend, un peu rapidement peut-être, à reprocher à l'égalité des chances d'être en retrait par rapport à l'égalité des droits.

C'est ce point particulier que nous voudrions tenter d'éclairer et qui nécessite que l'on distingue avec soin, pour les comprendre et juger de leur valeur, l'usage politique qui est fait de la formule « égalité des chances », et le sens philosophique du concept d'égalité des chances tel qu'il est développé par J. Rawls en particulier, dans Théorie de la justice.

 

  1. Usage politique de la formule « égalité des chances ».  Comment expliquer la séduction qui est à l'oeuvre dans une telle formule ?

 

Quelques exemples

 

2006  Loi Raffarin dite « sur l'égalité des chances » : l'apprentissage à 14 ans, la discrimination positive, le socle commun de connaissances, le CPE...

« Il s'agit de redonner à tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leurs croyances ou leurs choix personnels de vie, confiance dans la reconnaissance équitable de leurs mérites et de leur place dans la société. »

Dans le même temps la formule se répand sur des banderoles spontanées dans des manifestations « pour une vraie égalité des chances »

2007 : année européenne de l'égalité des chances

2008 : colloque du SE-l'UNSA sur le socle commun de connaissance. François Dubet, sociologue : Pourquoi défendre aujourd'hui l'idée de socle commun? "Au nom justement de la critique de l'égalité des chances", répond François Dubet. C'est pourquoi il défend l'idée d'un "Smic culturel". "Avec le socle commun, la différentiation ne se fera plus par le rattrapage. Les plus mauvais ne seront plus sans cesse en train d'essayer de rattraper les meilleurs. On créera donc des inégalités qui ne dégraderont pas le sort des plus faibles: ce seront donc des inégalités acceptables. »

Ici les pistes sont d'autant plus brouillées que F. Dubet, sociologue classable à gauche, affirme que l'école est actuellement soumise à l'idée d'égalité des chances, alors que la droite cherche à imposer ce modèle à l'école ce qui suppose qu'il n'y domine pas. Il s'oppose à l'égalité des chances, prétendu modèle de l'école actuelle dans laquelle tous les élèves reçoivent le même enseignement et ont les mêmes objectifs (les programmes), pour aller encore en deça.

 

1) L'existence sociale comme jeu ?

La fortune française de cette formule pourrait bien venir de sa traduction : la chance, l'idée plaît. Nous aimons la chance. C'est ce que nous nous souhaitons volontiers entre nous, ce de surcroît que l'on n'espère même pas et qui nous tombe dessus sans qu'on l'ait cherché ni mérité.

La représentation sous-jacente est celle d'une existence dont la réussite dépend à la fois d'une part d'effort, de travail, de mérite, et d'une part de hasard sur lequel nous n'avons aucun pouvoir,  injuste, ou plutôt ni juste ni injuste, puisque sans raison ni mesure.

Ex : la santé, la beauté, les talents ou la naissance, le sexe.

 

Egaliser les chances ne peut alors que séduire : en égalisant les chances, il ne reste que le mérite qui distingue les individus. Et les différences de réussite, les inégalités, sont alors justes parce que justifiées par l'effort.

La métaphore sous-jacente est ici celle de la vie en société comme jeu. Qu'est-ce en effet qu'un jeu ? Une situation artificielle dans laquelle chaque joueur est placé sur la même ligne de départ, soumis aux mêmes règles connues par tous. La victoire résulte de la double action de la chance, ou plutôt du hasard (les dés), et de l'habileté (la stratégie). Plus la part faite au hasard est étroite, plus le jeu est considéré comme significatif du talent des joueurs. Si le hasard est absent, le résultat du jeu est considéré comme juste, au sens ou il n'est que la conséquence de l'habileté supérieure d'un joueur.

 

Ce qui est perçu spontanément comme juste, c'est la reconnaissance du mérite.

 

2) Le mérite, critère de justice ?

La métaphore du jeu est-elle transposable à l'existence sociale réelle ?

-         La situation de départ n'est jamais la même pour tous : différences physiques, sexuelles, génétiques, différences liées aux déterminismes sociaux, à l'origine, la culture, différences dans la possession des capitaux économiques, sociaux, culturels...

-         Les règles ne sont pas connues également de tous, beaucoup sont implicites : conventions sociales, modes de reconnaissance entre pairs, méandres de l'administration, du système éducatif...

-         On ne joue pas chacun son tour selon un ordre précis et équitable. Les opportunités sont réparties très inéquitablement.

 

L'exigence d'égalité des droits apparaît comme tentative pour s'approcher de la situation égalitaire initiale de tout jeu. Et l'idéologie du mérite vient à ce titre la contredire et constituer une régression en terme de réalisation de l'égalité.

Ex : obtention de la nationalité française par le droit du sol (égalité absolue des droits) ou par le respect de certains critères (maîtrise de la langue et de la culture, intégration, bonne volonté...). Ici on donne bien à chaque personne née en France de devenir français, on ne lui en donne pas le droit.

 

Ex : apprentissage à 14 ans. On prétend donner à l'enfant sa chance de réussir dans le monde professionnel malgré son échec scolaire, en négligeant que cette réussite n'aurait jamais été comromise, bien au contraire, par une scolarité jusqu'à 16 ans.

 

Le mérite pourrait constituer un critère de justice si la ligne de départ était bien la même pour tous comme dans un jeu. Mais ce n'est évidemment pas le cas et ce n'est même pas cela que vise la politique d'égalité des chances.

La politique de l'égalité des chances ne consiste en fait pas du tout à égaliser les chances de départ, mais à amortir les effets de la malchance à l'arrivée.

 

3) Formule nouvelle, dichotomie classique

Le discours sur l'égalité des chances est un discours idéologique. La formule, unique, masque en fait la confusion entre deux sortes de « malchances » :

-         celles dont les causes sont naturelles, et sur lesquelles on ne peut rien (le handicap, l'héritage génétique)

-         celles qui sont produites socialement, conséquences de processus ancrés dans la structure d'une société (les troubles du comportement liés à la souffrance sociale, le rapport au langage, à l'écrit...) et qui sont contingentes, historiquement datées.Parmi celles-ci on rangera les causes d'inégalités qui ne sont qu'en apparence naturelles (talents, goûts, facilités...)

Les secondes apparaissent à l'évidence comme les plus déterminantes dans la réussite ou l'échec social, et la formation des inégalités. Et ce d'autant plus que, dans notre société,  la force physique est peu mise à contribution, que la santé dépend au moins autant de l'héritage génétique que de facteurs sociaux comme l'alimentation, l'alcoolisme, le stress, l'accès aux soins, le niveau d'instruction...

Que les inégalités naturelles soient compensées par une politique volontariste visant à supprimer les effets de la malchance de départ n'est pas problématique.

Mais pour l'ensemble des inégalités produites socialement, la politique d'égalité des chances, qui agit à l'arrivée et non au départ, sur la conséquence des inégalités de départ et non sur la formation des inégalités renonce en fait à l'égalité.

En faisant comme si les inégalités produites socialement devaient recevoir la même réponse que les inégalités naturelles, elle naturalise les inégalités, les considère comme un état de fait inévitable.

 

En ce sens rien de nouveau : l'idéologie de l'égalité des chances est un avatar de l'idéologie du mérite et elle est radicalement conservatrice : elle est l'acceptation d'une situation de fait considérée comme naturelle et immuable qu'on ne peut pas changer mais seulement essayer de compenser.

Elle est le contraire de l'exigence d'égalité des droits qui refusant de s'écraser devant le fait affirme une égalité construite, pensée, arrachée au réel. Ainsi la Déclaration universelle des droits de l'homme ne décrit pas la réalité telle qu'elle est, ne s'incline pas devant le fait, mais institue la réalité telle qu'elle doit être en affirmant le droit.

A l'opposé de la pensée conservatrice, toute pensée progressiste présuppose en effet, et c'est là un choix téorique, que toute situation est avant tout historique, produit de circonstances historiques déterminées, et donc susceptible d'être changée par une volonté et une action politique. Les processus sociaux à l'origine de la plupart des inégalités sont structurels dans notre société, ils sont solides, puissants, insidieux. Mais ce ne sont pas des lois naturelles nécessaires.

 

 

 

  1.  Le concept philosophique d'égalité des chances : quelle conception de l'homme ?

 

1) Comment fonder une société juste ?

 

L'utilitarisme classique de Bentham, puis de Pareto, affirme que la finalité de la société est la plus grande utilité pour tous, et à ce titre, l'utilitarisme se heurte à des difficultés auxquelles Rawls s'attèle en affirmant qu'une société doit être juste. Que dit l'utilitarisme?

Un bateau avec à bord vingt personnes va couler si cinq personnes ne se jettent à la mer. Il faut choisir entre deux situations, soit personne ne saute et tous les passagers disparaissent, soit cinq se sacrifient et quinze personnes sont sauvées. Selon le critère utilitariste, on "préférera" cinq morts à vingt, et on peut aller jusqu'à choisir les cinq, les moins utiles à la société.

Qui a le droit de dire quelle personne est plus utile, moins utile ou aussi utile ? Cela conduit nécessairement à discriminer les gens, l'égalité des droits est remise en cause.

 

Pour remédier au problème de justice que pose inévitablement l'utilitarisme, Rawls imagine une sorte de fiction théorique dans la tradition des théories du contrat social. C'est la position originelle dans laquelle les individus pensent et agissent sous un voile d'ignorance. Sous ce voile chacun ignore sa place dans la société (patron ou pas, actif ou inactif), ses dons naturels ou ses traits caractéristiques (l'individu ne sait pas s'il est habile de ses mains, s'il est handicapé physiquement, s'il est homme ou femme). En outre, il n' a pas de conception du Bien : cela signifie qu'il n'est pas sous l'emprise d'une quelconque religion. Enfin, Rawls suppose que "les circonstances particulières de sa propre société" lui sont inconnues, autrement dit, le contractant ne connaît pas la situation économique, politique ou culturelle de sa société.

 

Tous les citoyens dans cette situation vont s'accorder sur un système commun de principes de justice, ils sont au nombre de deux.

2) Principes de justice

 

Principe I: "chaque personne doit avoir un droit égal à la plus grande liberté fondamentale avec une liberté semblable pour tous" (principe d'égale liberté).

 

Principe II: "les inégalités sociales et économiques doivent être arrangées de telles sortes qu'elles soient:

 

-         liées à des emplois et à des postes, accessibles à tous, dans des conditions d'égalité impartiale des chances (opportunities) (principe d'égalité des chances)

 

-         pour le plus grand profit des plus désavantagés" (principe de différence).

 

 

Les principes sont hiérarchisés dans l'ordre dans lequel ils sont énoncés. A partir de là les individu n'agissent plus dans leur propre intérêt mais en respectant le contrat.

 

Le premier principe correspond à l'égalité des droits, et on voit ici clairement que l'égalité des chances, telle que Rawls la conçoit, si elle est subordonnée à l'égale liberté, n'en est pas moins une exigence supplémentaire d'égalité, qui s'efforce de rendre l'égalité des droits effective en la traduisant dans le réel. Le principe d'égalité des chances est bien relatif à la jouissance des droits. Le souci de justice apparaît dans ce second principe et dans le troisième. Rawls prend acte du fait de l'inégalité en société : l'égale liberté est un droit, on l'instaure, l'inégalité sociale et économique est un fait, on le corrige. Rawls ne distingue pas les sources de cette inégalité, qu'elle soit naturelle ou sociale.

 

Principe1 :

Chaque contractant doit jouir selon Rawls des mêmes droits. La liberté devient ainsi un droit inaliénable. La notion de liberté inclut ce que Rawls appelle les libertés fondamentales. Ce sont "la liberté politique (le droit de vote et d'éligibilité aux fonctions politiques) ainsi que la liberté de parole et d'assemblée ; la liberté de la personne ainsi que le droit de détenir de la propriété (personnelle) ; et la protection contre l'arrestation arbitraire et la saisie, telle qu'elle est définie par le concept de règle de droit".

 

Principe 2 :

L'idée d'égaliser les chances n'a rien de nouveau. Que les hommes ne naissent pas égaux, et que l'inégale répartition des « dons de la nature » est parfaitement injuste est une évidence pour tout le monde. Ici, on ne distingue pas ce qui vient de la nature et ce qui a une origine sociale. Personne ne mérite de naître beau ou laid, fort ou faible. La distribution initiale est injuste, c'est un fait, tout l'enjeu est de savoir qu'en faire. C'est là qu'il faut soigneusement distinguer entre deux sens qui sont recouverts par l'ambigüité du mot chance.

On parle de chance pour désigner cette répartition des caractéristiques à la naissance (la chance de naître beau, ou riche), mais aussi pour désigner les effets de cette répartition, l'occasion de faire quelque chose (jouir de ses droits, faire fructifier un talent...). Quand Rawls parle d'opportunities, c'est du deuxième sens qu'il s'agit, l'objectif étant d'agir sur les opportunités pour rectifier les injustices de la distribution initiale, en donnant à chacun l'occasion de jouir de sa liberté.

Ainsi on ne peut rien sur l'injustice qu'il y a à ce que certains individus naissent avec un capital social ou culturel, mais on peut agir que l'opportunité d'accéder aux positions qui confèreront ce capital.

Le principe d'égalité des chances a pour visée d'atténuer au maximum les effets de l'inégale répartition initiale. Il ne s'agit pas pour lui de placer les individus sur la même ligne de départ et d'attendre que le "meilleur" gagne.

 

Principe 3 :

Mais cela ne saurait suffire. Deux individus A et B sont inégalement rapides. En l'absence de principe 2, l'inégalité demeure. Le principe d'égalité des chances peut consister à égaliser leurs conditions d'entraînement (technique, matériel, alimentation...). Mais l'inégalité demeure ainsi que ses conséquences. Le principe d'égalité des chances ne suffit pas à rendre la situation juste. C'est là qu'intervient le principe de différence. L'inégalité est injuste parce qu'elle est au détriment de certains. Mais si l'on parvient à faire que le plus lent bénéficie de la supériorité du plus rapide, alors la situation devient juste, au sens où elle correspond au critère de justice dont Rawls pense qu'il serait un des trois sur lesquels les hommes s'accorderaient sous le voile d'ignorance.

 

3) Tentatives de critique

 

Une critique rapide consisterait à dire que le principe de différence revient à rendre les inégalités acceptables. Mais c'est oublier le fondement de la position originelle. Ce qui permet à Rawls d'affirmer que le principe de différence est un principe de justice c'est l'idée que les hommes rationnels, sous le voile d'ignorance le reconnaîtraient comme tel.

En outre l'exemple de la course est limité parce qu'on ne voit pas bien quel est l'intérêt pour le lent qu'un autre soit rapide. Mais on peut prendre un autre exemple : il n'est pas injuste que certains hommes puissent commander des oeuvres d'art à des artistes, à condition qu'ils les placent dans des musées où les plus démunis puissent en jouir. Que choisirait-on en effet, une telle situation ou une société dans laquelle toutes les positions étant moyennes, nul ne serait assez riche pour commander des oeuvres d'art ?

Le principe de différence ne consiste pas à justifier les inégalités. Il repose sur l'idée que la société n'est pas une compétition mais une coopération qu'il faut organiser de telle sorte que les chances des uns deviennent les chances des autres.

 

Il semble que l'angle d'attaque critique le plus pertinent ici soit beaucoup plus global. La pensée de Rawls est animée d'un réel souci de résoudre les problèmes de la justice et de l'égalité. Une fois admis les principes qui la fondent, elle est une théorie avancée dans le souci de rendre effective l'égalité.

Cf. Cependant les objections d'Amartya Sen avec le concept de capabilités.

 

La critique qu'on peut lui adresser est au fond celle que l'on peut faire à toute pensée libérale : elle admet comme un fait l'injustice de la répartition initiale, ce qui est une évidence, mais retire compètement cette répartition du champ possible de l'action politique. La politique n'intervient qu'après coup, les causes de la répartition sont des causes nécessaires, immuables.

Ce que l'on peut interroger, c'est la conception de l'homme qui est au fondement de cette pensée, et notamment l'idée de talent.

Rawls affirme que la répartition initiale des talents est injuste. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Qu'est-ce qui est reçu initialement ? Un patrimoine génétique qui détermine l'existence de l'individu. Mais dans quelle mesure ? Un enfant nait-il avec une prédisposition pour une discipline, avec une intelligence particulière en puissance ? On nait avec des plus grandes prédispositions à développer telle ou telle maladie, mais toutes les études montrent que les conditions de vie sont déterminantes. La génétique ne montre pas seulement que certains évènements d'une vie d'homme ont une causalité naturelle. Elle opère une distinction importante entre la présence et l'expression du gêne. Or dans les facteurs d'expression du gêne, on reconnaît les processus sociaux sur lesquels on peut agir.

Ce qui se joue ici, c'est bien une conception de l'homme et de la place de la nature en lui. Peu importe au fond que l'intelligence soit réellement génétique, innée, ou réellement acquise, ce qui se joue c'est une décision fondamentale de ce qu'est l'homme.

L'homme n'est pas à définir en fonction de ce qu'il est. Il peut décider de la manière de se définir, de son essence et cette définition engage une conception de l'égalité, de la justice, et de l'action politique.

 

Caroline Chevé

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